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vendredi 8 février 2013

La fin du navigateur ?

(Adaptation d'un article en anglais publié sur mon blog officiel Mozilla, Beyond the Code, sous le titre What if the browser disappeared?). Merci à Framalang (Sky, Slystone, goofy) pour la traduction.

L'autre jour, je lisais un article provocateur intitulé The end of the browser? (NDT : « La fin du navigateur ? »). Cet article soutient fondamentalement que tout le monde utilisant de plus en plus d'appareils nomades, les applications mobiles natives remplacent les navigateurs Web pour diverses raisons, la principale étant qu'elles sont plus pratiques que les pages Web affichées dans les navigateurs.

Bien qu'en désaccord avec l'auteur, je pense qu'il s'agît d'une question très intéressante qui soulève deux problèmes :

  1. Et si le Web était remplacé par les applications mobiles natives ? En quoi serait-il dommageable de perdre les navigateurs Web en tant que canal principal d'accès à l'information et aux services ?
  2. Que pouvons-nous faire pour nous assurer que le navigateur Web ne devienne pas une relique du passé pendant que le monde devient mobile ?

Et si le Web était remplacé par les applications mobiles natives?

Je pense que le monde y perdrait énormément. Il y perdrait tellement que je ne sais même pas par où commencer…

Liberté d'expression

Le Web n'est pas seulement fait de contenu commercial. Avoir la possibilité de s'exprimer est fondamental. Le Web permet cela, et avoir une structure décentralisée sur laquelle publier des trucs est nécessaire. Les magasins d'applications centralisés, comme les Appstores, ont montré une certaine tendance à censurer agressivement les contenus pour éviter les litiges, qu'il s'agisse d'art, de politique, de liberté de la presse ou simplement de mauvais goût.

Liberté de façonner mon expérience

Les navigateurs Web modernes sont équipés d'un système d'extensions qui permet aux utilisateurs de personnaliser leur expérience. Mais même avant que Firefox ne rende les extensions si populaires, il était possible d'utiliser des feuilles de styles alternatives ou même les feuilles de style de l'utilisateur pour modifier la présentation du contenu d'un site. Il ne s'agît pas seulement des goûts et des couleurs, mais également de l'importance pour le contenu du Web d'être accessible par aux personnes handicapées..

N'oublions pas que chaque plateforme majeure propose un navigateur Web, de Windows à MacOS en passant par GNU/Linux et tous les smartphones : les utilisateurs n'ont pas à acheter un matériel ou un logiciel spécifique pour accéder au Web. Tout ce dont ils ont besoin c'est un ordinateur qui puisse faire tourner un navigateur Web.

Liberté d'apprendre, de bricoler et de créer

Ce qui rend le Web différent des autres médias est la possibilité pour chacun de participer. Contrairement à la télévision, vous n'avez pas besoin de posséder une chaîne de télé pour partager votre point de vue avec un public. Tout le monde peut publier un billet de blog qui renvoie vers d'autres pages, partager des photos ou des vidéos, et c'est un progrès fantastique pour la démocratie, comparé aux temps de la télé, de la radio et des journaux.

Mais l'Internet et le Web ne sont pas seulement des médias. Ce sont des plateformes d'innovation. Comme tout le monde peut apprendre comment le Web fonctionne en regardant le code source, le Web permet à chacun de créer une application Web, ce qui conduit à plus d'innovations, provenant d'encore plus de gens.


Que pouvons-nous faire pour nous assurer que le navigateur Web ne devienne pas une relique du passé pendant que le monde devient mobile ?

La réponse à cette question est plus courte que la précédente, je vais vous présenter ce que fait Mozilla à ce sujet :

  1. Continuer de faire un super navigateur pour le bureau : Firefox ;
  2. Continuer de faire un super navigateur pour les mobiles : Firefox pour Android ;
  3. Travailler sur un système d'exploitation mobile ouvert pour faire du Web la plateforme mobile de choix : Firefox OS (bientôt sur les téléphones portables près de chez vous !).

