dimanche 25 mai 2008

Chronique d'un désastre annoncé

Hausse du pétrole : tout va changer

Hausse du pétrole : tout va changer

Il y a quelque chose de fascinant à voir cette deuxième crise pétrolière se dérouler. Il y a plusieurs années, je publiais Pétro-cauchemar sur le Standblog. Je ne suis pas un spécialiste de l'énergie, rien d'autre qu'un citoyen ordinaire qui essaye de voir un peu plus loin que le bout de son nez. Et pourtant, ce qui se passe maintenant, je l'ai anticipé il y bien longtemps. C'est incroyable de lire ici et là des gros titres dans les journaux que j'avais anticipé dans mes cauchemars, sont devenus réalité. En core aujourd'hui, le JDD titre Hausse du pétrole : tout va changer. Le temps me manque pour chroniquer ce bouleversement en route...

Bien sûr, le pire n'est jamais certain, et je souhaite que l'inévitable mutation que va vivre l'humanité, liée à la raréfaction du pétrole, se passe le mieux possible.

Il y a deux choses qui me font enrager à ce sujet. La première, c'est l'absence totale de courage politique des dirigeant occidentaux, quels que soit leur bord. A cet égard, la décision d'abaisser artificiellement le prix de pétrole pour les marins-pêcheurs est édifiante. A leur décharge, il faut bien dire qu'ils sont coincés entre l'opinion publique d'une part et la pression des grandes entreprises de l'autre. Les mots de Churchill, qui qualifiait la démocratie de "pire des systèmes à l'exception de tous les autres" n'a jamais été autant d'actualité.

La deuxième chose qui me faire enrager, c'est que tout le système économique, accro à la croissance et au pétrole bon marché comme un camé à sa seringue, fait que chacun de nous se trouve écartelé entre

  1. son propre intérêt à long terme en tant que citoyen de la planète Terre, et
  2. son confort à court terme en tant qu'acteur de la vie économique.

Chacun de nous, dans un système tel qu'il existe, doit toujours faire plus de chiffre (de vente), faire consommer plus à ses concitoyens. C'est un fait accepté dans les entreprises : il faut toujours plus de croissance, d'efforts, de clients, de production... Cette fuite en avant économique mène la planète droit dans le mur... Qui aura le courage de réformer le système ? Est-ce seulement possible, sachant que le système n'est pas piloté, et que la plus haute autorité, l'OMC a pour principale mission de renforcer le système plutôt que de le remettre en cause ?

Du coup, on voit mal comment notre société, française, occidentale et même mondiale, pourrait éviter une catastrophe, compte tenu de cet indispensable changement à l'échelle du globe, changement pourtant prévisible qui n'a pas assez été préparé, ni par les entreprises, ni par les gouvernements trop concernés par leurs échéances respectives à court terme.

jeudi 22 mai 2008

En vrac

La France sans pétrole, avec quelles idées ?

"Bicing" shared bicycles

Système 'Bicing' de mutualisation de bicyclettes à Barcelone

En rentrant de Madrid, je tombe sur deux journaux. Courts extraits :

Le Figaro du 21/5/2008, cahier Entreprises, page 21

Après avoir concentré leurs actions sur le blocage des ports, les pêcheurs, en colère face à l'envolée du prix du gazole, s'en prennent depuis lundi soir aux dépôts de carburant afin de créer les conditions de la pénurie. (...) Déjà, en fin de journée, des consommateurs paniqués par les risques de rupture de stock prenaient d'assaut des stations service à La Rochelle. Plusieurs hypermarchés de la région de Montpellier étaient déjà en rupture de stock her soir. A ce jour, les forces de l'ordre ne sont pas intervenues pour obtenir la levée des barrages.

Le pris du baril de pétrole frise les 130 dollars. (..) la crise s'aggrave en France et rien ne semble pouvoir arrêter la flambée des cours du pétrole et du gazole. Un véritable choc pétrolier menace, à la veille des vacances. Hier à New York, le cours du baril, qui a franchit la bare des 129,50 dollars, se lançait à l'assaut du seuil des 130 dollars, après avoir battu plusieurs fois le record historique dans l'après-midi.

