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Le CEO de Sun Microsystems explique pourquoi il préfère la CDDL à la GPL. ZDNet.fr en rajoute : Pour Sun, la licence GPL ne répond plus aux attentes du marché.

Pour être très franc, chaque licence a ses avantages. Comme la CDDL de Sun est dérivée de la MPL, voici quelques liens utiles pour mieux saisir les subtilités de la chose :

La réalité, c'est qu'il y a plusieurs types de licence. Même la Free Software Foundation a plusieurs licences : la LGPL et la GPL. Chez Mozilla, nous avons résolu le problème à notre façon : notre code source est sous triple licence GPL, LGPL et MPL, ce qui permet une plus grande collaboration avec d'autres projets.

Ce qui semble fâcher avec la GPL, c'est son aspect viral : si vous modifiez le logiciel sous GPL ou rajoutez du code à ce logiciel, le résultat est sous GPL. Comme le dit très bien Loïc Dachary, de la FSF, à propos de la GPL : Elle part du principe légitime que l'on ne partage pas avec ceux qui ne sont pas prêts à partager.

Mais alors, quid des logiciels maison qui sont liés aux logiciels GPL ? La GPL exige qu'ils soient aussi sous GPL (si j'ai bien compris).

A l'inverse, la LGPL est moins regardante pour les logiciels liés (elle s'appelle ainsi la Lesser GPL). A chacun de choisir la licence qui lui convient le mieux, en gardant à l'esprit un des grands intérêts de la GPL, qui est qu'elle oblige ceux qui modifient et redistribuent des logiciels sous GPL à redistribuer le code source sous licence GPL. Tu veux mon travail ? Je te le donne à condition de pouvoir bénéficier des améliorations que tu vas lui apporter.

Cette approche est de bonne guerre, mais elle ne convient pas forcément à tout le monde. Elle a au moins le mérite d'exister et d'avoir fait ses preuves, et le monde GNU/Linux, via sa richesse et sa diversité, en est la preuve.

On pourrait aussi se dire que gratuit, c'est la même chose que Libre. Que oui, bon d'accord, Libre c'est mieux, mais c'est surtout le prix qui importe. C'est vrai à première vue. C'est parfois une approche pragmatique, et qui prévaut donc dans beaucoup de cas, en entreprise et pour les particuliers.

Mais il ne faudrait pas pour autant être pragmatique au point d'avoir la vue basse, au risque de se faire coincer bêtement.

Je vais vous donner trois exemples :

  1. Movable Type, très bon outil de blog, est gratuit, mais pas Libre. Le jour où la licence a changé (sa gratuité a été remise partiellement en cause), ça a été très douloureux pour les utilisateurs. Movable Type était gratuit, le code source est disponible, mais ça n'était pas du logiciel Libre... Les anglophones apprécieront l'article de Mark Pilgrim Freedom 0.
  2. Mozilla 1.8 ne sortira pas, vous le savez sûrement. Certains utilisateurs s'en sont ému, très logiquement. Comme c'est du logiciel Libre, ils ont pu reprendre le projet. Mieux, Mozilla Foundation fournit toute l'infrastructure technique. Les utilisateurs n'ont pas été pris en otage : le logiciel est Libre !
  3. J'ai gardé le meilleur pour la fin avec les récents déboires de Linus Torvalds (Monsieur Noyau Linux). En effet, le logiciel propriétaire gratuit BitKeeper, utilisé pour gérer le code source du noyau, ne sera plus développé. Mais ceux qui utilisent BitKeeper gratuitement peuvent bien sûr s'acquitter d'une licence pour la version payante, moyennant finance !

Tout cela ne signifie pas que le propriétaire c'est mal, et que le Libre est forcément mieux, que la GPL ça déchire sa race et que CDDL ça pue la mort, ou encore que le pragmatique ça craint, la seule solution c'est d'être pur. La preuve, chez Mozilla, on intègre un module propriétaire de Talkback, qui fait dire à Richard Stallman que Firefox n'est pas un produit Libre. C'est dire que nous sommes pragmatiques. Mais aussi, du moins je l'espère, pas éblouis par un modèle de licence quel qu'il soit. Il faut dire que l'éblouissement, ça signifie surtout qu'on y voit moins bien...