Je suis tombé sur un billet passionnant : The customer is the scarcity. Ce qui est intéressant dans ce billet, ça n'est pas tant le contenu que le titre ("c'est le client qui est rare", pas ce qu'on cherche à lui vendre) et les liens vers d'autres articles sur ce sujet, qui répondent en partie à mon précédent billet dans cette catégorie, * Economie des idées et rareté. Voici les articles (en anglais, malheureusement) qui abordent directement ou pas ce sujet :
- 4 billets de Kevin Kelly (fondateur de Wired), dont j'ai déjà parlé :
- 2 billets de Bob Frankston, inventeur de VisiCalc (le logiciel qui a propulsé l'ordinateur personnel dans le monde de l'entreprise) :
Si vous avez une suggestion de lecture sur ce sujet, je suis preneur dans les commentaires. J'ai déjà lu et adoré Cause Commune, de Philippe Aigrain (il faut que je le relise, d'ailleurs).
6 réactions
1 De jmdesp - 24/07/2009, 13:51
Les billets de Kelly me font vraiment penser au "coup de gueule" de Daniel sur TwitFactory. Daniel devrait lire le billet "People Want To Pay" et réfléchir à comment il peut incorporer cela dans la manière dont il cherche à monnayer ses applis.
2 De cmuller13 - 24/07/2009, 14:34
> Si vous avez une suggestion de lecture sur ce sujet
Je me souviens d'avoir beaucoup aimé l'article "The economy of Ideas - Selling wine without bottle" de John Perry Barlow, qui a fondé l'EFF (et a aussi écrit des textes pour le Greatful Dead). C'est un peu le grand père de toute cette reflexion AMHA. Par contre je n'ai pas réussi à retrouver son texte sur le web la page EFF générant une erreur..
Sinon je conseille aussi l'excellent bouquin de @latrive (sur twitter "Du bon usage de la piraterie", dispo sur le web: http://www.freescape.eu.org/pirater... mais que j'ai acheté en version papier ! (comme quoi :-). J'ai particulièrement apprecié les passages sur des sujets que je connais moins que le logiciel libre et les brevets: agriculture/ogms, pharmacie, etc. un livre passionnant !
Cheers,
Christophe.
= C'est pas parce qu'ils sont nombreux à avoir tort qu'ils ont raison ! --Coluche
3 De Czernai - 24/07/2009, 15:34
Ce matin, dans « Place de la Toile » http://sites.radiofrance.fr/chaines... on a beaucoup parlé Facebook et Twitter, mais aussi de feedly et du sujet et des liens de cet article, pour peu que mon anglais ne soit pas trop pourri. L'exemple qui m'a marqué (j'étais en voiture) : un particulier achète une perceuse pour s'en servir douze minutes dans toute sa vie ; pourquoi on ne vend pas plutôt des trous ?
Tout ça est étayé et développé et surtout argumenté dans cette excellente émission que l'on peut réécouter sur le lien plus haut.
4 De Vladimir Vodarevski - 24/07/2009, 23:57
Evidemment, tous ces débats sont en anglais. Merci de nous les faire découvrir. Le web est si abondant! En France, on s'interroge assez peu sur toutes ces évolutions finalement. Le débat est pauvre, on l'a vu avec Hadopi. C'est dommage, pour le pays des Lumières. Y aurait-il d'autres blogs, des forums sur ces questions, en français? J'ai déjà découvert http://www.framablog.org/index.php/ ici.
5 De Laurent Claessens - 25/07/2009, 17:52
J'ai été récement surpris, dans la boutique d'un musée, de remarquer que des copies (en papier) de tabeaux avaient un prix très différent suivant que le tableau était connu ou non. Par ailleurs, ce prix (de 5 à 50 euros suivant la taille et l'oeuvre copiée) n'a évidement aucun rapport avec le prix de la copie proprement dite.
Ici, le prix est le prix de l'émotion que le touriste va éprouver en ayant une reproduction d'un tableau dans son salon.
Dans un autre domaine, les partitions des sonates pour flûte à bec de Haendel (très connu) m'ont coûté 15 euros pour environ 100 pages de bonne qualité. La sonate de Molter (inconnu) m'a coûté 30 euros pour 5 pages de mauvaise qualité.
Ici, le prix est clairement le prix de la création de la partition divisé par le nombre d'acheteur.
Ce qui est amusant, c'est que dans ces deux cas, la popularité de l'oeuvre agit de façon inverse sur le prix. Elle augmente le prix de la reproduction du tableau et diminue le prix de la partition.
Dans aucun des deux cas (reproduction de tableau/partitions) le prix n'est lié en quelque façon que ce soit au prix de la copie, ni de la râreté.
En réalité, depuis l'invention de l'imprimerie (un poil avant internet à l'échèle de l'humanité), l'abondance est la règle, et le prix de la copie n'entre plus du tout en ligne de compte dans le prix à la caisse.
Rien de nouveau sous le soleil
6 De Vladimir Vodarevski - 26/07/2009, 13:23
En économie, on a utilisé le concept de rareté pour expliquer le prix, parce que des choses vitales étaient gratuites, ou bon marché, et d'autres moins essentielles avaient un prix élevé. L'air que nous respirons est gratuit. Le prix du pain n'est pas élevé. Par contre, le dernier mouchoir jeté par Madonna peut atteindre un prix fou sur Ebay, pour caricaturer les choses avec humour, parce qu'il est rare.
L'origine de la valeur, en économie, a d'abord été cherchée dans le travail. C'est le courant des classiques. Les Smith, Ricardo par exemple. Mais Marx aussi recherchait la valeur dans le travail. La valeur d'un produit venait donc de la quantité de travail, ou dans la complexité des compétences mises en oeuvre pour fabriquer ce produit.
Ensuite sont venus les néoclassiques. Et avec eux la valeur d'échange. Il n'y a pas ce qu'on pourrait appeler de valeur intrinsèque. La valeur d'un produit est celle qu'on lui accorde. Le prix du produit est construit par le jeu de l'offre et de la demande. Ce n'est pas une valeur intrinsèque, mais un prix d'équilibre. Sur le marché, il y a un certain nombre de personnes prêtes à vendre le même produit à différents prix. Il y a un certain nombre de personnes prêtes à acheter le même produit à différents prix. Il existe un prix d'équilibre, pour lequel il y a le même nombre d'acheteurs et de vendeurs. C'est le prix de marché.
Ce mécanisme est un modèle. La réalité n'est jamais aussi simple. Les néoclassiques ont la particularité de vouloir tout mathématiser. Les modèles mathématiques n'ayant qu'une valeur démonstrative d'un raisonnement, pas descriptive de la réalité.
La valeur d'échange est toujours le concept reconnu aujourd'hui en économie. L'intéressant serait maintenant d'étudier l'impact d'internet, du logiciel libre, du piratage, sur ce mécanisme. les articles présenté dans ce blog offre à ce sujet une base de réflexion utile.