vendredi 12 novembre 2021

L'Octet Vert S2E02 avec Christophe Clouzeau

Pour ce 2e épisode de la 2e saison l’Octet Vert, je reçois Christophe Clouzeau (non, il n’est pas inspecteur et n’a pas joué dans La panthère rose). Christophe est UX designer et travaille sur le numérique responsable. En particulier, il est impliqué dans 2 travaux qui viennent de sortir :

  1. Avec l’INR, le Guide GR491, dévoilé le 14 octobre 2021, il regroupe 491 recommandations et conseils pour la démarche Numérique Responsable au sein de tous les services d’une organisation ;
  2. Avec la DINUM (Direction Interministérielle du Numérique, le RGESN (Référentiel Général d’Écoconception de Service Numérique), regroupe 79 critères pour auditer l’impact environnemental d’un service numérique.

Avec Christophe, on fait le tour de ce qui l’a poussé à se mettre en action avant de rentrer chez les copains de Temesis (ils travaillent sur la qualité Web, l’accessibilité et l’éco-conception). Ensuite, nous avons discuté de ce qui se cache derrière les acronymes GR491 et RGESN, et pourquoi c’est prometteur pour le numérique responsable (car oui, le contenu est aussi intéressant que les acronymes sont rébarbatifs !)

Où écouter cet épisode ?

  1. L’Octet Vert sur Apple Podcasts ;
  2. L’Octet Vert sur Google Podcasts ;
  3. L’Octet Vert sur Spotify ;
  4. Le flux RSS de l’Octet Vert ;
  5. L’Octet Vert sur Deezer ;
  6. L’Octet Vert sur Anchor ;
  7. L’Octet Vert sur Breaker ;
  8. L’Octet Vert sur Pocket Casts ;
  9. L’Octet vert sur Podcast Addict ;
  10. L’Octet Vert sur RadioPublic ;
  11. Pour les rebelles, les barbus, les tatoué(e)s les partisans du old school, les reines et rois du hack et de la bidouille, celles et ceux qui écoutent des podcasts en ligne de commande, le fichier MP3 est disponible !

Les bonnes lectures de Christophe :

