C’est déjà dit dans le titre, mais je crois bon de le répéter : Attention, utopie !. On notera que ce billet est susceptible d’être modifié au fil de l’eau.
Le mouvement des gilets remet sur le devant de la scène l’énorme dépendance au pétrole et à la voiture dont notre société fait preuve. Nombreux sont ceux qui travaillent pour avoir une voiture et ce sont les mêmes qui ont besoin de la voiture pour aller travailler.
Il y a toutefois quelque chose de très étonnant avec le blocage des routes ces derniers jours. Je l’ai retrouvé dans un tweet et dans un article : quand les supermarchés sont bloqués, les centres-villes revivent. Des endroits où on peut faire ses courses à pied, à vélo ou quand ils existent, en transport en commun (s’il y avait moins de voitures, on aurait probablement plus investi dans les transports en commun). En toute convivialité, en créant des emplois et en faisant revivre le petit commerce[1].
Alors que je discutais de cette dépendance à la voiture, et au fait qu’elle provoque beaucoup de pollution, on m’a à plusieurs reprises répondu en substance et article à l’appui que ce ne sont pas les voitures personnelles qui polluent, mais bien les industries. Le titre est clair : 100 entreprises responsables de plus de 70% des émissions mondiales de carbone. Quand on regarde d’un peu plus près qui sont ces 100 entreprises, on lit ceci :
sans surprise, il s’agit principalement d’industries pétrolières[2]
C’est un peu le serpent qui se mord la queue. Si on arrivait à supprimer cette dépendance à voiture, on réduirait l’activité de ces entreprises ultra-polluantes et surtout on aurait quasiment tout résolu : moins de temps dans les transports car moins de bouchons, des centres-villes plus vivants, un petit commerce plus actif, plus d’emploi donc une assurance chômage moins chère et moins d’émissions de CO2, autant par les individus que par les entreprises. Moins de chômage, c’est aussi plus de gens qui s’insèrent mieux dans la société, donc moins de violence.
Dit autrement, il pourrait exister un monde parallèle où la dépendance à la voiture est très réduite, et où il fait bon vivre… Le tout est de savoir comment “sauter” de notre monde à celui-là !
Aussi, autorisons-nous à rêver : faites l’exercice quand vous allez en agglomération, et essayez de visualiser l’espace sans les voitures… Le calme revenu, les odeurs naturelles présentes…
Finalement, sans bagnoles, elle serait pas belle, la vie ?
Notes
[1] Je découvre que ça vient d’être prouvé par une étude anglaise. Cette étude, menée dans les quartiers où des pistes cyclables ont été créées, les piétons, cyclistes et usagers de transports en commun dépensent 40 % de plus que les gens en voiture. Dans ces quartiers, les loyers remontent un peu et le taux de boutiques vides est en baisse de 17 %”.
[2] On notera que le charbon est aussi très bien représenté.
18 réactions
1 De Hervé - 25/11/2018, 20:22
Excellente remarque. Mais l'utopie, ça demande trop d'efforts. Alors que la nouvelle XYZ Super HDi blue feel est siii confortaaable... Et si sensuelle !
2 De ob1 - 25/11/2018, 21:25
aussi, je lis rarement des plaidoyers en faveur du télétravail alors que socialement et écologiquement, ça peut être un progrès gigantesque
ça m'étonne beaucoup
3 De yoko - 25/11/2018, 21:40
Tu saute aux conclusions vraiment très très vite… :/
1. Tu vois le charbon être important, sans te poser la question d'où ça vient ? Qu'est-ce qui consomme du charbon actuellement ?
2. Tu prends un biais entre pétrole et véhicule personnel. Les avions, les programmes spatiaux, le fret, la production d'électricité ça représente qu'elle part ?
Rêver c'est joli, mais pour en faire autre chose que de jolies phrases il faut tout de même s'autoriser à réfléchir.
Oui les gens doivent apprendre à ne plus dépendre de leur voiture personnelle et de manière générale à ne plus considérer que l'on met au pas la nature (marcher ou pédaler ça signifie se mouiller quand il pleut et avoir une autre perspectives des distances). Sinon nous allons simplement remplacer notre dépendance au pétrole par une dépendance au nucléaire et aux batteries.
4 De Mat - 25/11/2018, 21:56
75% de la population en milieu urbain et peri urbain. 50% des salariés font moins de 8 km pour aller au boulot. Même avec des pourcentages plus faibles, ceux qui le peuvent, doivent le faire.
Tant que l'essence reste bon marché, on ne changera pas.
