lundi 27 juin 2022

Livre Green IT, les clés pour des projets informatiques plus responsables

Couverture du livre Green IT, Les clés pour des projets informatiques plus responsables

Préface

Il y a quelques jours est paru aux éditions ENI un nouveau livre intitulé Green IT, les clés pour des projets informatiques plus responsables. Et l’autrice (Margerie Guilliot) et les auteurs (Raphaël Lemaire et Sylvain Revereault) ont eu la gentillesse de faire appel à mes services pour rédiger la préface, ce que je me suis empressé d’accepter. Avec leur autorisation et celle de l’éditeur, la voici :


J’écris ces lignes quelque temps après la parution du 3e volet du sixième rapport du GIEC. Soyons honnêtes : c’est la quatrième claque que je prends en lisant un tel rapport en quatre ans. Les scientifiques ne cessent de sonner l’alarme et il semble que cette fois-ci, le public daigne tendre l’oreille. Les conclusions des chercheurs sont pourtant simples :

  1. Il n’y a aucun doute, le changement climatique est l’œuvre de l’humain.
  2. Les conséquences sont que les phénomènes météorologiques extrêmes seront plus fréquents et plus intenses.
  3. On peut changer la trajectoire et respecter l’accord de Paris (en limitant le réchauffement entre 1,5 et 2°C) si tout le monde s’y met, en particulier en réduisant massivement et rapidement les émissions de gaz à effet de serre.

Pour des raisons de simplicité, je choisis ici de me focaliser sur les émissions de gaz à effet de serre, mais il ne faut pas pour autant oublier qu’il y a bien d’autres sujets préoccupants, comme la pollution, l’effondrement de la biodiversité, et l’épuisement des ressources.

Ce qui nous arrive ici est difficile à appréhender pour plusieurs raisons. La première est psychologique et liée au fonctionnement même de notre cerveau. Structurellement, ce dernier permet de faire face à des menaces immédiates (se défendre face à un prédateur ou un ennemi) ou des besoins à courte ou moyenne échéance. Ainsi, des mécanismes comme le circuit de la récompense permettent d’avoir envie de se nourrir aujourd’hui pour vivre demain et de se reproduire dès que possible pour permettre la survie de l’espèce. Mais en ce qui concerne la prévention de menaces futures, nous sommes très mal équipés et avons tendance à faire preuve de déni collectif, ce qui nous a fait perdre beaucoup de temps face à la crise climatique. Songez que le rapport Meadows sur les limites de la croissance nous alertait dès 1972 – il y a 50 ans ! – et que le premier rapport du GIEC a été publié dès 1990.

La deuxième raison qui limite notre envie de changement est historique : le changement climatique est un produit de la révolution industrielle. Depuis l’invention de la machine à vapeur puis du moteur thermique, l’humanité a fabriqué des machines qui ont transformé radicalement nos vies en impactant notre environnement. En passant de l’artisanat à l’industrie, en multipliant les machines, il est devenu possible de fabriquer des biens d’équipement à une très large échelle, de mécaniser l’agriculture et tout ce qui fait la différence entre la France de 1850 et celle de 1950. Les carburants fossiles (pétrole, gaz, charbon) ont rendu cela possible. L’inconvénient – majeur ! – est que la combustion de ces énergies fossiles émet du dioxyde de carbone (premier gaz à effet de serre) en telles quantités que l’atmosphère de la planète en est changée et retient plus la chaleur émise par le soleil, ce qui provoque le changement climatique. Ceci est complété par les émissions du deuxième gaz à effet de serre par ordre d’importance, le méthane, qui provient pour sa part de fuites des exploitations de gaz, de pétrole et de charbon, ainsi que de l’élevage bovin.

Bref, ce qui a permis d’augmenter notre niveau de confort dans certains pays et de multiplier la population par trois en soixante-dix ans est aussi ce qui mène cette même population et ce même confort au pied du mur.

Pour éviter la catastrophe écologique, pour prendre le virage climatique, il faut réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre et donc arrêter de brûler des carburants fossiles.

Inévitablement, dire qu’il va falloir réduire notre consommation d’énergies fossiles pour éviter la catastrophe climatique est difficile à entendre : beaucoup savent qu’il faut changer, mais personne n’a envie de changer ses habitudes de consommation et de travail, faute de pouvoir imaginer un monde meilleur avec moins d’énergie disponible. Alors on évite d’y penser, on refuse de voir les conséquences de nos actes, on reste dans le déni, on peste contre « les écolos » et autres « khmers verts » et on se trouve des excuses pour retarder le moment où on va s’y mettre. Et plus nous attendons, plus c’est urgent et compliqué, parce qu’il nous faudra rattraper le temps perdu.

