mars 2006 (46)

jeudi 30 mars 2006

En vrac

  • ActiveX et Flash en sursis dans IE, suite au fameux brevet logiciel de la société américaine Eolas. En substance, si vos pages utilisent des plug-ins, vous avez jusqu'au 11 avril 2006 pour les changer. A partir de cette date là, certains utilisateurs d'IE6 devront cliquer sur chaque applet pour qu'elle se lance. 60 jours plus tard, une mise à jour de sécurité d'IE6 intègrera ce changement de comportement. A partir de ce moment là, tous les utilisateurs à jour en terme de sécurité seront concernés par le problème. Si votre site intègre des éléments OBJECT, EMBED ou APPLET, alors vous êtes concernés. Plus que 70 jours pour modifier votre site. Les mauvaises langues noteront que devoir cliquer sur une publicité pour la voir n'est pas forcément une mauvaise chose. Pour ma part, j'utilise l'excellent FlashBlock, une extension qui fait que les animations Flash ne se lancent que dans la mesure où je clique dessus. Son grand mérite est de bloquer les publicités intrusives (animations en boucle, sons...). Par contre, je n'utilise pas AdBlock Plus, car j'estime que la publicité est indispensable à de nombreux sites pour survivre, je la tolère donc tant qu'elle n'est pas intrusive ;
  • Je ne mentionne pas tous les bogues de sécurité d'IE6 (on n'en sortirait pas), mais là, c'est grave : plusieurs centaines de sites ordinaires permettent déjà d'exploiter cette vulnérabilité majeure. On est donc dans un vrai problème. Deux solutions sont déjà disponibles pour résoudre le problème. Comme c'est déjà arrivé, elles ne sont pas fournies par Microsoft ;
  • DRM et le mythe du trou analogique, un excellent article sur le fait que le DRM ne gène que les honnêtes gens. La phrase qui tue : Si notre société souhaite tolérer les DRM, il faudrait au moins que ces derniers soient suffisament ouverts pour que les concurrents soient sur un pied d'égalité, même en l'absence d'un standard. ;
  • PCWorld a sélectionné 101 trucs gratuits fabuleux. Dans la catégorie Au Boulot, qui compte 10 entrées, on a le plaisir de trouver Firefox, Thunderbird, NVU et Seamonkey (4 logiciels issu du projet Mozilla), en plus d'AbiWord et d'OpenOffice.org, ce qui fait donc que 60% des logiciels cité sont Libres. Ca n'est certes pas comme cela qu'on va réussir à expliquer la différence entre la gratuité et la Liberté, mais ça fait quand même plaisir... (via Daniel) ;
  • Mozilla et l'accessibilité lors de la conférence CSUN, un billet de Frank Hecker, de Mozilla Foundation ;
  • Voici un OBNI : Blogeoisie.com, dont les critères drastiques et totalement irrationnels ont fait de moi un bêta (testeur) amusé ;
  • Opera 9 en version beta passe le test Acid2, et c'est bien ;
  • critique du livre de Florian Muller, No Lobbyists as such ("Pas lobbyistes en tant que tels", en référence à la loi européenne qui interdit les brevets logiciels "en tant que tel") ;
  • Steve Wozniak : Je ne voulais pas changer le monde, juste bosser sur des ordinateurs, un peu comme beaucoup de développeurs du Libre, qui réalisent que le logiciel Libre, par bien des aspects, est une formidable façon de développer du logiciel.

Devinette du jour

Question : vous savez quand il est temps d'arrêter de bloguer ?

Réponse : quand quelqu'un écrit une chanson pour vous encourager à continuer à bloguer le jour où vous avez un coup de mou... :-)

(Avertissement : boules Quiès, mental en béton et lecteur compatible Ogg Vorbis sont nécessaires pour sortir indemne de cette expérience. Les femmes enceintes et personnes cardiaques sont priées de signer une décharge. Le Standblog, Robin Nitot et son papa déclinent toute responsabilité. Une demande pour interdire le passage en boucle de la chanson a été faite au ministère de la santé publique.)

mercredi 29 mars 2006

Au petit matin en Silicon Valley

Je suis debout depuis trois heures du matin, décalage horaire oblige. Dehors, il pleut des cordes sur la morne Silicon Valley. L'autoroute 101, toute proche, commence à faire entendre son trafic à travers la porte du motel. C'est certain, l'aube pluvieuse de la banlieue de San José est d'un glauque ultime. J'ai fait du thé avec la cafetière qui se trouve dans la chambre. Dans les écouteurs de l'iPod, quelques vieux tubes inoxydables font mon bonheur plusieurs décennies après leur conception :

  • Simply Beautiful, d'Al Green ;
  • Because, des Beatles ;
  • While my Guitar Gently Weeps, dans une version rock interprétée par Jeff Healy ;
  • Bang Bang (My Baby Shot Me Down), de Nancy Sinatra (entendue dans Kill Bill: Vol. 1).

La longévité de ces oeuvres dépasse très largement la durée de vie de chacun des équipements que j'ai pu acheter pour les écouter. Voilà qui devrait démontrer pourquoi je pense que le DRM est une véritable plaie : je n'entends pas faire une croix sur mon patrimoine culturel à chaque fois que mon matériel, dont l'obsolescence est programmée dès la conception pour favoriser le renouvellement du parc, rend l'âme comme prévu.

Aujourd'hui promet d'être encore une journée de plus bourrée d'interactions avec des gens brillants, des vieilles connaissances, des nouvelles têtes, des tas de projets pour faire avancer Mozilla, le Web et le logiciel Libre. Malgré la pluie, malgré mes yeux fatigués par l'abus d'écran et le décalage horaire, malgré l'environnement qui voudrait bien avoir l'air mais qui n'a pas l'air du tout, la journée promet d'être magnifique.

Actu des DRM

mardi 28 mars 2006

The Mozilla project, its community, and funding

Mitchell just blogged about Grants and Donations. As always, her post is worth reading (even when she writes about trapeze there is a lesson to be learnt). Also, ZDNet ran an interview on the same topic.

I have been discussing with Chris Beard, Mitchell and Mozilla Europe board members how we could distribute money or equivalent to contributors. It is too early to draw conclusions, but we certainly hope that Mozilla Europe can help funds to be distributed, particularly to localization teams and native-language communities.

I also have many ideas on how to spend this money, besides supporting local communities. Actually, the issue is three-fold:

  1. Who is going to get funding?
  2. How much?
  3. How? (cash or hardware or paid expenses?)

Mozilla Foundation has already started using this money at Fosdem, by financing travel costs to many localizers, including a dinner. This was a great start. We envision a Mozilla-only event for localizers later this year, or early 2007. Some contributors were flewn in to Mountain View, last December.

Here are a few suggestions, thrown in to keep the discussion going, some may be crazy and therefore no implemented (other ideas can be found in Mitchell's blog comments) :

  • We could help localizers with their expenses, such as the DSL fee for connectivity;
  • We could buy them a laptop (hmmm, a MacBookPro with its triple-boot goodness would be awesome for cross-platform testing! :-)
  • We could fund professional hosting so that local communities have a more reliable service (and less sysadmin work to do).

These were to support existing efforts, but there are also efforts that may need to be started.

  • Bounties could be a great start. Pascal Chevrel actually suggested that we fund dictionary development, as the dictionaries we use have licences that prevent us from shipping them with localized builds, hence localized versions of Thunderbird come with an ENglish spellchecker (not very useful,of course).
  • Funding local events for local communities to meet.
  • My favorite idea (not initially mine, actually) is to help with evangelism. We tend to forget that the Web cannot be open if Web developers keep on building sites that are optimized for limited to Internet Explorer. In countries such as France, UK and Germany, Firefox market share is large enough so that making a Web site IE-only is insane (on top of being non-profesionnal). But in other regions (Spain and Italy, for example), where Netscape did not do any evangelism, modern browsers are having a hard time gaining market share. In such regions, we should probably help educating Web developers by having Standards-related information, and we could imagine a local evangelism team to be funded in order to contact incompatible Web site.

I have other ideas on this topic, and I plan to share them in the coming days. In the meantime, I encourage my readers to read Mitchell's blog post about grants and donations and leave comments there.

lundi 27 mars 2006

En vrac

Je pars dans quelques minutes pour la Californie. Quatre avions, quelques dizaines d'heures de transport, 3 jours de travail sur place, 10 heures de décalage horaire. O, joie...

samedi 25 mars 2006

Actu accessibilité

Voici trois infos intéressantes pour réveiller un peu cette rubrique, toujours aussi chère à mon coeur, même si son apparente apathie pourrait laisser penser le contraire :

Le DU Accessibilité du Web vise à former les professionnels du web (webmasters, ergonomes, développeurs,..) aux notions et pratiques essentielles pour permettre l'accès du web aux internautes handicapés. Cette formation concerne à la fois les aspects légaux et normatifs (normes WAI), l'ergonomie des dispositifs et le développement de techniques informatiques pour mettre en place cette accessibilité.

