septembre 2004 (57)

jeudi 30 septembre 2004

En continuant de jouer avec le cadavre...

Je fais un cauchemar consécutif à une soirée trop arrosée, c'est sûr, et je ne devrais pas tarder à me réveiller en sueur. C'est la seule explication que je trouve à cette histoire étonnante : Red Hat rachète à AOL les logiciels serveurs ayant appartenu à Netscape et veut les rendre Open Source ! Prix de la fantaisie : moins de 25 millions de dollars, tout de même !

Sun Microsystems crie au scandale en apprenant l'opération. Il faut dire qu'il s'étaient fait fourguer la même chose quelques années plus tôt pour une somme confidentielle estimée à 40 fois celle payée par Red Hat (ce qui avait aidé Sun à se rapprocher du gouffre dont il peine à sortir). Bref, Sun et Red Hat, déjà en pleine guerre, se retrouvent avec des logiciels serveurs concurrents ayant la même base de code, dont l'un va être mis en Open Source. Pour Sun, qui avait racheté StarOffice pour le mettre en Open Source afin de couper l'herbe sous le pied de Microsoft, c'est un peu le coup de l'arroseur arrosé.

Pour Red Hat, ça n'est pas tant Enterprise Server (serveur Web) qui est intéressant (Apache fait sûrement mieux maintenant), mais ce qui a été le joyau de la gamme, le Directory Server, serveur d'annuaire LDAP, concurrent d'ActiveDirectory de Microsoft et en son temps la meilleure implémentation de LDAP de toute l'industrie. Le fait que l'inventeur de LDAP, Tim Howes, ait été en charge du produit ne pouvait qu'aider !

Bon, je vais me réveiller, c'est sûr. Mais si vous pouviez me préparer une aspirine, je sens que le réveil va être difficile. Quoique... Quand on y pense, l'essentiel de l'héritage Netscape est très lié à l'open source :

  • Mozilla (héritier de Communicator 4 / Navigator) ;
  • Les produits Serveurs mentionnés plus haut ;
  • Le trop peu connu Open Directory Project.

Tutu rose

Lu sur le Web :

La présentation abordera la naissance de Nvu, son architecture générale et son futur possible. Les non-geeks disposeront d'une traduction simultanée réalisée par le Président de Mozilla Europe himself en tutu rose, même s'il n'est pas encore au courant.

Bon, je me dois de confirmer que je ne suis pas du tout au courant. Et qui va financer le tutu, (taille pilier de rugby) ? Et je peux choisir la couleur ?

Une chose est vraie toutefois : je serais effectivement présent pour présenter Mozilla lors des 6eme journées du logiciel Libre à Lyon. Viendez nombreux !

Spécial copinage

Je viens de découvrir plusieurs blogs, et comme je suis d'un genre partageur :

  • Lucas3D : un très joli blog québécois, sur des sujets qui m'intéressent (photo numérique, logiciels Libres...) De belles photos. A voir aussi, le book de l'auteur, dont l'excellente Last Chance, une scène représentant une table de nuit vieillote sur laquelle on trouve un playboy, une boite de Viagra, deux emballages préservatifs dont un ouvert et... un verre contenant un dentier. Je crois bien que si je n'avais pas autant ri, j'aurais presque pu entendre grincer le lit !
  • Julo en Ballade : mon cousin Julien, cet ordure, ce fumier (oulah, je prends mes gouttes) ce veinard, disais-je, prend un congé sabbatique et dépense tous les miles de sa carte de fidélité Air France Fréquence Plus pour faire un tour du monde, rien que ça ! (Tiens, toi aussi, ami lecteur, tu te mets à jurer ?) Julo (pour les intimes) ouvre donc un blog en guise de carnets de voyages. A l'heure qu'il est, il a du arriver en amérique du sud. Raaaahhhhh !!!!
  • Indicible, un blog superbe, un peu sur le modèle de celui de Karl, mais propulsé par DotClear, comme les deux précédents. Au programme : cinoche, photos, reflexions. Prometteur.

mercredi 29 septembre 2004

En vrac, encore

  • Une version française d'un article dont j'ai déjà parlé : Internet Explorer, l'alibi pour forcer la migration vers Windows XP. Précisons pour être tout à fait honnête (et si j'ai bien compris), que les nouvelles fonctionnalités de sécurité ne seront pas portées vers les plateformes autres qu'XP, mais que les rustines de sécurité devraient être disponibles pour toutes les plateformes supportées par Microsoft.
  • Ars Technica, site US sur les nouvelles technologies, révèle ses statistiques de navigateurs (via MozillaNews) :
    • IE : 38% ;
    • Mozilla : 31% ;
    • Safari : 8% ;
    • Opera : 3% ;
    • Konqueror : 0,68%.
  • Nouvelle tentative de Microsoft de goûter si l'eau de l'open source n'est pas trop froide, avec un logiciel de Wiki, et cette fois-ci avec une licence digne de ce nom, la CPL. (Note : les deux tentatives précédentes portaient sur des logiciels anecdotiques). mise à jour : merci à Sim pour me signaler avec justesse que j'ai déjà parlé de la CPL, et pour en dire du mal. I stand corrected, dit-on outre-atlantique. La CPL est soutenu par Open Source Initiative alors que la GPL a été inventée par la FSF. Pensez à relire l'analyse de Gerv de la CPL. Quant à choisir entre CPL et GPL, c'est une affaire de goût et d'usage. De là à qualifier la GPL de liberticide, c'est le monde à l'envers, et c'est même de la désinformation...
  • Security Watch de CNET : Why you should switch to Firefox now avec la citation qui tue Pouvez-vous imaginer Internet sans images ? Une nouvelle faille dans Windows, et donc dans Internet Explorer, concernant l'affichage des images JPEG (l'un des formats les plus utilisés sur le Web) devrait vous faire réflechir à deux fois au moment de les afficher. Au minimum, il devrait vous titiller pour prendre en compte un navigateur alternatif, comme Firefox.
  • Ed Foster (Inforworld), tape et retape à bras raccourci sur les sites totalement crétins qui font des sites qui ne fonctionnent que sous IE.
  • Rien à voir, mais je reste baba devant l'élégante simplicité de ce pliage de T-shirt.

En vrac

  • Comment coûter de l'argent à Microsoft ? En se faisant envoyer 150 CD de Windows XP2 !. Con, mais rigolo. Au delà de l'éclat de rire, je ne vous encourage pas à faire de même.
  • Ce qu'il y avait de bien avec la bulle Internet : un bon papier sur l'innovation, avec un passage très bien vu sur les costards-cravates. S'habiller en costume est inévitablement un substitut aux bonnes idées. Ca n'est pas un hasard si les gens techniquement ineptes sont appelés les "costards-cravates". (Paul Graham est l'inventeur du filtre bayesien anti-spam, et a même une petite icône Firefox !)
  • L'opération visant à proposer une machine portable aux étudiants pour un coût modique intègre deux PC sous Linux et trois mac. Excellent : le choix, c'est le début de la liberté. (Source : Orion).

Photo argentique : le numérique m'a tuer

Et non, ça n'est pas une faute de grammaire dans le titre. C'est juste la réflexion qui a pointé dans mon esprit embrumé en lisant ce matin le communiqué de presse de Canon, annonçant le Canon EOS D1 mkII, un boitier pro avec capteur 16 millions de pixels (format 24x36)

  • 16,7 megapixels ;
  • boote en 0,3s ;
  • 4 images par seconde ;
  • Sensibilité : 50 à 3200 ISO ;
  • Interface firewire ;
  • deux emplacements Compact Flash (support des medias de plus de 2Go) ;
  • Compatible avec les optiques Canon (sans blague !) ;
  • Prise de vue en JPG et RAW simultanément ;
  • Entre 800 et 1200 photos sans recharger la batterie ;
  • En option : module Wifi B et G pour envoyer les photos sans fil vers un réseau.

Le patron de Canon Europe vante son produit :

Un metteur en page à Londres peut intégrer une photo dans la couverture d'un magazine quelques secondes après qu'elle ait été prise dans un studio à Milan (...). Une fois que cette instantanéité sera devenu chose courante, il est difficile d'imaginer qui que ce soit acceptant les risques et les coûts associés avec les délais du développement argentique.

DPReview an propose même un test, mais à 8000EUR, l'argentique n'est pas le seul à morfler, le portefeuille en prend aussi pour son grade.

Bon, soit Canon Europe m'en envoie un exemplaire pour que je puisse bien le tester sur les 10 prochaines années, soit je vais être obligé de me rabattre sur un (superbe) 20D acheté de ma poche... Bah oui, refaire de la photo, ça me démange depuis des années.

mardi 28 septembre 2004

En vrac

Les mains en l'air, et posez calmement cet iPod

Descente chez un internaute adepte du peer to peer : 28 ans, enseignant, il téléchargeait de la musique et partageait sa discothèque numérique, sans pour autant revendre ce qu'il avait téléchargé.

Accusé de "contrefaçon", il risque jusqu'à trois ans de prison et 300 000 euros d'amende. L'industrie du disque a décidé de s'en prendre aux adeptes des services d'échanges gratuits de fichiers via l'Internet, afin de faire des "exemples". Alexis, premier cas repéré à être poursuivi, a tout de l'internaute type : ce jeune enseignant n'a jamais revendu de CD gravés avec la musique qu'il télécharge, il se dit "passionné de musique", il a continué à acheter «un ou deux disques par mois» malgré le téléchargement et il est même musicien amateur. Le message adressé aux millions d'usagers du peer-to-peer en France est on ne peut plus limpide : cela peut arriver à tout le monde.

Et pourtant :

Le statut du téléchargement d'oeuvres n'est pas clair : des juristes (comme ceux de l'Adami, la société qui gère les droits des artistes-interprètes) ou, récemment, le Conseil économique et social estiment que ces copies non commerciales relèvent de la «copie privée», et donc légale, comme un morceau que l'on enregistrerait d'une radio pour son usage personnel. En revanche, la mise à disposition des oeuvres protégées par le droit d'auteur (induite par l'utilisation des systèmes) est illicite, sans ambiguïté. C'est de la contrefaçon (...).

Aux dernières nouvelles, Pascal Nègre aurait été vu à son bureau, le regard dément, la bave aux lèvres, marmonnant dommage que Pasqua ait retrouvé son immunité parlementaire, je suis sûr qu'il téléchargeait gratuitement les albums des polyphonies corses !

Opquast 1.0 est sorti !

Je vous ai déjà parlé de l'excellentissime Opquast, ce référentiel des bonnes pratiques pour la qualité des services en ligne. La nouveauté du jour (enfin, d'hier), c'est que la version 1.0 est sortie, suite aux efforts d'une fine équipe que je tiens à féliciter chaleureusement pour ce travail admirable (oui, je sais, je ne suis jamais à cours de superlatifs pour encourager mes contemporains).

On notera en particulier l'utilisation possible sous différentes licences, dont la GPL, ce qui est tout à l'honneur de l'équipe d'Opquast. Enfin, sachez que la prochaine version d'Opquast est déjà en cours de discussion (ils ne s'arrêteront donc jamais ?).

Maintenant que la 1.0 est sortie, c'est à vous de jouer, et de valider la qualité de votre site commercial, votre blog, votre intranet ou votre site vitrine et, le cas échéant, de le faire évoluer pour une plus grande efficacité. Allez, ne restez pas plantés là, Opquast vous attend !

lundi 27 septembre 2004

En vrac

Sécurité de Firefox : VnuNet dérape

Un lecteur (merci OJ !) m'envoie un lien vers un article de VnuNet intitulé La nouvelle version de Firefox remporte un succès d'estime. J'ai relevé quelques incohérences dans cet article, et j'estime que cela mérite une réponse.

Passons outre le titre qui, en mentionnant un succès d'estime, contredit la première phrase de l'article : Un indéniable succès. (Il faut savoir que bien souvent, ça n'est pas le journaliste qui fait le titre de son article).