L’autre révolution

Après la révolution industrielle, il y en a eu une autre, qui est toujours en cours : la révolution numérique. De même que les machines de la révolution industrielle ont démultiplié la force physique de l’homme, le numérique démultiplie la puissance intellectuelle de l’humain, sa capacité de calcul, de mémorisation et de communication à distance. C’est un changement phénoménal pour l’humanité !

Loi de Moore et croissance

Nous venons de fêter les cinquante ans d’un objet qui a changé nos vies, le microprocesseur. En effet, en novembre 1971, Intel lançait le premier microprocesseur commercial, le 4004. Sa puissance est risible de nos jours, mais avec ses 2300 transistors, il combinait en 10 mm² la même puissance qu’un ordinateur ENIAC qui occupait 167 m² et pesait 30 tonnes.

Gordon Moore, cofondateur d’Intel, avait une théorie qu’on a ensuite nommée la loi de Moore : « la complexité (et indirectement la puissance) des circuits intégrés (microprocesseurs et mémoire) double tous les deux ans ». Cette prédiction empirique s’est révélée étonnamment exacte. Ainsi, depuis cinquante ans, la puissance de nos appareils électroniques double tous les deux ans. Corollaire : on arrive à faire de nouveaux appareils plus petits sans sacrifier leur puissance de calcul. Cela a été une formidable occasion pour pousser à un renouvellement frénétique du parc informatique installé, et pour faire des objets numériques plus petits (tablettes, smartphones) vendus à une audience plus large. Alors que la loi de Moore semblait s’essouffler pour les microprocesseurs Intel utilisés dans les PC, elle continue de fonctionner pour les microprocesseurs ARM qui équipent smartphones et tablettes, relais de croissance pour les fabricants.

Loi de Wirth et gaspillage

Pourtant, une autre loi empirique – dite loi de Wirth – affirme que « les programmes ralentissent plus vite que le matériel n’accélère ». Cela faisait dire à certains, à l’époque où le numérique était incarné par des PC (à processeurs Intel) faisant tourner du logiciel Microsoft, « ce qu’Intel vous donne [en progrès du matériel], Microsoft vous le reprend [en ralentissement du logiciel] ».

Ces renouvellements à marche forcée du matériel et du logiciel ont fait le bonheur et la fortune des informaticiens et fabricants de matériel pendant cinquante ans. Le matériel informatique peut durer cinq à dix ans car il s’use peu, mais on a eu tendance, en raison de la loi de Moore, à le renouveler tous les deux ou trois ans, parce que rendu obsolète par les nouvelles générations de matériel, plus puissant et moins cher. Rappelons qu’en occident, les smartphones sont changés en moyenne tous les vingt-trois mois !

Tout cela a un coût écologique très significatif, par l’utilisation de l’énergie et des matières premières, par la pollution et les émissions de gaz à effet de serre que cela implique. On a pu l’ignorer pendant des décennies, mais maintenant que l’urgence climatique est là, ça ne peut plus durer.

Le pharmakon, ou l’ambivalence du numérique

Nombreux sont les informaticiens qui vous expliqueront que le numérique permet de réduire les émissions de gaz à effet de serre, et il est vrai que les exemples ne manquent pas. Le numérique fait partie du problème, mais il fait aussi partie de la solution.

Oui, le numérique permet d’optimiser des processus industriels pour les rendre moins consommateurs d’énergie. Il permet tout autant de faire des plateformes en ligne permettant le réemploi d’objets. On pense à Vinted pour les vêtements, Back Market pour le matériel électronique, Leboncoin pourtous les types d’objets. Il permet aussi de simplifier le covoiturage et donc de réduire la consommation d’énergie par passager d’un véhicule. Dans des domaines bien plus sophistiqués, l’Intelligence Artificielle (IA) peut permettre de faire de la maintenance préventive de machines de façon à ne changer que les pièces sur le point de lâcher. L’IA est aussi utilisée pour simuler les réactions du plasma nécessaire à la fusion nucléaire, source d’énergie qui pourrait à long terme remplacer les énergies fossiles. Les exemples ne manquent pas, mais à vouloir faire de belles promesses vertes, on tombe trop souvent dans le greenwashing…

Il y a 2 800 ans, Homère utilisait le mot pharmakon pour décrire, en grec ancien, la situation du numérique actuel : il est à la fois remède et poison.