  • Une interview de Tim Berners-Lee, l'inventeur du Web, où il en profite pour expliquer que si on est professionnel, on se doit de prendre en compte l'accessibilité :

Another important area of professionalism is accessibility awareness. Everyone should be accommodated, especially when around 20 per cent of the population have special requirements.

  • Aurélien Levy, nouveau venu dans la blogosphère pro-standards avec son FairyTells, nous propose de faire le point sur l'accessibilité dans IE7 et son support des CSS.

Prions que son status de béta le reste encore longtemps, je suis tout à fait d'accord avec Pascal Chevrel cet IE7 là c'est se qu'aurait dût être ie6 à sa sortie mais c'est encore bien loin de se que l'on peut appeler un navigateur moderne et encore moins d'innovant.

vendredi 24 mars 2006

Sauver la planète avec le plan B 2.0

Voilà un article exceptionnel de Wired, Saving the Planet With Plan B 2.0, qui est un entretien avec Lester Brown, auteur du livre Rescuing a Planet Under Stress and a Civilization in Trouble (sauver une planète stressée et une civilisation dans la mouise). Cet ouvrage est soutenu par Ted Turner (millionaire fondateur de CNN, entre autres), et il est à lire absolument.

Dans le même genre, voir aussi Avoiding Dangerous Climate Change (Eviter un changement climatique dangereux).

Et vous ne devinerez pas par qui j'ai eu l'info... Par Loïc. Et si ! (Merci beaucoup Loïc pour le lien).

En vrac

Sale temps sur Redmond

Dans l'état de Washington aussi, ils ont des giboulées en mars :

  • Office 2007 sortira bien en 2007 (au lieu de 2006 comme initialement indiqué). On nous explique que c'est fait exprès, et cela a du sens d'un point de vue chiffre d'affaire. C'est en effet probablement intelligent de décaler Office sous prétexte que Vista est retardé ;
  • Trou de sécurité majeur dans IE6 ;
  • Le retard de Vista va coûter 500 millions de dollars à l'éditeur. Toutes proportions gardées, c'est peu (pour Microsoft). Mais cela provoque tout de même une réorganisation de grande envergure ;
  • Vista boit, la XBox trinque, dans la mesure où les développeurs de la console de jeux ont été appelés pour réécrire une grande partie du code de Vista ayant trait à l'aspect Media Center. L'article parle de 60% du code impliqué, ça me paraît très exagéré (mais on n'est pas à l'abri d'une information exacte) ; Mise à jour : Microsoft dément cette information. Que le code de Vista nécessite une optimisation serait normal, mais ce chiffre de 60% me paraissait délirant, comme je l'ai indiqué.
  • Sans oublier que le retard de Vista (4 ans tout de même) coûte encore plus aux partenaires qu'à Microsoft lui-même. Comme je l'expliquais, ça n'est pas forcément un mal, en particulier pour la concurrence, qui doit faire face au monopole. Pour Apple et Linux (Suse, Ubuntu, Mandriva), c'est une occasion à saisir...
  • Mise à jour : La présentation de Vista a bien fait rire les journalistes (mais ça n'était pas fait exprès)... L'article de Forbes est d'une rare férocité.

jeudi 23 mars 2006

French law, Copyright, our digital future and the iPod

The Web is buzzing about Apple being about to abandon the French market, due to a French law that would force them to open their DRM. Om Malik writes the French desire to get rid of DRM absolutely ridiculous. Engadget writes French National Assembly approved an ostensibly anti-DRM bill against Apple, and these are just two examples of many on-line articles.

As always, things are actually much more complex than this. Actually, the whole issue is extremely complex. On one hand, you have the music industry and its software allies (Microsoft, Apple and DRM manufacturers) willing to make DRM-cracking illegal, calling downloaders thieves (or worse), and on the other hand, you have consumers, libraries and Open Source developers who fight DRM as they understand that they would hurt them in one way or another.

I hope that people involved in this issue will pardon me for oversimplifying. This said, let's see why some people are against DRM:

  • Public libraries are concerned to become obsolete if DRMs prevent them from lending content to users
  • Consumer advocates fight so that the legal right for private copies (copie privée in French, similar to Fair Use in US law) remains legally possible so that you can listen to your music on every device you own
  • Open Source software developers are threatened in their business as the initial draft of the bill would actually put them in legal trouble. (Additionally, reading a DVD on a Linux computer is potentially illegal before the law passed, and reading digital media would become impossible on a Linux system).

So there has been a huge fight of influence over the pasts months. The music industry is, of course much wealthier and structured than its opponents, and has managed to get its point into the first draft of the law, and the government tried to have the law voted the day before Christmas, using an emergency procedure. This failed miserably, thanks to thousands of citizens who have spent a lot of time calling their député (representative at the chamber) and making sure the law would not be adopted as is. The law was amended to a point that almost made peer-to-peer legal in France which, considering the initial text, was a disaster, from the government and music industry point of view.

Since then, a new version of the law has been discussed, with a few minor improvements over the first version. During the vote, some amendments have been proposed and adopted, including the one that makes Apple, Microsoft and a few other people a tad upset. This amendment is to defend interoperability. EUCD.info, the arm of the French chapter of FSF has details about the interoperability amendment (emphasis is mine):

On the very good side, in a last theatral move at 2am this morning, deputies have had a second deliberation on the article that defines DRMs (actually as written in EUCD "effective technical measures of protection"). On December there was already an amendment excluding from this definition, any protocol, format, or method for scrambling, encrypting or modifying. Also in December, an amendment included some kind of Reasonable And Non-Discriminatory (RAND) licence, and the appeal had to be made with a Competivity Council, which is something out-of reach for non-commercial entities and SMEs. And this night, interoperability was secured, with very good amendments forbiding a DRM to prevent interoperability. Also anyone can resquest a judge to force DRM providers to give information for interoperability at no costs but logistical ones. Also an amendment was voted to allow publication of source code of any independant software that interoperate with a DRM.

It is to be noted that cracking DRM in order to duplicate files and distribute them is illegal. It's actually punished by a EUR 300,000 fine and 3 years of prison for publishing a product which is "obviously intended" to provide the public with some unauthorised copyrighted works!

In order to fully understand the importance of this decision, I encourage you to read Wired's How France Is Saving Civilization.

Interestingly enough, Macworld quotes an analyst saying that French digital music law could make a more powerful Apple. And it makes sense: I strongly suspect that Apple knows that DRMs are bad for business, and has agreed to include them in order to provide the music industry with the garantees they wanted in order to sign deals with the iTunes Music Store. Apple may cry right now, but it may be fake tears...

Update: Christian Paul, one of the representative behind the interoperability amendment has published an analysis in English on his blog, Interoperability : freedom for consumers and innovators

The idea is three-fold (shamelessly copy/pasted from his blog for your viewing pleasure):

  1. we want to protect consumers' freedom of choice and privacy. We oppose the idea that the seller of a song or any other kind of work can impose on the consumer the way to read it, forever, and especially in consumer's home. It is essential to assure that the consumer can choose whatever device she likes, just as she can use her favorite hi-fi today and does not have to buy a new one for each vendor.
  2. we want to keep the market free and open. Instead of legally enforcing artificial monopolies, we prefer to create an environment where every innovator has a chance. To do so, innovators need some information on how to interoperate with existing devices. To assure that small innovators can enter the market, we do not want this information to be expensive. As we are discussing an essential freedom here - the one to create and innovate - we estimated that the only acceptable price is: without charge.
  3. we want to protect free (as in freedom) software developers. Many of them are individuals coding for fun, not for profit. Getting information required for interoperability without charge is key to them. They must also be able to publish the source code of software interoperating with any DRM. We have put this last guarantee in law.

His conclusion is interesting:

Let's put it more simply: Can we allow a couple of vendors to establish monopolies tightly controlling their clients and excluding competition? I think that no American can wish for that. Neither Apple, nor Microsoft, nor anyone else is threatened by this law if they intend to play fairly with competitors and consumers. If Apple wants to remain a big player, it will have to innovate and continue providing exciting new products. This is a good news for consumers, who will get better, cheaper competition. And it is also a great news in the long term for Apple.