Là où l'article me démange, c'est quand il aborde le sujet de la sécurité. Voyons voir :

Mais avec sa popularité grandissante, Firefox risque d'être confronté aux problèmes que rencontre IE : la gestion des failles de sécurité. Si IE est le navigateur le plus attaqué, ce n'est pas tant du fait de ses technologies perméables (VBScript, ActiveX...) que de son écrasante popularité.

Il est certain que la popularité d'un logiciel augmente les risques d'attaque par des script kiddies (comprendre : des boutonneux qui ont fait une croix sur leur vie sexuelle avant même qu'elle ne commence). Pourtant, ça n'est pas tout. Il faut prendre en compte le niveau intrinsèque de sécurité du logiciel. Si la théorie ci-dessus était vérifiée, alors Apache (serveur Web Libre), avec ses 67% de parts de marché, serait bien plus souvent piraté que Microsoft IIS. Pourtant, c'est exactement le contraire.

(...) La fondation Mozilla a préféré prendre le problème de manière préventive en invitant les internautes à déceler les failles de sécurité - et en les récompensant. Et ça marche. Récemment, une dizaine de failles ont été décelées (et corrigées à travers les nouvelles versions des applications) dans le cadre du Bug Bounty Program.

Sur cet aspect, nous sommes bien d'accord.

Une stratégie à double tranchant, qui pourrait se retourner contre l'éditeur : dans un récent rapport sur les attaques virales du premier semestre 2004, Symantec estimait à moins de six jours le délai constaté entre la découverte d'une brèche système et les premières attaques.

Il semble que l'auteur de l'article ait mal compris ce qu'est ce Bug Bounty Program. En substance, il faut que le trou de sécurité reste confidentiel, le temps qu'il soit corrigé, si l'auteur veut toucher la prime.

Ce qui impose aux éditeurs un rythme soutenu des mises à jour (et des tests qui doivent les valider). La fondation Mozilla sera-t-elle en mesure de suivre le rythme ?

Justement, à propos des tests de validation des mises à jour, des milliers de personnes téléchargent nos compilations nocturnes. C'est bien cela qui fait l'une des forces de logiciels Libres. (Sans compter nos procédures de test, de review et super-review, bref tout ce qui fait la qualité du code.

D'autre part, cette stratégie nécessite que les utilisateurs appliquent scrupuleusement les mises à jour. Un problème que connaît bien Microsoft depuis deux ans.

Le problème de l'éducation des utilisateurs est effectivement fondamental. C'est pourquoi Firefox intègre justement depuis la Preview Release un mécanisme qui prévient l'utilisateur de l'arrivée de nouvelles versions.

Je terminerais cette réponse à l'article avec mon disclaimeur (oui, c'est un anglicisme à deux balles). Il y aura des trous de sécurité dans Firefox, c'est extrèmement probable, mais :

  1. Nous avons conçu notre produit de façon à ce qu'il y en ait le moins possible (pas d'ActiveX chez nous, merci), et qu'ils soient découverts avant la sortie du produit (merci l'Open Source) ;
  2. S'il y en a, on essaye de les corriger avant qu'ils ne deviennent publics, grâce au Bug Bounty, limitant ainsi les risques de Zero-Day Exploit.

samedi 25 septembre 2004

10 jours, 2 millions

Voilà, c'est officiel. Le défi d'atteindre 1 million de téléchargement de Firefox en 10 jours est largement dépassé, puisque le chiffre incroyable de deux millions a été atteint, malgré le fait que le produit n'est qu'une Preview Release (pré-version) et disponible seulement en anglais.

Les renards de feu se reproduiraient-ils plus rapidement que des lapins ?

Les chinois expatriés aiment le Renard de Feu

Lu dans The Epoch Times, site chinois d'information... banni en Chine (merci à Blof pour l'info, qui me fait remarquer que ce site n'a rien d'un site de Geek) :

Une discussion avec l'équipe technique de The Epoch Times révèle que pour le mois d'Août, le site anglophone a reçu 82% de visiteurs utilisant Internet Explorer, 17% utilisant Mozilla ou Netscape et le pourcent restant utilisant Opera

J'ai bien l'impression qu'on ignore la croissance des navigateurs alternatifs jusqu'au jour où, comme cette publication, on pose la question au brave technicien chargé des statistiques du serveur Web. C'est généralement là que le directeur informatique et/ou marketing écarquille les yeux, et tente de poser la question suivante, après avoir péniblement dégluti sa salive : et notre site est bien compatible avec le navigateur de ces millions de gens ?

Microsoft aime Firefox

Même si cela peut paraître totalement improbable, il semble bien que la Firefox-mania gagne les troupes de Redmond.

C'est l'excellent Paul Boutin qui a commencé, en publiant dans Slate (filiale de Microsoft) Comment Firefox bat Internet Explorer.

Le blogueur vedette Robert Scoble (évangéliste Microsoft) déclarait utiliser Firefox, et a même mis une icône Firefox dans son blog.

Le responsable de la sécurité de Microsoft, Stephen Toulouse, déclare incidemment utiliser Firefox. Avec un nom pareil et un job pareil, il ne faut pas s'étonner que Michel Jonasz ait chanté (pour lui ?) I was born to lose.

Shawn Morrissey, qui travaille sur MSDN, nous affirme J'ai testé Firefox, et je n'ai pas recraché la fumé ! (On notera là des avantages peu connus du logiciel Libre : en disposant du code source, on est sûr de fumer du bio, et ça n'enrichit pas les trafiquants).

Le coup de grâce vient d'être donné par Windows Market Place qui affirme tout de go : Mozilla Firefox est un navigateur rapide et bourré de fonctionnalités pour Windows, qui rend la navigation plus efficace que jamais.. Ont-ils fait cet article pour contrer le diocèse d'Oxford, qui lui aussi recommande Firefox ? Dieu seul le sait. (Source : Sophie-g et Snap).

vendredi 24 septembre 2004

CO2 : le chiffre choc

Lu dans libération d'aujourd'hui :

Que les choses soient claires. Pour parvenir à stabiliser le CO2 dans l'atmosphère, le Français devra diviser par quatre (l'Américain par douze) ses rejets de ce puissant réchauffant d'ici cinquante ans. Et cela ne sera possible qu'au prix d'une véritable révolution dans les mentalités. Aujourd'hui, il suffit de parcourir 4 000 km ­ sans clim ­ avec la plus "verte" des voitures pour franchir le quota annuel de 500 kg de rejet de CO2 que tout humain devrait ­ d'ici à 2050 ­ s'imposer pour ramener la planète à l'équilibre.

Tout l'article est une merveille. Lire aussi Une voiture de 1980 pollue autant que vingt de 2004 :

le seul CO2 lié à la consommation d'essence représente 40 % de l'effet de serre (...) Les trois quarts des véhicules sont équipés aujourd'hui de la clim (neuf sur dix le seront en 2010), qui, non contente de générer une surconsommation, laisse échapper des hydrofluorocarbones. Des gaz 2000 fois plus actifs que le CO2 pour l'effet de serre.

PS : ce billet inaugure une nouvelle section sur l'environnement.

Opera : le million (aussi)

Opera annonce un million de téléchargements de son navigateur... pour téléphone mobile. C'est une excellente nouvelle. Oui, je sais, c'est du logiciel propriétaire. Oui, je sais, c'est paradoxal de voir sur un blog de mozillien la promotion de la réussite d'un "concurrent" de Mozilla et Firefox. Ce qui est important, c'est que le Web soit ouvert, et non pas outrageusement dominé par un acteur qui a intérêt à le maintenir dans un état semi-comateux, parce que le Web menace sa vache à lait en forme de fenêtre... Et plus le Web est diversifié en terme de navigateurs, plus il est important d'utiliser les standards, et plus le Web approche de son plein potentiel...

Quand le petit renard fait des progrès

  • The Inquirer offre une publicité Firefox sur de nombreuses pages, dont la page d'accueil ;
  • 1.817.881 téléchargements en 9 jours pour Firefox, alors que l'objectif était d'atteindre le million ;
  • Pascal Chevrel, infatigable (et avec l'aide indispensable de la communauté Mozilla européenne), nous offre des boutons de promotion localisés. Oui, en français aussi !
  • Une dépèche Reuters mentionne l'érosion des parts de marché d'Internet Explorer. Malgré quelques inexactitudes historiques (Netscape a libéré le code source avant d'être racheté par AOL) et portant sur la sécurité (l'auteur semble négliger la sécurisation intrinsèque des logiciels Libres, cf. le paradoxe d'Apache, et les problèmes d'IE), l'article est plutôt une bonne nouvelle, dans la mesure où il touche une population de décideurs, en plus du grand public.

jeudi 23 septembre 2004

Paul, tu progresses !

Microsoft vient de confirmer cette semaine qu'il n'est pas prévu d'offrir les améliorations de sécurité de Windows aux utilisateurs des anciennes versions. En substance, pour être en sécurité, il faut payer (une mise à jour vers Windows XP). Prononcé avec l'accent de Don Corleone, ça prend tout de suite tout son sens :-). Comme le remarque l'ineffable Paul Festa, pour sécuriser un navigateur qui doit son succès à sa gratuité, c'est cher.

Tout cela pourrait être un simple débat d'idée, une vision de l'esprit. Mais voilà, on vient de découvrir une nouvelle faille de sécurité. On visite un site avec une image (un peu bidouillée) au format JPEG, et paf, un pirate en profite pour injecter un logiciel qui tourne sur votre machine... Le pire, c'est que le code permettant cela est maintenant public.

Paul Festa, pourtant pas le couteau le plus affuté du tiroir, finit par voir la lumière et affirme que Firefox pourrait s'engouffrer dans la brèche. Et comment ! (Source : Daniel et Benoit).

Brevets logiciels : le rapport européen qui tue

Un rapport commandé par la présidence de l'Europe (les Pays Bas, en ce moment) est formel :

Par le passé, le régime peu contraignant de la protection de la propriété intellectuelle a provoqué l'apparition d'une industrie du logiciel innovante et concurrentielle, avec des barrières à l'entrée peu élevées. La brevetabilité des logiciels, qui servirait à protéger des inventions de nature non-technique, pourrais tuer l'innovation. (...) De nombreuses grandes sociétés multinationales, y compris européennes, semblent être plutôt favorables, alors que la plupart des petites entreprises y sont farouchement opposées. Quelques rares entreprises européennes se sont préparé aux conséquences de la brevetabilité des logiciels. Cela soulève la question de l'interaction entre l'introduction des brevets logiciels avec la stratégie européenne reposant sur une large utilisation des technologies de l'information.

Comme le signale The Register, on pose là les questions qui fâchent :

  • Seules quelques multinationales (ayant déjà des brevets logiciels) veulent étendre la brevetabilité à l'Europe, ce qui leur permettra d'assoir leur position sur ce territoire très lucratif, tout en éliminant toute petite société qui pourrait avoir des idées ou des projets intéressants.
  • Il n'est pas possible de vouloir bâtir une Europe sur les technologies de l'information si on offre sur un plateau d'argent l'arme qui permettra aux américains de rafler le marché.

Le chauffeur de 4x4 ne voit pas bien loin

Cela fait quelque temps que je réflechis au phénomène du gros 4x4 en France et dans le monde. J'habite Paris et je ne compte plus les propriétaires de ces gros engins, hauts sur pattes et branchés. BMW X5, Hummer, Mercedes (classe M et G), pèsent plus de 2,5 tonnes, qui consomment jusqu'à 22 litres au cent en ville (pour le G55K-AMG, d'après le constructeur) et recrachent 400 grammes de CO2 au kilomètre.

Je comprends très bien que le conducteur ait une âme d'enfant. Après tout, quel garçon n'a pas rêvé d'être pompier ou astronaute, de conduire un bolide ou un gros 4x4 ? Je comprends très bien que les publicitaires, dont la mission est de vendre ces véhicules, utilisent le langage du rêve pour mettre le SUV à la mode. Ils font leur métier. Les constructeurs automobiles aussi.