C'est pas simple de sauter le pas. Tant que l'on y a pas pensé, fait l'essai, on ne se rend pas compte du temps que l'on met avec un autre moyen de transport et le gain relatif.
Puis pour les taxes, moi je veux bien manifester si c'est pour que les GAFAM les payent en France. Car celle là tout les chefs d'états voudraient bien qu'elles soient payés, mais en face ils ont un pouvoir de rétorsion. Quand Facebook peut influencer une élection...
5 De Anthony - 25/11/2018, 23:12
"finalement, sans bagnoles, elle serait pas belle, la vie ?"
Je suis à 12km de mon travail : 10 min en voiture, 60 en bus... bus qui n'est pas électrique, alors que moi oui (hybride rechargeable)
Pour aller passer une soirée en centre ville j'ai 3,4km mais le dernier bus part vers 23h00, heureusement que les parking sont peu chères.
Le problème c'est que le jour où je changerai de travail, comme beaucoup de personnes je pourrais avoir plus de 80km à faire par jour... et la voiture deviendra encore plus indispensable qu'elle ne l'est.
Sans bagnole la vie de ceux qui habitent en centre des grosses villes serait belle... mais il suffit d'habiter une ville moyenne comme Orléans pour se rendre compte que c'est déjà difficile, alors quand on passe à de plus petites villes, ou villages ?! Bref, le sans bagnole est une utopie d' "ultra-citadin", même en étant hyper concerné par l'écologie je sais que la nécessité de déplacements "efficient" est bien trop présent, et même une nette amélioration des transports en commun ne pourra pas changer la donne.
Je pense que seule les petites voitures électriques individuelles (autonomes ou non, en partage ou non) pourraient être une réponse crédible pour peu que leurs prix baissent (j'ai en tête la Microlino).
De quoi réduire nettement la dépendance au pétrole... (avec mon hybride, j'ai consommé 450l d'essence pour faire un peu plus de 45 000km, les particules je les réserve aux autoroutes !)
Quand on rajoute une couche de loyers trop chères en hypercentre l'équation est encore plus complexe.
6 De Yaf - 26/11/2018, 07:06
Ce qui pourrait être une piste intéressante, c'est de rendre la voiture inutile :
- interdiction des gros centres commerciaux périurbain, pour privilégier les commerces de centre ville, et faire en sorte que les courses puissent être faite sans voiture.
- permettre à chacun d'avoir une activité pro dans la ville ou il habite, ou juste à coté (acces en vélo ou transport en commun)pour aller travailler sans voiture.
Dans le fond, je suis partant pour l'utopie annoncé, mais je me demande s'il n'y a pas un autre chemin pour y aller
7 De jean-philippe - 26/11/2018, 09:29
Allons encore plus loin dans l'utopie : et si on supprimait l'argent ? Fini l'obsolescence programmée, la pollution à outrance, etc...
Nous travaillons dans ce sens avec le projet Mocica. www.mocica.org
Merci pour votre article.
8 De Hervé - 26/11/2018, 10:47
@Yaf : Chez moi, à Évreux, ils viennent au contraire de doubler la surface du centre commercial en quelques mois.
Le maire est super fier ! Il peut dire qu'il fait des choses dans le bulletin de la mairie. C'est la nature humaine : faire toujours plus gros, plus tape-à-l’œil, la fête bat son plein et on s'en fout des conséquences.
Et, bien entendu, les parkings sont déjà pleins et il n'y a pas la moindre piste cyclable.
9 De wololo24 - 26/11/2018, 11:25
Merci pour ce billet.
Quelques infos tout de même. La civilisation du pétrole, c'est pas que la voiture. C'est aussi le plastique, les emballages, le jetable, le tout-livré depuis les antipodes, le frigo, etc. À cela s'ajoute le problème des matières rares et de la pollution chimique. Désolé, il n'y a pas que le CO² dans la vie !
Ici, dans un village de 900 habitants, j'ai la chance d'avoir un micro-marché hebdomadaire, écoles maternelles et primaires, et quelques commerces bien utiles. C'est une exception ! À côté, les patelins de 100 habitants ne peuvent rien faire sans la voiture. Pourtant tous ont une maison baptisée « école communale », « PTT », etc.. Il n'y avait pas plus de monde dans ces villages à l'époque ! Que s'est-il passé ??
Avoir une voiture est déjà un gouffre dans les dépenses. Tout le monde ici se casse la tête pour éviter un trajet, faire avec une seule voiture, etc. Les 80 km/h et le coût du pétrole sont vécus comme un vrai racket : on n'a pas le choix que de cracher au bassinet. Ici, les gilets jaunes ne sont pas sur des Cayenne et des Mini Cooper mais sur des vieux tacots. Ça tourne autour de 250 000 KM au compteur voire beaucoup plus.
