J'ai trouvé dans un excellent article de Charles Népote une question que je me suis déjà posé : "sommes nous condamnés à faire le jour (pour le boulot) ce qu'on va redouter la nuit (pour le futur de nos enfants) ?".
J'aime cette notion de "Syndrome de Pénélope", qui exprime l'opposition entre le travail qu'on fait le jour et nos intérêts en tant qu'humain, citoyens et parents. Le problème c'est que le syndrome de Pénélope ne concerne pas que les revendeurs de drogue, mais un nombre impressionnant de gens. En particulier, chacun d'entre nous, en tant que professionnel, a intérêt à avoir une croissance la plus forte possible, dans la mesure où c'est bénéfique pour son entreprise, et donc son emploi. A l'inverse, chacun de nous en tant que citoyen, en tant qu'habitant de la Terre, en tant que parent qui souhaite laisser à ses enfants une planète avec un avenir décent, a intérêt à ce que notre société cesse de détruire le monde qui nous entoure en pillant les ressources naturelles, en polluant ces biens communs que sont l'air et l'eau, en ruinant l'équilibre de notre écosystème.
Le souci, c'est que le risque de perdre son boulot est un risque à court terme, bien plus que la destruction de la planète, qui est à plus long terme. Ces derniers temps, en France, on s'écharpe sur qui de Ségo, Bayrou, Sarko et Le Pen sera présent au second tour et deviendra président(e). On se demande qui va le mieux protéger nos emplois, le candidat de la protection sociale et des 35h ou celui du libéralisme ? En vérité, on ne pense qu'au court terme et pas au long terme. On pense à la fiche de paye, pas à l'avenir de la planète et à celui de nos enfants. Au final et à moyen terme, on n'aura ni l'un ni l'autre... Ou plutôt, on espère être dans la catégorie des Happy fews qui aura assez d'argent pour vivre correctement dans ce monde probablement chaotique issu du réchauffement climatique. On notera que ce sont les gens qui font le plus de mal à notre société qui sont les mieux payés : il vaut mieux être chercheur chez Monsanto pour faire des OGM que d'être prof en université. Même diplôme, grosse différence de salaire !
Si ma réflexion est juste, notre société va régresser, compte tenu de l'évolution qu'elle est en train de provoquer au coeur de notre environnement.
Cette situation me fait penser à celle des entreprises qui se savent condamnées à terme à cause d'un changement significatif sur le marché (la plupart du temps l'arrivée d'un concurrent exploitant une technologie innovante). Ces entreprises établies savent qu'elles n'ont pas d'avenir, mais tout les empêche de changer radicalement de direction, car ça serait trop dangereux pour elles (ou plus précisément pour chacun de leurs employés). Je pense par exemple aux maisons de disques face au P2P, ou aux éditeurs propriétaires face au logiciel Libre, ou AOL (époque 1995-2007) face au Web. Ce phénomène a été documenté en long et en large par Clayton Christiensen ces dix dernières années. La recommandation pour les entreprises menacées est de créer une filiale dont la mission est de tuer la maison mère en exploitant le marché émergeant basé sur la technologie perturbatrice. Cette recette est elle applicable, moyennant une adaptation, à la société de consommation dans laquelle nous vivons ?
33 réactions
1 De Jean-Luc Henry - 12/04/2007, 04:00
Salut,
Serais-tu en train de nous proposer de créer un organisme dont le but serait de proposer des alternatives, de trouver des complices et de fomenter des coups d'état?
.... C'est une bonne idée!
Blague à part, la politique ayant des armes plus violentes que le monde des entreprises privées (du moins dans le domaine des TI), je toute que ce modèle ne fonction bien simplement. Disons qu'il faudrait beaucoup d'aide et que le système dans lequel nous vivons soit bien affaiblis pour qu'une alternative puisse se développer sans trop d'entrave.
jluc
2 De Scott - 12/04/2007, 06:12
Post très intéressant qui a fini de griller le peu de neurones fonctionnels cette nuit ;).
"Cette recette est elle applicable, moyennant une adaptation, à la société de consommation dans laquelle nous vivons ?"