Windows Vista encore retardé

LExpansion.com a un bon article sur le nouveau retard de Windows Vista et ses quatre ans de retard (et l'abandon de fonctionnalités essentielles comme WinFS). Historique :

Ce n'est pas la première fois, loin de là, que Microsoft repousse la sortie de Vista. Le développement de ce nouveau système d'exploitation, connu jusque récemment sous le nom de code Longhorn, a été annoncé en 2001. Il s'agissait alors d'une version intermédiaire à Windows Blackcomb (devenu Vienna), projet encore plus ambitieux que Vista lui aussi retardé. A l'époque, Bill Gates annonçait une sortie fin 2002, début 2003. Rien n'est venu. En 2003, le même Bill Gates précisait que la date de sortie serait déterminée par des seules considérations technologiques. Peu après, Microsoft choisissait finalement de faire une croix sur un des éléments clés de son projet, le nouveau système de recherche WinFS, pour ne pas retarder davantage la sortie, repoussée alors en 2006. C'est ce nouveau rendez-vous, sur lesquel comptait l'industrie informatique, qui ne sera pas tenu.

Non, je ne vais pas tirer sur l'ambulance. Ca serait trop facile. Je crois que peu de personnes comprennent à quel point le logiciel, c'est compliqué. Et plus c'est gros, plus ça l'est ! Livrer un logiciel dans les temps, c'est dur à faire, même quand il s'agit d'un petit projet pour un seul client. Quiconque ayant déjà eu l'idée de développer un petit script pour résoudre un problème ponctuel à pu expérimenter cela : on se dit qu'on en a pour un petit quart d'heure, et on y passe une partie de la nuit ! (Oui, je sais, je suis nul en développement).

Alors oui, Vista va arriver en retard. Oui, ce sera plus dur pour les fabricants de PC, pour qui Vista était l'occasion de vendre des nouvelles machines surpuissantes à des gens qui, objectivement, n'en avaient pas besoin. Car c'est bien là qu'est l'enjeu : trouver un logiciel qui exige suffisament de puissance pour pouvoir vendre des cartes graphiques 3D et des processeurs gavés de MHz et dopés de Giga-octets de RAM. Car rappelons-le, un Pentium D 940 et 2 Go de mémoire, c'est un peu juste pour Vista. Alors pour Noël, on va peut-être moins consommer, ou consommer autre chose. Et si, justement, c'était l'occasion de consommer un tout petit peu moins ?

Actu DADVSI et DRM

Non, tout n'est pas noir en ce qui concerne DADVSI, et l'article 7 et les précisions qu'il apporte en terme d'interopérabilité sont des grandes avancées (à condition que cela reste en état dans la version finale de la loi). En effet, il devrait être possible de publier du code Libre permettant de lire du contenu protégé.

Logiquement, les fournisseurs de DRM comme Apple et Microsoft ne doivent pas apprécier. ZDNet.fr explique bien qu'Apple démolit les mesures relatives à l'interopérabilité.

Paradoxalement, c'est un journal américain, Wired, qui en parle le mieux : How France Is Saving Civilization. Paradoxe encore, c'est un montréalais qui pense que cet amendement ne tiendra pas : C'est voté... DADVSI, le débat recommence.

Bertrand Lemaire, de son coté, souligne un point qui est passé inaperçu : DADVSI : la presse lui dira merci discrètement. En substance, on va pouvoir enfin publier si l'actualité le justifie, des photos de monuments dont l'auteur n'est pas mort depuis plus de 70 ans (dont l'éclairage de la tour Eiffel ou encore les pyramides du Louvre).

Dans un registre différent, un professeur canadien déchiffre une étude statistique et démontre que le peer-to-peer est bénéfique aux ventes de disques. Evidemment, comme l'étude a été commandée par l'industrie du disque, cela fait nettement désordre. (via BoingBoing).

Enfin, des actions contre le DRM se sont déroulées hier dans plusieurs villes de France, à l'initiative de StopDRM.info. Quelques pointeurs :

mercredi 22 mars 2006

Bon Echo Alpha 1 Milestone has been reached

While the Web is busy discussing Firefox 2 Alpha, Mozilla releases the Bon Echo Alpha 1 milestone. WTF? It's actually the same thing, but we're not calling it Firefox 2 Alpha, as we don't want ordinary users, who are not very familiar with the notion of Alpha quality (or lack of...) to download the binaries and be disappointed by the possible instability and apparent lack of new features. This is the reason why we've been using the "Bon Echo" code name instead of "Firefox 2", and not publicizing it more.

Bon Echo Alpha 1 is meant for developers and testers, not for end users. If you feel like testing it in order to help improving what will become Firefox 2, please download, install and start testing. Otherwise, there is nothing to be seen (yet). The User Interface may change quite a bit between now and the final release. For now, a few changes can be seen (and tested):

  • tabbed browsing behavior;
  • Early version of Places (new bookmarks and history system)
  • new plugin format
  • updates to the extension system in order to improve security and localization;
  • SVG now supports textPath.

More information there:

Actu DADVSI et DRM

mardi 21 mars 2006

Test du Kodak EasyShare One

J'ai été contacté par une agence de RP en tant que blogueur, au nom des différentes marques qu'elle représente. J'ai été invité à assister à une conférence sur les blogs, éventuellement voir les nouveaux produits sortis par les marques en question. Dans l'invitation, on me laisse entendre qu'il y aurait un gadget à la clé. Coup de bol, j'ai un trou dans mon agenda, et je décide au dernier moment de m'y rendre. La conférence était intéressante, moins par son contenu que par la confrontation de deux générations, l'analogique contre la numérique : on y sentait la vieille garde perdre pied par rapport à ces blogs, à l'abondance d'information, à la crainte de perdre le contrôle de l'information. Dans l'assistance, une belle brochette de blogueurs a secoué la conférence à un point assez réjouissant : quand on baigne dans la blogosphère, on a vite tendance à oublier qu'il y a effectivement une fracture numérique, mais que cette fracture est double : il y a ceux qui n'ont pas de connexion à Internet, il y a ceux qui en ont mais qui n'ont pas compris comment ça marchait, et il y a ceux qui construisent de fait l'Internet. Le premier groupe n'était pas invité à la conférence (ou s'est tut), et le clash entre les deux autres a été très amusant et m'a rappelé cette citation du film Les Ripoux : Les cartes vermeil à la casse ! (malgré tout le respect que je dois à mes aînés ;-).

Quoi qu'il en soit, je suis reparti en coup de vent après la conférence, en prenant juste le temps de tester en bonne compagnie la dernière collection de Jacob Delafon (la véritable légende de la photo aurait dû être et vous, que pensez-vous des DRM ? ;-). En partant, un hôtesse me remet un joli sac de plage publicitaire en coton. J'ai beau ne pas être vénal, je suis un peu déçu par le gadget en question, mais ce dernier arrivera par coursier le surlendemain. Et là, j'ai nettement plus le sourire : il s'agit d'un appareil photo numérique Wifi, en l'occurrence l'un des premiers du genre, le Kodak EasyShare One.

Coté fiche technique, c'est un capteur 4 MP, ce qui est très largement suffisant pour un compact, (contrairement à ce que laisse entendre la course aux pixels des fabricants), assorti d'un zoom fois trois et un grand écran tactile.

Coté photo, je vous laisse juger en regardant cet album sur FlickR. Je n'ai pas retouché les photos, mais il faut tout de même savoir que Flickr fait un traitement de toutes les photos, essentiellement en jouant sur le contraste local, ce qui donne un rendu plus flatteur. Dans le cas de l'EasyShare One, c'était largement superflu, étant donné que les photos sont "prêtes à consommer" dès qu'elles sortent de l'appareil. Il convient tout de même de rappeler qu'il a fait beau au moment où je prenais ces photos, ce qui rend nécessairement plus facile le travail de l'appareil.

Calandre de Rolls Royce

Par rapport à mon vieux Canon Ixus Digital, plusieurs choses ont suscité mon attention. En vrac :

  • un vrai grand écran (presque 8 cm de diagonale) ;
  • des fonctions tactiles avec un stylet. Impressionnant !
  • possibilité d'envoyer par Wifi des photos vers l'imprimante ou vers une galerie en ligne permettant de faire des tirages. Il est aussi possible de demander à la Galerie de prévenir par e-mail certains destinataires ;
  • possibilité de re-cadrer les photos ou de traiter les yeux rouges sans avoir recours à un ordinateur ;
  • 180 Mo de mémoire Flash intégrée, sans compter une carte mémoire optionnelle ;
  • petits films QuickTime d'excellente qualité (VGA, 640x480)
  • Belle finition, qui n'a rien à envier à l'Ixus, pourtant une référence dans le domaine ;
  • un mode "rafale" sur 5 images, bien pensé : l'appareil prend des photos en continu et conserve les 5 dernières prises avant le lacher du déclencheur. C'est bien pratique quand on attend qu'une action se produise.