Mais bien faire son métier n'est pas la solution à long terme. Les villes sont saturées de véhicules, il faut faire quelque chose. Mais le problème est bien plus grave : le souci, c'est la pollution au C02, ce gaz à effet de serre.

Mais pour l'instant, on préfère se voiler la face et rouler en 4x4 en ville plutot que de réflechir aux conséquences de nos actes.

C'est ce que déplore un spécialiste du sujet, dans les colonnes de Libération :

Les Français ont une voiture dans la tête. Ils déplorent la canicule et l'effet de serre, mais fantasment sur les 4x4 pollueurs. Nous sommes en pleine semaine du transport public et pourtant on ne parle que du Salon de l'automobile qui n'est même pas commencé et du million et demi de visiteurs attendus. En face, les modes de déplacement doux (transports collectifs, vélo) ont mille fois moins de moyens de promotion. Et, en plus, ils communiquent en ordre dispersé...

Pourtant, les solutions existent pour limiter les rejets de CO2, comme les transports en commun ou tout simplement une voiture un peu moins lourde et tape à l'oeil, comme les voitures à motorisation hybride Toyota Prius et Honda Civic IMA (une centaine de grammes de CO2 par kilomètre parcouru). Car une Jeep Grand Cherokee, c'est 380g de CO2 au kilomètre ! Une BMW X5, c'est jusqu'à 324g/km ! (notons que le bas de gamme diesel rejette quand même 229g/km). Même des voitures plus petites, comme la Clio Diesel 1.5L, rejette 115g de CO2 au kilomètre, et une Scénic Diesel 1.5 dCi est à 120g/km. Notons aussi que les (très) grandes routières, comme la Renault Grand Espace à 7 places rejette 211g/km, ce qui la rend presque aussi polluante que les autres véhicules de gabarit comparables. Finalement, ça n'est pas le mode de transmission (4x4 ou deux roues motrices) qui est en cause, mais bien le poids et la motorisation. Et ces deux facteurs sont très défavorables aux 4x4.

A coté de cela, Le Monde nous révèle un sondage effectué auprès des parisiens :

79 % des Parisiens - et 86 % des Parisiennes - approuvent la politique de limitation de la circulation automobile engagée depuis trois ans. Les habitants déclarant se déplacer prioritairement en voiture y sont eux-mêmes favorables à 63 %. La création de couloirs réservés pour les bus est plébiscitée dans tous les arrondissements (87 %), y compris ceux de l'ouest et du centre, avant le développement des pistes cyclables (70 %) et la prolongation du tramway des Maréchaux (67 %).

Rouler en ville en 4x4 ou en grosse berline, c'est faire preuve d'incivisme. Certes, cela fait marcher les affaires (les constructeurs, les concessionnaires et les stations services se frottent les mains), mais cela contribue directement à la dégradation de la planète alors qu'il est nécessaire de limiter d'urgence l'émission de gaz à effets de serre comme le CO2.

Permettez-moi d'enfiler ma casquette d'oiseau de mauvais augure : je pense qu'un de ces jours, on va finir par réaliser que les conducteurs de grosse voiture en ville hypothèquent le futur de la planète pour se faire mousser dans des monstres roulants. Je ne serais pas surpris qu'un de ces jours, des groupes anti-4x4 commencent à agir contre les propriétaires de ces engins. Pas forcément des choses très spectaculaires, mais qui pourraient avoir de l'écho dans les médias. Par exemple, silloner un quartier la nuit et crever tous les pneux de ces monstres de l'asphalte urbain. Ou rayer toutes les peintures. Il suffira de répeter l'opération jusqu'à ce que le 20h de TF1 mentionne les faits plusieurs fois.

Cela peut sembler fou, comme perspective. Et pourtant, qui aurait pu croire qu'un jour, on verrait des brigades anti-pub faire des descentes dans le métro, des gens en Zodiac protéger les baleines, ou des élus faucher des champs de maïs OGM ?

(Note : je ne suis pas contre l'usage des 4x4 en tant que véhicule utilitaire, là où leur présence est nécessaire : fermiers, pompiers, etc.)

PS : spéciale dédicace à Olivier, qui me dit par messagerie instantanée : maintenant si t'as des couilles tu ouvres les commentaires. Dont acte !

Mise à jour, une fois les commentaires fermés

  • Les voitures de sport sont aussi polluantes que les 4x4, mais j'ai parlé de ces derniers a cause de leur engouement actuel.
  • Je n'ai pas dis que j'encourageais les gens à crever les pneux des 4x4. J'ai dit que certaines personnes viendraient probablement à le faire.
  • Une preuve de plus que de nombreuses personnes sont de plus en plus conscientes que certains gros 4x4 (par exemple le Hummer) font des ravages : FUH2.com. A mourir de rire, en plus !
  • Je pense que, même s'il est légal de rouler en 4x4, on devrait faire évoluer très rapidement les lois pour que ça ne soit plus le cas. Détruire l'avenir de la planète, ça devrait être interdit. Mais comme ces lois n'arrivent pas (les citoyens n'en veulent pas, les politiques n'ont donc pas le courage de les mettre en place), la tentation de l'activisme est grande chez certains. C'est un simple constat.
  • Oui, j'ai une voiture, un scooter et une moto. Oui, les trois polluent et je le sais. Surement pas autant qu'un 4x4 BMW, vu qu'elle consomment bien moins :
    • Scooter en ville : 4l aux 100, les rares fois ou je m'en sert. 4L/100, c'est 5 fois moins qu'un gros 4x4 ;
    • Moto : jamais en ville. C'est une moto de collection qui me sert environ 3.000km/an. Sur départementale (je déteste l'autoroute), elle consomme environ 4l aux 100 ;
    • Voiture : je déteste la conduire en ville, mais j'ai deux enfants. Alors quand il faut les emmener en banlieue chez leurs grands parents, je prends la voiture. Avec 4 personnes à bord ;
    • Je vais bosser à pied, parce que c'est possible.
  • Oui, je suis motard. Justement ! Si j'étais barbu, écolo, sabots aux pieds, éleveur de chèvre, ça serait facile de fustiger ces salauds de riches : ça ne me coûterait rien. Mais voilà, je suis citadin, j'ai les moyens d'avoir un (gros) 4x4 (et j'avoue que certains d'entre eux me plaisent bien), et j'ai décidé que je n'en aurais pas, parce que ça serait irresponsable.
  • Source pour les rejets de CO2 : les sites des constructeurs et la revue CrossLine* (numero special 4x4). Notons que les constructeurs sont obligés de communiquer ces chiffres dans leurs plaquettes, sauf Hummer, parce que le poid des engins en fait des camions, ce qui est quand même un comble !

IT Security Summit : Gartner accuse.

Le Gartner Group vient de clore sa conférence IT Security Summit. ZDnet nous en dit plus :

La question des failles et de la responsabilité de Microsoft a été le premier sujet évoqué par Wheatman (Vice-Président du Gartner, NDLR), devant un parterre de 700 professionnels de la sécurité. (...) Le problème, c'est qu'il y a seulement 500 ingénieurs dans le monde capables d'étudier à la loupe ce code pour trouver la faille. L'industrie doit réfléchir à la question.

C'est exactement ce que j'expliquais récemment.

La solution s'appelle Open-Source et/ou logiciel Libre, là où de nombreuses personnes peuvent scruter, analyser, compiler le code et rechercher les failles. L'approche Microsoft, qui permet à une poignée de gouvernements de regarder le code (sans y toucher) n'est que de la poudre aux yeux, une opération marketing. C'est certes un pas dans la bonne direction, mais ce pas est ridiculement petit et surtout il est non significatif en termes concrets, puisqu'on ne peut pas réellement auditer le code (exécuter, deboguer, compiler), ni s'assurer qu'il s'agit bien du code qu'on est effectivement en train d'exécuter...

mardi 21 septembre 2004

Le retour de la revanche des stats de sites de geeks

Oui, encore des statistiques... Navré de vous abreuver ainsi de tous ces chiffres qui tendent à montrer la croissance de PDM (roooh, je cause comme un pubard !) de nos chers navigateurs Libres et/ou alternatifs, mais j'ai aussi tendance à utiliser ce blog comme bloc-notes pour y stocker les informations que je pourrais être amené à réutiliser plus tard.

Ainsi donc, les statistiques Xiti de PC Inpact sont maintenant publiées, et elles sont dans la droite ligne de celles de Clubic (19%) et d'autres (25%). Jugez plutôt :

  1. IE 6 : 64,2 %
  2. Mozilla et consors, dont Firefox : 27,5 %
  3. IE 5 : 4,9 %
  4. Opera : 2,2 %
  5. Safari : 1,2 %

Merci à Nil, de PC Inpact, pour avoir pris le temps de diffuser l'information.

Notons que les parts de marché de Mozilla et compagnie sont probablement bien moins élevées pour des sites plus orientés vers la ménagère de moins de 50 ans, comme dit mon ami Patrick Le Lay. Ah, si nous avions les budgets marketing des grands lessiviers et autres fourgeurs de yaourts allégés, on pourrait leur expliquer, que Firefox lave plus blanc, et que c'est scientifiquement prouvé, et qu'avec Firefox, je me sens mieux protégé...

Microsoft ouvrirait son code source

La nouvelle est tombée sur les téléscripteurs du monde entier :

Le géant informatique américain va dévoiler à soixante gouvernements les secrets de fabrication de son logiciel de bureautique Office. Prenant très au sérieux le développement des applications de l'univers Linux, le groupe fait des concessions et des prix en direction de ses gros clients.

Microsoft fait des prix à ses gros clients ? Oui, c'est vrai, mais seulement dans la mesure où ces derniers font mine de passer au Libre.

Par contre, pour l'ouverture du code, je suis nettement plus dubitatif (ce qui ne veut pas dire éjaculateur précoce, nous précisait Pierre Desproges).

Voyons voir de quoi il retourne :

Cette initiative n'est pas nouvelle : elle s'inscrit dans le cadre de l'opération baptisée Government Security Program (Programme de sécurité pour les gouvernements, ou GSP), lancée en janvier 2003. Le mastodonte de l'informatique avait alors déjà ouvert à trente pays (dont la Chine, la Russie, l'Espagne et le Royaume-Uni) l'accès au code source de son système d'exploitation Windows. Celui-ci fait fonctionner neuf ordinateurs sur dix sur la planète avec, là encore, une marge bénéficiaire exceptionnelle de 70 % en 2003. La portée du nouveau geste fait en direction des gouvernements pour Office est à relativiser : les grands clients pourront "consulter les lignes de code via un accès sécurisé sur le Web", explique Bernard Ourghanlian, directeur technique de Microsoft France, mais ils ne pourront pas les copier et encore moins y apporter des modifications.

(l'emphase est de votre serviteur).

Il est essentiel de faire la différence entre l'approche Microsoft, "Certains peuvent regarder, mais personne ne touche" et l'approche Libre : "Tout le monde a le droit de toucher, modifier, améliorer".

Oui, certaines organisations (états nationaux) peuvent acceder au code source MAIS :

  1. ils ne peuvent pas le modifier pour l'adapter à leurs besoins ;
  2. ils ne peuvent pas compiler ce qu'on leur donne (donc pas verifier avec certitude que le code source présenté est bien celui correspondant aux programmes binaires) ;
  3. ils n'ont donc pas les moyens de trouver les trous de sécurité et autres faiblesses du code.

A l'inverse, l'approche Libre permet à tout le monde de modifier, compiler et améliorer le code, phases nécessaires pour se l'approprier et comprendre son fonctionnement et valider sa qualité.