La Tribune du 21/05/2008, éditorial d'Erik Israelewicz, page 3

La mobilisation des marins-pêcheurs a quelque chose de pathétique. (...) Qu'une nouvelle fois ils se retournent vers l'état, qu'ils en appellent à son aide, il n'y a à cela rien de surprenant. (...) Même s'ils refusent de le reconnaître, les pêcheurs français ont pourtant dans la situation qui est la leur une part de responsabilité. La profession s'est certes restructurée (...) elle ne s'est pourtant pas adaptée suffisament vite à la tempête qui agite son environnement ) de nouvelles concurrences, un risque dépuisement des ressources halieutiques, la hausse surtout du prix de l'énergie. Elle est restée trop longtemps attachée par exemple à l'usage de chalutiers, très gourmands en carburant, là où elle aurait pu développer une flotte plus économe en gazole. (...) L'État a lui aussi sa part dans la crise. (...) Le risque, c'est d'ouvrir la boite de Pandore, c'est de créer un précédent dangereux, c'est d'inciter toutes les professions affectées par la flambée du brut - les transporteurs routiers, les taxis, les agriculteurs, etc. - à venir tendre leur sébile auprès de l'État. C'est de pousser les consommateurs eux-mêmes, nous tous en réalité, à revendiquer des aides. Le pétrole est cher, ses dérivés aussi. On nous a assez dit qu'il était destiné à le rester. Il vaut mieux s'organiser, immédiatement, sous cette contrainte, réduire donc notre indépendance à son égardplutôt que de rechercher des solutions provisoires, nécessairement insuffisantes. Les aides d'urgence sont souvent un dangereux traitement. Elles allègent peut-être dans l'instant la douleur, elles n'en suppriment jamais les causes.

En gros, tout le monde va devoir faire face à l'explosion du du prix du pétrole. Nous, consommateurs, ne sommes pas différents des pêcheurs. Ils sont juste un peu en avance de phase, c'est tout. Dans les 10 à 30 ans à venir, il va falloir repenser notre société, notre approche de la consommation (ou devrais-je écrire la consummation ?). Il va falloir repenser notre façon de nous déplacer, de consommer des articles jetables, de boire de l'eau en bouteille, de jeter des objets qui sont en fait réparables ou simplement démodés, et même notre façon d'habiter loin de notre lieu de travail...

J'ai coutume de demander à mes interlocuteurs, pour qu'ils prennent conscience de l'importance du Web et d'Internet, d'imaginer 24 heures de leur vie sans accès Internet. On pourrait se poser la même question : que ferions-nous si aucune consommation de pétrole, de ses produits et services dérivés, n'était possible sur une durée d'un mois (ou possible à un prix exorbitant) ? Qu'est-ce que ça changerait pour nous ? Quelques pistes :

  • quels impacts sur le tourisme de masse ? (et les revenus pour la France, première destination touristique mondiale)
  • quels impacts sur notre capacité à aller travailler ? Comment réorganiser les villes pour réduire les distances domicile-travail au point qu'on puisse les faire à pied ou à vélo ?
  • quels impacts sur notre consommation quand le circuit de distribution n'existe plus, avec des lieux de production (Chine) de plus en plus éloignés des lieux de consommation ?
  • Quels impacts sur l'emploi, alors qu'il va falloir se remettre à produire localement, alors que l'outil de production a souvent été démantelé ?
  • Quels impacts sur notre façon de nous alimenter ? (Finies les bananes bon marché, les légumes hors saison cultivés sous serre chauffée)
  • Quels impacts sur les types d'emballage utilisés pour conserver ce qu'on consomme, emballages majoritairement issus du pétrole ?
  • Quels impacts pour l'industrie automobile ?
  • Quels impacts pour les agriculteurs et leur métier ? Les chauffeurs de taxi ?

Et toi ami lecteur, que penses-tu de ta vie avec un pétrole à 300$ le baril ?

Mise à jour : le courage politique aura manqué une fois de plus : Après les pêcheurs, la "France qui se lève tôt" réclame son dû. Extrait :

(les) représentants de la profession (de la pêche) ont retenu un message clair : pour eux le litre de gazole coûtera 40 centimes d'euros et non pas 70. Le risque dès lors existe que toutes les autres victimes de la hausse du prix du gazole – l'agriculteur, le chauffeur routier et d'une façon plus générale l'automobiliste – se disent qu'après tout, elles aussi font partie de "la France qui souffre". A charge pour l'Etat de soulager leur douleur. Les routiers sont déjà montés au créneau. A qui le tour ?

I love you too, Galego!