Tout n'est pas parfait toutefois, voyons donc ce qui pourrait être amélioré :

  • la réactivité. J'aurais aimé un appareil plus réactif, surtout au démarrage (c'est la raison pour laquelle j'ai acheté un Reflex) et en navigation dans les menus. A la prise de vue, rien de vraiment gênant, à partir du moment où la mise au point est faite ;
  • un écran encore plus lumineux, ou un viseur optique, mais l'EasyShare One ne fait pas exception : tous les appareils compacts à viseur-écran sont dans ce cas là, surtout par grand soleil. Encore une fois, je suis atypique en préférant un viseur optique, la plupart des gens préfèrent de loin l'écran LCD, et celui du Kodak est à la fois grand et plutôt lumineux.

En conclusion, l'appareil est bien fini, délivre des photos de bonne qualité (au moins dans les conditions où je l'ai testé), et le coté écran tactile, associé au Wifi en fait un appareil qui plaira aux amateurs de haute technologie qui cherchent un appareil simple.

Pour référence :

PS : l'appareil m'a été offert sans aucune contrepartie. J'ai décidé d'en parler de mon propre chef. Aurais-je dû m'abstenir de publier ce billet ? Je me suis posé la question, et la vraie réponse, c'est que j'avais envie de vous parler de cela, ce que j'ai donc fait.

samedi 18 mars 2006

En vrac

  • D'accord pour acheter vos chasseurs, mais je veux le code source, exige le Royaume Uni auprès des USA... Tsss, si même les acheteurs d'armes exigent le code source, où va le monde ?
  • Bill Gates dit du mal du PC à 100$, sur le mode le PC à 100$ et à autonomie illimitée est moins bien que mon origami dix fois plus cher et ayant 15mn d'autonomie. Je veux bien croire que quand c'est dix fois plus cher, c'est mieux, surtout pour du matériel (mais pas nécessairement dans un facteur 10, compte tenu des économie d'échelles) ;
  • Je viens de recevoir une demande d'utilisation de trois de mes photos par un grand organisme éducatif qui prépare un sujet sur l'eau. Les voici, et j'y ai ajouté une quatrième elle aussi sur le thème de l'eau :
    • Une rivière entre San Francisco et Dallas
    • Pont Alexandre III, a l'aube
    • Dernière baignade avant la nuit en Guadeloupe
    • Robinet cadenassé au Sénégal
  • Tiens, dans le même genre, ma photo de Panda rouge est utilisée pour un Podcast pédagogique.
  • La pizza n'était pas fraîche :-)
  • Le jeu vidéo comme outil pédagogique et militant : McDonald's Videogame, où l'on apprend à planter du soja OGM après déforestation pour nourrir des vaches qui finiront en hamburgers. Non, le jeu n'est proposé par la société dont il porte le nom ! (Plus d'info sur news.com) ;

Standards, client riche et bonnes pratiques

Mise à jour (suite à un copier/coller incomplet)

Notes

[1] C'est une citation de Coluche, ami lecteur ! C'est même là l'illustration, certes fumeuse, de l'intérêt d'Opquast : je connais les règles de la langue française, et je les enfreins à bon escient. Opquast, c'est un façon de vérifier qu'on applique les règles de développement Web (dont le standards et l'accessibilité), et que si ça n'est pas le cas, on sait au moins où et pourquoi...

Actu des DRM et DADVSI

vendredi 17 mars 2006

DADVSI : chronique d'un désastre

Le Monde Informatique l'explique bien DADVSI, c'est la fin du peer to peer et de la copie privée.

Tout ce pour quoi je me suis battu, à savoir le droit à la copie privée, le respect du peer to peer en tant que technologie, le respect du logiciel Libre en tant que mode de développement efficace et en tant que chance à saisir pour l'Europe vient d'être piétiné.

Non, bien sûr, tout n'est pas perdu. On devrait pouvoir continuer à produire des logiciels Libres comme Firefox et Thunderbird, qui permettent pourtant de partager des fichiers protégés contre le droit d'auteur. Ce qui devrait nous sauver, ce sont deux adverbes flous. Tu parles d'une tranquillité d'esprit ! Je m'explique : En tant que président de Mozilla Europe, je suis passible de trois ans d'emprisonnement et de 300.000 EUR d'amendes pour le fait (je cite la loi) "d'éditer et de mettre sciemment et sous quelque forme que ce soit, un dispositif manifestement destiné à la mise à disposition du public non autorisée d'oeuvres ou d'objets protégés".

Voilà. Avec Firefox, on peut télécharger des documents numériques par les protocoles HTTP et FTP. C'est le fonctionnement même du navigateur qui veut cela. Ces documents sont ils couverts par le droit d'auteur ? Dans leur immense majorité, oui.

Avec notre logiciel de messagerie Thunderbird, on peut envoyer des messages avec en pièce jointe une chanson au format MP3. C'est le principe même de la messagerie. La fonctionnalité de pièce jointe n'est pas arrivée par accident. On peut même raisonnablement dire qu'elle a été mise dans ce logiciel sciemment. Elle n'est pas, par contre, manifestement destinée au partage de musique illégale, et c'est ce qui nous sauve, du moins jusqu'à ce qu'un juge en décide autrement.

Un peu plus bas, on précise que ne sont pas concernés les "logiciels logiciels destinés au travail collaboratif, à la recherche ou à l'échange de fichiers ou d'objets non soumis à la rémunération du droit d'auteur". Est-ce vraiment le cas de notre client de messagerie et de notre navigateur Web ? Qui peut me l'assurer ?

Alors je vous pose la question, chers lecteurs. Et je la pose aussi au ministre et à tous les députés qui ont voté cette loi, et je la pose aussi à mon confrère blogueur Maître Eolas, dont l'avis m'importe beaucoup :

Faut-il que j'aille me rendre au commissariat du 15° arrondissement ? ;-) Si oui, est-ce que cela va jouer en ma faveur et réduire ma peine ? ;-)

Plus sérieusement, est-ce que cela vaut le coup que continue à contribuer à du développement du logiciel Libre, qui donne à chacun l'accès au savoir, à la culture, à la communication, et même au commerce électronique ? Faut-il que je demande aux bénévoles qui participent au projet de près ou de loin, et font incidemment la promotion de la francophonie (FrenchMozilla, Geckozone, Mozillazine-fr, XULfr), d'abandonner le projet pour cause de risques juridiques encourus ?

A coté de cela, l'internaute qui télécharge illégalement de la musique risque 38 EUR d'amendes. Le prix de deux CD. Autrement dit, ça n'est en rien dissuasif, contrairement aux trois ans de prison et 300.000 EUR d'amende. (Le plus amusant, c'est que les 38 EUR vont dans les caisses de l'état, et pas du tout dans celles des artistes !).

Ce projet de loi DADVSI n'était pas un problème facile à résoudre, c'est certain. J'ai vainement tenté d'apporter ma pierre à l'édifice, en tant que simple citoyen. J'ai vraiment apprécié de voir que certains députés, de tous bords ont compris les enjeux et se sont battus dans l'hémicycle tant qu'ils ont pu. Mais la pression de l'industrie musicale a été trop forte, tout comme celle de l'OMC et de l'OMPI.

Le résultat, au delà des multiples bévues juridiques, politiques et de communication, est un texte de loi incohérent, rétrograde et dangereux, en plus d'être une occasion magistralement ratée de faire rentrer la France dans le 21ème Siècle.

Il reste toutefois une lueur d'espoir : il faut faire passer le message autour de nous, du danger des DRM. Je m'inspire en cela de la phrase de Coluche : Quand on pense qu'il suffirait que les gens ne les achètent plus pour que ça ne se vende pas. On en reparlera ici même.

jeudi 16 mars 2006

Actu DADVSI et DRM

  • Dans un excellent article de Michel Alberganti, La farce du téléchargement, on apprend on apprend que l'industrie du disque, qui ne cesse de proclamer sa fin prochaine, est finalement en pleine forme :

EMI Music Publishing a ainsi enregistré une progression de 4,9 % de son chiffre d'affaires pour l'année fiscale 2005 tandis que celui d'Universal Music Group progressait de 5 % sur les neuf premiers mois de 2005 avec un triplement de ses ventes de musique en ligne. Sur la même période, Vivendi Universal affiche un chiffre d'affaires en hausse de 8 % et une augmentation de 30 % de son bénéfice.

mercredi 15 mars 2006

Actu DADVSI

De retour après deux jours de Cebit, quelques pointeurs amusants / intéressants / inquiétants (rayez les mentions inutiles) :

Mon envie de bloguer est au plus bas depuis quelques jours. Les commentaires sont fermés depuis samedi.

Mise à jour, suite à deux liens envoyés par de fidèles lecteurs :

samedi 11 mars 2006

En vrac

vendredi 10 mars 2006

Google, Writely, CL2 et le futur des applications

Deux nouvelles importantes à propos de Google :

Messagerie, agenda, traitement de texte. Wikicalc et S5 seront-ils les prochains ? (Pour S5, c'est surtout un outil de génération de diapos qui serait intéressant, plus que le runtime, qui est dans le domaine public).