Cette recette a déjà été appliquée auparavant dans l'histoire sous une forme violente ; la révolution. Prenons l'exemple de la révolution française, le système monarchique a (indirectement certes) engendré un mode de pensée opposé dans une frange non négligeable de la population. En ce temps là, concevoir un mode de gouvernance autre que la monarchie était le signe d'une "technologie perturbatrice". Il en a résulté des bouleversements en profondeur de la société à une échelle qui a dépassé les frontières hexagonales. Filiale => révolutionnaires, Maison mère => France, technologie perturbatrice => assez difficile à cibler, je dirais la liberté de parole et l'affirmation des droits de l'individu.
Si l'on transpose ce schéma aujourd'hui, la pensée écologique serait-elle la nouvelle technologie perturbatrice ?
Dans ce cas, on est pas prêt d'avoir un changement de sitôt car il faudrait une prise de conscience assez large d'une grosse part de la population, et ce à l'échelle mondiale. Je me trompe peut-être ...
3 De Merome - 12/04/2007, 08:41
Encore ! On veut encore des billets écologiques sur le standblog !
4 De Olivier - 12/04/2007, 09:13
C'est le problème d'une vision purement économique du monde: «le long terme est un mauvais guide pour les affaires courantes. A long terme, nous serons tous morts. Les économistes se fixent une tâche peu utile s'ils peuvent seulement nous dire que lorsque l'orage sera passé, l'océan sera plat à nouveau (en vo: The long run is a misleading guide to current affairs. In the long run we are all dead. Economists set themselves too easy, too useless a task if in tempestuous seasons they can only tell us that when the storm is past the ocean is flat again.)» (John Maynard Keynes http://fr.wikipedia.org/wiki/Keynes)
L'autre problème étant effectivement qu'une vision pas assez économique du monde ne permet pas de boucler les fins de mois...
5 De Nako - 12/04/2007, 09:33
Et oui ...
on va y penser 5 minutes, 1 heure, peut-être même une journée, et puis le train-train va reprendre le dessus et on n'aura une fois encore pas réagi ...
6 De Génération future - 12/04/2007, 09:43
Oui… enfin, c'est un syndrome pour les plus intelligents, çà ! La majorité, c'est : « On s'en fout des générations futures, nous (notre génération) on sera mort… laissez nous profiter un maximum des ressources qui nous appartiennent ! » et « j'ai pas envie de changer mes habitudes, nous (notre génération) on vit très bien comme çà. » et « Oui, je n'arrête pas d'en parler, parler, parler… aux autres et aux enfants, parce ça sera à eux (un jour) de s'occuper de ça (et pas à moi) ! ». Bref : les égoïstes, les irresponsables, ceux qui parlent et n'agissent pas… toujours la même histoire.
7 De Christophe Charron - 12/04/2007, 09:49
C'est peut-être ça la décroissance ? Et s'il ne fallait pas considérer cela comme une régression mais plutôt comme une évolution, le concept n'aurait-il pas plus de chances d'être favorablement perçu ?
8 De omar - 12/04/2007, 09:58
Réflexion salutaire et pragmatique sur les paradoxes du comportement humain.
Je voudrais juste signifier que la notion de court et long terme est quelque peu inappropriée. Les conséquences de nos actes quotidiens, ne serait-ce que prendre sa voiture pour aller au travail, sont bien plus déterminants au présent, chaque instant, que l'on ne pourrait croire au premier abord.
Pour poursuivre l'exemple de la voiture en tant que moyen de transport, la pollution dégagée est un effet dévastateur à long terme, mais l'énergie consommée, l'essence issue des hydrocarbures, est l'enjeu d'un certain nombre de conflits qui eux se règlent de façon guerrière au moment même ou je noirci ces lignes.
Nul besoin d'afficher ses références en économie pour comprendre que la demande génère l'offre. Nous sommes donc, d'une certaine manière co-responsables des désordres dans le monde. Sommes-nous pour autant prêts à abandonner notre confort et à peser de concert, par le biais du boycott, sur les agissements des compagnies qui ne prospèrent que parce qu'on achète leur produits?
J'en doute très fortement.
Donc non seulement nous sommes coupables de ce qui se passe, mais en plus nous sommes les seuls qui puissions y mettre fin (la vocation d'une multinationale de l'énergie n'est pas de faire du social mais du profit), tout en étant poussé plus avant par notre désir de confort (bien aidé je le concède par une industrie de la persuasion qu'on a l'outrecuidance d'appeler communication).