Chercher des trous de sécurité (ou des backdoors, des mouchards) dans des logiciels aussi gros que Windows et Office, c'est une tâche titanesque, plusieurs dizaines (ou centaines ?) d'années-homme. Mais devoir faire de même sans pouvoir compiler le resultat, c'est totalement illusoire. Et ceci d'autant que l'on n'est jamais sûr que ce qu'on étudie est bien le logiciel qui est livré sur le CD-ROM et que l'on utilise...

De plus, pour qu'un code soit audité (quelle que soit sa taille), il faut multiplier les "inspecteurs". En ouvrant son code à un nombre limité de gouvernements, avec des conditions drastiques, on est très loin du compte !

Souvenons nous de la 8eme leçon d'Eric S. Raymond : 8. Given a large enough beta-tester and co-developer base, almost every problem will be characterized quickly and the fix obvious to someone. (Avec une base suffisament importante de béta-testeurs et de co-développeurs, presque tous les problèmes seront définis rapidement et la solution sera évidente pour quelqu'un).

Variante triviale : Given enough eyeballs, all bugs are shallow. (Avec suffisament de relecteurs, tous les bugs disparaîssent).

Avec l'approche Microsoft dite du GSP, nous sommes bien loin du compte : peu de relecteurs, pas de possibilité de travailler sur le code, aucune certitude que le code audité est bien celui utilisé.

Bref, l'ouverture du code par MS, c'est un simple coup de relations publiques... qui fonctionne, car le débat est complexe, et le béotien confond facilement "code libre" / "open source" / "code ouvert à la sauce GSP".

lundi 20 septembre 2004

Le million, le million !

La communauté Mozilla s'était fixé un but audacieux, à l'occasion de la sortie de Firefox Preview Release : 1 million de téléchargements en 10 jours. Pour pallier à l'absence de budgets marketing, un site, SpreadFirefox, vite débordé par le nombre de visiteurs.

Et voilà, à peine 100 heures après le lancement du défi, le cap du million de copies téléchargées a été franchi ! (Pour les nuls en math, je me dois de rappeler que 10 jours, c'est 240 heures...). Ce matin, le compteur affichait 1.168.288 copies téléchargées.

Comme l'aurait dit Coluche, jusqu'où s'arrêteront-ils ?

vendredi 17 septembre 2004

Promouvoir Firefox

Un grand merci (et un bravo du même métal) à la Stéphane et toute la joyeuse bande de Joueb.com et ViaBloga, qui a décidé de mettre en place une campagne publicitaire pour faire découvrir Firefox aux visiteurs des blogs hébergés par ces deux plates-formes.

C'est dans la droite ligne de ce que propose le très (trop ?) sollicité Spread Firefox. Mon petit doigt me dit que d'autres sites proposant des bannières vont offrir leurs emplacements invendus à Firefox. Qui sera le prochain ? Envoyez-moi un petit mail pour m'en parler, ou visitez Spread Firefox.

Le Capitaine fréquente de bon navigateurs

Un dessin vaut mieux que de longs discours... Comme quoi, les parts de marché des navigateurs peuvent être très variables d'un site à l'autre :-)

Statistiques, encore !

Le lancement de Firefox Preview Release génère son flot d'articles dans la presse spécialisée en ligne. En plus des articles déjà cités, voici ceux de Solutions JDN, et de 01Net :

De ces articles, on apprend l'évolution de Mozilla et Firefox dans leurs statistiques.

D'après les statistiques de fréquentation du Journal du Net, Internet Explorer qui représentait 89,92% des sessions ouvertes au mois de mai, a vu sa part chuter à 88,8%. Mozilla représente 6,1% des visites.

et aussi :

En France aussi, Internet Explorer semble abandonner un peu de ses positions à Mozilla. Sur notre site 01net, en nombre de visites (en moyenne 15 millions chaque mois), la part de marché d'Internet Explorer s'est légèrement érodée, passant de 95 % en janvier à 92 % en août. Absent du classement des navigateurs les plus utilisés par les internautes, Mozilla a fait son apparition au mois de juin (1,8 % des navigateurs), pour atteindre 5,5 % en août. Des chiffres à manier avec précaution, mais qui semblent souligner une tendance. Partout, Mozilla et Firefox sont en progression permanente depuis le printemps, avance Tristan Nitot.

jeudi 16 septembre 2004

Moi, je fulmine ?

Lu dans un article de 01Net, intitulé Mozilla Firefox, le petit navigateur qui monte, un extrait à propos des standards :

En revanche, Firefox continuera de se heurter parfois à des sites considérés comme optimisés pour Internet Explorer . Il ne faut pas dire optimisé pour Internet Explorer, mais plutôt limité à Internet Explorer , fulmine Tristan Nitot, président de la Fondation Mozilla Europe. Selon lui, il s'agit de sites écrits de façon non rigoureuse, comme aux débuts du Web, et testés ensuite uniquement sous Internet Explorer pour corriger les bugs.

Ah, ça a du se sentir que le sujet m'agace :-)

L'informatique, ça coute la peau des fesses

La jeune société Microcost (non, rien à voir avec la firme de Redmond) vient de publier une étude sur l'utilisation d'un PC au bureau, et ses coûts. L'échantillon utilisé pour l'étude comporte la bagatelle de 1.285.500 PC, répartis entre l'industrie, les services et l'administration. Pour ce qui est de l'évolution du parc, la société recommande, en attendant Longhorn, (en 2007) d'utiliser des logiciels Libres, dont Linux, OpenOffice et Firefox. (Communiqué de presse, fichier PDF (362K)). Pendant ce temps là, le Gartner conseille d'ignorer Longhorn... C'est marrant comme les sociétés de conseil en stratégie informatique ont des discours différents quand leurs études ne sont pas commandées par Microsoft ! (Source : deux lecteurs).

Quoi de neuf sur le front mozillien ?

mercredi 15 septembre 2004

Nouveau rebond dans la saga Microsoft et la sécurité

C'est pire que Dallas, cette histoire. On pourrait croire qu'il s'agit d'un scénario hollywoodien écrit par un surdoué du suspense, un pervers de l'intrigue, à coté du quel Michael Crichton (Sphere) et Jean Van Hamme (XIII) passeraient pour des neurasthéniques à l'imagination bridée. Pire même, les obscures magouilles de la famille Bush avec les Ben Laden et autres saoudiens semblent à des chicaneries de cours de récré.

Peut-être devrais-je faire un résumé des épisodes précédents, à l'attention des lecteurs ne connaîssant pas le contexte. J'aimerais bien, mais la tâche serait titanesque.

En gros, il y a deux ans et demi, Bill Gates a juré ses grands dieux que la sécurité, c'était la nouvelle priorité de Microsoft. Depuis, tout le monde ricane (sauf ceux qui se font pirater et/ou infecter par des virus). Le directeur de la sécurité de Microsoft France porte le deuil. Les failles de sécurité se suivent et se ressemblent, ne cessant de confirmer les problèmes structurels de sécurité dans Internet Explorer et sa clique.

Alors évidemment, les réactions ne se font pas attendre :

Mais le dernier scandale, c'est que chez Microsoft, certains clients sont prévenus des trous de sécurité avant d'autres !

Comme le dit un analyste du Gartner, spécialisé dans la sécurité, Si Ford effectuait un rappel (de ses véhicules) suite à des freins défectueux seulement auprès des clients ayant acheté une extension de garantie, ça n'irait pas. Cela serait vraiment horrible. (notons que, pour être exact, les clients ayant une extension de garantie seraient prévenus plus tôt que les autres).

Bref, chez Microsoft, certains sont plus égaux que les autres. Ceux qui payent (plus), forcément. Comme quoi, Coluche aurait fait un bon expert au Gartner !

mardi 14 septembre 2004

Sortie de Firefox Preview Release, et plus si affinités

Aujourd'hui est un grand jour ! Firefox Preview Release (autrement dit, pré-version) est sorti. Il ne s'agit pas encore de la version 1.0 finale, mais d'une version qui dispose de toutes les fonctionnalités qu'on devrait retrouver dans la 1.0 finale. Des nouvelles fonctionnalités, justement, ça n'est pas ça qui manque, avec en particulier les live bookmarks, qui est l'intégration de RSS dans le navigateur, un peu comme Safari le fera d'ici quelques mois dans Tiger. (Pour ceux qui se demandent ce qu'est RSS, sachez qu'Openweb nous prépare un dossier sur le sujet : patience !)

Autre nouveautés pour Firefox (telles que listées par les release notes) :

  • Recherche améliorée ;
  • Sécurité améliorée pour l'installation de modules complémentaires et extensions ;
  • Amélioration sur la gestion des signets ;
  • Utilisation possible d'un mot de passe maître pour chiffrer les mots de passe mémorisés (existaité déjà dans Mozilla 1.x) ;
  • Plus grande compatibilité avec IE, via le support partiel de document.all.

Mais la pré-version de Firefox n'est pas la seule nouveauté du jour. Bien sûr, je pourrais vous parler de Mozilla 1.7.3 et de Thunderbird 0.8 (lui aussi a RSS !), fraîchement sortis ce matin eux aussi. Pourtant, ça n'est pas l'essentiel.

En effet, à l'occasion de cette nouvelle version de Firefox, Mozilla Foundation lance un grand effort communautaire de promotion du Renard Rouge. Un site a été créé pour l'occasion : Spread Firefox. Allez le visiter. Inscrivez-vous. Mettez un bouton Firefox sur votre site Web, offrez un espace publicitaire à Firefox.

C'est une très grande première, pour un projet Libre, que de lancer une initiative marketing communautaire. Rendez service au Web, aux logiciels Libres, et à la diversité des navigateurs, et à vos amis, participez à ce projet. Je compte sur vous.

Ah, je me demandais ou était passée cette fichue bombe atomique

Les USA sont probablement sur le point de retrouver une bombe atomique perdue en 1958. Pour une fois, George W Bush semble être hors de cause, vu qu'on est à peu près sûr qu'il a tiré au flan pendant son service militaire...

Rappelons que ça n'est pas la seule fois qu'une telle chose est arrivée, avec l'accident près de Palomares, en Espagne, (Broken arrow, en 1966) et les 4 bombes de Thulé, au Groenland, qui, me semble-t-il, n'ont toujours pas été retrouvées depuis 1968. (Source Daniel 'mémoire d'éléphant et oeil de lynx' Glazman).

lundi 13 septembre 2004

German Federal Office for Information Security recommends switching to Mozilla

The title says it all! The Register features an article that mentions:

Michael Dickopf, spokesman for the German Federal Office for Information Security (BSI), has told the Berliner Zeitung that internet users should switch from Internet Explorer to Mozilla or Opera. Dickopf says Internet Explorer is hazard-prone, attracting too many viruses and worms. BSI already uses a combination of alternative browsers, Dickopf told the paper.

I really wonder how "Holy shit!" is said in German. Maybe if I listen hard enough, I could hear this coming from Microsoft German offices.

Une question de traduction

Je me demande si ne ne devrais pas rouvrir mes commentaires pour permettre à mes chers lecteurs de m'aider à répondre à la question suivante, que je me suis posé en lisant cet article : comment dit-on et merde ! en allemand ?

Michael Dickopf, porte parole de l'Office Fédéral Allemand pour la Sécurité de l'Information a déclaré au journal Berliner Zeitung que les internautes devraient abandonner Internet Explorer en faveur de Mozilla ou d'Opera. (Michael) Dickopf affirme qu'Internet Explorer est dangereux et qu'il attire trop de virus et de vers. D'après Michael Dickopf, l'office (pour la sécurité de l'information) utilise déjà différents navigateurs alternatifs.

dimanche 12 septembre 2004

Manuel Mozilla en Français

On le savait déjà, une version PDF en français du manuel Mozilla est disponible au téléchargement. Ce qui est nouveau, c'est une version en HTML, toujours traduite par Cédric Corazza, de l'équipe FrenchMozilla (à qui l'on doit la localisation de Mozilla et compagnie), et hébergée par Geckozone. Du beau boulot. Bravo à tous ceux qui sont impliqués. Ca fait plaisir de voir un projet aussi essentiel et aussi ingrat (la traduction au long cours, c'est pas toujours motivant), arriver à bien.