Pas de joker pour le numérique

Pour que le numérique soit utile dans la lutte contre le changement climatique, il est impératif que l’aspect remède l’emporte aussi largement que possible sur la dimension poison. C’est un raisonnement imparable d’un point de vue logique et même arithmétique. Et pourtant, lors de conversations avec d’autres informaticiens, j’ai pu constater que trop souvent ils espéraient avoir carte blanche pour continuer à se vautrer dans la surenchère numérique, dans l’obsolescence programmée, dans l’innovation qui serait l’incarnation même du progrès, ce phénomène qu’on n’arrête pas. « Les autres industries comme l’aéronautique, l’automobile, le bâtiment, etc. peuvent et doivent faire des efforts », disent-ils, « mais nous, nous faisons partie de la solution, on peut continuer comme avant ».

Et pourtant non. C’est en les écoutant qu’on se souvient de cette citation d’Upton Sinclair, intellectuel américain du XXe siècle : « Il est très difficile de faire comprendre quelque chose à quelqu’un quand il est payé pour ne pas le comprendre ».

Le temps de l’action et les moyens qui vont avec

Si vous avez ce livre entre les mains, c’est bon signe : vous avez fait le premier pas, celui qui coûte le plus. Inventer un numérique qui est plus du côté de la solution que du problème. Et avec ce livre, vous avez aussi mis la main sur les outils dont vous allez avoir besoin pour cette mission : mesurer les impacts environnementaux, pour commencer, ce qui permettra de voir quels leviers sont les plus efficaces, et de savoir si on avance dans la bonne direction ; optimiser le matériel, mais aussi l’hébergement des services ; comprendre comment diffuser ce changement dans l’entreprise et embarquer les collaborateurs dans cette mission.

Sobriété ou ébriété ?

Et alors, on arrivera à un numérique moins consommateur en ressources et en énergie. On disposera donc d’un numérique plus sobre. Rappelons-nous que le contraire de la sobriété est l’ébriété. Et si on regarde courageusement les choses en face, il nous faudra reconnaître qu’en tant qu’industrie, nous nous sommes abreuvés à la fontaine d’abondance de la loi de Moore, et ivres de croissance, avons enfanté la loi de Wirth.

Ces habitudes doivent être celles du passé, car face à nous se trouve le défi de la crise climatique, qui n’est rien de moins que le plus grand défi auquel doit faire face l’espèce humaine au XXIe siècle. Le besoin est là, les outils sont là, il ne reste plus qu’à retrousser nos manches et faire de l’industrie du numérique un exemple d’une industrie responsable qui tient sa place et joue son rôle. Je le constate au quotidien : autant voir la crise climatique en face peut être facteur d’angoisse, autant se mettre en action est libérateur !

vendredi 24 juin 2022

En vrac du vendredi

vendredi 27 mai 2022

Octet Vert S2E16 - Alexis Bonon : la fiction pour aider à prendre le virage climatique

Un smiley vert dont les yeux sont fait de 0 et de 1

Pour ce seizième épisode de la saison 2, je reçois Alexis Bonon. Alexis fait du conseil en stratégie, mais ça n’est pas pour ça que je l’ai invité ! Alexis prépare un roman sur le climat, et là, ça m’a lourdement interpelé, d’où cette invitation. Avec Alexis, nous avons discuté de l’importance de la fiction pour décrire le monde du futur et aider nos contemporains à prendre le virage climatique. Pour Alexis, cela passe par la description d’un futur dystopique, effrayant, donc, pour aider chacun à comprendre pourquoi nous sommes collectivement dans le déni, et quelles seront les conséquences de notre déni collectif. Pour ma part, j’ai un projet similaire mais c’est une fiction utopique qui vise à décrire à quoi pourrait ressembler la France si l’humanité a réussi à prendre le virage climatique. Je cherche ainsi à décrire un futur désirable, reprenant le principe qui affirme qu’il est plus facile d’emmener les gens dans un voyage si on leur a décrit la terre promise.

Où écouter cet épisode ?

  1. L’Octet Vert sur Apple Podcasts ;
  2. L’Octet Vert sur Google Podcasts ;
  3. L’Octet Vert sur Spotify ;
  4. Le flux RSS de l’Octet Vert ;
  5. L’Octet Vert sur Deezer ;
  6. L’Octet Vert sur Anchor ;
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  8. L’Octet Vert sur Pocket Casts ;
  9. L’Octet vert sur Podcast Addict ;
  10. L’Octet Vert sur RadioPublic ;
  11. Pour les rebelles, les barbus, les tatoué(e)s, les partisans du old school, les reines et rois du hack et de la bidouille, celles et ceux qui écoutent des podcasts en ligne de commande, le fichier MP3 est disponible !

