avril 2009 (23)

mardi 28 avril 2009

Sortie de Firefox 3.5 beta 4 et 3.0.10

Un dîner avec NKM

Diner avec NKM

Au cours du dîner avec NKM

NKM, c'est Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d'État à la prospective et au développement de l'économie numérique. Et elle a invité à nouveau plusieurs blogueurs à dîner la semaine dernière. Le mois dernier, je lui avais parlé de cette catastrophe législative qu'est Hadopi, sans arriver à lui faire reconnaître l'inanité de la chose (je suis persuadé qu'elle n'est pas dupe, mais qu'elle ne prendra pas le risque de dire ce qu'elle pense, parce qu'elle sait que ça ne changera rien à l'affaire, à part prendre des coups).

Cette fois-ci, NKM revenait d'un voyage en Silicon Valley, d'où elle avait twitté cette merveille qui m'avais fait bomber le torse pendant au moins 3mn (plus, c'est vraiment trop fatigant) :

vu les boss de apple google mozilla puis linkedin. Coup de coeur pour equipe mozilla. Sympas ouverts et vraie vista.

NKM nous a donc parlé de son voyage en Californie et à Washington. L'ami Koztoujours en a fait un bon compte-rendu.

Pendant le fromage et le dessert, NKM s'est placée entre Jean-Michel Planche et moi. C'était la fin de la soirée, il devait être proche de 23h, et la fatigue commençait à se faire sentir. J'ai profité de la présence de la ministre pour lui poser la question qui me brûlait les lèvres :

Internet, c'est une révolution. Un changement énorme mais inévitable. Forcément, les organisations en place ont peur de ce changement, car leur status risque d'être remis en cause. L'envie est forte de résister à la révolution qui s'annonce. Il est tentant, mais futile, de vouloir la tuer dans l'oeuf. Certaines industries, comme celle du divertissement de masse (musique, studios hollywoodiens) ont l'oreille du gouvernement. Comment peut-on faire pour que la France embrasse la révolution Internet au lieu de la combattre vainement ? Comment peut-on vous aider pour que le gouvernement français comprennent et saisisse l'opportunité au lieu de la détruire ?

Il était tard, et la question n'était pas simple. Je n'ai pas eu de réponse. Quoi qu'il en soit, je reste à la disposition de Nathalie Kosciusko-Morizet et de son équipe pour l'aider dans cette tâche, si elle le souhaite. Et je suis sûr qu'il en est de même pour la plupart des entrepreneurs du Net, des blogueurs et tous ceux qui comprennent les enjeux de l'Internet. Les enjeux sont immenses, et j'enragerais de voir mon pays passer à coté de la société de l'information.

Mise à jour : Deux autres comptes-rendus sont disponibles chez Fred Cavazza et Olivier Ezratty.

lundi 27 avril 2009

Faut il avoir peur pour MySQL ?

Mon nouveau billet sur 01Net vient d'être publié :

Rachat de Sun par Oracle : faut-il avoir peur pour MySQL ?. Bonne lecture !

Mesurer ce qui est important : Sévérité, Durée d'exposition et Complète divulgation

Ceci est la traduction d'un billet de mon collègue Johnathan Nightingale, qui travaille sur la sécurité de Firefox. Les remarques sur la traduction sont bienvenues dans les commentaires, rouverts (temporairement ?) pour l'occasion.

Les gens veulent savoir qu'ils sont en sécurité quand ils naviguent sur le Web. La sécurité varie grandement d'un navigateur à l'autre, et on voit du coup un nombre grandissant de gens tentant de comparer l'historique de sécurité des différents navigateurs. C'est une bonne nouvelle : non seulement ça informe les utilisateurs, mais en plus ça permet aux éditeurs de navigateurs de se situer par rapport aux autres et de s'améliorer.

En terme de sécurité, il est essentiel de s'assurer qu'on mesure ce qui est important. Mozilla en a déjà parlé, mais ça mérite d'être répété : si vous ne mesurez pas ce qui compte, vous encouragez en fait les fournisseurs de navigateurs à truquer le système plutôt qu'à améliorer leurs logiciels.

Quelles sont les choses à mesurer pour la sécurité ?