On peut aisément étendre ce raisonnement à d'autres secteurs tels que la production logicielle vs les logiciels libres, la malbouffe industrielle des OGM vs les traditions culinaires bio du terroir, les médias-marchand vs les blogs et autres sources d'info alternatives, etc.
Sans vouloir refaire le monde, ce qui n'est pas chose aisée ni forcément utile, il serait salutaire de juste prendre conscience des paradoxes de l'existence humaine et de la façon dont nous nous accomodons allègrement de ces situations impossibles à gérer d'un point de vue logique.
Sans prétention aucune, la seule solution pratique serait d'éduquer les enfants aux conséquences de leurs actes d'achat, aux théories économiques, à la philosophie et aux sciences du vivant.
Non pas en tant que spécialités monayables sur un marché du travail phagocyté par les transnationales pro OGM, les poids lourds pétroliers et gaziers, les géants de la finance, les monopoles de fait de l'industrie logicielle et les marchands de canons, mais plutôt comme des disciplines indispensables à l'épanouissement de l'adulte en devenir, histoire d'en faire un être humain complet, entier, intègre et surtout capable de penser, de créer, d'imaginer et d'envisager un monde différent de celui que ces parents lui auront légués. .
Pour l'instant nous sommes les jouets des publicitaires et "on" ne consent à faire appel à nous que pour certaines tâches bien précises, consommer pour soutenir l'industrie et l'économie, donner nos économies pour soutenir la recherche, voter une fois de temps en temps pour les candidats que l'on nous désigne implicitement, penser mais pas trop souvent et surtout dans la ligne établie par la police de la pensée, donner notre sang et nos organes même s'ils sont bel et bien monnayés par la suite, payer l'impot dans chaque acte de la vie courante, accéder à la propriété même si nous ne posséderons jamais vraiment plus du tiers de la valeur d'achat, et plus tard mourir, non-acte suprême pour lequel nous devrons aussi payer car ici-bas, même six pieds sous terre, les meilleures places s'arrachent au prix fort.
Monsieur, votre réflexion est juste, très juste même, ainsi que votre conclusion. Notre société va finir par régresser et ...
Disparaître. Oui disparaître pourquoi pas?
J'ai perçu comme une touche de désappointement dans la tonalité de votre phrase, comme si on pouvait regretter une telle société qui ne profite qu' à une minorité qui ne sait que fuir ses responsabilité pour des jouissances immédiates.
Si ce modèle de société disparaissait, c'est tout bénéfice pour la majorité silencieuse qui souffre au jour le jour, mais soyez en sur, la minorité de vampires qui se repêt de notre sang fera tout pour perpétuer le monde tel qu'il est, même si la catastrophe est prévue pour demain. Plutôt casser mon jouet que de devoir le partager avec tous ces gueux...
Désolé pour la longueur et la vindicte..
9 De jÔÔ; - 12/04/2007, 10:05
Créer une filiale de la République, ça ce serait la rupture ;o)
Plus sérieusement, à propos d'OGM , c'est un bon exemple de dilemme.
Pour des raisons économiques, il 'faudrait' que l'on prenne des risques.
je ne pense pas que les OGM soient 'mauvais'. C'est plutôt la façon dont on essaye de les imposer (risques de pollutions) puis la dépendance économique insensée qui leur est liée.
S'il on développait des OGM *libres*, cela aurait le mérite de recentrer les problèmes sur leurs bienfaits vis à vis des risques réels sur la santé et l'environnement.
Merci d'avoir mis (transmis) ce joli nom (Pénélope) sur des interrogations quotidiennes.
10 De Philippe - 12/04/2007, 10:18
C'est l'avantage de travailler pour une associations ou une O.N.G. On as la possibilité d'être nous même le jour et de profiter pleinement de notre nuit.
11 De fredix - 12/04/2007, 10:21
Si l'on veut tuer la maison mère il ne faut plus croire que la seule possibilité à la survie de nos emplois passent par une sur-consommation et de fait une dégradation de notre environnement. Il ne faut plus opposer emploi et écologie.