mercredi 3 novembre 2021

En vrac pour la COP26

Plage de Courseulles sur Mer, Calvados, avec un arc en ciel

  • Fake news et climat : du déni au scepticisme , un très bon papier de MeteoFrance ;
  • La montagne de déchets électroniques pèsera cette année plus que la Muraille de Chine avec 57 millions de tonnes. « Les chercheurs lancent un appel en vue de réparer les appareils électroniques ou de les recycler plutôt que de les jeter purement et simplement. Selon l’organisation, à peine dix-sept pour cent des produits électroniques sont actuellement recyclés » ;
  • Changement climatique : Total était alerté depuis 50 ans explique une étude d’historiens intitulée Early warnings and emerging accountability: Total’s responses to global warming, 1971–2021. Extraits de l’article de France TV :
    • Dès 1971, par exemple, dans Total information, le magazine interne de l’entreprise, un expert français de la recherche climatologique avertit sur les risques futurs de la combustion d’énergies fossiles. Il écrit qu’à cause de la combustion de ces énergies fossiles, une augmentation de la température serait à craindre : “La circulation atmosphérique pourrait s’en trouver modifiée, et il n’est pas impossible, selon certains, d’envisager une fonte au moins partielle des calottes glaciaires des pôles, dont résulterait à coup sûr une montée sensible du niveau marin. Ses conséquences catastrophiques sont faciles à imaginer…”
    • En 1986, un rapport confidentiel rédigé par la direction environnement de Elf (alors entreprise publique) reconnaît parfaitement le risque climatique. On peut y lire que “l’accumulation de CO2 et de CH4 le méthane dans l’atmosphère et l’effet de serre qui en résulte vont inévitablement modifier notre environnement. Tous les modèles sont unanimes à prédire un réchauffement”.
    • Pourtant, le directeur environnement de Total en 1992 (affirme) dans une communication interne qu‘“il n’existe aucune certitude sur l’impact des activités humaines, parmi lesquelles la consommation d’énergies fossiles”. La machine à désinformé est en route. Elle tourne encore à plein régime.
  • Le Monde enfonce le clou : Changement climatique : comment Total et Elf ont contribué à semer le doute depuis des décennies. Extraits :
    • « Lorsqu’une entreprise apprend que ses produits ont des effets secondaires nocifs, elle a une obligation morale et, dans certains cas, une obligation légale d’enquêter sur ces effets secondaires, d’en avertir le public et d’agir pour éviter ou minimiser ces effets. Total a fait tout le contraire, alors que ses obligations ont été déclenchées il y a déjà cinquante ans », explique Benjamin Franta, l’un des auteurs de l’étude. Ce doctorant en histoire des sciences à l’université de Stanford juge que les dommages causés par l’industrie pétrolière, en retardant une action efficace, « ont été énormes et auront des conséquences pendant des siècles, voire pour le reste de l’histoire de l’humanité ».
    • S’il est vrai que TotalEnergies se développe massivement dans les énergies renouvelables, ces dernières ne représentent aujourd’hui que 0,2 % de sa production, une part qui devrait grimper entre 1,1 % et 1,6 % en 2025, selon les calculs réalisés par l’ONG Reclaim Finance, qui s’est penchée sur les documents de TotalEnergies. « TotalEnergies est loin d’être en transition, qui impliquerait de développer les renouvelables mais aussi de baisser la production gazière et pétrolière », prévient Lucie Pinson, directrice générale de l’ONG, rappelant l’appel de l’Agence internationale de l’énergie à cesser immédiatement tout nouvel investissement dans les énergies fossiles afin de parvenir à la neutralité carbone. A l’inverse, TotalEnergies prévoit une hausse de 35 % de sa production de gaz d’ici à 2030 par rapport à 2019, y compris en Arctique. Malgré une baisse annoncée de 30 % de sa production de pétrole, la major lance également de nouveaux projets pétroliers.
  • Des associations ont publié le site Total Ment ;
  • Soutenez Framasoft ;
  • Maladies, canicules, famines… le changement climatique promet un désastre sanitaire. La version originale : Lancet Countdown ;
  • Oui, les riches polluent plus que les pauvres !. Quelques ordres de grandeur :
    • les 1 % les plus fortunés ont émis en moyenne chacun 110 tonnes de CO2 en 2019. En cumulé, cela a représenté 17 % des émissions mondiales de CO2 ;
    • Les 10 % les plus riches sont eux responsables de la moitié des émissions planétaires ;
    • la moitié la plus pauvre de la population mondiale a émis en moyenne seulement 1,6 tonne de carbone par personne, soit 12 % des émissions mondiales
    • Conclusion de votre serviteur, la prochaine fois qu’on vous dit quelle changement climatique est un problème de population, rappelez vous que ça n’est le cas que si on veut que la population en question vive comme un occidental.
  • Nouveau plan vélo à Paris : « L’objectif, c’est de faire une ville 100% cyclable » ;
  • Kawasaki va peu à peu devenir une marque de motos 100% électriques. « prévoit de lancer 10 motos électriques en 2025 et annonce la disparition de toutes les motos thermiques en 2035. Elle travaille aussi sur un moteur à hydrogène » ;
  • The Shift Project : qui sont ces ingénieurs qui veulent décarboner la présidentielle ? ;
  • Quel climat pour l’européen 2050 ?, une super vidéo du CNRS avec Météo France ;
  • Interview de Fatih Birol, directeur exécutif de l’Agence Internationale de l’Énergie (malheureusement réservé aux abonnés du Monde) : « Si nous ne parvenons pas à lancer un message clair en faveur de la transition énergétique lors de la COP26, nous risquons de perdre pour de bon l’occasion de maintenir le réchauffement à 1,5 °C. Bien sûr nous continuerons nos efforts, parvenir à 1,7 °C ou 2 °C serait toujours mieux que d’atteindre 3 °C. Mais nous devrions dire au revoir à la planète telle que nous la connaissons et nous préparer à la multiplication d’événements climatiques extrêmes et plus intenses » ;
  • Semaine du numérique libre : Vers un numérique plus éthique et plus inclusif ;
  • Empreinte carbone : 70% des émissions de CO2 proviennent des transports, du chauffage et de l’alimentation ;
  • Conférence de 20 mn pour comprendre les limites physiques de la transition, faite par un ingénieur en énergie aux actionnaires d’un groupe énergétique en Suisse. Court et percutant, une merveille ! On y parle carburants de synthèse, hydrogène, aviation, transports, électrification de la voiture, report modal sur le train. Ca va vite, et c’est bon !
  • Deux articles du même auteur :
  • La Tesla Model 3 en tête des ventes en septembre 2021 en Europe, devant la Renault Clio et la Dacia Sandero. Il y a du bon et du moins bon dans cette info : le virage de l’électrique est en train d’être pris, et c’est bien (si on alimente ces voitures avec du nucléaire, de l’hydroélectrique, de l’éolien ou du photovoltaïque, bien sûr). Comme le dit l’article, « Au cours du troisième trimestre, il s’est ainsi vendu plus de voitures hybrides, hybrides rechargeables et électriques que de voitures à essence en Europe ». Et du moins bon : c’est sûr que la moins chère des Tesla, à 43 800 € sans aucune option (compter 66 680 € pour la version performance avec l’option conduite autonome et la peinture autre que blanc) n’est pas à la portée de toutes les bourses, en tous cas pas de celles des gens qui achètent des Clio ou des Sandero. Une fois de plus, c’est la preuve que les moins riches vont être défavorisés, avec l’essence qui augmente. Ah, autre mauvaise nouvelle : « les SUV continuent leur impressionnante domination, avec une part record de 46,5 % du marché européen ». No comment[1]
  • Le Ministère de la Transition Écologique vient de publier les Chiffres clés du climat, France, Europe et Monde. C’est un « panorama des principales données liées à l’enjeu climatique : la réalité du changement climatique et ses impacts, les émissions de gaz à effet de serre à l’échelon mondial, européen et national ainsi que la répartition sectorielle de ces émissions et leurs évolutions, et un point sur les principales politiques climatiques menées pour répondre à ces enjeux », et c’est très utile !