When I was doing my keynote at the bDigital Global Congress, I discussed the fact that localization teams where very important for Mozilla. In this regard, Spain is a great example of this, since there are several co-official languages on top of Spanish (also called Castellano), including Basque, Catalan and Galego (spoken in Galicia). We're lucky to have versions of Firefox available in Basque, Catalan and Spanish, but for now there is no version of Firefox in Galego. In my talk, I mentioned this, and I encouraged the Galician community to join us and build a version of Firefox in Galego. What I did not know is that the situation is currently changing. While there is not yet a Galician Firefox, the Galician local government (Xunta de Galicia) has created language pack for Gallego. It has already been downloaded 8055 times from their site on the past 12 months. There is also a bug report in Bugzilla on this very topic.

I honestly did not want to sound controversial to the Galician community, but it sounds like I was. Well, I should have known better!

The good news is also that there is already a Galego language pack for Firefox 2 hosted on AMO, along with a dictionary. I guess that the next step is to discuss with the Galician localization team how to work together for CVS integration, but I'll leave the Mozilla L10n team deal with this: I think I've said enough stupid things for the week ;-)

Update (1:30 AM): The Xunta asks me for an official statement, so here it is, for the record:

There is absolutely no discriminatory policy against he Galician language. There is though, some lack of information of my part, as I did not know when I did my talk in Barcelona, that a Galego language pack was available. And there is misunderstanding when people think I ignored this on purpose. The truth is actually much simpler : I just did not know. Now, I know, and I rejoice that Firefox 2 is available in Galego via a language pack. I do hope that Firefox 3 will be available in Galego soon, as Mancomun, the Xunta and Mozilla work together in the same direction.

mercredi 21 mai 2008

Firefox 3 anti-phishing and anti-malware demo

In case you were looking for links to phishing and malware Websites (like me when doing demos), here you are:

En vrac, entre Barcelone et Madrid

Welcome to Barcelona :-)

Welcome to Barcelona :-)

Je suis en Espagne ces jours ci pour la keynote de bDigital Global Congress et des interviews (un deux...)

The vast majority of people in the press, in business, in government, and even in public interest groups don’t have any idea how powerful open source software can be; it just doesn’t fit into their current frameworks of how the world operates. When Firefox 3 takes off like a rocket, a lot of folks will realize that new models of organization and economics are now possible that were never possible before.

En français :

L'immense majorité des gens dans la presse, les affaires, les administration et même chez les ONG n'ont aucune idée de la puissance du logiciel libre, tout simplement parce que ça ne rentre pas de leurs modes de pensée. Quand Firefox 3 va décoller comme une fusée, des tas de gens vont réaliser que les nouveaux modèles organisationnels et économiques sont maintenant rendus possibles alors qu'on n'y croyait pas.

lundi 19 mai 2008

Firefox 3 Release Candidate 1

Firefox 3 RC1 vient de sortir. Il ne s'agit pas de la version finale de Firefox 3 ! Rappelons que "RC1" signifie "1ere Release Candidate". Autrement dit, ce que Mozilla vient de publier est une version quasi-finalisée que l'ont fait tester à ceux qui le souhaitent. Si les résultats sont bons et qu'aucun bug majeur n'est découvert, alors nous déclarerons que cette version est Firefox 3 finalisé. Mais (il y a toujours un "mais"), l'expérience prouve que la première RC n'est presque jamais la bonne, compte tenu de la complexité d'un logiciel tel que Firefox. Bref, à titre personnel, je parie qu'il y aura au moins une RC2 (et probablement une RC3). Inutile donc de vous précipiter pour dire que Firefox 3 est sorti :-D . Pour ceux que cela intéresse, il est possible de télécharger cette Release Candidate (y compris en Français parmi plus de 45 langues pour Linux, Windows et OS X). Assurez-vosu d'avoir lu les notes de version de Firefox 3 Release Candidate 1 et en particulier la section sur les problèmes connus.

mercredi 14 mai 2008

Mozilla joins the Linux Mobile (LiMo) Foundation

(Post edited for clarity 12 hours later)

As Jay Sullivan puts it,

What makes LiMo especially attractive for Mozilla is that it’s all about code, where previous efforts around mobile Linux have been more focused on developing standards. We intend to participate actively in all aspects of the LiMo platform that relate to Web browsing, Web widgets/runtimes and security. We also plan to share our experiences with building successful open-source communities.

This is a great step for Mozilla. Our engineering team has worked very hard over the last couple of years to prepare for mobile. Our platform is now faster and leaner in the more constrained hardware and network environment of mobile phones. We’ve worked well with Nokia on shipping a Mozilla-based browser on the N810, which is a Linux-based device. We’re working on Firefox for Windows Mobile. Adding LiMo to our set of target platforms will further broaden our impact in the mobile environment.

Here is the LiMo Foundation press release.

Partial coverage:

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