En Vrac

  • Le point sur l'avenir d'Internet Explorer, avec un extrait du tchat avec les développeurs d'Internet Explorer. Rien de très neuf, mais quelques infos pour ceux qui savent lire entre les lignes :
    • Il n'y a pas, à ce jour, de Roadmap pour Internet Explorer, sous prétexte que les développeurs étaient complètement focalisés sur la sortie de l'infâme Service Pack 2 de Windows XP. Comment est-ce possible, alors qu'on nous affirme que le développement d'IE n'a jamais cessé ?
    • En dehors de Windows XP et de ses Service Packs, point de salut pour celui qui veut un IE plus sécurisé et amélioré. Oubliés, les utilisateurs de Windows 2000, 95, 98, 98SE et ME !
    • L'équipe Internet Explorer embauche.
    • Si on veut de nouvelles fonctionnalités, il faut s'abonner (moyennant finances) à MSN Explorer.
  • Firefox 1.0 Preview Release devrait sortir très très prochainement (début de semaine), et on retrouvera le Style-sheet switcher et le mode off-line (peut-être amélioré pour l'occasion).
  • Gecko dans Konqueror ? C'est fait, et ça n'a pris que 4 jours ! L'utilisateurs KDE a donc maintenant le choix entre KHTML et Gecko. Cool.
  • Interview de Mitchell Baker, présidente de Mozilla Foundation, avec un paragraphe très flatteur pour les testeurs.
  • XML et XML vraiment ouvert, un très bon article de l'inévitable Formats-Ouverts.org ;
  • Un nouveau site, W3F.info qui offre un service d'annuaire de sites valides. Voilà qui rappelle un peu Kalitee.org, en moins joli, malgré une présentation bigrement inspirée d'OpenWeb. D'ailleurs, on lit Pourquoi passer par le W3F ? Tout simplement parce que le W3F est le précurseur dans le domaine même si l'on sait que d'ici peu nous serons copié, si ce n'est déjà fait. Ca sent le règlement de compte ! Eh, les p'tits gars, et si vous unissiez vos forces plutôt que vous tirer bêtement la bourre ?

vendredi 10 septembre 2004

Brevets logiciels : encore une preuve à charge

Encore plus de délire pour les brevets Microsoft, titre The Inquirer, à propos des brevets obtenus par Microsoft sur l'utilisation de la touche TAB pour passer de lien en lien. Notons que le brevet a été déposé en 1997 et accepté très récemment. Il aura fallu 7 ans à l'office américain des brevets pour accorder ce brevet, alors que le logiciel Lynx (navigateur en mode texte) utilise cette fonctionnalité depuis toujours. La première version de Lynx supportant Internet est sortie en mars 1993, sous l'impulsion de Lou Montulli, ancien contributeur Mozilla. 7 ans pour ne pas faire cette vérification pourtant élémentaire ! C'est peu dire que le système fonctionne très mal. Il faut dire, comme le rappelle JDNet, que tout le monde n'a pas les fonds nécessaires pour se défendre contre les brevets logiciels. De mémoire, un action juridique contre un brevet logiciel coûte dans les 3 millions de dollars, avec une croissance exponentielle.

Richard Stallman publie justement un article sur comment combattre les brevets logiciels, un par un ou dans leur ensemble : Pour un projet logiciel, les brevets logiciels sont équivalents à des mines. Chaque décision en terme d'architecture porte le risque de marcher sur un brevet, lequel peut détruire votre projet.

jeudi 9 septembre 2004

En vrac

  • Micro Hebdo, magazine (très) grand public du Groupe Tests, propose une page sur la personnalisation de Firefox et de ses barres d'outils. C'est une très bonne chose que de voir ce genre de magazine se mettre à Firefox ! (Source : Marci1).
  • Free lance un mode ''Patate''. Au delà de la vitesse de download,c'est surtout l'aspect marketing qui m'a fait mourir de rire. Du Guerilla Marketing comme je l'aime !
  • Cybercriminalité : ça ne rigole plus. D'ailleurs, on avait hier soir au journal de 20h de TF1, un reportage à l'OCLCTIC. La caméra se promène sur l'écran d'un des cyber-limiers. Mon coeur fait un bond : il utilise Firefox !
  • Les feuilles de style s'imposent, l'usage des frames recule. Il ne faut pas se fier au titre triomphant, mais reconnaîssons que ça va dans le bon sens. GIF, Frames et Flash reculent, alors que Iframes, CSS et JavaScript progressent. Tout n'est pas encore très rose. (A comparer avec des pincettes avec un article de 2002 sur le même sujet).
  • Modularisation de XHTML, où l'on voit que le sympathique Xavier Borderie a fait sa rentré ;-)
  • Bouygues fait un semestre record. A priori, on s'en fout, mais voilà, je sais d'ou vient l'argent !
  • Enormissime : LEs standarS cé pas kompliké. C'est clair, on vient de passer dans la 4eme dimension...
  • Brevets logiciels : Microsoft a demandé un brevet sur l'utilisation de la touche TAB pour naviguer d'hyperliens en hyperliens dans une page Web. Ca paraît incroyable, comme brevet. Bah vous savez quoi ? Le pire, c'est qu'il l'ont obtenu !. Consternifiant...

mercredi 8 septembre 2004

Localization Trademark policy for localization projects 1.0

At last! The final (for now) version of the localisation policy is now available on the Mozilla.org Web site. Thanks a lot to everyone involved (Mitchell, Gerv, Bart, Pike, Benjamin, Kairo, Peterv and the whole Mozilla Foundation staff), including the lawyers... ;-)

We're glad it's done! I am quite proud that Mozilla Foundation and Mozilla Europe have been working hand in hand in figuring how to protect the trademark while taking into accounts the requests from the localization groups. Writing such documents is probably not as fun as writing code, but it has to be done in order for the project to move forward and enable the international community to grow. Special thanks to Mitchell, who was listening very hard to what we said on behalf of localizers.

Fermeture des commentaires

Vous l'avez peut-être remarqué, mes commentaires sont maintenant fermés, à mon grand regret. Je reçois beaucoup de courrier me demandant pourquoi. Daniel trouve cela désagréable, Niko a même ouvert une pétition ! Il y a quelque temps, l'ami Padawan écrivait un billet intitulé Weblogs sans commentaires, alors que Philippe mentionnait les Counter Posts : de toute évidence, le problème n'apparait pas que chez moi. Dans un sens, c'est rassurant. Je pense toutefois que tout cela est lié à la fois à mes propos (et donc aux sujets que j'aborde), mon lectorat (grandissant), et au peu de temps que j'ai pour bloguer (et donc pour modérer). Je vais aborder ces différents points :

Propos dérangeants

Mes propos sont souvent dérangeants pour beaucoup de gens. Ils ne sont pas aggressifs, mais ils peuvent contredire des habitudes (mauvaises à mon goût) prises par certains de mes lecteurs.

  • Quand je parle d'écologie, c'est pour dire qu'on ne va pas pouvoir durer longtemps comme cela (autrement dit, notre développement n'est pas durable, pour faire branché), et donc qu'il faut changer nos habitudes de consommation, de transport. Très peu de gens sont prets à entendre cela.
  • Quand je parle de standards, c'est aussi pour faire évoluer les pratiques des développeurs Web, trop souvent scotchés à l'ignoble FrontPage ou à DreamWeaver 3, qui produisent du code immonde non compatible avec les navigateurs modernes. Là aussi, les propos dérangent : il faut changer les habitudes.
  • Quand je parle d'accessibilité, je fais nécessairement référence aux personnes handicapées. Ca aussi, ça dérange.
  • Quand je parle de technologie, c'est aussi pour appuyer là où ça fait mal. Microsoft veut m'imposer le DRM ? Je vire Windows ! Le DRM, à part Universal et Microsoft (et quelques autres), personne n'en veut, soyons clairs. Mais voilà, ça demande un effort d'éviter le DRM. Alors on préfère ne pas y penser et se laisser faire. Encore un sujet qui fâche.
  • Quand je parle de TF1, de politique, de marchandisation du monde, des devoirs du blogueur, je prends un certain nombre de personnes à rebrousse poil.

Lectorat grandissant

Mon lectorat grandit. C'est un fait. Il y a deux ans, avec 50 lecteurs par jour, je bombais le torse. Aujourd'hui, c'est probablement 30 ou 60 fois plus (pas facile à dire, avec certains aggrégateurs qui faussent les chiffres). A coté de Libé, du Figaro ou de TF1, c'est totalement négligeable. Il n'en reste pas moins que le lectorat a grandement evolué. Au début, c'était une bande de geeks et/ou intellos souvent à la pointe sur les questions techniques (informatique, environnement, politique). Du coup, le niveau ne pouvait que baisser. C'est ce qu'il a fait. Par là même, les commentaires de bon niveau, ce qui contribuaient à la qualité du StandBlog, se sont faits plus rares. Par contre, les grandes gueules pas très au fait des sujets abordés, se sont multipliées. Je parle de dioxyde de carbone et d'association pour l'écologie ? On me répond des énormités comme C'est ridicule! C'est une caractéristique des écolos démagos ! (...) Je suis certain que le dirigeant de l'association sus-citée ne se prive pas de se rendre en grosse voiture bien grasse à son boulot. Ben tien. Consternant. Celui qui laisse le commentaire est peut-être en colère, et c'est finalement normal, on vient de lui dire que sa planete va lui pêter à la gueule d'ici la fin du siècle. Alors voilà, il crache sa bile dans les commentaires, il nous chie un étron puant en bas de page et s'en va regarder TF1 ou faire un tour en 4x4 pour se détendre. Les paroles s'envolent et les écrits restent, et justement, son commentaire reste. Ses propos sans arguments figurent à coté des miens et les desservent. Et comme le lecteur préfère qu'on lui susurre tout va très bien, madame la Marquise, il en conclue que le râleur a raison. Là je vous parle d'écologie, mais c'est pareil avec Microsoft contre le Libre, les brevets logiciels (qui, c'est bien connu protègent l'innovation) et bien d'autres sujets. Mon blog n'est pas une tribune pour hydrocéphales vitupérants et réactionnaires.

Le temps pour bloguer

C'est pour éviter la multiplication des commentaires simplistes qui décrédibilisent mes propos que j'ai été dans l'obligation, dans un premier temps, de supprimer les commentaires les plus fâcheux. Mais cela prend trop de temps, car j'ai surtout tendance à vouloir expliquer au râleur en quoi il a tord. Du coup, je réponds dans un commentaire, avec du retard, et je sais qu'il sera moins lu que le coup de gueule du râleur qui a la tête un peu près du bonnet. Bref, ça prend du temps de ne pas succomber à l'arbitraire et à la modération des commentaires. Et puis ça m'oblige à tout justifier, à défendre mon propos 10 fois par jour. Et ça, c'est minant. Usant.

Aujourd'hui, j'ai besoin de temps (et d'énergie) pour faire ce qui m'occupe (dont OpenWeb, le lancement de Firefox, ma famille et autres). J'ai donc supprimé les commentaires. Encore une fois, la minorité des gens qui pèsent leurs propos et ajoutent de la valeur est prise en otage par les braillards, les populistes et les cons. On appelle ça le nivellement par le bas.

La décision a un goût amer, mais il me fallait la prendre. J'en suis désolé. Peiné aussi, de ne plus lire les commentaires, le matin vers 8h20, quand j'allume ma machine. Mais je suis aussi soulagé de ne plus avoir à porter cela sur mes épaules. J'ai besoin de mon énergie pour des projets autrement plus important que de me justifier 10 fois par jour par écrit.