Il est très intéressant de voir des applications comme la messagerie, l'agenda partagé et le traitement de texte passer du client lourd à l'application en ligne. Seul le navigateur, par essence, n'est pas touché par cette tendance, qui renforce plutôt son importance. Enfin, n'oublions pas les problèmes de vie privée pour tout ce qui est d'utiliser des applications en ligne.

Pour terminer sur une perspective d'avenir, les anglophones seront ravis de tomber sur les plans de Google, tirés des commentaires des diapos montrées aux journalistes. Merci PowerPoint !

Brevets logiciels et extorsion de fonds

Un jour peut-être, on va comprendre que les brevets logiciels sont une véritable machine à extorquer de l'argent et à préserver les positions dominantes. en attendant, j'accumule les preuves à charge. Les deux exemples qui suivent touchent Microsoft (et c'est un hasard) :

  • Brevets: comment Microsoft va rentabiliser sa technologie FAT. Inventez un format de données trivial, imposez le avec vos produits, laissez toute l'industrie l'utiliser gratuitement pendant 10 ans. Ensuite, allez facturer l'utilisation aux fabricants d'imprimantes, d'appareils photos, de baladeurs, de cartes mémoires. Le plus beau, c'est de facturer un truc que les gens utilisent déjà et dont ils ne peuvent plus se passer. La négociation commerciale est d'autant plus intéressante que si vous rechignez à acheter, on vous traîne en justice. On parie qu'un format ouvert comme ext2 va s'imposer par la suite ?
  • Microsoft se fait attaquer sur ActiveX et les Plug-ins par la société Eolas (non, pas celle mentionnée par le dernier article d'Openweb : on a ici à faire à un homonyme).

Un coup ils gagnent, un coup ils perdent, et cela importe finalement peu, car ils ont un gros portefeuille de brevets et des dizaines de milliards de dollars en réserve. Par contre, les grands gagnants dans cette histoire, ceux qui gagnent à chaque fois, ce sont les consultants juridiques en propriété intellectuelle. L'innovation et la société civile, pourtant les deux bénéficiaires théoriques du mécanisme des brevets, en sont pour leurs frais.

jeudi 9 mars 2006

Actu DADVSI et DRM

  • Vendredi (peut-être aujourd'hui, en fonction du moment où vous lirez ces lignes), à Nanterre, est organisé un colloque ayant pour thème Le projet de loi DADVSI et le contrat social. Ca devrait durer 3 heures, avec un casting de rêve (et je ne dis pas ça parce que j'étais invité à participer) : Christophe Espern, les directeurs de la SCPP et de l'ADAMI, des journalistes, des artistes et des élus.
  • Je l'ai mentionné le 2 mars, et voilà l'excellent Formats-Ouverts.org qui rentre dans le détail en publiant L'Australie, les DRM et le rapport coup de tonnerre, à propos du rapport parlementaire australien qui démontre le danger des DRM. Ils auraient au moins pu en faire une version en français pour nos députés ! ;-)
  • France Info : HDCP : le cauchemar de la HD ?, une chronique de Jérôme Colombain. Vous avez peut-être acheté récemment un écran de télévision haute définition ou bien vous envisagez de le faire… Dans ce cas, attention ! Votre équipement, aussi sophistiqué soit-il, ne vous permettra peut-être pas de regarder les futurs films en haute définition.. Merci à Pascal pour l'info ;

Actu DADVSI

De nouveaux articles sur Openweb !

Oui, je sais, on pourrait croire à un canular, mais vérifiez vous même : nous ne sommes pas le 1er avril, et Openweb, le site de promotion des standards du Web, a effectivement une série d'articles qui sont sortis ce matin.

Il y a quelques mois, l'envie m'a pris de demander à Laurent Gloaguen, de l'agence Cosmic, comment les standards étaient utilisés dans leurs prestations Internet et multimédia. J'ai l'ai donc interviewé (ça n'était pas très difficile : je connais Laurent en tant que blogueur et initiateur des soirées Paris Carnet). J'ai ensuite soumis le résultat aux relecteurs d'Openweb. Et là, les objections ont fusé : "pourquoi ne pas poser telle ou telle question ?" et "pourquoi ne pas poser ces questions à d'autres agences pour avoir un panorama plus complet des différentes approches ?". C'était dont reparti pour une autre série de questions et d'autres entrevues. Evidemment, cela nous a pris beaucoup plus de temps que prévu ! Quoi qu'il en soit, le résultat est là, dans cinq articles, façon table ronde :

  1. Agences et Standards Web, présentation des interviewés ;
  2. Migrer vers les standards ;
  3. Utiliser les standards ;
  4. Communiquer sur les standards ;
  5. L'avenir des standards.

Merci à nos interlocuteurs D&DI Eolas, SQLI, Business Interactif et agence Cosmic pour avoir accepté de répondre à nos questions. Cela fait quatre ans ce mois-ci que nous avons décidé de lancer Openweb (sorti un an plus tard), et il est intéressant de voir à quel point les standards ont pu être adopté entre temps par les professionnels, et la façon dont ils sont utilisés.

Mise à jour : J'oubliais de mentionner un 6ème article publié aujourd'hui sur Openweb : Conformité, validation et Surqualité, un article d'Elie Sloïm qui flanque un coup à la notion de perfection. A mon sens, que l'on puisse publier un tel article sur Openweb est bien le signe que nous sommes passés d'une période d'évangélisation des standards (qui va de pair avec leur idéalisation, puisqu'ils ne sont pas vraiment utilisés) à celle d'un pragmatisme qui souffre d'accrocs dans ses pratiques. Merci à Laurent Denis d'avoir signalé la chose.

mercredi 8 mars 2006

Le projet Mozilla et ses revenus

Il y a quelques jours passait sur digg.com un article indiquant que Firefox avait rapporté 72 millions de dollars. C'était présenté comme une certitude. On cliquait sur le lien, et on arrivait sur un billet sur le blog Technoogle qui présentait cela comme un fait. Heureusement, il indiquait sa source, et on pouvait alors arriver sur un Billet de Jason Calacanis qui expliquait qu'il ne s'agissait là que d'une rumeur. Bref, en deux hyperliens, on était passé d'un "on dit" à une certitude absolue. Juste un aparté : les blogs et le Web 2.0 prouvent bien là leurs limites par rapport au journalisme professionnel. Ainsi, on notera que Slashdot, qui n'est pourtant pas un modèle de journalisme haut de gamme, n'a pas relayé l'info : comme quoi, un comité de rédaction, c'est réellement utile.

Mais qu'en est il vraiment ? Je n'ai pas l'information moi même, mais dès que j'ai eu vent de la rumeur, j'ai posé la question à mes interlocuteurs de Mozilla Corporation et Foundation. Le fait est que le chiffre est faux, mais l'ordre de grandeur est correct.

Christopher Blizzard, membre du board de Mozilla Corp., a publié un billet très intéressant sur le sujet et en profite pour rappeler trois points :

  1. Mozilla Corp. est la propriété à 100% de Mozilla Foundation, fondation à but non lucratif. Il n'y a aucun autre actionnaire, et il n'est pas prévu qu'il y en ai d'autres. Non, il n'y aura pas d'entrée en bourse, avec tous les excès qui pourraient aller de pair.
  2. L'argent n'est qu'un outil. Voilà qui tombe pile avec mon billet récent qui expliquait en quoi l'argent est un moyen, pas un but, billet dont la lecture est recommandée pour mieux comprendre l'approche du projet. Voir aussi toute la série Firefox, les standards, et l'avenir du Web.
  3. L'argent est nécessaire pour la viabilité du projet, mais la priorité, c'est 1 - la satisfaction de l'utilisateur ; 2 - les parts de marché et 3 - assurer la viabilité du projet. Autrement dit, nous refusons des opportunités d'augmenter le revenu quand elles compromettent la satisfaction de l'utilisateur. De même, Chris Blizzard explique qu'on pourrait accepter des accords de distribution même s'ils sont peu générateurs de revenu. Pour comprendre pourquoi la distribution et donc les parts de marché sont essentiels pour le succès de Firefox, je vous encourage à lire L'importance des parts de marché, paru récemment.

Chris Blizzard conclut sur le fait que cet argent a surtout pour intérêt de nous ouvrir des opportunités.

