septembre 2010 (10)

jeudi 30 septembre 2010

En vrac !

Alors que Firefox 4 (et ses versions Bêta) et le DrumBeat Festival m'occupent la plupart du temps, quand ça n'est pas la visite de l'Open World Forum, voici quelques articles - pas tous frais - que vous trouverez peut-être intéressants :

mardi 28 septembre 2010

Welcome to Document Foundation and LibreOffice

So, it's now official: important and well-regarded members of the OpenOffice.org community are forking the project and have launched LibreOffice, under umbrella of the Document Foundation:

Our mission is to facilitate the evolution of the OpenOffice.org Community into a new open, independent, and meritocratic organizational structure within the next few months. An independent Foundation is a better match to the values of our contributors, users, and supporters, and will enable a more effective, efficient, transparent, and inclusive Community.

It is not a secret for anyone who has been watching the OpenOffice.org project for the past decade: its dependency on single commercial organization has slowed down the project and has been detrimental to the motivation of an otherwise very active and dedicated community. It's a pleasure to see the beginning of a new chapter for what is now LibreOffice.

This does not mean that Oracle (who took over Sun Microsystems) is not welcome anymore. As stated by the press release:

Oracle Corporation, owner of the OpenOffice.org trademark, is invited to become a member of the foundation and contribute to the development of the code.

I wish the best of luck to this new effort and wanted to congratulate the community members who have the courage to take the bull by the horns in order to lead the project towards a better future.

Edit: a few goo reads this section may be updated over time.

lundi 20 septembre 2010

En vrac

Faut-il avoir confiance en Google ?

Alors qu'on confie à Google (en le sachant ou pas) de plus en plus de données personnelles, on est en droit de se demander si ces infos sont en sécurité ou pas.

http://www.flickr.com/photos/nitot/2899134432/

Un lecteur du Standblog déclarait[1] :

Personne d'autre que moi (personne d'humain, donc, un robot ce n'est "personne") n'a accès à mes mails personnels. Personne non plus n'a accès à mes contacts à mon agenda ou au reste.

Il en concluait que s'abandonner au "Web 2.0" était sans conséquences. Seulement voilà, croire que les humains n'ont pas accès à ces données, c'est faux. Google a des employés, lesquels sont... humains (donc faillibles) et nécessaires à la maintenance de l'informatique de Google. Prenons par exemple David Barksdale, qui a espionné des utilisateurs et a été licencié pour faute (mais pas poursuivi en justice) :

David Barksdale a profité de son travail pour accéder aux comptes Google de quatre mineurs qu'il avait rencontré dans le cadre d'une conférence. Alors que l'un de ces jeunes refusait de lui donner le nom de sa nouvelle petite amie, l'ingénieur s'est par exemple procuré le détail de ses derniers appels sur Google Voice, le service de téléphone de Google, et a trouvé le nom et le numéro de téléphone de la jeune femme. Il a ensuite menacé le garçon de l'appeler. Il a aussi cité des phrases écrites par une autre jeune lors d'une conversation sur Google chat à laquelle il n'avait pas participé (...)

Quand on cherche un peu, on voit qu'il y a au moins un autre cas reconnu par Google.

Ce qui est inquiétant, c'est que David Barksdale a été repéré car il a exercé une pression sur les utilisateurs, qui l'ont ensuite dénoncé. Combien d'ingénieurs Google ont pu espionner des utilisateurs sans que la firme ni les victimes le sachent ? Nul ne le sait...

Quelques liens et sources :

Notes

[1] Je n'ai rien contre cette personne en particulier, mais son discours est symptomatique de l'aveuglement de trop nombreux utilisateurs, discours qui est souvent servi pour éviter de se poser les bonnes questions sur le respect de la vie privée à l'ère du numérique.

mercredi 15 septembre 2010

Actu Mozilla, en direct de Mountain View

lundi 6 septembre 2010

Déclarations d'Eric Schmidt (Google)

Extrait d'une vidéo représentant Eric Schmidt

En écrivant mon billet récent sur Stephen Colbert (l'humoriste) contre Eric Schmidt (le PDG de Google), j'ai compilé un certain nombre de propos de ce dernier qui sont dérangeants. Les voici :

  1. Si vous ne voulez pas qu'on trouve des traces de vos actions, il faut peut-être ne pas les faire en premier lieu. (Source) ;
  2. L'anonymat en ligne est dangereux. Il faudra identifier tout le monde tout le temps. (Source).
  3. Dans le futur, chaque enfant aura le droit de changer de nom pour se détacher des bêtises qu'il a faites étant jeune. Source: Wall Street Journal).
  4. Nous savons à peu près qui vous êtes[1], à peu près ce qui vous intéresse, à peu près qui sont vos amis. Source: Wall Street Journal).
  5. Mise à jour : Si je regarde suffisament vos messages et vos déplacement, avec de l'intelligence artificielle, nous pouvons prédire où vous allez vous rendre (Source) ;

Toutefois, en lisant ces propos, je ne peux qu'être d'accord avec lui quand il déclare : "Les gens ne sont pas prêts pour la révolution technologique qui leur arrive." (Source). En fait, les gens ne sont pas au courant de ce qui se passe actuellement, ni comment éviter le gros du problème, autour de leur identité numérique, leurs données personnelles, etc.