La solution serait-elle de s'entasser dans des immeubles en ville pour avoir accès à des commerces à pieds ? Je ne crois pas. Pour manger un burger au magret de canard bio, il faut bien un milieu rural avec un tissus économique et social : de quoi vivre en famille, avoir des projets et des loisirs. Dire à tout le monde de vivre en métropole est insensé.
Quelle est la politique gouvernementale pour réduire les trajets ? À quand un grand plan « une école, une poste, une boulangerie, une épicerie, un bazar dans chaque commune » ?! On arrose les banlieues, on fait des cadeaux aux grandes fortunes… que reste-t-il pour avoir une politique rurale ? À quand une taxe carbonne sur les produits émettant énormément de CO² à la production et à la livraison : smartphone, batteries, écran géant, domotique, etc. ?
À la place, on regroupe les régions, on fait des communauté de commune, on réduit les budgets des mairies, on interdit aux communes d'avoir leur propre fiscalité, etc. bref on asphyxie le monde rural. Je ne serait pas étonné de voir de plus en plus de commune soutenir une école hors-contrat locale plutôt que de se battre pour garder une classe ouverte.
Les révolutions américaine et françaises on commencé avec une révolte contre des taxes
10 De cdg - 26/11/2018, 12:03
C est en effet une utopie. Le monde sans voiture, c est pas difficile a imaginer, c est grosso modo le monde qu on connu vos parents/grand parents : en gros la france d avant 1950.
Il y avait en effet plein de petits commerces et pas d hyper marché. Par contre tout etait bien plus cher (c est pas pour rien que les epiceries ont ete liquidees dans les annees 60-70).
Aller faire les courses prenait des heures (quand j y allais gamin avec ma grand mere, c etait 45 min de marche minimum aller et autant retour) donc oui on y allait pas souvent (de memoire 1 fois par semaine). Et c est sur qu on etait pas dans l hyper consommation car il fallait tout porter (encore on avait de la chance, j avais pas trop de montées quand on revenait chargé).
Mon pere n est jamais alle au dela de la ville la plus proche avant de partir a l armee (on parle pas de 1900 là mais des annees 50) car ce qui prend maintenant 20-30 min en voiture prenait des heures (il y avait 1 bus par heure donc un simple aller retour necessitait 2-3 h).
Inutile de dire qu un retour a 1950 risque d etre assez mal vecu par la population francaise. Ca sera peut etre necessaire a cause du peak oil mais il va falloir doper l appareil cohercitif
11 De v_atekor - 26/11/2018, 12:13
Comme le dit Yoko, tu sautes un peu vite à la conclusion, mais, a tout le moins, une réorganisation de la société (et notamment du télétravail comme le signale ob1) peut être aller dans le bon sens en évitant de concentrer les ressources humaines et matérielles.
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Plusieurs points quand même :
Il faut se demander pourquoi le télétravail n'est pas la norme, à tout le moins dans les métiers qui peuvent ce permettre ce luxe. Collègues informaticiens : quelle est la bonne raison qui vous oblige à aller chez votre employeur ? Pendant longtemps j'ai travaillé à l'interface avec du matériel, et ce "matériel", n'était pas toujours très transportable, mais on aurait quand même pu imaginer des aller-retours moins fréquents.
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Lu à propos d'un tout autre sujet, la concentration des ressources est une économie... pour l'État.
** Il est plus facile d'entretenir une autoroute + une lycée + un hôpital + tribunal en un point que 5 réseaux de routes secondaires, 5 petites écoles, 5 cliniques, 5 tribunaux
** La portion de l'investissement public a chuté et est compensé par une énorme concentration des ressources
** Outre sa rigidité implicite, la concentration de ces ressources implique que ce sont les usagers qui se déplacent. Et les employés aussi. On déplace le coût.
** La notion de pôle d'activité fait baisser le coût du loyer par rapport à la ville en excluant peu ou prou les logements et en étant moins strict sur les normes de constructions.
** On arrive néanmoins à un point où cette concentration et l'étalement urbain pose des problèmes de coût pour les pouvoirs publics. La petite route départementale où l'on se croise difficilement est désormais un des axes principaux d'une immense zone d'activité, et l'agrandir (ou même l'entretenir) n'était pas forcément dans les plans du responsable politique d'il y a 30 ans.
** L'entretient étant inévitable, ça justifie effectivement l'augmentation des taxes, mais avec un effet opposé : l'amélioration des voies de transport permet justement d'utiliser plus l'automobile...