Il n'existe pas une mesure unique qui puisse donner une vue complète de la sécurité. Tout modèle de mesure de la sécurité se doit de prendre en compte plusieurs facteurs. Quoi qu'il en soit, il y a trois principaux éléments qui sous-tendent un modèle bien construit. C'est ce que j'appelle SEC en anglais (Severity / Exposure Windows / Complete Disclosure) ou SDC en français (Sévérité / Durée d'exposition / Complète divulgation). Explications :

Sévérité : un bon modèle de mesure mettra en avant les failles sévères, exploitable de façon automatisée, plus que les bogues gênants ou qui demande une collaboration active de l'utilisateur avec l'attaquant. Mesurer la sévérité encourage les éditeurs à s'attaquer avant tout aux bogues les plus dangereux, plutôt que de faire gonfler leurs chiffres avec des corrections de bogues mineurs alors que les grosses failles restent béantes.

Durée d'exposition : le comptage des bogues n'apporte pas d'information vraiment utile, alors qu'il est très important de savoir pendant combien de temps chaque bogue met les utilisateurs en danger. Mesurer la durée d'exposition (ou fenêtre d'exposition) encourage les fournisseurs à boucher rapidement les trous, et à distribuer rapidement les rustines aux utilisateurs.

Complète divulgation : Les autres paramètres que l'on compile n'ont quasiment pas de sens s'il n'est pas possible de voir tous les bogues résolus. Certains fournisseurs ne communiquent que sur les failles trouvées par des sources externes, cachant celles découvertes par les équipes internes. Cela leur permet d'afficher un chiffre faible donc flatteur. Limiter la prise en compte des bogues à ceux qui sont découverts par les gens de l'extérieur est mauvais à double titre. D'une part ça récompense les fournisseurs qui sont purement réactifs et d'autre part (ce qui est encore pire), ça n'encourage pas les fournisseurs qui mettent en place en interne des équipes de sécurité compétentes. Ce sont ces équipes qui trouvent la majorité des failles de sécurité. Il est important que la mesure de la sécurité prenne en compte ces efforts et les encourage.

Quelle est la solution ?

Si une méthode simple permettant d'inclure toute cette information existait, nous serions déjà en train de l'utiliser. L'année dernière quand nous avons commencé à écrire sur ce sujet, notre objectif était de développer des idées autour de tout cela et de changer le niveau de discussion.

Une chose est sûre, cela ne va pas être facile... Le première étape est de savoir clairement ce qu'on attend de toute méthode d'évaluation de la sécurité. Si ça ne repose pas sur ces trois piliers essentiels que sont la Sévérité, la Durée d'exposition et la Complète divulgation, il faut se demander pourquoi. Et surtout ne pas hésiter à poser la question à ceux qui publient ces rapports...

Johnathan Nightingale, Human shield.

vendredi 24 avril 2009

En vrac, en direction de la Californie

Juste avant de finir mes bagages pour demain et le départ vers Moutain View :

Dans quelques jours le projet de loi Création & Internet va à nouveau être débattu. Nous, l’UFC-Que Choisir, l’Isoc France, la Quadrature du Net, le SAMUP et le Collectif "Pour le Cinéma", nous élevons contre ce projet de loi dangereux et obsolète, pour les citoyens comme pour les artistes.

Ce projet de loi ne poursuit qu’un objectif : maintenir sous perfusion le modèle de vente de copies de CD et de DVD ou leurs ersatz numériques, supports de plus en plus déconnectés des attentes des nouveaux usages du public.

Le projet de loi Création & Internet résulte d’une conception archaïque de notre société et de l’économie numérique et est une énième ligne Maginot qui ne pourra pas contenir le bouleversement que constitue la dématérialisation de l’information et de la culture. Quelles que soient les solutions technologiques imposées pour tenter de bloquer l’accès aux réseaux, d’autres apparaîtront spontanément pour contourner ces barrières. Ces passe-partout numériques sont déjà disponibles ; le vote de la loi accélérera leur diffusion.