Note

[1] En vrai, je me demande si l’annonce d’une apocalypse imminente (climat, biodiversité, pandémie, hausse du prix des énergies) ne pousse pas inconsciemment les automobilistes à investir dans un véhicule plus gros, plus puissant, l’imaginant capable de les mettre plus à l’abri des aléas à venir…

vendredi 29 octobre 2021

L'Octet Vert S2E01 avec Aurélie Baton sur l'UX et l'Éco-conception

Logo de l'octet vert, un smiley vert qui sourit avec du binaire à la place des yeux

Je reçois pour ce premier épisode de la toute nouvelle saison 2 du podcast l’Octet Vert Aurélie Baton, qui est UX designer (designer d’eXpérience Utilisateur) qui se spécialise sur l’éco-conception et le numérique responsable. Parmi ses faits d’armes, elle est co-autrice du guide d’éco-conception de services numériques de l’association des Designers Éthiques.

Avec Aurélie, on a parlé de burn out, de perte de sens au travail, de recherche de ce sens, et comment elle s’est mise en action au service d’un numérique plus responsable, ainsi que le fait que cela lui donne de l’énergie. Avec une mention spéciale à David Douillet et Arnold Schwartenegger, qui savent nous motiver dans les moments de doute :-)

Où écouter cet épisode ?

  1. L’Octet Vert sur Apple Podcasts ;
  2. L’Octet Vert sur Google Podcasts ;
  3. L’Octet Vert sur Spotify ;
  4. Le flux RSS de l’Octet Vert ;
  5. L’Octet Vert sur Deezer ;
  6. L’Octet Vert sur Anchor ;
  7. L’Octet Vert sur Breaker ;
  8. L’Octet Vert sur Pocket Casts ;
  9. L’Octet vert sur Podcast Addict ;
  10. L’Octet Vert sur RadioPublic ;
  11. Pour les rebelles, les barbus, les tatoué(e)s les partisans du old school, les reines et rois du hack et de la bidouille, celles et ceux qui écoutent des podcasts en ligne de commande, le fichier MP3 est disponible !