Il y a toutefois un point que j'aurais aimé que Chris aborde, c'est ce qui va être fait de cet argent. Je sais que Frank Hecker, de Mozilla Foundation, travaille d'arrache-pied sur le sujet. Mon seul regret, c'est qu'il n'est pas encore prêt à présenter un plan. Mais je sais qu'il a prévu de bloguer sur le sujet dès que possible. La grande difficulté rencontrée par Frank, c'est de savoir comment dépenser intelligemment et efficacement cet argent. On peut bien donner quelques millions par ci ou par là, mais qu'est-ce qui indique qu'il vont être bien utilisés ? pas grand chose ! [1]

Quoiqu'il en soit, l'argent du projet Mozilla a déjà été mis à profit pour des actions qui visent à améliorer le projet. Je me suis demandé en quoi. Voici ce qui m'est revenu au moment où j'écris ce billet :

  • L'embauche de développeurs jusqu'à présent bénévoles, de membres de l'encadrement aux USA, au Canada, au Royaume Uni, en Allemagne et en France ;
  • Plus modestement, mais tout aussi indispensable, la réunion des principaux développeurs en décembre aux USA a été très bénéfique (et un déplacement en Silicon Valley, avec hébergement, ça coûte cher !)
  • Il y a 10 jours, cela a été la réunion des localiseurs à Bruxelles, qui se sont vu offrir le transport pour un émissaire de chaque équipe, ainsi que le diner du samedi soir.

Il y a un petit détail que personne n'a remarqué au sujet de cette dernière réunion, c'est que Mozilla Foundation a bien voulu payer le diner, mais pas la boisson. Comme l'expliquait Gerv Markahm, de Mozilla foundation, "it's because we're not stupid ;-)". En effet, la soirée Open-Bar pour les contributeurs aurait pu tourner à l'orgie, et on va dire pudiquement que ça n'était pas l'objectif de la Foundation :-D. Pour ma part, j'ai estimé que vouloir offri un diner convivial à Bruxelles sans payer une bière aux invités ressemblait bigrement à une grosse faute de goût. Aussi, Mozilla Europe, dont les ressources ne sont pas celles de Mozilla Corp. a offert une boisson à chacun des présents, sous prétexte qu'il ne faut pas sous-estimer l'apport convivial de la bière en milieu geekesque :-).

Mais revenons à ce que Mozilla Foundation pourrait faire avec ses revenus. Lors de la réunion européenne des développeurs et localiseurs à Bruxelles pendant le FOSDEM, Gerv a animé une longue discussion sur le sujet et a écouté les suggestions des développeurs assemblés à cette occasion. Pour ma part, j'ai suggéré de développer une version Libre du vieil outil Talkback dont Mozilla a hérité de Netscape, dans l'espoir de voir cet outil être mis à disposition de tous les projets Libres et ainsi améliorer la qualité du logiciel Libre sur le poste client.

Pour conclure, le projet Mozilla dispose de fonds que l'on avait pas imaginé au départ (lire mon billet Comment gagner de l'argent avec un navigateur ? à ce propos[2]), et c'est une excellente nouvelle, pour deux raisons :

  • Cela est très rassurant pour l'avenir du projet. Si, en 2003, j'ai décidé de monter Mozilla Europe, c'est bien parce que j'étais extrêmement pessimiste pour l'avenir du projet Mozilla. Presque trois ans après, c'est bien d'avoir une certaine sérénité sur ce sujet ;
  • D'après les rumeurs qui courent, Microsoft a prévu un budget marketing de 400 millions de dollars pour lancer Vista et IE7. Il va falloir faire face à cette déferlante médiatique. Ce qui s'annonce est tout sauf anodin, foi d'ancien Netscapien.

Notes

[1] Mark Shuttleworth, le milliardaire sud-africain qui sponsorise Ubuntu, en a déjà fait l'expérience sur un autre projet qu'il a finalement dû tuer compte tenu de l'absence de résultats. Mise à jour : Voici le lien vers le projet lancé puis arreté par Mark Shuttleworth : Funding free software projects, my experience with SchoolTool v1.

[2] billet qui démontre que je peux avoir tort, et dans le cas présent, j'en suis ravi.

Actu DRM et DADVSI

mardi 7 mars 2006

Citation du jour

La citation du jour est absolument superbe, je ne peux m'empêcher de la recopier ici. Elle est parue dans LeMonde.fr :

Question : (à propos d'IE7) Vous semblez avoir copié plusieurs fonctionnalités de Firefox, telle la navigation par onglets...

Réponse du porte-parole de Microsoft : Nous avons écouté avec attention les désirs des internautes et leur proposons ce qu'ils désirent. Notre but est d'offrir le meilleur navigateur possible. Le marché des navigateurs est très compétitif, et nous saluons ce dynamisme.

Pour ceux qui ont la mémoire courte, rappelons qu'à partir du moment où MS a eu le monopole des navigateurs, (avec les méthodes que l'ont connait et qui ont été condamnées dans le cadre du procès anti-trust), l'équipe de développement d'Internet Explorer a été démantelée. IE 5.5 date de 1999 et IE 6.0 de 2001.

Actu des DRM et de DADVSI

lundi 6 mars 2006

En vrac

  • Il est parfois tentant d'utiliser des possibilité juste parce qu'on peut le faire, et c'est même la plus grande tentation pour les informaticiens. Moi même, je n'ai pas échappé à la règle en tombant amoureux du Web début 1995, alors qu'il n'est devenu vraiment utilisable qu'avec le haut débit ;-). Chez Laurent Jouanneau, on assiste à une jolie empoignade à propos d'un site qui utilise le glisser-déplacer pour afficher une information. C'est à la fois joli et totalement inutile. Laurent compare cela à la personnalisation outrancière des voitures qui, il faut bien l'avouer, n'est pas toujours du meilleur goût, et apporte rarement de réels avantages. Alors ça m'a fait penser à trois publicités qui m'ont fait ricaner récemment (note : "Pimp" : personnaliser façon jacky. "Unpimp" : le contraire) :
  • Plaisir d'offrir... Un antivirus, ça fait toujours plaisir !
  • Humour de geek : on se demande à quoi ressemble la courbe d'apprentissage du code Mozilla (pas franchement simple, dirais-je pudiquement). Les hypothèses sont longuement discutées :
  • Six plateformes de musique assignées pour contrefaçon par la Spepidam. Juste un indicateur de plus que les enjeux financiers sont énormes. Au niveau relations publiques, je doute qu'il s'agisse d'un hasard du calendrier ;
  • 150.000.000 de téléchargements pour Firefox. Note : on parle bien de téléchargements, pas d'utilisateurs. Ceci n'inclut pas les téléchargements faits par l'auto-update ni la plupart des versions de Firefox distribuées dans des distributions Linux (ni tous les CD des magazines qui offrent Firefox) ;
  • 2.5 millions de téléchargements pour NVU. Bravo Daniel !
  • Un cadre de Microsoft aurait déclaré (je mets au conditionnel car le site est actuellement inaccessible) qu'OpenOffice.org est en retard de 10 ans sur MS Office. J'imagine qu'il ne voulait pas parler de standardisation du format ;-). Comme l'indique très justement un lecteur de Slashdot : vite courrons tous demander à nous faire rembourser !
  • Les extensions gagnantes du concours ExtendFirefox (cette fois-ci en français), merci la joyeuse bande de Geckozone ! Vous ne connaissez pas Geckozone ?Ses forums sur Firefox et Thundebird, son portail, ses administrateurs de choc et de charme, son église XVI°S. ?

Ne redoutez pas les médias, devenez les médias, dit le proverbe

Le débat sur la loi DADVSI est dense. Il est intéressant. Paradoxalement, son intérêt vient moins de son contenu (les contre-vérités volent en formation serrée) que de la façon dont il se tient.

La SACEM et le Ministère de la Culture proposent le site LesTelechargements.COM, réalisé par Publicis, où les propriétaires du site sont à la fois juges et parties, ce qui augure bien mal de la qualité du débat. La vidéo sur les sauterelles est à cet égard très révélatrice.

Je l'ai déjà dit, il est intéressant de constater que le débat a bien lieu sur Internet, mais pas nécessairement sur le site officiel. Je vous encourage par exemple à aller faire un tour du coté de LesTelechargements.FR, site alternatif qui vise à alimenter le débat à sa façon. Nouvelle mise en page, nouveau contenu, ce site m'a fait l'honneur de me demander ce que je pense des moyens techniques de protection, et comment expliquer leurs méfaits au plus grand nombre. Pour l'occasion, voici une petite vidéo où je raconte le Noël de Robin. Mon petit doigt me dit que d'autres vidéos devraient être publiées dans les jours à venir.

Video expliquant les dangers des DRM et de copy control

Faites passer la vidéo autour de vous (malgré ma trogne bouffite et mes tics de langage) : il est important d'expliquer au grand public à quel sauce il va être mangé. Il ne reste plus que quelques jours avant le vote !

Par ailleurs, si vous avez un témoignage sur le sujet (que ce soit en tant qu'amateur de musique confronté aux DRM ou en tant qu'artiste opposé à la loi DADVSI), vous pouvez contacter l'équipe parisienne du site pour une interview vidéo : 06 62 07 08 58 ou video@lestelechargements.fr. Les deux vidéastes amateurs, Corinne et François, sont très sympas.

