Il est parfois, souvent, des coïncidences qui n'en sont peut-être pas. Avant hier, on me demandait dans une interview de lister les inconvénients du blog. J'ai parlé du souci de devoir faire face aux trolls, ces discours provocateurs et destructeurs, qui ne sont là que pour semer la zizanie, perturber la communication et la compréhension. Attaques personnelles, procès d'intention, citations retirées de leur contexte, tout est bon pour ruiner un processus de pensée qui ne rentre pas dans le schéma du trolleur, parce qu'il est trop différent ou trop subtil, parce que le lecteur n'est tout simplement pas prêt. Il faut se résoudre à tenter d'expliquer ce qu'on a voulu dire à quelqu'un qui ne veut pas entendre. On perd un temps. Ou bien on ne veut pas le perdre, et on supprime le commentaire agressif et injurieux, et c'est parti pour un baroud d'honneur sur le thème de la censure et des blogueurs fascistes.

Je ne savais pas si j'allais vous parler de cela. J'ai pris une photo avant-hier pour illustrer mon propos, et je l'ai publiée sur FlickR :

Ma nouvelle montre posée sur mon clavier

Et puis je suis tombé sur ce billet de Karl, qui met le doigt sur le poujadisme de certains, tribuns sur leur blog ou dans les commentaires des autres blogs, toujours prompts à dégainer l'idée simple, la formule fausse mais frappante, qui décrit un problème de façon partielle mais tellement plus séduisante que la réalité des situations, de la complexité de la vie et des hommes. Ils me font penser à ces sales gosses qui débarquent sur la plage et piétinnent votre chateau de sable juste pour le plaisir de détruire.

Alors voilà, merci Karl pour ce petit coup de coude qui me fait publier ce billet.

Bloguer, c'est accepter d'être balloté entre la satisfaction de partager avec ses lecteurs et commentateurs ; la difficulté de trouver le temps de réfléchir pour et d'écrire ; et la crainte de se faire écharper par un énervé en mal de reconnaissance.

Mais Karl n'est pas seul dans l'histoire. Vendredi, je publiais cet auto-portrait, pris dans mon salon pour fêter les 100 millions de téléchargement de Firefox. J'ai mon T-Shirt I'm blogging this, offert par Peter il y a tout juste deux ans, pour mes 37 ans. Je suis mal rasé, vendredi oblige. Je l'aime bien, cette photo. Et c'est pour ça que j'ai éclaté de rire en tombant sur ce dessin de Hugh MacLeod, qui représente une pierre tombale... Ah tiens, à propos de pierre tombale, voici un vieux truc au goût douteux que j'avais fait avec une appli trouvée en ligne par un lecteur. Mieux vaut tard que jamais !

Demain est un autre jour, et ce jour sera probablement sans billet, la faute à un déplacement sur Genève pour une conférence sur la sécurité où j'aurai le plaisir d'intervenir.