Le projet de loi Création & Internet n’apporte aucune réponse aux problèmes de financement des artistes, qui tirent bien peu profit du système actuel. Depuis 10 ans que Napster est apparu, ils attendent la mise en place des modèles de financement adaptés à la nouvelle donne numérique. En vain. Les revenus des auteurs sont réduits à la portion congrue, tandis que les artistes interprètes ne touchent pas un centime sur les offres commerciales en ligne Quant au monde du cinéma, mise à part des retouches anecdotiques de la chronologie des médias, il ne fait l’objet d’aucune discussion, d’aucune innovation.

Plutôt que de stigmatiser les consommateurs et d’envisager de couper des millions d’accès à Internet, les industries culturelles doivent dès aujourd’hui réfléchir à une nouvelle concorde : développer des modes de tarification d’accès à la culture adaptés à l’environnement numérique.

mercredi 22 avril 2009

En vrac et pas très frais

mardi 21 avril 2009

Actu des navigateurs et des standards du Web

Starting on or about the third week of April, users still running IE6 or IE7 on Windows XP, Windows Vista, Windows Server 2003, or Windows Server 2008 will get will get a notification through Automatic Update about IE8. This rollout will start with a narrow audience and expand over time to the entire user base. On Windows XP and Server 2003, the update will be High-Priority. On Windows Vista and Server 2008 it will be Important. IE8 will not automatically install on machines. Users must opt-in to install IE8. Users will see a Welcome screen that offers choices: Ask later, install now, or don’t install.

Sur 01Net : interface utilisateur et communauté

Mon nouveau billet vient de paraître sur 01Net : Comment simplifier les logiciels open source sans fâcher la communauté ?.

En ce qui concerne Firefox et la communauté Mozilla, il y avait un vrai climat de défiance envers ce qui est devenu Firefox. Les développeurs de Firefox semblaient étanches au dialogue et au compromis, et c'était mal vécu car contraire à la "culture" Mozilla. Il s'est avéré par la suite que c'était une bonne chose, car il est difficile de faire une bonne interface utilisateur en comité. Ce qu'on ignore souvent, c'est que le système d'extensions de Firefox a été créé en grande partie pour pouvoir dire à ceux qui se plaignaient du retrait de telle ou telle fonctionnalité qu'il serait possible de la porter sous forme d'extension optionnelle.

samedi 18 avril 2009

Un peu de beauté dans un monde de brutes...

Coucher de soleil à St Aubin sur Mer, Calvados

Coucher de soleil à St Aubin sur Mer, Calvados

Mise à jour : les commentaires seront fermés sur le Standblog jusqu'à nouvel ordre.

vendredi 17 avril 2009

Mozilla recherche des locaux

Mozilla recherche des locaux en sous location pour héberger son siège parisien composé d'une dizaine de personnes.

Description de nos besoins :

  • Un open space, deux salles de réunion, un local d'archive, une kitchenette pour une surface de 150m2 environ
  • localisation : Paris centre (idéalement : proche de Chatelet-Les Halles)
  • date d'emmeénagement : avant fin juin 2009.

Si votre entreprise dispose d'un tel espace pour une sous-location, merci de me contacter par email : tristan à nitot point com. Si vous êtes une agence, merci de ne pas me contacter, je suis déjà en recherche via une agence.

jeudi 16 avril 2009

Les députés UMP non plus n'aiment pas Hadopi

C'est ce qu'explique la député Martine Billard, interviewée par Florent Latrive. Je retranscris un extrait, depuis 1mn 45 à 2mn 25 :

Ce que ça montre surtout, c'est que l'UMP n'avait pas pris la mesure des problèmes posés par cette loi. Parce que dans la majorité même, l'UMP et plus largement d'ailleurs, il y avait pas mal de députés qui étaient très mal à l'aise sur ce texte et qui l'étaient encore plus après justement le texte adopté par ce qu'on appelle la Commission Mixte Paritaire qui était un texte encore plus durci que celui adopté par l'assemblée nationale. Donc beaucoup de députés de l'UMP et de la majorité ont voté avec leurs pieds, tout simplement. (Florent Latrive ajoute : "et donc ne sont pas venus"). Et donc ne sont pas venus. Il y en avait même qui étaient en séance avant le vote et qui sont partis quelques minutes avant le vote et qui donc, bon, effectivement... l'UMP n'a pas assuré le fait de faire passer le texte auquel elle tenait tant soi-disant, notamment ce que disait le président de la république.