Par ailleurs, si vous avez envie de télécharger légalement et gratuitement de la musique, c'est dans le répertoire de LesTelechargements.ORG que ça se passe. Par contre, si vous voulez ricaner bêtement devant une vidéo foutraque et politiquement incorrecte, précipitez-vous sur 2007, l'années des sauterelles (6,7 Mo, format WMV), en provenance d'un troisième site, LesTelechargements.INFO. Je dois avouer que le message un PC infecté par un Rootkit Sony-BMG, c'est rien. Mais des millions ! m'a fait rire...

Chronique DRM et DADVSI

LCI propose l'émission 'Plein Ecran' sur le droit d'auteur, en deux parties. La première est passée à l'antenne, la seconde est réservée à la diffusion sur le Net. Il est intéressant de jouer la complémentarité des deux medias (la télé par cable d'un coté, le net de l'autre, via le streaming Real ou WMP ou encore le téléchargement au format MP4). Quelques remarques intéressantes :

  • Patrick Bloche affirme que la contravention à 38 EUR ne sera pas dissuasive : si on télécharge autant qu'on veut, a raison de deux amendes pas an, c'est bien plus économique que d'acheter des CD ou de la musique protégée par DRM. Patrick Bloche affirme ensuite que l'argent des amendes est versé au budget de l'état, et aucunement aux artistes !
  • Le journaliste, Cédric Ingrand, rappelle qu'il s'agit de transposer l'initiative EUCD de 2001, laquelle est une déclinaison du traité OMPI de 1996.
  • Pierre Sirinelli, professeur de droit, rappelle ce qu'est le droit d'auteur et son rapport avec l'innovation : L'innovation ne doit pas être génée par le droit d'auteur. Le droit d'auteur, c'est une espèce d'équilibre entre des intérêts mouvants et parfois antagonistes. Mais il ne s'agit pas de faire tout blanc ou tout noir, il s'agit de trouver le centre de gravité, le point d'équilibre, qui peut varier suivant les époques et varier suivant les pays.
  • Bertrand Burgalat, musicien et producteur, rappelle pour sa part que la plupart des labels perdent de l'argent (les gains sont concentrés sur une minorité d'artistes).
  • Le mot de la fin revient à Patrick Bloche (député PS), à qui l'on demande quelle est l'issue probable du scrutin : le plus certain, c'est que le conservatisme l'emporte et qu'on retarde l'inévitable adaptation du droit d'auteur aux évolutions technologiques.

Sinon, j'ai mal dormi et je suis de mauvais poil, et j'ai du coup assez peu de patience ce matin pour avaler les couleuvres. Peut-être par masochisme, je suis allé sur le site officiel du gouvernement et de la Sacem, LesTéléchargement.COM, et j'y ai découvert deux vidéos qui m'ont fait bondir. Et faute d'avaler des couleuvres, vous allez devoir constaté que j'ai bouffé du lion ;-)

  • Une interview de François de la Brière, producteur, qui explique que si tout le monde propose de la musique, les "consommateurs" ne sauront pas s'y retrouver. Sous entendu : heureusement, il y a des producteurs qui savent mieux que vous, pauvres clients, ce qui est bon. Et ils vont sélectionner puis promouvoir les artistes qui seront les plus profitables. Je recommande à ce monsieur de lire d'urgence La longue traine... A condition qu'il arrive à ouvrir les yeux ! Ironie du sort, ce monsieur s'exprime... sur un blog, medium qui sera sans aucun doute ce qui va écorner ce marketing de masse auquel il semble se raccrocher comme un naufragé à sa bouée ! Double ironie, le logiciel de blog est un logiciel Libre de haute qualité (en l'occurence DotClear), qui est justement fait par une petite équipe, et qui est un exemple remarquable de ce que peut réaliser un "amateur" (dans le sens le plus noble du terme) avec des moyens limités.
  • Une autre vidéo, où Nolwenn Leroy gobe un ressort et recrache des conneries. Elle ne cesse de bondir, assène des contre vérités flagrantes et conclue son interview par un c'est dramatique. C'est vrai, mais je pensais à la qualité de son interview. Sérieusement, Nolwenn, comparer des chansons à des biens physiques, c'était déjà pénible pour le vieux Pierre Perret, mais pour toi, compte tenu de ton jeune âge, non ! (au moins, le vieux Pierre Perret, il avait l'excuse de son grand age, de ne pas avoir compris ce qu'était Internet). Ensuite, l'histoire de rémunération des artistes... Tu dois gagner près de 1000 fois ce que gagne l'artiste médian inscrit à la SACEM. Es-tu 1000 fois plus brillante que lui ? Non. C'est bien tout le problème. Tu es très probablement talentueuse, même si je ne suis pas amateur de ta musique, mais ta réussite vient surtout de ta chance et du système Star Ac'. Ton talent et ta capacité de travail ne viennent qu'après. Il y a parmis les artistes français des gens aussi talentueux et travailleurs, et qui ne gagnent pas le sou.

Enfin, j'apprends par l'AFP que François Bayrou veut défendre le logiciel Libre. Je ne peux que féliciter le président de l'UDF de cette prise de position que j'approuve totalement, d'autant qu'il veut aussi défendre le droit à la copie privée. Toutefois, il faut aussi rappeler que l'UDF a en son sein Janelly Fourtou, qui est la plus fervente promotrice des brevets logiciels au niveau européen. Rappelons à ceux qui sortent d'un coma prolongé que les brevets logiciels, c'est la bombe atomique destinée à tuer le logiciel Libre. Qui croire ? Les actions répétées de Mme Fourtou, ou les promesses de M. Bayrou ?

samedi 4 mars 2006

Actu des navigateurs

vendredi 3 mars 2006

La grosse erreur des DRM

J'ai lu un excellent article sur Security Focus : The big DRM mistake, qui raconte comment l'auteur se retrouve coincé par les DRM suite à l'achat de huit DVD des archives complètes du magazine The New Yorker. Un vrai massacre :

  1. Le contenu ne peut pas être affiché sous Linux (sa machine principale) ;
  2. Il n'est pas possible de faire une sélection du contenu, ni un copier-coller, même pour une courte citation ;
  3. Il n'est pas possible de faire une recherche sur le contenu (80 ans d'archives), à moins de se mettre à jongler avec les huit DVD, comme au "bon vieux temps" des disquettes sur Macintosh, en 1985 ;
  4. Deux méthodes (en théorie illégales aux USA) pour contourner ces problèmes sont déjà publiées sur Internet.

L'auteur de l'article arrive alors aux conclusions suivantes :

  1. Les DRM font mal aux clients payants ;
  2. Les DRM détruisent la copie privée (aux USA, fair use) ;
  3. Les DRM rendent les investissements des clients sans valeur ;
  4. Les DRM peuvent être contournés.

Il cite Chris Anderson (Monsieur Longue traine) : Toute protection réellement difficile à pirater est probablement trop pénible pour être acceptée par les clients. Et je tends à croire qu'il a raison... Notons aussi la présence d'un lien vers Why some "piracy" can increase overall revenues, une lecture très instructive...

Actu DADVSI

Du latin au style SMS, de la soupe de balise aux standards

Etonnant : il est possible de passer directement du latin au SMS, en même temps qu'on passe de la soupe de balise au respect des standards. Je m'explique : récemment de passage dans les locaux de Radio Notre-Dame, j'y ai croisé un webmestre qui venait participer à une émission sur les blogs. Rapide discussion pendant la coupure pub, nous parlons navigateurs et standards du Web (oui, c'est plus fort que moi). Ce matin, je reçois un e-mail de sa part, qui m'annonce la nouvelle version du portail jeune de l'église catholique en France, inXL6.org (à lire à voix haute pour comprendre : In Excelsis). Il m'indique que la validation n'est pas encore parfaite pour cause de reprise du contenu existant, mais l'espoir est là. Enfin, j'apprends que le portail a démarré une démarche qualité avec l'incontournable Opquast !

Je parlais dans les premiers billets parus sur le Standblog, en juillet 2002, d'une école primaire dont le site était conforme aux standards, ajoutant ensuite si une école primaire y arrive, pourquoi pas vous, professionnels du Web ?. Quatre ans plus tard, l'Eglise catholique montre qu'elle y arrive, elle aussi, alors qu'on pourrait la croire peu novatrice (ahem), et que de nombreux webmestres se font toujours tirer l'oreille pour produire du contenu fonctionnant dans autre chose que IE 5.5 (Allo, ArteVOD, vous m'entendez ?).