Les bons liens d’Aurélie

mercredi 20 octobre 2021

Numérique et climat : se focaliser sur ce qui est important

Il y a beaucoup de débats autour de la relation complexe entre numérique et climat. L’industrie et ses représentants clament que le numérique fait partie de la solution face au défi climatique. Et c’est vrai ! Mais le numérique fait aussi partie du problème, et comme tout ce qui a une empreinte carbone, il est important, pour éviter la catastrophe climatique, de réduire ses émissions de gaz à effet de serre. D’où cette question essentielle : quelle partie du numérique émet-elle le plus de gaz à effet de serre ? C’est ce que je vous propose de voir (et en plus, comme ça on saura si supprimer ses emails est la chose la plus importante à faire ou pas[1]) !

Terminaux, réseau ou Datacenter ?

Pour faire simple, on va diviser le numérique en trois niveaux :

  1. le data center et ses serveurs et son stockage,
  2. le réseau, et
  3. l’équipement de l’utilisateur, donc PC de bureau, PC portable, smartphone, TV et décodeurs / box associés. On y ajoutera les objets connectés utilisés à la maison, genre montre connectée, thermostat connecté, balance connectée et autres brosses à dents elles aussi connectées.

Au delà de la simple utilisation et du CO2 : analyse multi-critères et cycle de vie

Les gens sérieux qui réfléchissent sur ces sujets ont deux principes essentiels :

  1. Penser multicritères et ne pas se focaliser sur un seul critère (par exemple seulement les Gaz à Effet de Serre — GES). Pour une raison toute simple : si on n’a qu’un seul critère, on a vite fait d’optimiser pour ce seul critère et donc reporter le problème ailleurs, là où on ne fait pas de mesures. Certes, pour lutter contre le changement climatique, mesurer les GES est essentiel, mais n’oublions pas l’utilisation d’eau (qui est une ressource critique : seulement 1 % de l’eau est potable et accessible), sa pollution, l’utilisation de ressources abiotiques[2] (par exemple les minerais dans le sol), qui eux aussi s’épuisent.
  2. penser à l’ensemble du cycle de vie du produit. Logiquement, en tant que consommateurs, on a tendance à regarder ce que consomme un appareil. Mais avant qu’il n’arrive à la maison, il y a eu des tas de choses qui ont été faites en amont : extraire les minerais et différentes matières premières pour le fabriquer, déplacer ces matières premières, assembler l’objet, le livrer au magasin, puis l’amener à la maison. De même, en aval, l’objet peut être réutilisé, réparé, voire recyclé ou dans une décharge (cas le plus fréquent). Chaque étape peut consommer de l’eau, de l’énergie, des ressources abiotiques ou polluer. Il faut le prendre en compte.

Les chiffres !

Une étude, intitulée iNUM : impacts environnementaux du numérique en France est parue en janvier 2021. Elle nous donne les chiffres que nous cherchons. Au début, ça fait un peu peur, mais pas d’inquiétude, ça se lit très bien avec un peu d’explications…

Répartition par tiers des impacts du numérique en France en 2020

Dans le tableau ci-dessus, on voit très bien, dans la colonne « GES » (gaz à effet de serre) qui est la plus importante pour le climat, que c’est du côté des terminaux des utilisateurs que se trouve l’essentiel du problème, avec 84 % des gaz à effet de serre produits. Les centres informatique (datacenters) et le réseau ne génèrent que 6 % et 10 % respectivement des GES. Dans l’idée d’avoir une approche multi-critères, on voit que côté consommation d’eau et de ressources abiotiques, c’est encore du côté des terminaux que se situe l’essentiel du problème.

Mais parce qu’il faut prendre et respecter les bonnes habitudes, voyons voir du côté du cycle de vie. Du coup, ça fait un tableau un peu plus compliqué, puisque pour chaque niveau, on sépare la phase de fabrication (notée FAB) de la phase d’utilisation (notée USE).

Répartition des impacts du numérique en France en 2020

J’ai fais une variante simplifiée du schéma pour qu’il soit plus lisible :

Répartitien par tiers des impacts en GES du numérique en France en 2020

Au niveau des émissions de gaz à effet de serre, toujours par rapport au climat, on constate que c’est la fabrication des terminaux qui domine de très loin (pour 76 %), en terme de production de gaz à effet de serre. À côté, la production de GES par les datacenters (10 %) et le réseau (6 %) sont négligeables[3].