How Microsoft forced me to switch to Linux

I have been using Windows for quite a while. 13 years, actually, maybe more. When I bought my laptop just one year ago, it came with Windows XP. I considered Linux as an option at some point, but I urgently needed a computer to work (to found Mozilla Europe), and I knew that setting up Linux on my Centrino-based laptop would take quite some time, so I went the easy way and kept Windows XP, despite its many security weaknesses.

Then Service Pack 2 (SP2) for XP was announced, with tons of promises, a better firewall, many security patches. I have been waiting for it for many months. Then on the first of September, it became available to French users of Windows. I fired Windows Update (the only real reason to keep using IE) and chose to install SP2. I was just about to click on the I accept button of the EULA page, and I remembered these words of wisdom: never sign a contract you have not read. So I browsed through pages of legal lingo just to make sure there was no language in there that would require me to sacrifice my first son to the Redmond cult. Nothing about human sacrifice in the EULA, but something very worrying:

Microsoft and its business partners can prevent me from reading some files that are stored on my personal hard drive.

I understand that this feature (called DRM, for Digital Rights Management) has been written in order to protect me from using illegal digital content, such as pictures, music and videos. Personnally, I do not use peer-to-peer networks to download such files (but I do use BitTorrent to legally download Open Source Software, though).

  1. I find it unacceptable to prevent me from accessing files that are stored on my hard drive. (I certainly would not accept any company representative to enter my home, "just to make sure" I do not have anything illegal here);
  2. I was really upset that installing this DRM feature was about to be done silently, without letting me know, while I was about to download a major security update;
  3. The French law (I live in France) allows me to freely share private copies of music and videos to close friends and family members. Making a copy of a CD I own to give to my brother is legal here in France, and I do not accept that a company tries to limit my rights, as they are granted by the French law.

Therefore, I have decided to jump ship, and I am writing this very post in my shiny new install of Fedora Core 2, where I have installed my favorite pieces of software: Firefox, Thunderbird, OpenOffice.org, Gaim, Liferea and a text editor. I did take me a bit of time to make my Wifi card work (thanks to Peterv for the hand), but it was worth it, as Freedom has no price.

P.S.: The idea of bundling DRM with a security update is actually not new. SlashDot mentionned this over two years ago. Now, it's just on a much wider scale, as millions of people are considering upgrading to XP SP2. As Slashdot stated then: "So if you want your machine secure, you also want microsoft to have free reign on your PC."

mardi 7 septembre 2004

A encadrer

Je viens de tomber sur l'article que j'aurais voulu écrire sur les brevets logiciels : Ces sociétés qui tirent profit des brevets logiciels.

Tout est passionnant, et très très bien documenté.

Cela commence par l'histoire édifiante de la société Acacia :

Vendre des licences sous menace de procès, c'est devenu depuis l'unique activité d'Acacia. Un business model qui ne nécessite pas d'activité de recherche, ni de commercialisation de produits d'aucune sorte. L'activité de ces sociétés se résume donc à la constitution d'un portefeuille de brevets et de licences exclusives. Ces actifs, seule source de revenus de l'entreprise, ne sont exploités qu'une fois que les techniques, méthodes ou concepts concernés sont utilisés par d'autres pour engendrer des revenus, car c'est la condition pour que le détenteur du brevet puisse prétendre capter une part de cette richesse.

Ne rien inventer, mais rançonner ceux qui inventent et commercialisent, voilà qui est intéressant... Et ça rapporte beaucoup ?

Dans l'exploitation d'un autre brevet, concernant une technique de surveillance de contenus, Acacia est parvenu à récolter 25 millions de dollars auprès de fabricants de télévisions, avant que Sony ne démontre l'invalidité du brevet devant un tribunal. Comment expliquer que des industriels cèdent de telles sommes pour une licence sur un brevet finalement sans valeur ? "C'est parce que l'interprétation du brevet était large, et seul Sony avait les moyens et la volonté pour se battre" (...)

Et paf, le mythe du brevet qui protège l'innovation vient de s'écrouler avec fracas !

Mais pour éviter cela, il faudrait alors avoir des contrôles en amont au niveau des offices de brevets, non ?

En 2004, le nombre de brevets déposés par IBM et Microsoft devrait atteindre le total de 7 000, soit environ 20 par jour. Des proportions telles qu'elles rendent les Offices de brevets incapables de contrôler efficacement les dépôts, et laissent donc la porte ouverte à des brevets encore plus flous.

Ah, zut alors...

MAis rassurez-moi, en Europe, il n'est heureusement pas possible de déposer des brevets sur les logiciels, si ?

Si l'Europe ne reconnaît, à l'heure actuelle, pas de valeur légale aux brevets logiciels, l'OEB (Office Européen de Brevets) accorde et a accordé un grand nombre de brevets logiciels, ainsi que des brevets sur des méthodes commerciales. La plupart des brevets logiciels sont en effet déposés à l'échelle mondiale, et traités simultanément par les grandes agences d'attribution de brevets. Ainsi, le principe du commerce électronique est couvert par le brevet européen 1 049 966,(fichier PDF) qui correspond au brevet international WO9934272, déposé en 1997. Il protège le concept d'un "système international sur l'Internet/intranet" qui affiche la marchandise, son prix et les options de paiement. De même, au moins 20 brevets déjà acceptés par l'OEB pèseraient sur un simple site d'e-commerce.

Mais mais mais... C'est horrible !

Ce sont autant de brevets qui entreraient brutalement en application dans toute l'Europe si le principe du brevet logiciel était rendu légal par directive. La perspective de nouveaux marchés Acacia, de soucis non seulement pour les éditeurs basés dans le continent, mais pour l'ensemble des utilisateurs de logiciels

Droits et devoirs du blogueur

J'ai lu un très bon billet de Karl sur la nécessaire retenue des blogueurs influents.

Je reproche souvent aux carnetiers influents de crier aux loups sans y mettre la forme. C'est la même technique qu'adoptent les politiciens d'extrême droite pour déstabiliser un milieu. Quand on a une voix forte dans le monde du Web, on doit apprendre également à être responsable par rapport à cette voix. Il ne s'agit pas seulement d'écrire, parce-que l'on a envie de dire les choses, mais il faut également être prudent sur la portée des mots que l'on partage.

Je suis 100% d'accord avec Karl sur ce sujet, sauf sur un point : si on tente de faire passer un message, mieux vaut éviter de comparer l'interlocuteur à un facho, surtout quand l'interlocuteur s'appelle Glazman (ce qui, comme vous l'aviez deviné, n'est pas le nom d'une vieille famille auvergnate !). La preuve, ça a été très mal perçu. Comme quoi, la forme peut gâcher le fond.

Mais au delà de cela, le fond est très juste. La conclusion l'est tout autant :

plus vous êtes connu sur le Web, plus vous devez être éthiquement responsable de vos mots.

Mais pourquoi je vous parle de cela ? Il se trouve que dernièrement, la blogosphère francophone standardophile est agité de soubresauts amusants, suite à l'apparition d'un nouveau site sur les standards, Kalitee.org. Portant sur les standards, ce site fait preuve d'un enthousiasme débordant sur leurs avantages, au point... de déborder. Du coup, Tainted Words n'a pas de mots assez durs pour critiquer le site, et son balisage. Dans la foulée, Totalement Crétin(s) leur tombe dessus.

Effectivement, Kalitee.org n'a pas un balisage parfait, et pourtant, j'en ai dit du bien !

Pourquoi une telle décision ? Parce qu'un bénévole qui débute a besoin d'encouragements. C'est ce qui fait tourner le monde du Libre, l'encouragement ! (notons aussi que même un vieux briscard a besoin d'encouragements). Si vraiment le site Kalitee.org avait été pourri, j'aurais écris un mail perso au webmestre pour lui faire (poliment) part de mes critiques (constructives) et partager mon expérience, tout en le faisant ainsi progresser. Publier sur son blog un règlement de compte en bonnet difforme (copyright San Antonio) d'un site qui voit le jour, ça relève du plaisir égoïste. Ca fait un peu de bien à celui qui l'écrit, et beaucoup de mal à ceux qui ont investi du temps. Oui, je passe beaucoup de temps à expliquer des choses aux gens, à les aider, par mail perso, sur des projets qui me semblent prometteurs. Et quand le projet me parait bien, j'en parle. Par exemple, Opquast. Ou DotClear. Ou l'Apinc. Ou Xwiki (et bien d'autres)...

Je ne dis pas que la critique est inutile, au contraire. Mais elle doit être faite en privé, et de façon constructive. Car si on critique publiquement (même si c'est à juste titre) un effort, celui qui devrait écouter le message n'en aura pas envie. Et suivre les recommandations qu'on lui aura faites, c'est perdre la face, c'est reconnaître que l'on s'est trompé.

Il faut voir par ailleurs que les idées dans lesquelles je crois (et vous aussi cher lecteur, sinon vous perdez ici votre temps), sont des idées souvent à contre-courant. Le partage du savoir et des idées, la Liberté (des logiciels et du reste), les Standards du Web, ça n'est pas toujours bien toléré par la société mercantile qui nous entoure. Alors si nous voulons changer (un tout petit peu) le monde, serrons-nous les coudes plutot que de nous tirer dans les pattes. Et réflechissons un peu avant de dire du mal des choses ou de nous focaliser sur les 10% qui ne vont pas, en oubliant les 90% qui vont bien. Le monde civil nous écoute. Si nous nous focalisons publiquement sur les choses négatives, les autres entendront le Libre / les Standards, ça ne marche pas, c'est même un expert qui l'a dit !. Et c'est la plus sûre façon de ne pas atteindre nos objectifs.

Berf, évitez de troller, vous tirez le système (Libre / alternatif / innovant - rayez les mentions inutiles) vers le bas.

lundi 6 septembre 2004

Trois raisons de plus de passer aux standards

  • Le nombre croissant de téléphones mobiles équipés de navigateurs. Mais faire un site Web pour les écrans de téléphone n'est pas forcément évident. Pour mieux comprendre comment fonctionnent les navigateurs pour tous petits écrans (dont Opera), A List Apart nous propose un design qui tient dans la poche, justement écrit par un employé d'Opera.
  • Statistiques des navigateurs : W3Schools publie ses chiffres pour le mois d'Août. Mozilla : 14,9%. L'année dernière à la même époque : environ 6% (les chiffres exacts ne sont pas donnés). Voir aussi SDmag et Présence PC. Il s'agit de chiffres américains, donc à prendre avec des pincettes.
  • Un nouveau (et joli) site sur les standards Kalitee.org. Superbe, et en français, en plus !

De nouvelles de la blogosphère

  • DotClear 1.2 vient de sortir en RC. La version finale devrait arriver très prochainement. Gentlemen, start your engine FTP client, comme on dit !
  • Plein de nouveaux blogueurs sur la place, ou des nouvelles d'anciens perdus de vue :
    • Patrick Chanezon (ancien Netscape maintenant chez Sun)
    • Alexis Mouchine Pouchkine (chez Sun, connu lors d'iPlanet) ;
    • Erwan Arzur (ancien Netscape de la grande époque);
    • Mon cousin Julo (pas d'URL pour l'instant, j'espere bien le faire changer d'avis et l'envoyer chez un hébergeur avec un vrai outil de blog, suivez mon regard !). Julo fait un break de quelques mois et va partir faire un tour du monde. Une occasion révée pour ouvrir un blog de voyage...
    • Un très bon pote (non, pas (encore) d'URL non plus...).
    • Mise à jour : Miss Mopi aussi ! Sous DotClear, forcément...

OpenWeb s'agrandit

Un ami de vieille date, qualiticien de son métier, rejoint l'équipe d'OpenWeb. Elie Sloïm (tel est son nom), a mené de main de maître un projet titanesque : réaliser une FAQ pour les décideurs. Toutes les questions qu'un manager peut se poser sur les standards devraient trouver leurs réponses dans ce document. Bravo à Elie pour ce travail de longue haleine qui célèbre en fanfare son arrivée dans l'équipe OpenWeb !