N'est-il pas possible en consommant mieux et différemment d'obtenir cette symbiose ? Je pense notamment aux mouvements de décroissance, alter-mondialiste, commerces équitables, .... Au final ce sont nous, les consommateurs citoyens, qui décidons de notre avenir ou pas. Notre survie passe obligatoirement par un militantisme et une éthique si l'on veut changer la société en profondeur.
12 De romain - 12/04/2007, 10:46
Vouloir faire partie de ces "happy few", c'est jouer avec le fameux dilemne des prisonniers (cf. http://fr.wikipedia.org/wiki/Dilemm... ). Il s'agit donc bien d'un problème d'une vision commune, et du choix de l'intérêt général, voir de l'espèce et de valeurs (qui dépassent les notions de court terme et de lieu).
Si la recette est applicable... sans doute. Est-ce que tu as lu "Tour du monde en 80 hommes" (cf. http://www.80hommes.com/ ) ? Ce sont autant de projets qui montrent que des changements sont possibles et s'opèrent, petit à petit. Comme un feu qui couve.
13 De JB - 12/04/2007, 10:54
Je serais beaucoup plus pessimiste que fredix : certes, ce sont les consommateurs-citoyens qui influent au final sur l'avenir de la planète, mais le court terme / long terme n'est pas la seule dualité à envisager. Le problème majeur c'est que, même à penser au long terme, l'Homme ne parvient pas à se transformer en Fourmi : il fait passer, de différentes manières selon son socle culturel, ses besoins primaires égoïstes en premier, et non ceux de la communauté.
La "société de consommation" désigne souvent justement cette frénésie à satisfaire des besoins non primaires -biens ou services-, et donc une fuite en avant individuelle qui se répercute au niveau macroscopique. Et personnellement, je ne me sens pas prêt à faire passer les intérêts de la communauté avant les miens. Je suis prêt à faire des efforts, à prévoir à long terme, tant que ca n'empiète pas trop sur ma vie. Ces changements, à moins d'une grosse tarte dans la tête, prendront du temps... Ca mais ce serait bien hypocrite d'affirmer le contraire
Ces espèces de skyzophrénie se rejoignent, mais ne sont pas tout à fait équivalentes de mon point de vue, donc.
Créer une utopie vouée au final à tuer ce modèle de société c'est une idée qui me plait cela dit ;o) Suffit de trouver la Terre Promise maintenant !
14 De fredix - 12/04/2007, 11:20
JB : Et personnellement, je ne me sens pas prêt à faire passer les intérêts de la communauté avant les miens. Je suis prêt à faire des efforts, à prévoir à long terme, tant que ca n'empiète pas trop sur ma vie.
Sauf si les intérêts de la communauté t'apporte directement ou indirectement quelque chose. Il est faux de croire que l'intérêt de la communauté va à l'encontre de l'intérêt personnel.
Imaginons que l'on te demande de ne plus prendre ton véhicule pour te déplacer en ville, mais uniquement le vélo et les transports en commun. Si tu es le seul à le faire c'est un gros effort pour toi et tu n'y a pas d'intérêt. Par contre si toute la ville le fait, il y aura beaucoup plus de pistes cyclables, pratiquement plus aucune pollution sonore et de l'air et tout le monde fera de l'exercice. Dans une société où l'obésité a un coût de plus en plus important ce n'est pas négligeable.
Mais pour arriver à cela c'est un effort commun et il passe obligatoirement par la politique, donc le militantisme. Après si l'on part du principe que c'est une utopie, alors attendons tranquillement que l'on finisse par être obligé de porter un masque comme dans certaines villes ce qui n'est pas, j'en suis sûr, ton intérêt personnel.
C'est un exemple parmi des centaines d'autres mais il faut comprendre que dans une société démocratique l'intérêt personnel passe obligatoirement par l'intérêt commun. L'individualisme nous tue.
15 De JB - 12/04/2007, 11:47
@fredix: oui, je suis d'accord sur toute la ligne. D'ailleurs, je vis en ville, à Lyon, et certaines politiques de transport vont dans ce sens, typiquement le programme Velo'v ou les aménagements de berges. J'applaudis et j'en profite
Cela dit je pensais à des exemples plus "polémiques"..