Notes

[1] En fait, comme beaucoup d'utilisateurs sont identifiés et connectés via GMail, Google sait exactement qui nous sommes).

vendredi 3 septembre 2010

Colbert contre Schmidt

Allez, un petit ''quizz' pour fêter le vendredi soir... Qui a dit cela la phrase ci-dessous ?

Votre passé en ligne pourrait bien détruire votre futur dans la vraie vie.

C'est Stephen Colbert[1], un comédien américain qui anime le Colbert Report, une émission satirique américaine très renommée, où il joue le rôle d'un présentateur télévisé très à droite (c'est en fait une caricature du redoutable Bill O'Reilly de Fox News).

Colbert Report, copie d'écran

Il a récemment fait une émission dont un segment parle de la vie privée sur Internet, que je souhaitais partager avec vous. Bien sûr, c'est une parodie, c'est très exagéré, mais c'est bigrement bien vu : Control-Self-Delete, un sketch fabuleux de Steven Colbert sur la vie privée. A voir absolument ! [2]

Je résume le délire de Stephen Colbert : comme Google sait tout sur vous, et comme le suggère Eric Schmidt (patron de Google), soit on ne fait jamais de bêtises quand on est enfant, soit on a des problèmes pour trouver un boulot quand on grandit, car votre futur employeur va "googler" votre nom. Heureusement, Eric Schmidt dit qu'on pourra changer de nom à la fin de l'adolescence. Mais Google va proposer de la reconnaissance faciale sur les photos. Heureusement, il y a la chirurgie esthétique ! Mais vos amis peuvent raconter vos bêtises sur les réseaux sociaux. Donc après avoir changé de nom, fait refaire votre visage, il ne reste plus qu'à abandonner ses amis et sa famille. Ca fait de vous le candidat idéal pour un boulot ! ;-)

Notes

[1] Non, pas ce Colbert. Faut suivre, un peu !

[2] Ah, et comme c'est le week-end, j'ai un bonus : Le PDG de Google parodié dans un clip diffusé sur Time Square.

L'Internet dont je rêve

C'est (peut-être) Paul Valery qui disait : "La meilleure façon de réaliser ses rêves, c’est de se réveiller". Francis Scott Fitzgerald disait pour sa part que "La sagesse suprême était d’avoir des rêves assez grands pour ne pas les perdre de vue pendant qu’on les poursuivait."

Coucher de soleil sur une plage normande, avec couleurs saturées

Quel rapport avec Internet ?

La revue algérienne IT Mag DZ m'a récemment interrogé. La dernière question était "Comment voyez-vous Internet dans un, cinq ou dix ans ?". Voici ma réponse. Elle représente assez bien, je crois, ce qui fait que des milliers de gens participent au projet Mozilla :

Franchement, je suis très mauvais pour les prédictions... J’ai mis longtemps à croire au succès de Wikipédia, et celui de Mozilla ne cesse de m’étonner au quotidien ! Je ne sais donc pas à quoi va ressembler Internet demain. Par contre, je sais à quoi je voudrais qu’il ressemble et à quoi il ne faut pas qu’il ressemble. Il faut qu’Internet reste un espace ouvert où chacun peut participer et innover. Il faut que chacun ait le choix d’aborder Internet comme il le souhaite, où la sécurité de chacun est assurée. Je veux que l’aspect non-commercial soit toujours présent, en complément d’une offre commerciale. Pour ce que je ne veux pas, c’est voir le potentiel néfaste de l’outil informatique triompher, comme l’aliénation des utilisateurs, la réduction des libertés, l’avènement de la surveillance généralisée et la fin de la vie privée.

Voilà, c'est ça mon rêve, mon but, celui de Mozilla et de tous les gens qui participent au projet : avoir un Internet respectueux de l'être humain.

Comme Paul Valéry, on se met au boulot pour qu'il se concrétise, ce rêve. Comme Francis Scott Fitzgerald, on l'a pris assez grand pour ne pas le perdre de vue.

jeudi 2 septembre 2010

En vrac

H.264 est toujours non-libre et non-gratuit

MPEG-LA a récemment fait une annonce qui jette le trouble dans le monde des codecs : MPEG LA’s AVC License Will Not Charge Royalties for Internet Video That Is Free to End Users Through Life of License, ce qui a fait croire à certains que H.264 était devenu gratuit. Rien n'est plus faux. Le fait est que dans certains usages très particuliers - la diffusion gratuite de vidéos par des sites Web - H.264 est devenu gratuit (mais toujours pas Libre, bien sûr)... alors qu'il l'était déjà, mais seulement jusqu'en 2014. Comme l'explique mon collègue Mike Shaver, rien n'a changé.