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Un des points clefs serait de déconcentrer tout ça, et si les employeurs privés ont leur part de responsabilité, l'État en a une supérieure par la maîtrise des voies de transport et des infrastructures...
12 De Boris - 26/11/2018, 15:52
Oui, de la belle utopie, et vue de Paris ou d'une grande ville de province, ça fonctionne...
... Mais vue de ma campagne montagnarde, je suis complètement dépendant de ma bagnole.
13 De sycom - 26/11/2018, 17:15
Bonjour,
je n'ai rien contre l'utopie, bien au contraire. L'assassinat de l'utopie par nos élites, et même par les intellectuels a été le plus grand crime du demi siècle qui vient de s'écouler.
Je travaille tous les jours pour faire vivre l'utopie dont tu parles sous une forme acceptable dans notre monde pragmatique.
En revanche, il me semble que l'étude citée comporte de nombreux biais. En particulier, il y a une forte présomption que l'augmentation des dépenses dans les secteurs "piétonnisés" soit le fait de la gentrification, bien plus que de l'attrait du quartier.
En particulier, l'analyse de la page 20 qui s'appuye sur les graphes de la page 21 me semble tournée de manière très "positive" par les auteurs. Contrairement à ce qu'ils indiquent, il me semble que les loyers grimpent plus vite dans ces secteurs que dans les quartiers "témoins".
Une autre analyse doit préoccuper : celle des coûts de location de l'immobilier professionnel (graphe p. 22 et 23). En effet, les constats qui peuvent être fait dans les cas d'aménagement de ce type en France confirment cette tendance : les quartiers sont attractifs pour les commerces, mais la hausse des prix provoque une mutation commerciale rapide - en particulier en l'absence d'intervention publique - et la disparition des commerces historiques au profits de grandes enseignes (fringues, téléphonie,...)
Bref, sans accompagnement, aménager un chouette quartier piéton finit par faire partir les habitants les moins nantis et les commerçants les plus anciens. Certe le CA du quartier augmente, mais à quel prix.
J'insiste sur le "sans accompagnement". Car il est possible de faire des quartiers de qualités, orientés vers moins d'autosolisme, mais cela nécessite une intervention de la collectivité pour que cette amélioration bénéficie aussi aux occupants historiques du quartier et pas seulement à une élite nouvelle qui viendrait les chasser.
Donc l'utopie peut vivre, mais pas si on laisse le marché s'exprimer seul.
Zut, je voulais faire court. Désolé...
14 De Leon - 26/11/2018, 17:22
Utopie, oui.
Mon cher Tristan, vient vivre à la montagne, sans voiture. Pour avoir une idée de ta future vie, lis (ou relis) "Une soupe aux herbes sauvages" d'Emilie Carle.
Faut que je trouve le temps d'écrire un truc plus complet...
15 De v_atekor - 27/11/2018, 09:02
@cdg : Non seulement je pense qu'un retour aux années 50 serait mal vécu, mais plus basiquement, je pense qu'il n'est plus possible. On ne revient jamais en arrière, même lorsqu'on remet au goût du jour des organisations du passé. Le gros hic qui rend strictement impossible un tel renversement, c'est précisément que tous ces lotissements, toutes ces zones d'activités, toutes ces zones commerciales, zones dortoir, toutes ces "zones" extra-urbaines qui sont consubstantielles à la voiture.... existent, et que si on peut imaginer les transformer, leur destruction n'est simplement pas une option (même en terme d'écologie...).
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En résumé : Maintenant qu'on y est, il va falloir faire avec...
16 De Guillaume - 27/11/2018, 13:20
L'avenir à moyen terme, c'est la voiture. On ne peut plus revenir en arrière. Pas assez rapidement pour réduire notre impact écologique en tout cas. Trop de lignes de transport en commun ont disparu. Trop de commerces de proximité ont disparu. On ferme même les hôpitaux, les maternités dans les petites villes pour tout centraliser encore plus. Les employeurs ne peuvent pas embaucher que des gens dans un rayon de 5km autour de leur entreprise, et les employés ne peuvent pas tous habiter à côté de leur entreprise. Notre économie en générale est beaucoup trop dépendante des voitures (tourisme, loueurs de véhicules, constructeurs, ...).
En plus, je vois mal les entreprises qui ont beaucoup investi dans les voitures et l'energie (et on parle ici des plus grands géants de la planète, y compris Google, Uber et autres) laisser passer une politique anti-voitures. Cela tuerait tout simplement la croissance, et vue que tout notre économie est basée sur cette même croissance, on aurait un énorme problème. Et les gens qui décident tout en haut de l'échelle sociale ne veulent pas d'un énorme problème...