La nature ouverte du Web donne à chacun toutes sortes de libertés, et c'est pourquoi Mozilla s'investit dans Firefox OS : c'est le meilleur moyen de s'assurer que le Web a un futur dans un monde où la plupart des gens utilisent Internet sur leur téléphone portable.

Que pensez-vous que le monde perdrait si le navigateur Web disparaissait ? Vous pouvez nous le dire dans les commentaires ci-dessous.

Mise à jour du 11/03/2013 : J'ai réajouté à plusieurs reprises le mot "natives" à "applications mobiles". En effet, je le sous-entendais, mais l'ami Karl m'a signalé en privé que ça manquait vraiment. Il s'est même fendu d'un billet pour dire à quel point j'écrivait des choses fausses en ayant raison ;-)

jeudi 31 janvier 2013

Où est passée notre liberté ?

(Adaptation d'un article en anglais publié sur mon blog officiel Mozilla, Beyond the Code, sous le titre Where did our Freedom go?).

Jeune garçon sautant au dessus d'une petite rivière, sur une plage

Mon fils Robin et moi-même avons eu une petite conversation à propos de la façon dont Linux était né : un étudiant nommé Linus Torvalds s'était acheté un nouvel ordinateur et voulait écrire depuis zéro un noyau compatible avec Unix. En clair, il voulait créer un système d'exploitation. Dans sa chambre. Cette petite histoire est une illustration fascinante de ce que peut être la puissance du PC.

Mon fils eut le mot de la fin en exprimant son admiration pour Torvalds : «  et c'est comme ça qu'un projet d'étudiant est devenu le troisième système d'exploitation sur PC le plus employé dans le monde, après Windows et MacOS », ce qui est une façon gentille de dire que Linux (ou plutôt GNU/Linux) est le système d'exploitation le moins employé sur PC.

J'ai expliqué à Robin que cela ne rendait pas assez justice au travail de Torvalds, puisque le noyau Linux équipe les data centers aussi bien que les myriades de smartphones sous Android qui sont en activité chaque jour.

Ce qui, par association d'idées, m'a invité à réfléchir à l'évolution des ordinateurs. Quand j'étais gamin, il n'y avait pas d'ordinateurs. J'ai vu arriver la révolution des ordinateurs personnels et j'y ai pris part, la révolution d'Internet, et maintenant la révolution des smartphones. Ce qui m'a frappé pendant ces révolutions c'est que ces outils, le PC, puis l'Internet ont été de formidables moyens de développer des possibilités. Si vous aviez une idée, vous pouviez vous mettre à bidouiller et ça devenait une réalité. Vous n'aviez pas à demander la permission. Vous pouviez utiliser les ordinateurs selon vos propres besoins en créant votre propre logiciel ou en adaptant un logiciel existant par la modification de son code source, lorsqu'il était disponible.

Avance rapide jusqu'en 2012. Les tablettes et les smartphones sont la révolution en cours, mais les choses sont très différentes. Créer une application pour ces appareils est complexe. Prenons l'exemple de l'iPhone ou de l'iPad. Vous devez avant tout vous enregistrer dans leur programme pour développeurs. Puis vous écrivez votre application et devez la soumettre à l'AppStore. Il n'existe aucune autre possibilité de partager avec les autres le travail que vous avez fait. Et votre application peut fort bien être refusée par Apple. Cela se produit couramment.

Bien entendu, les smartphones et les tablettes c'est cool, mais où est passée notre liberté ? Est-ce que je fais partie de la dernière génération à avoir eu le privilège de pouvoir bidouiller son ordinateur ? Est-ce que nous voulons vraiment que les générations futures se contentent d'être des consommateurs et plus des créateurs ? Devons-nous accepter que la créativité dans le numérique doive être limitée à Arduino et au Rasperry Pi  ? Ce sont des gadgets vraiment cool, mais faut-il que nous considérions que nos tablettes et smartphones sont des appareils pour lesquels seuls des professionnels peuvent développer des applications @nbsp;?

