Photo par Hermiston, avec autorisation de l’auteur
Quelques liens pour se tenir au courant de la loi Renseignement, qui tente d’imposer la surveillance de masse d’Internet par des algorithmes. (Voir aussi à ce sujet Loi Renseignement : un vendredi à Matignon).
- Jeudi dernier, la Quadrature organisait une conférence de presse à propos de la loi Renseignement, avec nombre d’autres associations dont Amnesty International France, Reporters Sans Frontières et l’Observatoire des Libertés du Numérique (qui regroupe entre autre le Syndicat de la Magistrature, la Ligue des Droits de l’Homme et la Quadrature du Net). L’ami JCFrog a pris le temps de retranscrire les interventions de chacun :
- Un œil sur vous - Citoyens sous surveillance !, un documentaire d’Arte sur la surveillance de masse. Il sera rediffusé lundi 30 mars à 8h55 et mardi 07 avril à 8h55 ;
- Voici une excellente lecture : Eric Sadin: «Il est impératif de contenir la puissance du technopouvoir». On y parle big data, surveillance, place de l’état, importance de l’éducation et du hacking. Que du bonheur ! (Merci Jb pour le lien) ;
- Le 56Kast #52 sur ‘je n’ai rien à cacher’, j’y explique en 10 minutes (à partir de la 9eme minute) pourquoi la surveillance de masse, c’est mal et dire “je n’ai rien à cacher” est une foutaise ! Et il y a même une version vidéo de la chose ;
- Dans un genre très différent, mais sur le même sujet, une interview de la chercheuse Antoinette Rouvroy sur l’utilisation des algorithmes pour la surveillance et les dérives que ça peut impliquer. Deux extraits :
- « les individus, à partir du moment où ils savent qu’ils sont classifiés, même s’ils ne savent pas quels sont les critères de classification, vont adapter leur comportement à ce qu’ils pensent qu’on attend d’eux. »
- « Il y a aussi, peut-être, la fin de la curiosité. Saine ou malsaine. Or, la curiosité malsaine n’est pas quelque chose d’illégal : on peut très bien avoir la curiosité malsaine d’aller voir ce qu’est un site djihadiste, sans pour autant se préparer à commettre un acte terroriste ou adhérer à des actes commis par d’autres… (…) on a tous un fond voyeuriste et ce n’est pas illégal. Or, avec ce type de mesure, on crée une nouvelle catégorie d’illégalités non codifiées dans le texte, des illégalités de fait et pas de droit. Et ça, c’est particulier. Ça me pose question sur les droits et libertés fondamentaux. Parce qu’il me semble qu’ils ne sont pas là pour protéger les formes de vie, d’expression, de comportements, banales, normales, standardisées… Au contraire, ils sont là pour protéger les prises de position qui, sans être jugées illégales, sont jugées déviantes, malsaines, voyeuristes… »