Environnement

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samedi 10 février 2024

Bilan 5 ans de velotaf

compteurs d'écran de vélo

Début décembre 2018, je remontais à vélo, et pour la première fois, c’était pour aller travailler . Un beau VAE (vélo à assistance électrique) : je venais de changer de travail, les trajets en transports en commun étaient compliqués et j’avais revendu mon scooter parce qu’il était mauvais pour ma santé et l’environnement.

Un an plus tard, je fais le bilan et ma conclusion après avoir perdu 6 kg au passage, c’est que j’aurais du commencer le vélo plus tôt.

bilan 3 ans de vélotaf environ 11 000 km parcourus, 16 kg de perdus par rapport à la période où je me déplaçais en scooter.

Et maintenant, 5 ans plus tard ? Plus de 19 000 km parcourus, 19 kg de perdus. Mon VAE n’est quasiment plus utilisé, mon vélo musculaire (sans assistance) est celui que j’utilise au quotidien. Comme je parcours environ 12 km par jour tous les jours, je suis sur une tendance à 4200 km par an environ. Pourvu que ça dure !

Je vois relis le paragraphe ci-dessus, et j’éprouve des sentiments contradictoires. D’un coté, je suis ravi et fier d’approcher les 20 000 km à vélo. Ca me paraît incroyable. D’un autre coté, je ne voudrais pas que cela soit pris pour un genre de vantardise, une façon de me faire mousser, un genre de version cycliste de blaireau en SUV qui clame qu‘“il fait de la borne”.

Je suis impressionné par le le nombre de kilomètres effectués sans finalement m’en rendre compte, à coup de 25 mn aller le matin et 25 minutes retour le soir. Si je parle de de ces kilomètres, c’est plus pour encourager mes contemporains qui auraient du mal à imaginer faire de même.

Et pourtant, il suffit de ressortir le VTT qui dort probablement dans la cave, le faire réviser, pour voir un week-end si on peut aller au boulot en prenant les itinéraires proposés par l’excellent Géovélo. Il peut être intéressant de se faire accompagner par quelqu’un de plus expérimenté, qui connaît les pistes cyclables.

Tristan sur son vélo en Suisse Normande, sur un pont

lundi 28 août 2023

Il y a 5 ans, la démission de Nicolas Hulot et ma nouvelle prise de conscience du changement climatique

Il y a 5 ans aujourd’hui, Nicolas Hulot démissionnait en direct sur France Inter. Dans cette longue — et visiblement douloureuse — conversation, il a dit « J’espère que mon départ provoquera une profonde introspection de notre société sur la réalité du monde ».

Ce fut le cas pour moi. Certes, j’avais commencé à écrire sur le GIEC 15 ans plus tôt, en 2003, mais devant l’absence complète d’échos et d’écoute de mes congénères, j’ai fini par mettre le sujet de côté. L’annonce de Nicolas Hulot fut pour moi un coup de pelle en pleine gueule, une nouvelle prise de conscience, et elle fit surgir cette question lancinante :

Comment ai-je pu être assez con pour croire qu’avoir un ministre — certes médiatique et conscient des enjeux — suffirait à résoudre les problèmes liés à l’écologie, à la biodiversité et au climat ?

Comme il l’a dit lui-même à cette occasion :

Avons-nous commencé à réduire nos émissions de gaz à effet de serre ? Non. Avons-nous commencé à réduire l’utilisation des pesticides ? Non. Ou à enrayer l’érosion de la biodiversité ? Non.

Puis :

On s’évertue à réanimer un modèle économique cause de tous ces désordres climatiques.

Étourdi par ce coup de pelle, j’ai mis quelques semaines à réfléchir à ce que je pouvais faire. Et j’ai changé plein de trucs :

Bilan carbone

  • J’ai fait mon bilan carbone sur le site NosGEStesClimat.fr.
  • J’ai réduit drastiquement mes revenus et mes achats.

Mobilité

  • Vacances : je ne prends plus l’avion. C’est de loin ce qui a le plus aidé, dans mon cas, à réduire mon empreinte carbone ;
  • J’ai revendu une grosse partie de ma collection de motos, ma grosse américaine, ainsi que plusieurs vieux tromblons ;
  • Pour le quotidien, j’ai pris l’option vélotaf : je me suis mis au vélo électrique puis, la forme physique revenue, au vélo musculaire. Je n’ai qu’un seul regret : ne pas l’avoir fait beaucoup plus tôt !
  • Quand je suis en Normandie, chez mes parents, je roule à vélo musculaire aussi bien pour les courses que les déplacements ;
  • J’ai continué à éco-conduire, en peaufinant ma technique.
  • Quand j’ai du changer de voiture, j’ai pris une Peugeot 207 d’occasion en attendant le jour hypothétique où je pourrais passer à l’électrique (ou à rien du tout ?)
  • Pour les déplacements en région (travail ou loisir), je mets mon vélo pliant dans le train.

Tout cela contribue à une très importante réduction de mon empreinte carbone.

Consommation

  • J’ai drastiquement réduit ma consommation de bœuf.
  • J’ai réduit ma consommation de plastique en passant à des achats en vrac pour la lessive (lien de parrainage) et en éco-recharges pour les gels et shampooings.