Un exemple valant mieux qu'un long discours: "Des éoliennes ? Super, allez-y les mecs, mais pas dans mon jardin !".
Tous les grands projets d'aménagement se heurtent à ce genre de réactions, même les plus respectueux de l'environnement. ( http://en.wikipedia.org/wiki/NIMBY )
16 De jl - 12/04/2007, 12:49
J'y pensais justement à ce principe, sans jamais savoir que c'était "théorisé".
Je crois sincèrement qu'en développant des modèles d'entreprises respectueuses de l'environnement et des travailleurs, on peut montrer qu'un autre système est possible.
Et comme, de fait, un tel système sera profitable au plus grand nombre (au plan national comme international - chômage, exclusion, écologie) il finira par s'imposer.
17 De FreZ - 12/04/2007, 13:36
C'est ce que disent certains en prédisant des emplois, une activité forte dans le domaine de la protection climatique (et "produits dérivés"). C'est sans doute ça, la filiale.
Très bien vu, ce syndrome de Pénélope.
18 De sebastw - 12/04/2007, 13:51
Tout ça s'est bien joli Tristan. Nous ne voulons pas travailler pour des gens qui en veulent à l'avenir de nos enfants. On se dit : "Je ne travaillerait pas pour les plus gros pollueurs du monde".
Mais comme tu le sais, tout n'est ni blanc ni noir. Les choses sont la plus part du temps grises. Par conséquent, il est fort difficile pour une personne, habitué à son train de vie et conditionné par lui-même et les autres, à remarquer cela. Il est même fort probable qu'il ne trouve même pas le temps d'avoir une telle pensée (une pensée pour se remettre en cause). Comme on le dit dans les publicités, nous vivons dans "un monde qui vit à cent à l'heure". Nous avons plus le temps de penser; Il faut profiter et ... consommer.
Où je veux en venir ? Avons-nous ne serait-ce que des critères simples qui permettent de juger si notre boulot cautionne quelque chose de mauvais pour nous ? Comment se rendre compte simplement du caractère néfaste d'une firme ? C'est parfois évident, ça l'est parfois moins. Dans les petites sociétés, à moins qu'un scandale éclate dévoilant quelque chose de grave, il est très difficile de connaitre les finalités d'une firme à moins d'occuper un poste à responsabilité et encore...
Je ne travaillerais jamais pour Total, Microsoft, les lobbies du tabac... Mais ce sont des grandes enseignes chargées d'histoire. Qu'en est-il de votre petit entreprise de tous les jours ? Au final, les gens disposent-ils encore de l'attirail pour savoir ce qui est éthiquement condamnable ou pas ? Et ce qui est moral n'est pas devenu ce qui est juste économiquement ? Si Total tue une planète dans un future lointain mais fait vivre des millions de personnes actuellement ?
19 De Julien - 12/04/2007, 14:04
L'important est d'essayer de changer les choses à son echelle, one at a time.
Tout le monde n'a pas ta chance Tristan (de faire un travail que tu aimes, pour une association à but non lucratif, sans aucune contrainte: marchés, reporting, actionnaires -à part moi-, concurrence, etc..) , et il y a des gens qui doivent faire des concessions entre leurs passions et leur vie professionelle ou familiale.
je suis sur qu'il y a plein de gens tres concernés par l"écologie chez Total ou Peugeot , tout comme il y a plein de gens chez SAP, Ilog ou Dassauly Systemes qui sont ravis de devoir se battre contre l'Open Source, parce que quand la concurrence est gratuite, tu dois faire des produits sacrement innovants, et c'est tres challenging. Il ne faut pas demissioner face à la difficulté, sinon on s'emmerde tres vite...
20 De Loran - 12/04/2007, 14:26
Ce post est excellent et renvoie a celui récent qui reprenait une citation du patron de M6.
Une autre question peut etre posée, la solution d'une partie des problèmes peut elle être technologique?
J'aimerais en être sur, ca simplifierait un peu mes problèmes de conscience.
21 De Sylvain - 12/04/2007, 14:36
Rassures-moi, ce blog est en papier recyclé ?
:o)
22 De Philippe - 12/04/2007, 21:02
Julien: Je ne pense pas que ce soit une question de chance ou de concessions. A mon avis, c'est essentiellement une question de mentalité.