De quoi a-t-on parlé ?

  • Consultant en stratégie à temps partiel et écrivain
  • Les vidéos de Jancovici, une baffe, une nouvelle piste de lecture du monde
  • Une prise de conscience douloureuse qui est paralysante au début, puis libératrice
  • La fameuse courbe du deuil : déni, la colère, le marchandage, la dépression puis enfin l’acceptation
  • Se mettre en action et y trouver de l’énergie
  • Estimer son empreinte carbone avec nosGEStesClimat.fr, pour voir en quoi je suis concerné directement
  • Réduire l’avion, manger moins de viande, se déplacer différemment
  • Le “ROI” (Retour sur Investissement) : ou comment choisir des gestes pour maximiser l’impact et limiter l’effort qu’ils impliquent
  • Voir des occasions de redécouvrir certaines choses plutôt que les considérer comme des privations
  • Les réseaux sociaux pour partager sa vision du monde
  • Partager sa vie entre son travail et l’écriture
  • Ecrire un roman pour parler du dérèglement climatique, du déni et du passage à l’action
  • L’aspect systémique du problème : le capitalisme est-il une religion, et donc la décroissance un blasphème
  • La technique, réponse supposée aux problèmes qu’elle a créé (et Jacques Ellul).
  • C’est aussi une bataille d’imaginaires : changer d’imaginaire pour changer de comportement
  • Dans le monde futur, que veut-on garder ? La santé ? Le numérique ? L’éducation ?
  • Quelle source d’espoir pour Alexis ? L’opportunité de réinventer un nouveau système, plus proche du réel. Voir les autres qui eux aussi changent.
  • Quelles lectures pour nos auditeurs ?
  • Quelle conclusion ? Interrogeons le monde, les concepts qu’on nous refile, affrontons nos peurs !

Lectures et liens

lundi 16 mai 2022

Pensées philosophiques

Je veux bien sauver la planète, mais vous auriez un moyen pour que je ne change aucune de mes habitudes ?

Dessin de Marc Dubuisson

J’ai eu une discussion passionnante sur Twitter (une fois n’est pas coutume !)

Je posais la question suivante :

Il y a un mot que je cherche, celui qui désigne le fait que nous vivons de façon civilisée (à peu près), c’est à dire le contraire du chaos. Si l’humanité sombre dans le chaos climatique et que l’humain survit (un peu) qu’aurons-nous perdu ? C’est ce mot que je cherche.

Les réponses ont été nombreuses et souvent constructives, (les autres étaient souvent drôles), et ça m’a fait réfléchir. Petit tour d’horizon :

Souvent, on m’a proposé le mot ordre (le contraire du chaos), mais c’est un peu réducteur et peu compréhensible, trop abstrait. Par exemple, on peut considérer qu’une dictature offrirait de l’ordre à ses citoyens. Mais on aurait perdu au passage la démocratie et la liberté. Et puis l’ordre ne dit rien sur des sujets importants comme la solidarité, la sérénité, qui me paraissent importants.

Le mot civilisation est aussi souvent revenu. On peut s’imaginer dire “si le chaos s’installe, on va y perdre notre civilisation”, mais deux compréhensions sont possibles :

  1. Cela peut signifier “on va y perdre notre coté civilisé”, et c’est très proche de ce que je veux dire : les avancées de notre société vont se perdre, et je ne le souhaite pas. Bien sûr, la société occidentale est très imparfaite, mais il y a des choses, des acquis, qu’on veut vouloir conserver alors qu’elle évolue. Je pense par exemple aux institutions qui permettent la solidarité (assurance chômage, sécurité sociale), l’éducation bon marché, etc.
  2. Cela peut aussi dire “la civilisation occidentale va disparaitre”. Et là, au contraire, c’est peut-être quelque chose de souhaitable, tout bien réfléchi. Pourquoi ? Parce qu’aujourd’hui, notre mode de vie n’est pas du tout soutenable. Vouloir ne rien changer est contre-productif. Il va falloir changer plein de trucs, en particulier notre rapport à l’énergie et à la consommation en général. Et je pense que ces changements, qui semblent difficiles aujourd’hui, ne sont pas si compliqués que cela. À l’inverse, il y a plein de choses formidables en occident au XXIe S. Que je souhaite conserver dans le futur.