Au niveau professionnel

J’ai ré-orienté ma carrière professionnelle :

  • Plus de travail à l’international, qui impliquaitdes voyages dans les pays lointains, donc en avion.
  • J’ai pris un poste de sustainability lead chez Scaleway (bis), mais le poste a été supprimé pendant ma période d’essai ;
  • Chez OCTO, je pousse le numérique responsable (forcément) et les communs numériques (tout aussi forcément) et je participe à l’excellent collectif Frugarilla

Apprendre pour comprendre

Pour structurer tout cela, je me suis formé, avec plein de lectures, de fresques, de conférences en ligne, de livres… (Le confinement a bien aidé) :

Augmenter la visibilité du sujet

J’ai décidé de parler publiquement du changement climatique par plusieurs moyens :

  • J’ai créé le podcast l’Octet Vert, « le podcast qui parle de climat, de numérique et qui file la pêche !» qui vient de terminer sa troisième saison et approche les 100 000 écoutes ;
  • J’ai fait des conférences sur le climat et le numérique dans plein de villes de France : La Rochelle, Lille, Rouen, Lyon, Toulouse, Le Mans, Saint-Etienne, Paris, Rennes, Quimper, Choisy le Roi et sûrement d’autres que j’oublie ;
  • J’ai participé à des podcasts sur ces sujets en tant qu’invité ;
  • Cerise sur le gâteau : j’ai participé au projet Born in PPM de Mary-Lou Mauricio.

Et maintenant ?

Franchement, je ne sais pas s’il faut remercier Nicolas Hulot pour sa démission, mais j’en parle parfois autour de moi et on mes interlocuteurs me répondent souvent que c’est la même chose pour eux : cette démission a été un électrochoc pour beaucoup de gens.

Il m’arrive souvent de regretter le monde d’avant, celui de l’ignorance de l’impact de mes actions, et de l’insouciance qui l’accompagnait. Mais passé le moment d’abattement, il y a eu celui de la réflexion et de la mise en action.

Mais maintenant que je sais, maintenant que j’ai décidé d’agir et que mon empreinte carbone a été divisée par 5, j’affronte ce futur incertain avec la conviction de faire ce qu’il faut faire (sans pour autant en avoir fini avec mes efforts !) et d’être — à ma très modeste échelle — une force positive pour l’avenir.

Et vous, vous avez fait le test NosGestesClimat ? C’est gratuit, ça ne prend que quelques minutes et c’est formidablement libérateur ! Foncez le faire !

mardi 11 juillet 2023

Utopies, futurs désirables et virage climatique : Apocalypse pas now

Photo de l'assemblée à la gaité Lyrique. Les intervenant sont assis, face à l'audience. Un visuel affiche 'apocalyspe pas now' en référence au film Apocalyspe Now

Ca fait des années que je pose la question “Comment faire prendre le virage climatique à mes concitoyens ?” Une partie des réponses pourrait être “en leur décrivant un futur qui est désirable”.

Autrement dit, parce que l’humain vit et fait société grâce aux histoires, il faut en inventer qui l’inspirent et lui donnent envie d’aller dans une nouvelle direction, une direction qui éviterait la catastrophe climatique…

C’est pourquoi avec les collègues du collectif Frugarilla d’OCTO, de Choses communes et Climax, nous avons organisé une nouvelle soirée Utopies dont le thème était “Apocalypse (pas) now”. C’était à la Gaîté Lyrique, lieu magnifique s’il en est, en plein Paris. La salle était comble, le débat passionnant, grâce à un line-up d’intervenants d’exception :

  • Natacha Vas-Deyres, professeure agrégée et chercheuse de l’université Bordeaux Montaigne. Spécialiste de la science-fiction, elle a fondé et préside le festival Hypermondes ;
  • Pierre-Antoine Marti, prospectiviste chez Futuribles. Il prépare une thèse à l’EHESS sur les fictions du futur.
  • Camille Leboulanger, auteur de multiples ouvrages. Son dernier livre est une utopie, Eutopia, sortie en octobre 2022 aux éditions Argyll.
  • Lauren Boudard, autrice, enquêtrice et cofondatrice du média écolo-punk Climax.

Le débat était animé par votre serviteur, membre de Frugarilla.

Alors je ne vais pas tenter de résumer ces échanges épiques entre l’auteur de science-fiction, Camille Leboulanger et les autres spécialistes du sujet, faute d’avoir pris des notes, d’autant plus que j’était très occupé à modérer le débat.

Un peu de lecture, quand même ?

Pourtant, la question de fin — un peu comme dans mon podcast l’Octet Vert — portait sur des recommandations de lectures. Et grâce aux notes de participants[1] qu’ils m’ont ensuite communiquées, voici les recommandations de lecture des intervenants !

Lauren Boudard, cofondatrice de Climax

Camille Leboulanger, auteur de Eutopia

Natacha Vas-Deyres, autrice, co-fondatrice et présidente du Festival Hypermondes

Pierre-Antoine Marti, historien spécialiste de la SF

Bonus, pour frimer sans retenue aucune

Surprise, l’excellent Cyroul (Cyril Rimbaud), dans son infolettre très pointue Novfut (des nouvelles du futur), dans son édition #19, nous mentionne avantageusement :

Ce mardi (04/07) se déroulait La science-fiction à la rescousse du futur, une table ronde où discutait auteur, chercheurs et spécialistes de SF. Le but étant de débattre de la façon dont la SF racontait des choses belles (utopies) face aux récits négatifs (dystopies) évidents. organisée par Climax, Frugarilla et Choses Communes, Merci à eux.

L’ami Pablo Pernot, de Frugarilla comme moi, nous a commis un billet, Narration, imaginaire, futur et adaptation sur ce même sujet.

Note

[1] Merci joachim@boitam.eu (sur Mastodon) et Ève !

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