Ah, pendant qu'on parle d'Elie, il faut savoir qu'il est à l'origine, avec Fabrice Bonny, de l'excellent Opquast, le référentiel des bonnes pratiques qualité pour les services en ligne. (On trouve aussi Denis Boudreau dans l'équipe). Même si certains membres d'OpenWeb participent à Opquast, il n'est pas tout à fait correct d'écrire A l'initiative du site OpenWeb, qui se consacre à promouvoir l'utilisation des standards du web, et de la société de conseils Temesis, une communauté de développeurs centrée sur les problématiques liées à la qualité d'un site Web vient de voir le jour... Mais bon, on ne va pas cracher dans la soupe non plus, alors un grand merci à la FING pour cet article.

dimanche 5 septembre 2004

Changement d'herbage réjouit les veaux

J'ai choisi comme titre un proverbe bucolique, mais j'aurais pu être plus prosaïque pour aborder le sujet du démon de midi, cette crise de la quarantaine que je ne vais pas tarder à aborder.

Une fois n'est pas coutume, je vais vous parler d'un choix personnel : j'ai décidé de refaire ma vie. Elle et moi, c'est fini. On se fréquentait depuis longtemps : je l'ai rencontrée pendant que j'étais en école d'ingénieur. Ca a pris du temps avant que ça ne devienne sérieux entre nous. Et puis voilà, depuis 93, on est ensemble. Enfin, on était ensemble. Comme dans tous les couples, on a connu des hauts et des bas.

Ce sont ses parents qui ont tout fichu par terre. Ils étaient vraiment lourds, du genre à toujours insister pour avoir un double des clés. Dernièrement, ils ont tenté un coup en douce, et ça, je l'ai vraiment mal vécu. Je me suis mis dans une colère noire. Depuis longtemps, mes amis, mes proches, me disaient que ça n'était plus comme avant, avec elle, mais je faisais la sourde oreille. On était devenu un vieux couple. On se connaissait bien. Plus de surprises, j'étais habitué à ses défauts.

Et puis voilà, ce week-end, j'ai réussi à voir la vérité en face et à m'avouer qu'on allait nulle part. Dans un sens, le coup de grâce a été donné par la dernière magouille de ses parents. Un jour peut-être, j'arriverais à les remercier pour ça.

Ce week-end, j'ai rencontré une petite jeune, sexy et originale, qui m'a fait les yeux doux. On va tenter de faire un petit bout de chemin ensemble. Ca ne va pas être facile d'apprendre à faire connaissance, surtout pour un vieux barbon comme moi, ancré dans ses vieilles habitudes. Pas facile, certes, mais très excitant.

Ce week-end, j'ai craqué pour la jolie Fedora, et j'ai viré Windows.

vendredi 3 septembre 2004

Installer XPSP2, c'est opter pour le DRM

Voilà, le SP 2 de Windows XP vient de sortir. J'ai hâte de le tester, avec toutes les nouveautés apportées en terme de sécurité. Je lance donc Windows Update (c'est la seule bonne raison d'utiliser Internet Explorer, profitons-en !) et je clique sur Installation personnalisée, IE mouline quelque temps et me propose de télécharger 50,1Mo. Le message est clair : Bénéficiez d'une meilleure protection contre les pirates, les virus et les vers avec Windows XP Service Pack 2. En mettant à jour votre ordinateur avec le Service Pack 2, vous serez assuré de disposer des dernières mises à jour de sécurité et améliorations apportées par Microsoft.

Je m'en pourlèche les babines. Au bureau, je suis derrière un pare-feu, mais il m'arrive de me connecter à des hot-spots Wifi ou par modem, et dans ces cas-là, ma machine est bien trop vulnérable. Cela fait longtemps que j'attends des améliorations de sécurité pour ma machine Windows, et la sortie du SP2 est un véritable soulagement : je clique donc sur Télécharger et Installer. Une pop-up s'ouvre (bah oui, c'est IE), et un CLUF dit supplémentaire s'affiche. Comme tout utilisateur, je m'apprête à cliquer sur le bouton j'accepte sans même lire le charabia juridique. Ma souris s'approche du bouton, et un doute m'assaille... Windows Media Player (WMP) 9 fait-il partie du Service Pack 2 ? La question est très loin d'être anodine (je n'utilise ce logiciel que très rarement, préférant le logiciel Libre VLC). Pour ceux qui ne voient pas pourquoi je ne souhaite pas installer WMP 9, je ne saurais trop recommander la lecture de l'article Devinez qui vient fouiller chez vous ce soir.

La mise à jour SP2 n'indiquant pas ce qui est installé, je dois me plonger (bien malgré moi), dans la lecture du CLUF. Et Bingo, il y a bien une section sur WMP et son infâme DRM (articles e et f, pour être précis).

J'ai lu et relu la partie du CLUF expliquant le fonctionnement du DRM. Pour 99% des gens, c'est tellement cryptique que la migraine arrive vite. On veut la sécurité, on clique sur j'accepte et on télécharge. Mais je me suis forcé à rester du coté des 1%. La conclusion est très simple :

Si on installe le SP2, on donne à Microsoft les moyens légaux et techniques de contrôler l'accès et l'utilisation de certains fichiers stockés sur votre disque dur

Cela parait sûrement incroyable , et pourtant... (Pour plus de détails, reportez-vous a l'analyse du CLUF réalisée par Uzine).

Aussi, j'ai le choix : Plus de sécurité, avec le SP2, ou autoriser Microsoft et ses partenaires commerciaux à décider à quels fichiers j'ai accès sur mon disque dur. C'est beau comme du Corneille en version numérique, comme situation ! Quoique... Victime des pirates ou victime de Microsoft ?, c'est plutôt ubuesque. Dans tous les cas, c'est lamentable : le seul choix qui me reste, c'est celui du bourreau ! Allez, je clique sur le bouton je n'accepte pas (rarement libellé de bouton aura été aussi justifié), et l'installation du Service Pack 2 est annulée.

Pour moi, installer XP SP2 est inacceptable, à mon grand regret. Cela me rappelle cette citation de Garry Spence (célèbre avocat et écrivain américain) :

Marchander sa liberté contre de la sécurité, c'est un pacte diabolique. Une fois la transaction signée, on n'a plus ni liberté ni sécurité.

Pour moi, la décision reste à prendre :

  • Soit hacker le service pack et tenter de faire un retour arrière partiel (désinstaller Windows Media Player 9) ;
  • Soit, tant qu'à investir du temps pour rester maître de mon poste de travail tout en le sécurisant, et donc passer à Linux.

La question reste entière !

DRM, WMP et CLUF du SP2 d'XP

Désolé pour le titre un peu cryptique :-)

Pour référence ultérieure à vocation pédagogique, voici un copier/coller de l'article f. sur le DRM et la gestion des droits numériques dans Windows Media Player, extrait du CLUF du Service Pack 2 de Windows XP :

f. Gestion des droits numériques de Windows Media. Les fournisseurs de contenu utilisent la technologie de gestion des droits numériques pour Windows Media (« WM-DRM », Windows Media Digital Rights Management) contenue dans ce Logiciel pour protéger l’intégrité de leur contenu (le « Contenu Sécurisé »), et ce afin d’empêcher toute atteinte à leurs droits de propriété intellectuelle, y compris leurs droits d’auteur, sur ce contenu. Certaines parties de ce Logiciel SE et des applications appartenant à des tiers telles que des lecteurs multimédias utilisent la WM-DRM pour lire du Contenu Sécurisé (le « Logiciel WM-DRM »). Si la sécurité du LOGICIEL WM-DRM a été violée, les propriétaires de Contenu Sécurisé (les « Propriétaires de Contenu Sécurisé ») peuvent exiger de Microsoft la révocation du droit du Logiciel WM-DRM à copier, afficher et/ou lire le Contenu Sécurisé. Cette révocation n’a aucune incidence sur la capacité du Logiciel WM-DRM à lire du contenu non protégé. Une liste des Logiciels WM-DRM révoqués est envoyée sur votre Ordinateur Station de travail chaque fois que Vous téléchargez une licence de Contenu Sécurisé à partir d’Internet. Microsoft peut également, en association avec cette licence, télécharger sur Votre Ordinateur Station de travail des listes de révocation au nom des Propriétaires de Contenu Sécurisé. Les Propriétaires de Contenu Sécurisé peuvent également vous demander de mettre à jour certains des composants WM-DRM de ce Logiciel (les « Mises à jour WM-DRM ») avant d’accéder à leur contenu. Lorsque vous tenterez de lire un tel contenu, le Logiciel WM-DRM créé par Microsoft vous avertira qu’une Mise à jour WM-DRM est nécessaire, puis vous demandera votre autorisation avant de télécharger la Mise à jour WM-DRM. Les Logiciels WM-DRM créés par des tiers peuvent en faire autant. Si vous refusez la mise à jour, vous ne pourrez plus accéder au contenu qui nécessité la Mise à jour WM-DRM ; cependant, vous serez toujours en mesure d’accéder à du contenu non protégé et à du Contenu Sécurisé ne nécessitant aucune mise à jour. Les fonctionnalités WM-DRM qui accèdent à Internet, comme l’acquisition de nouvelles licences et/ou l’exécution d’une Mise à jour WM-DRM requise, peuvent être désactivées. Même si ces fonctionnalités sont désactivées, vous pouvez continuer à lire du Contenu Sécurisé si vous disposez d’une licence valable pour un tel contenu déjà stocké sur Votre Ordinateur Station de travail.

Pédagogie écologique

On vient de me faire passer un lien vers une application Flash de calcul d'empreinte écologique. L'empreinte écologique d'un individu, c'est une estimation de la superficie dont la terre a besoin pour subvenir à ses besoins. C'est un moyen élégant, pédagogique et validé scientifiquement pour pouvoir comparer des choses a priori incomparables, comme l'impact d'un voyage en avion et celui de la consommation de légumes cultivés en serres chauffées.

Prenez quelques minutes pour faire ce test, c'est très instructif. (Merci à Fabrice pour l'info.)

PS : notons que ça n'est pas forcément parce qu'on parle d'e l'impact de l'homme sur la planète (et donc d'écologie) qu'on vote Vert...

Pour Microsoft aussi, c'est la rentrée !

Ah, la rentrée ! Moment émouvant s'il en est. Les parents retournent au bureau, les enfant découvrent une nouvelle classe, retrouvent leurs camarades de l'année dernière. Il fait encore beau, mais on sait que l'automne approche, avec ses couleurs et ses feuilles mortes qu'on ramasse à la pelle. En fait de pelle, c'est aussi l'occasion pour nos amis de Redmond de la sortir pour ramasser l'argent dans l'éducation nationale.

L'éducation a toujours été un marché particulier par ses tarifs et par son enjeu. Les élèves et étudiants ont tendance (et c'est humain), à acheter lors de leur passage dans la vie active les même produits que ceux qu'ils connaissent déjà, sans compter que le jeune est un énorme prescripteur en terme d'achats informatiques à la maison. Il est donc essentiel pour Microsoft que les élèves et étudiants utilisent Windows et Office, les deux vaches à lait de Bill (Gates) et Steve (Ballmer).

Seulement voilà, baisser les prix et matraquer à grands coups de marketing ne suffit pas pour convaincre de l'intérêt de ces logiciels, quand on les compare aux logiciels Libres et à leurs avantages. OpenOffice.org est gratuit et librement redistribuable (donc utilisable légalement à la maison, sans devoir pirater).

Comment convaincre les chefs d'établissement d'acheter Microsoft plutot que d'utiliser (librement) des logiciels Libres ? En faisant pression sur les recteurs d'académie pour qu'ils recommandent de dépenser les crédits sur Microsoft plutôt que d'utiliser les logiciels Libre, pourtant bien plus conformes à l'esprit qui anime (ou devrait animer) l'éducation nationale.

Mais une telle éventualité est impensable, n'est-ce pas ? Et pourtant, voici une copie de la lettre envoyée par un recteur d'académie à tous les chefs d'établissements !