Ca cadre assez bien avec cet article du Parisien :

Roger Karoutchi (Parlement), (qui) a eu droit à la plus grosse remontée de bretelles. « Quand on fait des conneries, on les assume ! » a fulminé Sarkozy, en regardant dans sa direction. En disgrâce depuis le rejet du texte sur le téléchargement illégal à l’Assemblée, Karoutchi pourrait bien être débarqué après les européennes du 7 juin, selon un ami du président.

De son coté, Bernard Accoyer (UMP), président de l'assemblée nationale, regrette la "précipitation" :

le Président de l'Assemblée Nationale Bernard Accoyer lui-même regrette le délai extrêment court imposé aux députés. "J'aurais préféré que les délais eussent été plus longs", a-t-il indiqué à la sortie de la Conférence, estimant que "plusieurs semaines" de délai auraient été souhaitables pour éviter la "précipitation". "On a toujours intérêt à laisser s'écouler quelques jours, quelques semaines entre un événement et la suite qui lui est donnée", estime-t-il. Il avait déjà été agacé la semaine dernière que la date du 28 avril soit avancée par Roger Karoutchi et Jean-François Copé alors-même que c'était à la conférence des présidents d'en décider. Sa résignation en dit long sur les pouvoirs limités du président de l'Assemblée.

La une du Canard Enchaîné d'aujourd'hui ne doit pas calmer les esprits :

Canard Enchainé du 15/4/2009 : la une

Canard Enchainé du 15/4/2009 : la une

mercredi 15 avril 2009

Faire de la vidéo un citoyen du Web à part entière

Depuis des années, la vidéo se développe, tout comme se développait l'image fixe numérique il y a 15 ans. Il est maintenant facile d'enregistrer de la vidéo, de la manipuler, et l'ADSL étant devenu populaire, les tuyaux sont maintenant suffisament gros pour y faire transiter de la vidéo. Le seul souci, c'est que les navigateurs n'ont pas évolué au cours du temps pour inclure la vidéo, la faute à un éditeur dominant qui ne voyait pas l'intérêt d'investir dans son navigateur. Du coup, les plug-ins propriétaires comme Flash et QuickTime ou encore Windows MEdia ont été jusqu'à présent la seule méthode disponible pour intégrer de la vidéo dans une application Web. Malheureusement, l'utilisation de plug-ins propriétaires intégrant des codecs brevetés a des inconvénients.Je ne vais pas rentrer dans les détails liés au code propriétaires et aux brevets logiciels, et je vais me focaliser sur le fait que l'utilisation de plug-ins pour la vidéo a des limitations techniques. Les plug-ins sont en fait comme des îlots d'information rectangulaires dans uen page Web. Ils peuvent faire des merveilles quand ils sont tout seuls, mais c'est très compliqué de les faire communiquer avec le reste du contenu de la page Web. C'est par exemple difficile d'interagir avec une vidéo en Flash, à moins d'écrire toute la page en Flash.

Tout cela est désormais du passé, car Firefox 3.1/3.5 et d'autres navigateurs modernes intègrent la possibilité de lire nativement de la vidéo, via l'élément video d'HTML 5. Maintenant, la vidéo native est un élément de la page comme un autre que l'on peut manipuler avec le DOM et mettre en forme avec CSS.

Voici pourquoi mon ami et collègue Paul Rouget a écrit une démo ébouriffante n'utilisant aucun plug-in propriétaire, rien que des technologies Web natives telles que JavaScript, DOM et HTML 5 (video et canvas). Si vous utilisez Firefox 3.1 Beta 3 ou Firefox 3.5 Beta 4 ou ultérieur, vous pouvez aller voir la démo Dynamic Content Injection de Paul. Il est possible de télécharger une beta de Firefox 3.1/3.5 pour ensuite aller voir la démo. Pour ceux d'entre vous qui sont scotchés à d'autres navigateurs et qui doivent donc utiliser des vieux plug-ins propriétaires, j'ai publié un petit screencast en anglais (la vidéo est bien plus importante que le son).


Screencast de la démo de Paul Rouget "Dynamic content injection via canvas and video elements"

(Si la vidéo ne s'afiche pas, vous pouvez la télécharger au format Ogg Theora (11Mo) ou au format MPEG-4 (31MB))

Qu'est-ce qu'elle a de bien, cette démo ?