On m’a à plusieurs reprises suggéré le mot humanité. Le problème, c’est que le mot humanité peut aussi bien couvrir ce qui fait que nous sommes humains et les traits les plus nobles de l’humain, le rire, la solidarité, le débat, le monde des idées. Mais cela peut aussi designer l’espèce humaine, ce qui crée de l’ambiguïté. En effet, on pourrait dire ou écrire “suite à l’effondrement climatique, l’humanité a perdu toute humanité”.

Plus créatif, amadmaxia, (merci Mac Loyat), « du grec : madmax avec le a privatif devant et le a derrière pour faire mot grec ».

Plusieurs ont suggéré neguentropie, concept cher à l’ami Bernard Stiegler, mais comme le dit Sylvain, « personne ne comprend ». Idem pour le contraire de l’anomie de Durkheim.

On m’a aussi parlé de société, mais c’est trop peu précis : une société peut être plaisante à vivre et sophistiquée, ou au contraire très inconfortable et rustre. Il faudrait préciser. C’est un peu comme pour vivre ensemble. On peut vivre ensemble de façon contrainte et pénible (par exemple en prison) ou bien vivre dans la liberté et le bonheur.

En fait, il faudrait faire une périphrase, prendre un de ces mots et le préciser, cela pourrait donner « notre capacité à vivre ensemble sereinement et en solidarité », que j’ai suggéré.

Et puis cette conversation m’a rappelé un livre que j’ai adoré, Prospérité sans croissance de l’économiste anglais Timothy Jackson. Tim Jackson parle de prospérité.

Prospérer, c’est à la fois réussir dans la vie et se sentir bien dans sa vie (…), les choses vont bien pour nous et pour ceux que nous aimons. (…) La prospérité évoque l’élimination de la faim et l’idée que tout le monde puisse avoir un toit, la fin de la pauvreté et de l’injustice, l’espoir d’un monde sûr et pacifique.

Il continue :

La possibilité du progrès social nourrit le sentiment rassurant que les choses s’améliorent – et si ce n’est pas toujours pour nous, au moins l’est-ce pour ceux qui viendront après nous. Une société meilleure pour nos enfants. Un monde plus juste, où les plus défavorisés pourront sortir de l’ornière.

Peut-être est-ce ce terme qu’il faudrait conserver pour désigner ce qu’on perdrait en cas d’effondrement climatique, notre prospérité, telle que Tim Jackson la définit ?

vendredi 13 mai 2022

Octet Vert S2E15 - Maïtané Lenoir aka Maiwann

Logo de l'Octet Vert : un smiley vert avec des 0 et des 1 pour faire les yeux

Pour ce quinzième épisode de la saison 2, j’ai reçu Maïtané Lenoir, qui est designer et ergonome à la fois indépendante et salarié (oui, c’est paradoxal, mais on va en reparler) et bénévole chez Framasoft, une association bien connue et chère à mon cœur. J’ai eu envie d’inviter Maïtané suite aux récentes Journées du Logiciel Libre à Lyon début avril. J’ai réalisé avec horreur qu’elle faisait une présentation qui était assez proche de la mienne, dans la même salle, juste avant moi. Il se trouve que mes craintes n’étaient pas justifiées et son contenu fort intéressant. Et c’est ainsi qu’elle se retrouve derrière un micro sur l’Octet Vert !

Où écouter cet épisode ?

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  11. Pour les rebelles, les barbus, les tatoué(e)s, les partisans du old school, les reines et rois du hack et de la bidouille, celles et ceux qui écoutent des podcasts en ligne de commande, le fichier MP3 est disponible !

Les bons liens de Maïtané

Les bonnes lectures de Maïtané

vendredi 29 avril 2022

Octet Vert S2E14 - Charlène Fleury d'Alternatiba et ANV-COP21

Logo de l'Octet Vert : un smiley vert avec des 0 et des 1 pour faire les yeux

Pour ce quatorzième épisode de la saison 2, j’ai reçu Charlène Fleury. Impossible à trouver sur LinkedIn, c’est sur Twitter que je l’ai rencontrée. Ingénieure diplômée de Centrale Nantes, a travaillé 10 ans dans le numérique pour finalement devenir porte-parole de deux associations pour le climat et la justice sociale, Alternatiba et ANV-COP21.

De quoi parle-t-on ?