Mais cela n'est pas suffisant pour rassasier l'ogre de Redmond. Il en faut plus, toujours plus ! Alors on réalise à la faveur des vacances d'été une augmentation de 50% des licenses éducation. Une personne chargé des achats de licenses pour 243 établissements supérieurs déclare à ZDNet : (il est) inacceptable de profiter des vacances pour tenter de faire passer en catimini une hausse faramineuse et injustifiée. Du coup, toutes les commandes sont bloquées en attendant une réunion urgente et au plus haut niveau avec Microsoft.

A vouloir ramasser les brouzoufs à la pelle, en voulant ratisser (trop) large, Microsoft nous refait le gag éculé du rateau pris dans la tronche. Comme quoi ça n'est pas parce qu'on a un monopole de fait sur la bureautique propriétaire qu'on sait bien traiter ses clients !

jeudi 2 septembre 2004

No to software patents

Software patenting, already in use in the USA, allows established companies to control the innovation of others.

Microsoft has, for example, applied for a patent on "mouse clicking." This is absurd and will be invalidated by the courts.

But in the meantime, who can oppose such an adversary? Microsoft has spent $5.4 billion in legal costs during the past three years.

The European Union is expected to vote at the end of September on a bill aimed at instituting software patents. We are all concerned and this law must be opposed.



You can help as a blogger, by opening your own debate. You can also post this article on your blog and add your signature. If you are not a blogger you may add a comment at this article.

Thank you in advance.

--Tristan Nitot, Mozilla Europe


See also:

Un petit coup de projecteur sur les standards

Allez, je fais un tour de mon aggrégateur et de mes mails (merci à Pascale et Daniel pour les infos)

Réponse a l'article des Echos, Le mythe des logiciels gratuits

Ma chère et tendre m'a donné un article paru dans les Echos du 27 Août 2004. Intitulé Le mythe des logiciels gratuits, cet article tente en substance de démontrer que le Libre est une arnaque qui revient bien plus cher que le modèle propriétaire. Il affirme à juste titre que le Libre a un coût, mais il a (au moins) cinq défauts :

  • l'auteur mélange Libre et gratuit ;
  • il considère que le Libre n'est qu'un problème de multinationales et passe totalement sous silence l'aspect communautaire du développement ;
  • il mentionne les études (souvent plus que douteuses) démontrant que le Libre est plus coûteux que le modèle propriétaire ;
  • l'aspect Libre et Open Source du logiciel est occulté (et par là même les avantages économiques liés à ces aspects) ;
  • l'utilisation de formats ouverts est elle aussi oubliée, avec tout l'intérêt que cela apporte.

Voyons cela avec plus de détails :

(...) la conception d'un logiciel n'est qu'une part de sa chaîne de valeur. Suivent d'autres maillons qui ne peuvent être offerts gratuitement : intégration, formation, support, etc. Ces activités à forte valeur ajoutée se retrouveront dans le coût complet d'usage du logiciel libre. Pour cette raison, les grands du logiciel libre sont aujourd'hui des compagnies privées souvent cotées en Bourse : IBM, Red Hat, Novell, Sun... On retrouve en finale de cette compétition, d'une part, des éditeurs de logiciels propriétaires et, d'autre part, des entreprises qui vendent leurs services et pour qui la gratuité sert de produit d'appel pour la facturation des prestations. Il ne s'agit donc plus d'opposer deux visions du monde : une logique « don et contre-don » dans le logiciel libre et une logique « marchande » dans le logiciel propriétaire. Ce sont en fait bien deux modèles économiques qui sont en concurrence. Et l'économiste se sent soudain à l'aise, car nous sommes dans un cas de figure assez conventionnel.

Certes, il y a des entreprises qui intègrent le Libre dans leur business model :

  • les constructeurs, comme IBM
  • les intégrateurs et SSLL ;
  • les éditeurs de distributions (Novell, Red Hat, MandrakeSoft) ;
  • les sociétés comme Apple, qui intègre des technologies propriétaires sur des parties Libres (Darwin, Webcore/KHTML).

Pour autant, il ne faut pas occulter ce qui est finalement l'essentiel du Libre : sa communauté de bénévoles ! Je pense en particulier à l'excellent Debian, ou encore la Mozilla Foundation, qui est sans but lucratif. A vouloir se sentir soudain à l'aise, l'économiste va trop vite et occulte ce qui ne rentre pas dans son mode de pensée, et qui est pourtant un des piliers du système Libre...

Certains retours d'expérience dans la sphère publique en Europe suggèrent que les coûts aval des logiciels libres sont élevés. A Nuremberg (Allemagne), la municipalité a envisagé de migrer vers le logiciel libre, mais l'étude préalable a conclu, en mai, que la solution avec logiciel propriétaire serait 30 % moins chère. Car il s'agit d'un processus lourd : former les utilisateurs, assurer l'intégration de logiciels complexes, pallier les manques d'applications disponibles, maintenir, réparer...

Il est indéniable que la migration d'un système vers l'autre (dans un sens ou dans un autre), a un coût. C'est une certitude, et il convient de mesurer cela avant de se lancer dans une telle migration. Il reste aussi à faire réaliser des études qui soient crédibles. Et là, le FUD tourne à plein (voir aussi l'édifiante histoire de Newham).

Le débat a également cours en Irlande. Le ministre à la Société de l'information, Mme Mary Hanafin, a déclaré fin avril que les choix publics devaient intégrer l'ensemble des coûts sur la durée d'exploitation des logiciels, estimant que les logiciels libres pourraient s'avérer trop onéreux sur le long terme pour le secteur public irlandais.

Il est certain qu'il faut tout prendre en compte, l'ensemble des coûts, mais aussi l'ensemble des avantages apportés par le Libre. Et c'est bien là un autre reproche que je fais à l'auteur de cet article : on passe complètement sous silence les avantages du Libre. Je dis bien Libre et pas gratuit, car c'est la Liberté qui compte, au moins autant que le prix. Certes, pour un économiste, on peut s'attendre à ce qu'il se focalise sur l'aspect financier. Passons donc en revue les avantages du Libre :

  • Indépendance vis-à-vis du fournisseur, via la disponibilité du code source et la possibilité de forker et de personnaliser ;
  • Plus grand choix d'outils via l'utilisation de formats ouverts ;
  • Maîtrise des coûts (et dates) de mise à jour des licences (pas d'éditeur pour vous forcer à paye un contrat de maintenance ou à changer de version sous pretexte que la précédente n'est plus supportée) ;

L'auteur conclut ainsi :

(...) Si l'Europe veut une industrie de l'édition logicielle puissante, il serait opportun de soutenir la recherche dans ce domaine. Ce n'est certes pas une source d'économies à court terme, mais une voie de recettes pour l'avenir.

Cette conclusion est très intéressante. On peut certes rêver d'une industrie de l'édition logicielle puissante, mais il faut quand même réaliser qu'elle est actuellement inexistante ! Deux exemples :

  • Citez-moi les 5 premiers éditeurs de logiciels de gestion européens ! (réponse : SAP et Business Objects, mais impossible de trouver le troisième !)
  • Combien d'éditeurs européens dans les premiers éditeurs mondiaux ? A part le même SAP, et à ma connaissance, aucun (Microsoft, IBM, Oracle, SAP, Symantec...)

Bref, pour une industrie puissante, on repassera, surtout si les brevets logiciels, défendus par les éditeurs américains pour pouvoir protéger leur marché, sont finalement votés en Europe...

Alors justement. On veut que l'argent dépensé serve à créer (ou maintenir) des emplois en Europe dans le domaine des logiciels. De deux choses l'une :

  1. soit on achète des licences de logiciels propriétaires, et l'argent file droit vers les USA ;
  2. soit on opte pour le logiciel Libre, et l'argent finance des sociétés locales pour le service, tout en assurant l'indépendance technologique de notre beau continent.

Comme quoi, l'économie aussi, quand on la regarde avec un peu de recul, donne raison au logiciel Libre.

On constate donc que ma conclusion diffère très sensiblement de celle de Patrice Geoffron, qui semble bien s'être très largement inspiré du discours forcément partisan des éditeurs américains commercialisant du logiciel propriétaire. Au vu de la bio de l'auteur, doyen de la faculté d'économie de Paris Dauphine et spécialiste du conseil et et de l'économie japonaise, on n'a de toute évidence pas à faire à un imbécile. Alors pourquoi autant de désinformation dans cet article ? Quelques possibilités me viennent à l'esprit :

  • Un travail de commande, un peu baclé, avec une reprise d'information pré-machée fournie par le lobby des logiciels propriétaires ?
  • Un renvoi d'ascenseur à un grand client éditeur, profitant de son statut "d'expert en économie" pour obtenir une tribune dans Les Echos ?
  • Un parti-pris ultra-libéral niant tout intérêt au Libre ? (Si oui, Madellin doit passer pour un mou du genou à coté de Monsieur Geoffron !)
  • Une volonté de se faire l'avocat du diable et/ou de brosser le lectorat des Echos dans le sens du poil ?
  • Une méconnaissance patente de ce sujet d'actualité, mais qui devrait évoluer en savoir plus objectif avec le temps ?

J'espère que nous sommes dans ce dernier cas de figure. En effet, décrédibiliser un mouvement aussi important que le Libre, en laissant croire qu'une véritable et puissante industrie de l'édition de logiciels peut décoller en Europe, c'est ce qu'on appelle sur Internet, un troll, mais je ne suis pas sûr que les lecteurs des Echos l'apprécient à sa juste valeur. Si tel était le cas, je viens donc de le nourrir malgré moi.

mercredi 1 septembre 2004

Des nouvelles de Mozilla

Humour et Web en politique américaine

Alors que la Republican National Convention (la grand messe du parti de Bush) bat son plein à New York en prévision de l'élection du 2 novembre prochain aux USA, le camp opposé tente de faire contrepoids. Le problème, c'est que les plus riches américains sont pour la plupart du coté de Bush, et que les medias américains (comme FoxNews) sont du même coté. Bref, ça n'est pas facile quand on est démocrate (du coté de Kerry, donc), pour faire entendre sa voix. Du coup, le Web et l'humour deviennent deux armes étonnantes aux mains des démocrates. Ca donne des tas de choses franchement hilarantes. Petit récapitulatif (voir aussi Boing Boing) :

  • Ce soir, une centaine de femmes devraient montrer leur culotte (arborant des slogans anti-Bush) lors d'une manifestation. Il semblerait qu'il n'y ai pas que des femmes (oui, c'est notre mannequin vedette Michael Moore !)
  • Un site hilarant : Les milliardaires avec Bush !, une parodie grinçante des liens entre l'industrie, la guerre et la maison blanche. On y trouve même des bumper stickers (autocollants à mettre sur la voiture), avec des slogans incroyables.
  • Une manifestation parodique, lancée par le même site, où les participants, déguisés en millionnaires, brandissent des pancartes à prendre au second degré. Là encore, des solgans tordants :
    • Taxez les salaires, pas la richesse !
    • Augmentons la fracture sociale !
    • La guerre, c'est bon pour le business !
    • Ken Lay est innocent (rappelons que Ken Lay est l'auteur du scandale Enron, qui a ruiné des dizaines de milliers de petits épargnants).
    • Ce qu'on veut ? De la main d'oeuvre illégale. Comment la voulons-nous ? Pas chère !
    • Quatre guerres de plus !
    • Un petit gouvernement, de grandes guerres !
  • Et puis, pour finir, une petite touche Geek : une pancarte, lors d'une manifestation anti-Bush, et son équivalent autocollant.
  • mise à jour : une imprimante matricielle géante sans fil portée par un vélo, avec de la poudre de craie en guise d'encre, pour imprimer des slogans pro-démocrates sur les trottoirs de New York. (enfin, jusqu'à ce que le type soit arrêté et le matériel confisqué