En vedette : la mauvaise réputation de Facebook
Un ancien employé de Google et de Facebook s’est demandé quelle était l’opinion des américains sur Facebook. Extrait :
we asked 2,000 Americans to identify (from a list) any companies that are having a negative impact on society (data below). When Facebook was shown in one survey beside brands that are known for being unhealthy or disliked, one in four people selected Facebook as having a “negative impact on society.” That’s almost twice the number of people who selected Wal-Mart. When Facebook was shown alongside other tech companies (in a separate survey), roughly one in three Americans identified Facebook as having a negative impact on society. That’s four times more than the number of people who selected Google.
Traduction par votre serviteur :
Nous avons demandé à 2 000 américains d’identifier dans une liste d’entreprises celles qui avaient un impact négatif sur la société. Quand Facebook était listé au milieu d’entreprises qui sont connue pour leur toxicité ou leur mauvaise réputation, une personne sur 4 a choisi Facebook comme “ayant un impact négatif sur la société”. C’est environ deux fois plus que nombre de personnes qui ont sélectionné Wal-Mart[1] Dans un autre sondage, quand Facebook était listé avec d’autres entreprises du numérique, un tiers des américains a identifié Facebook comme ayant un impact négatif sur la société. C’est quatre fois plus que pour Google.
On apprécie que Facebook est juste après la marque Marlboro quand il est comparé avec des marques d’autres industries et a une réputation pire que celle de MacDonald’s. Si on le compare juste avec d’autres marques du numérique, Facebook est le pire, de très loin…
En vrac
- Faut-il créer un label « Internet bio » permettant aux services respectueux de faire la différence ? ;
- Facebook nous prend en otage, explique Olivier Auber ;
- The punk rock internet – how DIY rebels are working to replace the tech giants ;
- Tweaking Firefox to improve privacy with About:config ;
- Mark Zuckerberg is ‘rearranging the deck chairs on the Titanic,’ author Andrew Keen says ;
- Les fake news n’existent pas, explique Stéphane Bortzmeyer. Les mensonges, les rumeurs, les manipulations, le complotisme, si, et depuis toujours ;
- Kai-fu Lee (Sinovation Ventures): AI bubbles to burst by end of 2018 ;
- Il faut gérer les attentes (des investisseurs, du grand public) explique le français Gilles Moyse : “On observe un rapport valeur réelle / valeur fantasmée absolument disproportionné. Des investisseurs sont prêts à mettre des millions sur des choses qui n’existent pas et n’existeront pas.” ;
- Gilles Moyse, à propos de souveraineté numérique « A un niveau personnel, mais aussi professionnel, tout le monde dépend des pages Facebook et des rankings de Google. Si on entrait en conflit avec les Etats-Unis, ils n’auraient pas à envoyer un seul soldat : ils auraient juste à éteindre Google, le GPS, les services internet… » ;
- L’Open Source a 20 ans : comment cette philosophie a-t-elle révolutionné le développement ? ;
- Chrome : le bloqueur de pubs ne bloquera pas grand chose « Google explique que moins d’1% des publicités en ligne seront touchés par son adblock ». Étonnant, non ?
- Les conductrices Uber gagnent 1,24 dollars par heure de moins que les conducteurs : pourquoi ? “les chauffeurs masculins ont plus tendance à conduire dans des lieux aux tarifs plus élevés, à aller plus vite ou à accepter des trajets plus longs. Sans compter que les femmes restent moins longtemps sur la plateforme, alors même que les chauffeurs Uber les plus expérimentés sont souvent mieux payés. Les habitudes du quotidien jouent aussi. « Les hommes travaillent plus d’heures et prennent plus de courses que les femmes, en moyenne. Pourquoi ? Notamment, parce que les femmes ont plus de contraintes — par exemple, emmener les enfants à l’école le matin, devoir amener Johnny à son match de football… Et je pense que ces contraintes font que les femmes ont moins d’expérience et bénéficient moins d’apprentissage par la pratique »” explique l’auteur de l’étude ;
- Voilà qui devrait faire réfléchir à la notion de smart-city : À Marseille, un algorithme pour « anticiper la sécurité ». « Ce centre de supervision, inédit dans une grande ville française, devrait recueillir l’ensemble des données publiques disponibles : mains courantes de la police municipale, captations des caméras de surveillance, informations relevées par les marins-pompiers ou les agents des espaces verts… Développé par Engie Ineo, l’outil vise à croiser ces informations avec les données des opérateurs de téléphonie mobile, de transport public et de l’AP-HM (Assistance publique-Hôpitaux de Marseille) pour « aider la police municipale à mieux anticiper la sécurité » lors de grands événements comme des matchs de football ou des manifestations de rue, en croisant les données présentes et passées. ». Fichtre, mais c’est un vrai cyber-panoptique qu’on se prépare !