Il faudrait des voitures propres alors ? Il ne faut pas rêver. La voiture n'est pas prête d'arrêter de polluer. Se déplacer (loin) demande de l'énergie, et produire cette énergie a forcément des conséquences. On veut promouvoir la voiture électrique, mais même si elle pollue moins à l'utilisation, sa fabrication reste très polluante, et on est encore très loin d'une voiture propre. Et même si on arrivait à rouler à la lumière solaire, combien faudrait-il de matières premières pour fabriquer les panneaux solaires nécessaires ? Et puis il faut continuer à entretenir les routes aussi, à déverser du goudron un peu partout...
Et on ne parle pas des camions, des avions, des paquebots, etc... non, sérieusement, c'est bel et bien utopique d'espérer se débarrasser de tout ça... jusqu'à l'invention de la téléportation en tout cas.
Si je devais imaginer un avenir, ce serait celui où on aura trouvé une technologie permettant de réguler le réchauffement climatique. Par exemple de grands miroirs en orbite de la terre pour refléter la lumière du soleil et permettre de réguler la température de la terre. Cela permettra de simuler les saisons, puisque naturellement il n'y aura plus de saisons. Bien entendu, la majorité des espèces animales auront disparu. Mais ce n'est pas très important, puisqu'on pourra continuer à se déplacer et à cultiver ces usines à viande et ces champs OGM pour nourrir toute la planète sans en avoir plus rien à faire du réchauffement climatique. Bon, il restera bien quelques zoos hors de prix pour aller observer ce qu'est un koala, un ours blanc ou même un éléphant, et les enfants adoreront ça.
Bref, je ne dis pas que c'est l'avenir que je souhaite, mais j'ai du mal à voir comment il peut en être autrement vu la situation et les mentalités actuelles. Mais bon, peut-être bien que ce commentaire manque un peu d'optimisme
17 De Al - 29/11/2018, 22:40
Bonjour M. Nitot.
Non, sans bagnole, la vie ne sera pas plus belle. Elle sera extrêmement différente. Il faudra un temps certain pour qu'elle redevienne belle, le temps que nous dépassions le stade de l'acceptation citée dans un billet précédent.
Je ne veux pas faire pleurer dans les chaumières mais une réalité actuelle est la suivante. Comme probablement beaucoup de lecteurs de ce blog, j'ai une formation assez spécialisée qui fait que j'ai un travail à 120km de ma ville de naissance, où réside la plupart de ma famille.
Il se trouve que ma grand-mère est morte début octobre, après plusieurs mois difficiles. Grâce à cette saloperie de bagnole, il se trouve que j'ai pu lui donner son avant-dernier souper. Pas le dernier : elle est morte en semaine, j'étais dans ma ville à 120km pour le boulot.
Grâce à cette saloperie de bagnole, il se trouve que ma mère - la fille de ma grand-mère - a pu lui donner son dernier souper. À 70 ans, ma mère ne pouvait pas parcourir les 5 km qui séparent son domicile de l'EPHAD de ma grand-mère à pied. Mais elle avait une saloperie de bagnole.
Je ne détaille pas, mais l'offre de transport en commun existante ne pouvait en aucun cas remplacer un véhicule personnel, ni pour moi, ni pour ma mère.
Je ne doute pas que notre mode de consommation actuel est délirant, et que nous allons droit dans le mur. Mais je ne doute pas non plus que la seule chose qui nous arrêtera sera ce mur.
Al
18 De v_atekor - 03/12/2018, 11:46
@Al : tu as raison. Mais sans aller jusqu'à faire disparaître l'automobile, il est possible d'en baisser drastiquement l'usage moyen en faisant évoluer l'organisation de la société. Il ne s'agit pas de faire la révolution.
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Le trajet domicile-travail compte pour les 4/5e des trajets réalisés par les automobilistes moyens. Ça semble être un bon axe d'amélioration... Franchement si on baissait ce seul usage de de 25% à 30% ce serait déjà une baisse considérable des émissions de carbone et un changement d'organisation phénoménal dans l'organisation de la société puisque l'automobile perdrait son statut d'obligation sociale et donc qu'une partie importante des habitants et des décideurs seraient obligés de prendre en compte ceux qui n'ont pas de voiture.
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L'objet n'est même pas de supprimer l'automobile, mais qu'elle cesse d'être une obligation sociale par le quasi-monopole qu'elle a acquis dans le transport. La première chose que fait une entreprise ou un supermarché lorsqu'il s'installe, c'est de créer un parking, pas de vérifier la présence d'une ligne de bus ou d'une piste cyclable, ni même de proposer à ses employés du télétravail.