Descente chez un internaute adepte du peer to peer : 28 ans, enseignant, il téléchargeait de la musique et partageait sa discothèque numérique, sans pour autant revendre ce qu'il avait téléchargé.

Accusé de "contrefaçon", il risque jusqu'à trois ans de prison et 300 000 euros d'amende. L'industrie du disque a décidé de s'en prendre aux adeptes des services d'échanges gratuits de fichiers via l'Internet, afin de faire des "exemples". Alexis, premier cas repéré à être poursuivi, a tout de l'internaute type : ce jeune enseignant n'a jamais revendu de CD gravés avec la musique qu'il télécharge, il se dit "passionné de musique", il a continué à acheter «un ou deux disques par mois» malgré le téléchargement et il est même musicien amateur. Le message adressé aux millions d'usagers du peer-to-peer en France est on ne peut plus limpide : cela peut arriver à tout le monde.

Et pourtant :

Le statut du téléchargement d'oeuvres n'est pas clair : des juristes (comme ceux de l'Adami, la société qui gère les droits des artistes-interprètes) ou, récemment, le Conseil économique et social estiment que ces copies non commerciales relèvent de la «copie privée», et donc légale, comme un morceau que l'on enregistrerait d'une radio pour son usage personnel. En revanche, la mise à disposition des oeuvres protégées par le droit d'auteur (induite par l'utilisation des systèmes) est illicite, sans ambiguïté. C'est de la contrefaçon (...).

Aux dernières nouvelles, Pascal Nègre aurait été vu à son bureau, le regard dément, la bave aux lèvres, marmonnant dommage que Pasqua ait retrouvé son immunité parlementaire, je suis sûr qu'il téléchargeait gratuitement les albums des polyphonies corses !