J'ai expliqué cela au journal Le Monde, qui a du coup publié La bataille des codec vidéo sur Internet se poursuit.

Pour faire simple, voici le problème :

Le cycle de vie d'une vidéo, c'est :

  1. Création (Enregistrement, montage, doublage, etc.) et encodage dans un format donné (il faut donc un codec H.264 dans la caméra et aussi dans le logiciel de montage).
  2. Diffusion (par exemple par streaming ou téléchargement sur Internet)
  3. Décodage par le spectateur (par exemple dans son navigateur)

Les fabricants de matériel encodant de la vidéo en H.264 payent des royalties à la MPEG-LA[1] pour utiliser le format. Il en est de même pour les éditeurs de logiciels de montage vidéo. Pareil pour les appareils (lecteurs de salon) et logiciels (navigateurs, systèmes d'exploitation) permettant de lire ce format. Les sites qui diffusent de la vidéo sont divisés en deux cas :

  • ceux qui offrent la vidéo gratuitement à leurs visiteurs (en échange de recettes publicitaires). C'est le modèle de rémunération indirecte. Ils n'ont rien à payer du tout, sauf si la MPEG-LA révoque sa licence. Ils s'en réservent le droit.
  • ceux qui font payer l'accès aux vidéos. Ceux-ci doivent payer des royalties.

Donc concrètement, les créateurs de vidéo et les spectateurs doivent :

  1. payer le droit d'utiliser H.264, et cela n'a pas changé
  2. utiliser du code propriétaire dans leurs produits. Correction : il est envisageable pour Mozilla - à première vue - de reprendre le code Libre de x.264 pour l'intégrer. Je me suis donc trompé sur le sujet. Merci à STL (commentaire 14) pour l'information.

Et l'approche de Mozilla dans tout ça ?

Trop de personnes ont tendance à voir le problème comme étant une affaire de gros sous. Le problème est en fait tout autre. L'aspect financier n'est pas négligeable, c'est certain on parle ici en millions de dollars, et je pense que cet argent pourrait être utilisé pour l'avenir d'Internet de façon bien plus intelligente. Mais ce qui est le fond du problème est ce que j'expliquais au Monde, et qu'Håkon Wium Lie, CTO d'Opera Software reprend mot pour mot[2] :

Si le Web a connu un tel succès, c'est parce que tous les formats sur lesquels il est basé sont libres, ouverts et gratuits. (...) Tous ces formats peuvent être utilisés de toutes les manières possibles, gratuitement ; c'est aussi le cas pour WebM, et c'est pourquoi nous pensons que c'est une approche plus simple et plus efficace, légalement et techniquement.

En fait, le choix actuel du codec a un impact énorme sur le long terme, car les formats ont la vie dure. Ils ont tendance à rester ancrés bien après être devenus obsolètes, et ils sont souvent adoptés par les utilisateurs qui n'ont pas conscience de cette importance. Juste un exemple : le MP3, qui est maintenant complètement dépassé pour le stockage de musique, est totalement incontournable, la faute à la gigantesque masse de données stockées dans ce format du siècle dernier.

Il faut se souvenir que les formats du Web (HTML, CSS, JS+DOM, JPEG) ont toujours été Libres et gratuits. C'est ce qui a permis son extraordinaire essor. Nous sommes en fait en train de choisir quel sera le format à long terme de la vidéo sur le Web. La question qui se pose c'est : faut-il faire une exception pour la vidéo et accepter un système à péage sur tout le contenu du Web, ou faut-il au contraire en faire une question de principe, pour que tout le monde puisse participer ? Pour Mozilla, en conformité avec le Mozilla Manifesto, c'est tout vu : il vaut mieux choisir un format Libre et ouvert tel que WebM, pour permettre la participation que nous recherchons.

Au final, pour la vidéo sur le Web : voulons-nous un système où les gens sont Libres, ou bien un système à péage ?

Extraits du Manifesto :

  • 1 - Internet fait partie intégrante de la vie moderne — il s'agit d'un composant clé dans l'éducation, la communication, la collaboration, les affaires, le divertissement et la société en général.
  • 2 - Internet est une ressource publique mondiale qui doit demeurer ouverte et accessible.
  • 5 - Chacun doit avoir la possibilité de façonner son utilisation d'Internet.
  • 6 - La réalité d'Internet en tant que ressource publique dépend de l'interopérabilité (des protocoles, des formats de données, du contenu), de l'innovation et d'une participation décentralisée mondiale.

Notes

[1] Chose très étonnante, tous les appareils ayant une licence pour encoder comme mon appareil photo sont strictement "pour un usage personnel et non-commercial".

[2] Je sais qu'Håkon et moi sommes exactement sur la même longueur d'onde sur ce sujet, mais je suis agréablement surpris de constater une telle communion d'idée, au point que j'ai cru que la citation était de moi :-)