- C’est décidé je quitte Facebook , avec un joli témoignage de pénible sevrage de dopamine : “Pour Neil, 36 ans, la séparation a été douloureuse. « J’ai d’abord ressenti un grand vide et l’angoisse de l’absence. Je crois vraiment qu’on peut mourir numériquement. » Avant cette rupture, l’écrivain était tombé dans la spirale du « like » allant jusqu’à se sentir déprimé quand il n’obtenait pas le précieux sésame sur ses publications. « Quand on a aucune réaction, aucun partage ni commentaire, on a vite l’impression qu’on n’intéresse personne et ça pèse sur le moral ».” ;
- Décès de john Perry Barlow, pionnier d’Internet, auteur de la déclaration d’indépendance du Cyberespace (ici en français), co-fondateur de l’EFF (première asso de défense des droits sur Internet) et prolifique parolier du groupe mythique de rock psychédélique Grateful Dead (voir sa bio complète) ;
- Olivier Ertzcheid a commis une nouvelle déclaration d’indépendance du cyberespace, modernisée et s’adressant aux GAFAM, du texte de Barlow, et c’est superbe ! « Nous étions des citoyens endormis, vous avez fait de nous des utilisateurs passifs, nous sommes en train de nous réveiller et nous préparons notre exil. »
- Décidément, le débat autour de l’éventuelle patrimonialité des données continue :
- Les internautes réclament un usage moins opaque et une maîtrise de leurs données personnelles, une tribune (au passage on remarquera qu’elle signée par 4 femmes) ;
- La propriété des données personnelles est une fausse bonne idée expliquent Serge Abiteboul et Gilles Dowek ;
- Pour une protection sociale des données personnelles.
- Cloud et données personnelles, une discussion à trois avec Korben, Remouk de DansTonChat et votre serviteur ;
- Article passionnant sur une maison avec des objets connectés : The House That Spied on Me, avec des détails sur les données qui fuitent et chez qui elles vont. “When you buy a smart device, it doesn’t just belong to you; you share custody with the company that made it.” (Quand vous achetez un appareil connecté, vous ne vous appartient pas qu’à vous, vous en partagez la garde avec l’entreprise qui l’a produit” ;
- “Rien ne s’est fait de grand qui ne soit une espérance exagérée” disait Jules Verne, qui est né il y a 190 ans au moment où j’écris ces lignes. Ca pourrait bien être un proverbe de libriste, ça !
- En plus des caméras de surveillance, de la surveillance des réseaux sociaux, de la note publique assignée à chaque citoyen, la Chine équipe sa police de lunettes à reconnaissance faciale. Parfois, on ferait bien d’arrêter le progrès !
- La domination des géants du numérique est-elle un nouveau colonialisme ? demande Antonio Casilli dans une interview.
- Dans son rapport public annuel 2018, la Cour des comptes a reconnu l’intérêt du logiciel libre, décrit comme un « puissant facteur d’efficience et d’influence » mais aussi une façon de répondre à un « enjeu de sécurité et de souveraineté », et c’est bien !
Note
[1] Géant de la distribution qui, parce qu’il sous-paye ses employés, interdit les syndicats et ruine les autres magazins, a une réputation effroyable dans le pays.