Quelles leçons à retenir ?

La première des solutions face à cette information, c’est que pour réduire l’empreinte carbone du numérique, on dispose d’un levier beaucoup plus efficace que les autres : il faut augmenter la durée de vie des terminaux. L’étude iNum (téléchargeable au format PDF (400 Ko) recense 4 recommandations que je ne vais pas paraphraser ici, et nous verrons dans un prochain billet comment utiliser au mieux le fait que l’immense majorité des gaz à effet de serre du numérique reposent sur la fabrication des terminaux.

Notes

[1] Pour faire simple, non, ça n’est pas la bonne solution, c’est comme croire que faire pipi sous la douche sauve la planète, c’est rassurant, mais pas efficace. Il peut y avoir un cas où c’est bien, c’est quand vos messages email sont stockés en local et que votre appareil est à bout de son “espace disque”, ce qui vous pousse à le changer. À ce moment-là, supprimer des emails peut aider à garder son terminal plus longtemps. Astuce : commencez par ceux ayant de grosses pièces jointes. Et dans la foulée, supprimez les vidéos les plus grosses.

[2] Ressources non vivantes se trouvant naturellement dans l’environnement, non créées ou produites par l’homme ou l’activité humaine.

[3] On notera que ce sont des chiffres pour des équipements réseau et datacenter situés en France, où l’énergie est beaucoup plus décarbonée qu’ailleurs, grâce au nucléaire et à l’hydroélectricité. Pour des datacenters situés à l’étranger, le pourcentage de GES serait un peu plus élevé.

