C'est une des particularités du logiciel Libre : ses communautés, et la liberté qui leur est donnée. Supposons qu'un document vous intéresse, mais il se trouve qu'il est écrit en langue anglaise (au hasard), et qu'il pourrait rendre service à d'autres membres de la communauté. Un simple courrier à l'auteur de l'article, une traduction à plusieurs (pour se partager la tâche), une relecture, et une publication sur un CMS Libre, NPDS et hop, tout le monde peut en profiter. L'auteur est content de voir son oeuvre toucher une plus large audience, et les francophones profitent de cette nouvelle ressource. Ce que je vous raconte là n'est pas produit de mon imagination : ça se passe même tous les jours, et pas plus tard qu'à l'instant, avec la publication de Migration et intégration de Mozilla, traduction d'un article que j'avais déjà mentionné, par Nigel MacFarlane, auteur de RAD with Mozilla

Au delà de cet article, on peut voir une illustration de ce qui n'aurais jamais été possible avant Internet. Même si vous aviez une furieuse envie de traduire un article en anglais, où auriez-vous trouvé des gens intéressés pour vous aider et le relire ? Où l'auriez-vous publié ? Qui aurait pu lire cette traduction ? Internet a donné la vie à ces communautés d'intérêt, où l'intérêt financier n'est pas le moteur premier de l'action. Au contraire, on rentre ainsi dans l'économie du don. Je donne, je partage. Et plus je donne, plus les gens m'écoutent, me considèrent, et me donnent en retour. Ce partage n'est pas du tout comptabilisé dans l'économie traditionnelle. C'est comme s'il n'existait pas. Et pourtant, il suffit de lire l'article pour le voir à l'oeuvre. C'est un changement radical dans l'évolution de l'humanité, et c'est Internet qui l'a rendu possible. Il nous reste maintenant à préserver l'Internet pour ce qu'il permet, et rendre visible comptablement cette économie du don. Je dévore actuellement des livres sur ce sujet. Celui de Bernard Maris n'était qu'un tout petit début. On peut aussi citer l'essai Microsoft pris dans la toile... chronique d'une mort annoncée que j'avais déjà analysé (voir aussi le compte rendu de Nomablog). Pour paraphraser ce grand penseur de la fin du 20° siècle, à coté duquel Marx et Sartre ne sont que des nains : Ce n'est qu'un combat, continuons le début. Oui, c'est de Coluche :-)