Avec la crise dont on nous rebat les oreilles, je n'arrête pas de me dire que c'est peut-être l'occasion pour notre société de remettre en cause les sacro-saints principes qui font la société de consommation. Je n'arrive pas à bien expliquer ce que je ressens, mais Tim O'Reilly mets des mots qui expriment assez bien le fond de ma pensée :

In a recent conversation with my daughter Arwen and son-in-law Saul Griffith, Matt Webb remarked that he'd like 2008 to be remembered as the year of "peak consumption." Saul pointed out, though, that the term "peak waste" is perhaps more accurate. In an analogy to , he suggested that maybe we've reached the pinnacle of waste in our consumer culture. I do wonder if we will look back at the past few decades as a kind of sick aberration rather than a golden age, with good times we want to get back to. Like Saul, I'm hopeful that we can get rid of the waste, and get back to creating things of lasting value.

Version française :

Lors d'une récente conversation avec ma fille Arwen et mon gendre Saul Griffith, Matt Webb remarquait qu'il imaginait qu'on se souviendrait de 2008 comme de "l'année du pic de la consommation". (...) Saul a fait remarquer que l'expression "Pic de gâchis" était probablement plus adaptée. Il suggérait que nous avons peut-être atteint le sommet du gâchis dans notre société de consommation. Je me demande si avec le recul, on regardera les décennies récentes plus comme une aberration écoeurante que comme un age d'or vers lequel on souhaite revenir. J'espère qu'on pourra se débarrasser du gâchis, pour revenir vers la création de choses dont la valeur dure.

J'aimerais franchement que Tim O'Reilly ait raison, mais j'ai bien peur qu'il se plante. Quasiment tout le monde a peur de perdre son boulot et fait ce que demande l'actionnaire (produire plus, vendre plus...), même si chacun de nous commence à réaliser que notre société n'est pas durable. On le sait, il est beaucoup plus difficile d'expliquer quelque chose à quelqu'un s'il est payé pour ne pas le comprendre. Pire, notre modèle sans avenir est vendu aux pays en voie de développement comme étant l'eldorado, du coup l'Inde, la Chine, Le Brésil, la Russie veulent consommer autant que l'Occident. Mon récent voyage en Roumanie était édifiant à cet égard. Il manque un événement qui fasse comprendre à tout à chacun qu'il faut trouver un autre mode de fonctionnement. Il manque aussi un modèle alternatif à la cupidité associée à la société de consommation. Tout cela reste à inventer, mais qui pourra le faire ?