lundi 18 octobre 2021

En vrac du lundi

La Rochelle

À propos de technologie

Économie et politique

Climat

  • Rapport Grand public 2021 du Haut Conseil pour le Climat est vraiment très bien fait. Facile à lire, merveilleusement illustré, plein de schémas très clairs. Un résumé du troisième rapport annuel qui est très réussi d’un point de vue pédagogique ;
  • Convention des Entreprises pour le Climat dont la promesse est : « Plus de 150 dirigeantes et dirigeants se réuniront pendant 8 mois pour aligner le monde de l’entreprise en France avec les accords de Paris ». Plus d’info pour les abonnés du Monde : Une convention pour le climat réunit 150 patrons, déterminés à trouver un nouveau modèle économique. J’ai regardé leur vidéo de lancement et à la 29eme minute, et je suis fan de l’idée. Pour moi, la Convention Citoyenne pour le Climat a été une immense bouffée d’espoir (et la déception fut donc de même taille quand j’ai vu le peu fait par l’exécutif). Pourtant, je souhaite le meilleur à cette nouvelle initiative pour imaginer comment transformer les entreprises, trouver des solutions afin d’accélérer la transformation du modèle économique. C’est un sujet essentiel. J’ai tout de même pris conscience que ça n’allait pas être un chemin facile, quand un certain David Sussmann a déclaré « je crois à cette blue et à cette green économie, je crois qu’on va être dans un monde de croissance, je ne suis pas du tout inquiet pour le futur » (insérer ici un son discordant ou triste). J’admire le volontarisme du monsieur, mais partir sur la base d’un « monde de croissance » pour inventer le monde de demain, c’est possible qu’il y ait maldonne (euphémisme). Quoi qu’il en soit, mes voeux accompagnent cette équipe, dans laquelle on retrouve tout de même le DG de Renault Trucks et le PDG de Caterpillar France ;
  • Pourquoi, par nature, notre cerveau n’est pas écolo ? ;
  • SONDAGE. Dans les médias, les Français veulent moins de Covid et davantage de climat.
    • « 53% trouvent que la question du changement climatique et de l’environnement n’est pas assez présente dans les médias. Ce chiffre est en hausse de 5 points par rapport à février 2020, signe de la prise en compte du sujet par les Français. »  ;
    • J’aime bien la citation de Christophe Cassou du GIEC et du CNRS : « Il n’y a pas besoin de passer par le catastrophisme pour informer sur la crise climatique parce que le factuel est déjà assez alarmant. On ne peut plus seulement traiter les phénomènes climatiques avec des images impressionnantes en disant à chaque fois ‘waouh, c’est inédit’. Parce que tout ça s’inscrit dans une continuité.” Coauteur du rapport du Giec publié le 9 août, il juge que les médias s’en sont « plutôt bien emparés sur le moment » : « Mais, très vite, on est passé à autre chose alors qu’il faut une stratégie à long terme ; et que la question du climat ne soit pas cantonnée à la rubrique environnement des médias. Les journalistes qui traitent de politique ou d’économie notamment doivent traiter de la question climatique. »
    • « 35% seulement pensent que les journalistes sont suffisamment outillés, que leur culture scientifique est suffisante pour répondre à la nécessité de fournir des informations vérifiées et fiables scientifiquement. »
    • « Si les Français comptent sur les experts, ils ne veulent pas seulement des débats contradictoires, ils veulent que les journalistes jouent davantage le rôle de médiateurs et, surtout, donnent leur propre expertise, bref départagent les experts, indiquent Adrien Broche et Stewart Chau, de l’institut Viavoice. On assiste à un passage de relais entre les experts et les médias. ». En effet, les débats où experts du GIEC et climatosceptiques sont mis sur un pied d’égalité, ça suffit !
    • depuis janvier 2020, il y a eu 94 fois plus d’articles consacrés au Covid (3,5 millions) qu’aux enjeux climatiques (37 369).
  • La neutralité carbone est-elle une arnaque ? (Spoiler : OUI !) ;
  • Tout fier de voir mon podcast, l’Octet Vert, être cité comme ressource pédagogique par la conférence Reboot 2021 ;
  • Bon Pote recense les meilleurs podcasts à suivre sur le climat, et me fait l’honneur de citer l’Octet Vert ;
  • Grâce à Christophe Clouzeau, je découvre Revolt, une vélorution énergétique. Un jeu de société visant à expliquer la notion d’énergie. Je découvre aussi la notion de “Pedalpunk”, un univers qui est assez proche du “solarpunk” et aussi de “l’écotopie” dont j’ai déjà parlé ;
  • C’est vieux (2018) mais c’est excellent : Ce qu’implique le changement climatique à 1.5°C, 2.0°C et plus. C’est farci de données, et c’est vraiment extraordinaire[1]. Par exemple :
    • À 1,5°C, on a 42 % de chances d’avoir un été en Europe comme 2003. À 2°C, c’est 59 %. Autrement dit, avec le réchauffement, l’été 2003 est la nouvelle norme.
    • Autour de la Méditerranée, la surface touchée par les incendies va augmenter de 41 % à 1.5°C et de 62 % à 2°C.
  • Sur le même thème mais plus récent : Sept fois plus de canicules, deux fois plus de feux de forêt… Les jeunes vont souffrir plus que leurs aïeuls d’événements météorologiques extrêmes, selon une étude inédite ;
  • Scientifiques, magistrats, ingénieurs : les nouveaux militants du climat

Note

[1] J’aimerais vraiment une mise à jour avec des études un peu plus récentes, vu les apports du nouveau rapport du GIEC.

mercredi 13 octobre 2021

Comprendre le changement climatique en 10 minutes

Tristan Nitot explique le changement climatique en 10 visuels et 10 minutes

Le changement climatique est probablement le défi du siècle pour l’humanité, mais c’est un sujet hyper complexe. J’ai essayé de l’expliquer de façon claire en une dizaine de minutes.

En effet, lors d’un récent conférence technologique, NWX Summer Festival à Rouen, j’étais invité à parler de mon parcours, qui tourne en ce moment autour du numérique et du changement climatique, j’ai expliqué ma vision de la relation entre ces deux sujets.

Je pense que si vous avez envie de comprendre le changement climatique en 10 slides et 10 minutes, c’est là qu’il faut aller. Évidemment, ce n’est qu’une partie parmi un propos plus large, dont voici les principaux thèmes, avec des liens vers chaque partie (le tout fait environ 40 minutes) :

  1. Comment j’en suis arrivé à m’intéresser à tout ça (mon parcours, et en quoi je suis une feignasse)
  2. Le changement climatique expliqué en 10 slides (à 8 mn et 27 s)
  3. Et le numérique dans tout ça ? Son rôle positif et son coté moins glorieux (à 19 mn et 55 s);
  4. Le poids du numérique dans le changement climatique et sa tendance (à 24 mn et 37 s) ;
  5. Que peut-on faire à notre niveau, en tant qu’acteur du numérique ? (à 30 mn et 12 s) ;
  6. Que peut-on faire à notre niveau, en tant que citoyen et consommateur d’objets numériques ? (à 36 mn et 01 s) .