  1. Elle est à 100% à base de technologies ouvertes du Web : JavaScript + DOM, CSS et HTML 5 (canvas et video), que des centaines de milliers de personnes connaissent et utilisent pour produire des sites Web.
  2. Le code source est ouvert par défaut. On peut faire View Source et apprendre comment tout cela fonctionne. C'est exactement ce qui a fait du Web l'une des technologies les plus créatives de l'histoire de l'homme.
  3. Ca n'est que le début (du moins c'est que j'espère) d'une série d'innovations autour de la vidéo et des effets spéciaux. À quand une application Web qui permette d'éditer des vidéos ?

Si vous voulez en savoir plus sur ce qu'il y a sous le capot de cette démo faites juste view source (Ctrl-U)[1], lisez le code et les explications de Paul Rouget. Ensuite, à vous d'imaginer ce que vous pouvez faire avec cette technologie... Il ne vous reste plus qu'à s'y mettre !

Notes

[1] Tiens, pourquoi Flash sait pas faire ça ? ;-)

Making video a first class citizen of the Web

For years, digital video has been soaring, just like still digital images 15 years earlier. It's now easy to capture video, editing it is now possible thanks to user-friendly applications and with broadband becoming more common, the pipes are now big enough to download video. The only caveat is that Web browsers have not evolved over time to include video, because the dominant browser vendor had little reason to invest in it. Proprietary plug-ins such as Flash, QuickTime or Windows Media have been until now the only way for Web developers to include video in their Web application. Unfortunately, resorting to proprietary plug-ins and patented codecs has drawbacks. I won't get into the patent and proprietary code issues and focus on the fact that resorting to plug-ins for video brings some limitations to what one can do. Plug-ins are like boxy islands of information on a page. They can do wonders by themselves, but they have a hard time being mixed with the rest of the Web content. It's hard for example to interact with a Flash video, unless you write the complete page in Flash. But all of this is now over, since Firefox 3.5 and other modern browsers support native video using the new <video> element. Now, a native video is just an element in a page that you can manipulate with the DOM, style with CSS etc.

This is why my friend Paul Rouget has written an amazing demo, which uses no Plug-in technology, juste native Web technologies such as JavaScript, DOM, and HTML 5 elements (video and canvas). If you run Firefox 3.1 Beta 3 or Firefox 3.5 Beta 4 or later, you can visit Paul's Dynamic Content Injection demo. If you want to experience it yourself, just Get your copy of Firefox 3.1/3.5 Beta, install it and visit Paul's demo. For those of my readers who are stuck with another browser for some reason (and have to use the old proprietary plug-ins), I'm made a quick screencast below:


Screencast of Paul Rouget's Dynamic content injection via canvas and video elements

(If you can't view this video for some reason, here it is in Ogg Theora format (11MB) and MPEG-4 format (31MB))

What's cool with this demo?

  1. It's built with native Open Web technologies: JavaScript + DOM, CSS and HTML 5 (canvas and video) that hundreds of thousand people are already familiar with.
  2. It's Open Source by default. You can view the source and learn from it. This is one of the very reasons why the Web is so wonderful: it's the mother of all generative technologies.
  3. It's just the beginning (at least we hope it is) of very cool innovations around videos and special effects. When will we see a Web-based video-editing application? Who knows what we'll collectively be able to build?

Want more explanations of what happens under the hood? Just View Source (Ctrl-U)[1], read the code and head over to Paul's explanations. Then imagine what you can do with this... and build it!

Notes

[1] Try that with a Flash applet ;-)

Quelques liens sur Hadopi (bis)

Pour ceux qui ne suivent pas sur Twitter et Identi.ca, voici une sélection d'articles à propos d'Hadopi :

mardi 14 avril 2009

En vrac

vendredi 10 avril 2009

Questions à Christine Albanel

Le Figaro propose aux lecteurs de sa version Web de poser des questions à Madame Christine Albanel, ministre de la culture. Voici la mienne :

Madame la Ministre,

Je comprends la peur de l'industrie du divertissement de masse face à la révolution numérique. Pour tout dire, je suis persuadé qu'elle doit faire face à des changements radicaux et douloureux. Je crois que si l'industrie va souffrir, les artistes eux-mêmes vont en bénéficier en se rapprochant de leur public, et le rayonnement de la culture française a tout à gagner d'une plus large diffusion.