  • Tout plaquer (y compris son job) pour défendre le climat
  • Comment occuper les sièges de multinationales
  • Une action au long cour : lutter contre les extensions d’aéroport
  • En quoi l’avion pose problème ? Il permet de claquer 2 tonnes de CO2 (un A/R à New York) en un week-end !
  • France - Ouzbekistan en train, ou du Cantal au Calvados par les départementales, c’est le Slow Tourism !
  • Justice sociale : les 10% les plus riches de la planète produisent plus de 50% des émissions de gaz à effet de serre. En en faisant partie, on a une part de responsabilité de changer personnellement, collectivement et politiquement.
  • Le petit geste ne suffira pas, mais c’est le premier pas vers d’autres changements, sur l’épargne, sur la politique locale, sur les collègues au travail, dans l’isoloir…
  • Une source d’espoir : les choses changent ! Par exemple, la pétition pour que Jean Castex arrête de prendre un jet privé pour se faire prendre en photo devant une urne.
  • La notion de masse critique : si suffisamment de gens se mobilisent, ça peut suffire pour faire bascule, pour que les choses changent rapidement.
  • Conclusion : mobilisez-vous ! Luttons contre le biais cognitif appelé “l’effet spectateur” qui fait que si les autres ne bougent pas, on ne bouge pas. Et démissionnez si vous le pouvez ! Ne rien faire est délétère : si vous vous embêtez dans votre job, quittez-le et engagez-vous !

Où écouter cet épisode ?

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  2. L’Octet Vert sur Google Podcasts ;
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Les bonnes lectures de Charlène

Les bons liens de Charlène

vendredi 15 avril 2022

Octet Vert S2E13 Romain Boucher VNPS

Logo de l'Octet Vert, un smiley vert avec des yeux faits de 0 et de 1

Pour le 13e épisode de la saison 2 du podcast, je reçois Romain Boucher. Romain est ingénieur de l’école des mines de St Etienne, diplômé d’un master de Mathématiques appliquées et statistiques et il a commencé une carrière de Data Scientist. Mais au bout de quelques années, il trouvait que son travail manquait de sens, a démissionné et a rejoint l’équipe de VNPS — Vous N’êtes Pas Seuls — et y a publie un rapport qui explique pourquoi il a fait ça. Alors que la Data Science est alors considéré comme l’un des jobs les plus cools au monde, sans compter que c’est très bien payé, comment peut-on faire une chose pareille ? C’est ce qu’on va découvrir en écoutant Romain.

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  9. L’Octet vert sur Podcast Addict ;
  10. L’Octet Vert sur RadioPublic ;
  11. Pour les rebelles, les barbus, les tatoué(e)s, les partisans du old school, les reines et rois du hack et de la bidouille, celles et ceux qui écoutent des podcasts en ligne de commande, le fichier MP3 est disponible !

Les bons liens de Romain

vendredi 8 avril 2022

En vrac du vendredi

Shopping de luxe à Venise pendant une montée des eaux

J’ai beaucoup de travail en ce moment, et je n’ai même pas eu le temps de faire un article sur la sortie du 3eme volet du sixième rapport du GIEC. Ça n’est que partie remise, du coup je glisse ici quelques liens de gens qui font mieux que moi :

Climat

Numérique et climat

Mobilité

« Cela fait un moment que je cherche des alternatives à la voiture. Un outil de 1,5 tonne pour déplacer une personne de 80 kg, c’est une aberration écologique (…) Si on continue, on va dans le mur. » explique Michel Jacquemin, 65 ans.

J’ai mis un kit électrique sur mon vélo il y a quinze ans, ça a été la révélation. Je me suis rendu compte que je pouvais faire autrement que de prendre ma voiture. Ce menuisier organise ses chantiers de manière à déposer ses outils et matériaux le premier jour en camionnette et s’y rendre ensuite à vélo.

« Projeter un modèle tout-Tesla, c’est mobiliser des quantités de ressources naturelles phénoménales. Quand ils achètent cette voiture, les gens achètent aussi deux camions de minerais avec », justifie Philippe Cabon, 63 ans, polytechnicien à la retraite et coprésident d’In’VD. « La voiture électrique ne règle pas le problème du poids, de la quantité d’énergie consommée. Notre batterie sur le P3 pèse 10 kg ; sur une Tesla, c’est 500 kg », abonde Hélène Jacquemin, 60 ans.

Numérique et GAFAM

Cryptomonnaies, blockchains, NFT et Web3

Note

[1] La page Wikipédia en anglais d’Alan Kay est nettement plus fournie et rend plus justice à sa carrière et ce qu’il fait pour l’informatique.

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