Je pense que non. J'adore la liberté numérique que le PC et le Web m'ont apportée comme à ceux de ma génération, et j'en espère autant des smartphones et tablettes. Voilà pourquoi j'ai hâte de voir Firefox OS, un système d'exploitation pour les smartphones qui est conçu avec le Web, pour lequel tous ceux qui connaissent le Web peuvent créer des applications.

Firefox OS vous intéresse et vous avez envie de rendre l'écosystème du mobile aussi ouvert que le Web ? Voici plusieurs choses que vous pouvez faire dès maintenant :

jeudi 17 janvier 2013

Derrière le code : des gens et des principes

Billet initialement publié en anglais sur mon blog officiel Mozilla, Beyond the Code sous le titre People and principles are beyond the code. Merci à l'équipe MozFR pour la traduction !

Voici comment nous, Mozilla, définissons notre action dans notre manifeste :

« Nous créons des communautés qui s’impliquent pour rendre l’utilisation d’Internet meilleure pour chacun de nous ».

Ce qui intéressant dans cette phrase c’est qu’elle ne mentionne pas du tout Firefox. L’objectif est de rendre Internet meilleur pour chacun de nous, et c’est pour cela que nous créons Firefox (et déjà le très prometteur projet Firefox OS).

Mais une grande part de ce que nous faisons, même si cela n’est guère visible de l’extérieur, consiste à créer des communautés. Elles regroupent des individus — que nous appelons des Mozilliens — qui de leur côté contribuent aux produits qui rendent le Web meilleur. Qu’est-ce qui pousse les Mozilliens — dont la plupart sont bénévoles — à contribuer à Mozilla ? C’est la mission de Mozilla, qui est de rendre le Web meilleur.

Vous comprenez ce cercle vertueux ? Faites en sorte que Mozilla soit une organisation passionnante, et vous aurez une communauté passionnée et mobilisée, qui à son tour contribuera à faire de la mission une réalité, et une réalité encore plus passionnante (rien n’est plus passionnant qu’une utopie qui devient réalité).

Une partie de l'enthousiaste communauté Mozilla francophone, CC Flore

Sans cette mission, nous ne sommes qu’une PME en concurrence avec d’autres éditeurs de navigateurs : Microsoft, Google et Apple. Et Opera. Au fait, tous les quatre sont des sociétés cotées en Bourse.

Mozilla, avec ses quelques centaines d’employés (entre 600 et 700) est un petit poisson dans le grand bain des navigateurs. Et pourtant c’est le deuxième en termes de parts de marché si l’on parle de navigation sur le PC. Sans notre communauté, Firefox ne serait pas disponible en plus de 85 langues, puisque toute la localisation est effectivement assurée par des bénévoles. On pourrait en dire autant pour le contrôle qualité, l’aide aux utilisateurs, le marketing, la documentation et beaucoup d’autres secteurs de l’organisation.

Donc dans la mesure où la communauté est la clé du succès de Mozilla, nous avons plus qu’intérêt à montrer à quel point Mozilla s’efforce de rendre service à la communauté. Sinon, nous perdrions ce qui nous rend unique et contribue au succès de notre organisation : nos communautés. Ce qui signifie que vous pouvez compter sur Mozilla pour faire les choses au mieux dans l’intérêt des utilisateurs d’Internet : nous le devons aux membres de notre communauté.

Est-ce que rendre Internet meilleur pour tous est un objectif qui vous parle ? Vous aimeriez contribuer à Mozilla ? Vous aurez votre place parmi nous. Jetez donc un coup d’œil à la page Contribuer ou à celle de la communauté francophone pour voir dans quoi vous impliquer. Bienvenue chez Mozilla !

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