De ce fait, je crois que cette révolution numérique est source d'innovation et de progrès. Pour que la France trouve sa place dans le nouveau monde numérique, il convient d'embrasser l'avenir plutôt que légiférer contre l'inéluctable.

D'abord DADVSI, puis HADOPI, bientôt LOPPSI : la majorité présidentielle s'inscrit contre la révolution numérique, contre l'opinion publique.

Ne croyez vous pas qu'il serait temps de faire demi-tour sur le projet de loi Création et Internet ? La préservation d'une industrie moribonde et condamnée vaut-elle le coup qu'on hypothèque la place de la France dans le monde qui se construit ? Réalisez-vous à quel point la loi est inapplicable d'un point de vue légal (avec l'Europe), politique (l'opinion publique est contre Hadopi[1]) et technique (la loi est déjà contournable aisément) ?

Devant une telle débâcle, ne vaut-il mieux pas avoir la sagesse de faire demi-tour changer de cap ?

Notes

[1] Le Sondage IFOP indique que seulement 33% des internautes français sont favorables à Hadopi, 60% contre et 7% sans opinion.

jeudi 9 avril 2009

Hadopi (temporairement) rejetée par l'assemblée

Ainsi donc, la loi "Création et Internet" dite Hadopi vient d'être soumise au vote et – contre toute attente – rejetée par 20 voix contre 15 suite à un passage devant la commission mixte paritaire. On trouve déjà la vidéo du vote contre Hadopi, et la joie des députés opposés au projet de loi fait plaisir à voir. S'il est possible de fêter cela, assurons-nous de rester vigilant, car le gouvernement peut demander une seconde lecture. Les députés d'opposition ont su se mobiliser contre ce texte inapplicable et rétrograde, alors que les députés de l'UMP – dont Frédéric Lefebvre – n'étaient guère présents (ils sentent probablement que 60% des français sont contre cette loi) et le vote a fait le reste.

Quelques liens :

Encore une fois, une bataille a été gagnée, mais pas la guerre. Il faut rester très mobilisés contre cette loi inapplicable (elle n'empêchera pas la contrefaçon numérique) au service d'une indusrie moribonde face à la révolution Internet.

En vrac

mardi 7 avril 2009

En vrac

Quelques liens à propos d'Hadopi

Démagogique, techniquement inappli­cable, bêtement ignorante des nouveaux procédés de téléchargement et purement répressive, cette loi est aussi un rendez-vous manqué. Ne prévoyant aucune forme de rétribution nouvelle pour les ayants droit, la loi Création et Internet ne s’adresse ni au cinéma dans sa diversité, ni aux spectateurs. Ne constituant qu’une ultime et vaine tentative d’éradiquer le piratage par la sanction, sans se soucier de créer une offre de téléchargement légale, abordable et ouverte sur Internet, elle ne répond à aucun des défis aujourd’hui posés par les nouvelles technologies, alors même qu’une réaction créative et forte de l’industrie cinématographique et des autorités de tutelle dans leur ensemble s’imposait. Nous ne nous reconnaissons pas dans cette démarche, et appelons à un changement des mentalités. Craindre Internet est une erreur que nous ne nous pouvons plus nous permettre de faire. Il est temps d’accepter et de nous adapter à ce « nouveau monde » où l’accès à la culture perd son caractère discriminatoire et cesser de vouloir en faire une société virtuelle de surveillance où tout un chacun se sentirait traqué.

01Net : Eric Raymond et la GPL

Sur 01Net, mon nouveau billet profite du troll d'Eric Raymond qui questionne l'intérêt de la licence GPL (essentielle à mon sens) pour expliquer la différence entre Open Source et logiciel Libre. Le voici : Eric Raymond : « A-t-on encore besoin de la licence GPL ? ». Bonne lecture !

samedi 4 avril 2009

Hadopi, la fin

Voilà, la loi Hadopi (aka Création et Internet)[1] vient de passer à la sauvette, en pleine nuit, plus tôt qu'il n'était prévu; malgré la résistance farouche d'une poignée de députés[2] pas toujours soutenus par leur parti.