Si vous avez des questions sur le sujet, des suggestions pour améliorer la clarté du propos, je suis preneur dans les commentaires ci-dessous !

mardi 5 octobre 2021

Facebook, le cauchemar

J’étais ce matin l’invité de la matinale de France Culture pour parler de la panne géante qui a fait que Facebook, WhatsApp, Instagram et Messenger ont tous disparu des écrans, impactant aussi les sites tiers utilisant Facebook Connect pour authentifier leurs utilisateurs. Au delà de cette panne incroyable tant en terme de personnes potentiellement concernées (3,5 milliards d’internautes !) et en terme de durée (7 heures !)[1], on en profitera pour réaliser à quel point on a mis de pouvoir dans les mains de quelques uns, ce qui est d’autant plus grave quand les dirigeants de ces entreprises font preuve d’un sens moral défaillant.

En effet, les scandales Facebook s’enchaînent et se ressemblent.

Ainsi, j’ai voulu imprimer l’article Wikipedia “Criticism of Facebook” qui recense les innombrables scandales, mais j’ai reculé devant le volume : 45 pages format A4 !

C’est un véritable dossier qui nous rappelle à quel point il est fou de confier nos données personnelles, nos interactions sociales et notre accès aux informations à des gens avec aussi peu de scrupules et autant de casseroles aux fesses. L’article va de la fraude fiscale au génocide des Rohingyas en Birmanie (Source PDF), en passant par les expériences psychologiques à grande échelle sur les utilisateurs et à leur insu (Source), la discriminations envers les minorités raciales et les handicapés (Source), le financement d’organisations néo-nazi (Source).

Une longue enquête du Wall Street Journal, avec l’aide de la lanceuse d’alerte Frances Haugen (voir ci-dessous), démontre par exemple que Facebook sait depuis longtemps que sa filiale Instagram est toxique pour les ados : “13,5 % des adolescentes concernées affirment qu’Instagram augmentent leurs envies de suicide, 17 % des adolescentes interrogées affirment qu’Instagram fait empirer leurs problème d’anorexie”. Mais la direction continue de faire comme si de rien n’était au dépend de la souffrance de ces jeunes.

On se rassurera en se disant que pendant les 7 heures où les services étaient “down”, Facebook, Instagram auront cessé de diffuser des fake news et de pomper nos données personnelles ;-)

Pour ma part, j’ai fermé mes comptes Facebook et Instagram, remplacé WhatsApp par Signal. Je vous encourage à faire de même dans la mesure de vos possibilités et à tenir Facebook à l’oeil : le numérique est bien trop important dans nos vies pour le laisser dans les mains de gens tous puissants qui n’ont pas de scrupules.

Quelques liens qui expliquent la situation de Facebook :

Les Facebook Files, un dossier du Wall Street Journal, qui après 18 mois d’enquête, lance quelques pavés massifs dans la mare. Jugez plutôt :

Note

[1] Le plus drôle (ou tragique ?) c’est que les badgeuses du campus de Facebook ne fonctionnaient plus, et les accès distants non plus, gênant les responsables dans leurs tentatives de résoudre la panne !

vendredi 10 septembre 2021

En vrac du vendredi

Ciel orageux et contrasté au dessus de Paris

Quelques liens en vrac au retour de l’été, parfois très ancien, souvent plus récent. Bonne lecture !

Numérique

Vélo

3 cercles vertueux faisant que plus il y a de vélos sur la route, plus ça encourage d'autres à se servir de leur vélo

Climat

Bien sûr, et je ne comprends pas qu’elle soit encore un motif de divisions, de doutes, de railleries alors qu’elle doit être un impératif d’unité. Chaque matin, l’histoire donne raison à l’écologie. Les enfants qui naissent maintenant seront confrontés, dans trente ans, à un chaos monstrueux. C’est ça la réalité, elle ressort de toutes les pages du rapport du Giec.

- page 10 de 600 -