Ou bien, tu choisis de travailler pour un "autre monde" et dans ce cas, les concessions n'en sont pas vraiment. Moi, je trouve normal de ne pas avoir de voiture, de ne pas partir en avion tous les ans me faire bronzer sur une plage de l'autre coté de la terre ou de frimer dans le train avec le dernier portable sous Vista.
Dans le monde des O.N.G., on voit bien les gens qui "font des concessions". Il reste 2 ou 3 ans et puis ils s'en vont : "ils ont assez donné." La plupart restent dans le monde des associations car ils trouvent cela normal de travailler pour un monde plus juste. Cela les rendraient malades de travailler pour un groupe pétrolier, une banque ou de grandes multi-nationnales qui ne pensent qu'aux profits. C'est donc avant tout un choix de vie et pas de carrière.
23 De Maxime - 12/04/2007, 21:15
« Ne travaillez jamais ! »
Slogan Anar....
24 De temps - 12/04/2007, 22:12
La problématique n'est pas si innocente qu'elle parait.
Car en effet sans présent plus de futur, plus de passé. Le présent n'est pas quantifiable, car le présent est un état, dans cet état nous rencontrons le passé qui est la mise en mémoire des évènements antérieurs, et le futur qui est une étude des probabilités. Le présent en quelque sorte est l'origine de toutes choses, même si la réflexion fait jouer les éléments en mémoire pour calculer les probabilité de demain. C'est cette boucle de réaction partant du constat de l'origine d'aujourd'hui qui pose problème quand nous ne rencontrons plus d'issue politique. Les champs sont en jachère puisque d'autres peuvent produire notre nourriture, les usines sont fermées puisque d'autres peuvent produire des richesses pour les princes qui nous gouvernent, et même la culture ou les hôpitaux deviennent inutiles dans une terre qui ne veut plus des concepts français.
25 De Julien - 13/04/2007, 00:33
Philippe,
Tu veux dire comme Bill Gates en fait ?
PS: Tu connais vraiment des mecs "qui friment dans le train avec le dernier portable sous vista" ? Et si oui, quelles sont les filles qui trouvent ça impressionant.
26 De MiKE - 13/04/2007, 04:23
Ne penses tu pas qu'il existe des solutions intermédiaires permettant à tous, ou presque, de - par exemple - passer plus de temps avec notre famille, d'en perdre moins en déplacement et de laisser à nos enfants une terre moins malmenée que si nous dépensions du gazole à tout-va pour aller à une réunion qu'on aurait pu avoir en visioconférence. C'est là un exemple simple mais en y réflechissant, on s'aperçoit vite que 80% de ce qu'on fait peut avoir de conséquences sur notre environnement et je ne parle pas là que des plan... proche et qu'un pourcentage tout aussi grand peut être amélioré, en dénichant une solution alternative bien meilleure.
27 De bituur esztreym - 13/04/2007, 09:07
"sommes nous condamnés à faire le jour (pour le boulot) ce qu'on va redouter la nuit (pour le futur de nos enfants) ?".
tout à fait ça.
connexe, et réfléchissant la même question,
hier soir j'ai vu "Attention Danger Travail" : vraiment puissant, patchwork de différents témoignages, analyses...
également, un texte de Jean Sur, sur Guyancourt, le travail, et cette question,
décapant (j'aurai prévenu) : http://perso.orange.fr/js.resurgenc...
28 De Philippe - 13/04/2007, 09:47
Julien :
J'imagine que tu fais référence à la fondation Bill et Melida Gates : L'association qui reproduit l'exploit de Pénélope en une seule journée de travail. Tu parles d'un exemple !
Réf. : http://www.courrierinternational.fr... ou en version librement consultable : http://www.rougemidi.org/article.ph...
29 De Nico - 13/04/2007, 14:47
Même si je suis d'accord à 100% avec ce billet, je vais me faire l'avocat du diable : comment peut-on demander à quelqu'un de ne plus bosser et de n'avoir plus un kopeck... pour l'intérêt général ?
Je me vois mal personnellement (je fais un boulot qui me plaît, et je suis plutôt bien lotti question qualité de vie) aller dire à un pauvre gusse qui fait un boulot qui lui déplaît et qui peine à joindre les deux bouts que son boulot est pas bien pour l'intérêt général ou qu'il ne pourra plus l'exercer !