Comme dans tout, il y a du bon et du moins bon.

Le bon coté

Parce que j'essaye de regarder toujours le bon coté des choses[3], je vais commencer par l'aspect positif de cette loi. Je pense que dans un premier temps, le trafic pair à pair utilisé pour la contrefaçon des oeuvres va baisser. On le sent, Hadopi a fait du bruit, L'annonce de la loi et la peur du gendarme va faire son oeuvre et les contrefacteurs du dimanche vont réduire leurs téléchargements illégaux. On va voir le ministère de la culture publier des résultats et s'en féliciter. Qu'on ne se méprenne pas : c'est une bonne chose. Je ne souhaite pas la mort des majors. Par la suite, les premiers emails envoyés par Hadopi et les premiers courriers recommandés vont enfoncer le clou. Les téléchargeurs vont encore diminuer leur activité. On aura droit à un autre communiqué triomphant des majors et du gouvernement, claironnant la victoire de la loi au secours de l'industrie d'Hollywood sur les "mauvais penchants" des internautes.

Le mauvais coté

Malheureusement, le coté négatif des choses va l'emporter. Hadopi est une victoire à la Pyrrhus, c'est à dire une victoire si coûteuse pour le vainqueur qu'on pourrait souhaiter qu'elle n'ait pas eu lieu. Voici pourquoi :

Une victoire temporaire

Il est vraisemblable que la protection de l'industrie du divertissement ne soit que temporaire. En effet, le risque est grand que le téléchargement illégal reprenne de plus belle alors que des moyens techniques pour éviter de se faire repérer sont développés. Ca n'est pas une vue de l'esprit. J'ai récemment testé des plates-formes techniques de téléchargement illégal. J'en ai parlé avec d'autres professionnels du Web. Nous avons tous été bluffés par l'incroyable qualité des celles-ci. On sent qu'elles sont réalisées par des passionnés ultra-compétents. A ce titre, elles sont supérieures à toutes les plates-formes légales que j'ai vu. Rapides, bien conçues, sans pub, avec du contenu soigneusement sélectionné et traduit et surtout disponible avant l'offre légale payante, faisant appel au chiffrement (peut-être partiel) pour éviter de se faire repérer. La plate-forme de rêve, en quelque sorte.

Par ailleurs, comme je l'ai déjà expliqué, il est très simple de mettre en place des solutions de contournement : il suffit de faire un VPN (Réseau Privé Virtuel, donc chiffré) sur un serveur étranger, qui lui ira télécharger pour vous et transmettra les fichiers chiffrés. De telles solutions packagées existent déjà comme iPredator. On pourra citer des dizaines d'autres méthodes (récupération de documents envoyés en streaming par un proxy local, accès à des serveurs de téléchargement type rapidshare sur abonnement) ou des moyens pour "prouver" son inocence alors qu'on est coupable (via des machines virtuelles).

Le sens de l'histoire : les industries d'Hollywood sont condamnées dans tous les cas.

Le numérique a fondamentalement changé tout ce qui est lié à l'information. Pour faire simple, avant, on diffusait des objets qui "portaient" l'information. Un livre, un journal, un vinyl, une cassette vidéo. Maintenant, l'information est dématérialisée, et Internet est une formidable machine à transférer l'information en la dupliquant. Toi aussi, cher lecteur, en lisant cette article, tu en as fait une copie sur ta machine. Instantanément. Sans que ça ne me coûte rien (enfin, 15 EUR par an d'hébergement associatif), sans que ça ne te coûte rien, à part ton abonnement ADSL. Cet article sera probablement lu par plus de 10'000 personnes dans les jours à venir. A coût négligeable. Il y a encore quelques années, diffuser 10'000 photocopies de cet article par la poste m'aurait coûté plusieurs fois le SMIC et m'aurait demandé plusieurs jours de travail.

Le numérique est là pour longtemps. On peut raisonnablement dire que c'est une révolution, tant les changements qu'il provoque sont importants. A une autre époque, l'imprimerie a déjà changé la façon dont l'information était transmise, grace à une industrialisation de la copie. Les moines copistes à l'époque on vu leur monopole de la diffusion de l'information s'évanouir et leur métier disparaître. Ils étaient bien sûr opposés à l'imprimerie. Avec le recul, il est impossible de regretter l'invention de l'imprimerie, compte tenu de l'explosion culturelle qu'elle a autorisé. Pourtant, sous la pression des lobbies d'Hollywood, la France a fait voter une loi qui tente d'endiguer le numérique pour protéger une industrie, celle du contenu, qui n'a pas su faire face au numérique, peut-être parce que ça n'est tout simplement pas possible.

La France prend du retard dans les nouvelles technologies

La France a des atouts énormes qui pourraient lui permettre de jouer dans la cour des grands sur le plan numérique pourtant, la loi Hadopi et la loi DADVSI avant elle, viennent brider la France dans ce domaine. Prenons deux exemples :

  1. L'Amendement 50 de la loi Hadopi explique "la Haute Autorité attribue aux offres proposées par des personnes dont l’activité est d’offrir un service de communication au public en ligne un label permettant aux usagers de ce service d’identifier clairement le caractère légal de ces offres et elle veille à la mise en place ainsi qu’à l’actualisation d’un système de référencement de ces mêmes offres par les logiciels permettant de trouver des ressources sur les réseaux de communications électroniques.". On voit bien que c'est incompréhensible. Faudra-t-il que Google fasse remonter les sites d'offres légales dans ses résultats (vous imaginez le bazar ?). Faut-il que les navigateurs soit modifiés spécialement pour la France afin de faciliter la différence entre les sites légaux et les sites illégaux ? (Ils peuvent toujours rêver !)
  2. Avec de telles lois, la France passe pour un pays hostile à Internet. Du coup, les français vont monter leurs services à l'étranger, et les entreprises américaines qui veulent s'établir en Europe vont choisir des pays autres que la France.

La démocratie ressort diminuée

Parce que je comprends les enjeux de la loi Hadopi et que je suis un farouche démocrate, je ne peux que souffrir en suivant les débats à l'Assemblée Nationale. Je suis outré du vote en catimini et en urgence. Je suis terriblement embarrassé de voir une ministre défendre une loi absurde – parce qu'elle se doit de le faire, parce qu'elle est défendue par son parti – sans y croire et visiblement sans saisir l'énormité occasionnelle de ses propos. Je suis consterné de voir qu'on est considéré comme coupable tant qu'on a pas prouvé son innocence si quelqu'un a usurpé votre adresse IP. Je suis en colère à la perspective de devoir mettre un mouchard logiciel sur mon ordinateur pour prouver mon innocence.

Conclusion : Une perte colossale d'énergie pour un résultat positif négligeable

La loi Hadopi est partie d'un bon sentiment. Je ne peux pas le nier. Mais ce bon sentiment pousse à la naïveté. Peut-on vraiment croire qu'on va revenir en arrière ? Oublier Internet et le numérique ? Faire comme s'ils n'existaient pas ? Nier la révolution qu'ils apportent ? A l'heure de la mondialisation, les entrepreneurs d'Internet ont intérêt à aller à l'étranger. Les internautes ne vont pas tarder à utiliser des systèmes qui permettront de continuer le téléchargement illégal sans prendre de risque. Les industries d'Hollywood, pourront-elles continuer à exister comme avant ? Sûrement pas. En substance, je vois dans Hadopi l'image d'un fermier qui voudrait arrêter la pluie : il court avec une casserole pour attraper les gouttes. Il dépense beaucoup d'énergie pour avoir l'air ridicule sans obtenir aucun résultat (à part quelques gouttes dans une casserole et des récoltes piétinées).

Quelques liens :

Notes

[1] Ils ont trouvé ce titre orwellien parce que "tentative ratée de préservation d'une industrie moribonde par une classe politique qui ne comprend rien au numérique sous l'influence de lobbies", ça faisait moins vendeur. Oui, je suis énervé par cette débacle !

[2] Martine Billard (GDR), Patrick Bloche (SRC), Jean-Pierre Brard (GDR), Jean Dionis du Séjour (NC), Christian Paul (SRC) et Lionel Tardy (UMP).

[3] Dans mon immense bonté, voici les paroles de ce joyau de sagesse.

vendredi 3 avril 2009

En vrac, après Solutions Linux