Ceci dit (j'exagère volontairement), ça ne serait pas bien de le faire, mais IL FAUT casser ce syndrôme, ne serait-ce que pour ne pas laisser une poubelle en guise de planète à nos enfants, et une planète de névrosés en puissance.
Seulement, comment faire ? On est matraqué de pub qui nous explique (et pire : à nos enfants) que l'on est quelqu'un seulement quand on possède, que le chocolat biiiip est bon pour la santé au ptit déj, etc... bref, vous connaissez le refrain.
Je vois plusieurs nécessités :
- une volonté politique (développement durable, etc...)
- un changement des mentalités
- une volonté publique de chacun
- un étiquetage "éthique", "respect de l'environnement", "respect de la vie humaine", bref qqch qui permette de faciliter l'achat responsable,
- etc...
Vous en conviendrez, ça ne va pas être simple à obtenir ! Je pense qu'il faut surtout montrer (et matraquer !) des exemples qui marchent, et qui sont comme on dit en anglais win-win.
Personnellement, je ne me prive pas d'afficher à qui veut bien l'entendre :
-la forte diminution de mon budget essence depuis que je covoiture (et en plus mes covoitureurs sont des gens charmants !),
-que la facture électricité a bien diminué depuis que je ne mets que des ampoules basse conso (sans perdre pour autant en luminosité),
-que mon nouveau pommeau de douche me fait faire des économies tout en étant aussi agréable voir mieux que le précédent,
-que je n'ai pas à acheter systématiquement le dernier gadget à la mode si je n'en ai pas un réel besoin,
-que je coûte moins en médocs et que je pête le feu si je mange équilibré et si je monte à pied chez moi au lieu de prendre l'ascenseur,
-que rire 5 mn au boulot, ça ne tue pas la productivité et ça permet d'éviter de pêter les plombs,
etc...
Bref, les petits ruisseaux font les grandes rivières... regardez avec le tabac : quand j'étais lycéen, on était naze si on ne fumait pas, maintenant ça serait plutôt le contraire.
Bref, y a du boulot !
30 De 6TEME - 13/04/2007, 18:23
Du "en vrac" en veux-tu, en voilà...
De l'HiTec à foison...
Enfin de vraix problématiques sous-jacentes, inconscientes, obsessionelles.
Merci, je me régales
31 De thierry.web - 13/04/2007, 22:51
Bonsoir,
La seule alternative à mes yeux est le développement durable.
Je pense que la décroissance restera marginale mais que le développement durable est appelé à un fort développement (avec des impacts écologiques décroissants).
De multiples initiatives existent, voici quelques références à creuser pour voir qu'on peut très bien vivre en préservant la planète :
Un livre pour agir au quotidien : "Achetons responsable"
http://www.achetonsresponsable.com/
Un autre livre qui montre que les entreprises peuvent aller dans le bon sens : "L'entreprise verte"
http://www.utopies.com/activites/re...
Un blog dans le même esprit :
http://quotidiendurable.com/
Liste de magazines
http://quotidiendurable.com/news/ne...
Un magazine sur le développement durable : Ekwo (dur à trouver mais ça vaut le coup)
http://www.ekwo.org
Cordialement
32 De Capripot, le blog ! - 16/04/2007, 19:12
Comment faire débat politique dans un car de lycéens !
Petite histoire de ce qui m’est arrivé ce soir dans le car , ou comment se faire une répute de la mort Difficile me direz-vous, les jeunes ne s’interressent pas à la politique… Détrompez-vous ! Il en existe même certains assez......
33 De Vietnam tour operator - 17/04/2007, 05:56
Exotic Ho Chi Minh City, still referred to as 'Saigon' by many, has preserved its distinctly Asian feel and ancient culture, where monks pray in the numerous pagodas, temples and mosques. The capital Hanoi, is a pleasant and charming city of lakes, shaded boulevards and public parks. The old quarter, built around the Hoan Kiem Lake, is an architectural museum-piece characterised by its narrow streets. Ha Long Bay, with its 3000-plus islands rising from the clear, emerald waters, dotted with beaches and grottoes created by waves, is one of Vietnam's natural marvels.