Ironie du sort, le webmestre de l'école primaire en question a quitté sa blouse grise pour enfiler l'habit de contributeur Opquast, alors que l'image ornant son site est celle... d'un moine !

jeudi 2 mars 2006

Actu DRM et DADVSI

  • S'il n'y avait qu'un seul billet à lire aujourd'hui sur DADVSI, ça serait celui-ci : Lettre ouverte aux artistes. C'est clair, didactique et honnête. Bref, c'est rafraîchissant ;
  • Copie privée sur les DVD: l'UFC-Que Choisir prêt à repartir à la bagarre en appel. Bravo !
  • La désinformation fait rage chez les chanteurs : Quand le gratin de la musique massacre la licence globale. Quand on lit ceci, on se dit que la gratin a un furieux goût de brulé : "La gratuité et la licence globale, c'est bonnet blanc et blanc bonnet", a lancé Enrico Macias. "C'est comme si l'on rentrait dans une boulangerie et que l'on raflait tout sans payer", a renchéri Pierre Perret (merci Daniel pour le lien). Rappelons que dans une boulangerie, si Alice se sert d'un pain au chocolat, Bob ne peut pas acheter ce même pain au chocolat, et le boulanger est perdant. Dans la musique, dans le logiciel, dans le monde des idées, c'est différent. Quand Alice vient allumer sa bougie en l'approchant de ma bougie, rien ne m'empêche ensuite de donner du feu à Bob. (Qu'on me pardonne de prendre des exemples faciles pour les cartes vermeilles qui pensent que derrière leur minitel se cachent des types avec des jambes de bois et des bandeaux sur l'oeil ;-)
  • LeMonde.fr : Droit d'auteur et ligne Maginot. La réunion de mardi dernier a tourné à l'empoignade verbale. Il n'en reste pas moins que l'histoire de la ligne maginot nous rappelle qu'elle a été contournée et a provoqué le désastre de Dunkerque ;
  • Le gouvernement australien contre le DRM qui brident les droits du public.

Choisir son camp

Voici un billet lu chez Robert O'Callahan, développeur Mozilla chez Novell, qu'il a intitulé Choosing Sides. Robert m'a permis de le traduire en français, et j'en profite pour faire une spéciale dédicace à mes amis qui travaillent chez Microsoft (et avec qui je devrait diner prochainement chez Pierre-Luc), et qui espèrent changer le géant de l'intérieur (sans grand espoir, à mon sens). Je laisse la parole à Robert (et vous engage à vous souvenir avant de débuter la lecture que ce billet est dans la catégorie humour) :

Imaginez que vous êtes un bon développeur et que votre but dans la vie est de faire que votre logiciel soit utilisé par le plus de monde possible. Où faudrait-il travailler pour cela ? Etant donné que la plupart des utilisateurs ont recours à du logiciel Microsoft, les recruteurs de Microsoft vous expliquent que c'est là que vous devriez travailler. Mais ils ont tort. C'est quelque chose qui est facile à comprendre quand on se pose la question suivante : "Qu'est-ce qui limite la capacité de Microsoft à produire du bon logiciel ?" Ca n'est pas le manque de bons ingénieurs ! C'est plutôt le manque de pression concurrentielle.

A cet égard, la situation actuelle pour IE7 est un exemple classique : après avoir obtenu une position de monopole, l'entreprise n'a plus rien fait jusqu'à ce que Firefox les oblige à bouger. Avec du recul, l'une des plus grandes prouesses jamais effectuée (à mon humble avis), c'était quand IE a réussi à rattraper Netscape en partant de rien du tout, avec le développement ultra-rapide d'IE3, et je pense qu'il ne s'agit pas d'une coïncidence quand on sait que Microsoft faisait alors face à l'une des plus grandes menaces jamais rencontrée jusqu'alors. (...)

On pourrait faire d'autres comparaisons. Là où Microsoft domine, (système d'exploitation pour ordinateur de bureau, applications bureautiques), les progrès sont lents. Là où ils sont menacés (MSN/Live, XBox, Java/.Net), les progrès sont rapides.

La leçon, c'est que si vous voulez voir du bon logiciel chez Microsoft, l'impact sera le plus fort si vous allez travailler ailleurs. Créez quelque chose d'excitant, et Microsoft va le copier. Challengez un produit Microsoft bien établi, et ils vont sortir de leur léthargie.

Attention toutefois : le risque de vous faire écraser par une combinaison des capacités technologiques de Microsoft et de leur puissance monopolistique est élevé. Cela peut rebuter certains candidats. Mais choisir le bon camp n'est pas nécessairement synonyme de vaches maigres.

Quelques vérités sur les DRM et DADVSI

Voilà quelques idées qui me trottent dans la tête. Je ne suis pas du genre à balancer des idées sans explication, mais pour une fois, cela va être le cas, faute de temps (comme souvent).

Voici donc quelques points importants qu'il faut rappeler dans le débat qui fait actuellement rage, débat dont certains cherchent à masquer les tenants et aboutissants, de peur que le débat tourne pour eux au vinaigre :

  • La licence globale est une approche perçue comme kolkhozienne par une bonne partie de la classe politique et la SACEM, ce qui la rend totalement inacceptable, quand bien même reprendrait elle des principe mis en application depuis une éternité par la même SACEM, en particulier pour ce qui est de la gestion des droits payés par les radios ;
  • Voir une chanson copiée par quelqu'un qui l'aurait achetée, c'est indéniablement un manque à gagner. Mais la même chanson, téléchargée par quelqu'un qui ne l'aurait pas achetée, c'est du marketing. Voilà un point essentiel qui est totalement absent du débat, et c'est dommage.
  • DADVSI est le chant du cygne d'une industrie qui se meurt depuis belle lurette. Cette industrie, c'est celle du disque, pas celle de la culture. Confondre les deux arrange certainement les producteurs, mais en aucun cas les artistes ni la culture, et encore moins ceux qui achètent de la musique
  • On peut être contre les DRM sur les "produits culturels" sans pour autant être en faveur du "tout gratuit", et c'est mon cas.
  • Le ministère de la culture sait ce qu'il fait. Les conseillers du gouvernement que j'ai pu rencontrer à plusieurs reprises connaissent le sujet sur le bout des doigts. On trouve par exemple sur le site du ministère des rapports très intéressants, dont celui sur les Mesures techniques de protection des oeuvres & DRMS, (fichier PDF, 5 Mo).
  • Si les grands industriels (Apple et Microsoft en tête) s'accordaient à ouvrir leurs systèmes de DRM au point de les rendre compatibles entre eux et avec les logiciels Libres, le problème serait bien moins grave qu'il ne l'est actuellement.
  • Il ne faut pas confondre les outils et leurs usages. Le DRM, s'il permet par exemple de protéger un dossier médical contre des personnes indélicates, peut s'avérer être une bonne chose. Le même DRM, utilisé pour empêcher une utilisation légitime et privée d'un contenu acquis légalement, est une nuisance qu'il faut éviter ;
  • Traiter tous ses clients comme des voleurs est mauvais pour les affaires ;
  • Les mesure techniques de protection ne sont pénibles que pour les honnêtes gens. Pour les professionnels de la contrefaçon, elles sont risibles et favorisent même le recours par les utilisateurs légitimes aux versions contrefaites, car celles dernières, non bridées, ont plus de valeur.

En vrac

Actu Mozilla

Comme souvent, certains de ces liens m'ont été fournis par des gentils lecteurs, que je remercie ici.

Fosdem 2006 post-mortem

I thought I'd sent this by email to a few folks, but who needs email when you have a blog? ;-)

On the weekend of February 25th and 26th, 2006, the European Mozilla Developers and Localizers Meeting was held in Brussels, during Fosdem. Thanks a million to all those who helped making this event a success.

  • Best edition ever;
  • 65 registered visitors, according to the wiki. Probably 100 to 150 attendees at the very least (though not all of them at the same time);
  • massive attendance from localizers, including Georgia and South Africa, thanks to Mozilla Foundation funding travel costs;
  • dbaron and pkim were there, and it was great to have people from the US, to address both technical and marketing topics;
  • Brian King gave a talk about XUL development in the main desktop track;
  • Saturday night dinner paid by Mozilla Foundation was a great idea;
  • Mozilla Europe paid for a single drink per person during that dinner (trying to socialize in Brussels without offering a beer would probably have led us to jail ;-)
  • It was good to meet again in order to sync, with all the changes that happened since Firefox 1.0.
  • Presence of Flock and AllPeers showed that the ecosystem is building up.

Things that could be improved:

  • Better planning so that more people can attend despite visa issues;
  • Pack more content on Saturday afternoon, enable people to leave earlier on Sunday;
  • We should consider organizing this event *not* during Fosdem, so that attendees do not have to choose between Mozilla talks and other tracks (this means that it would be more expensive and may potentially reduce number of attendees)
  • Give swag/T-shirts to contributors
  • If planning to have this meeting at Fosdem again, plan to have the Mozilla Store man the T-shirt booth
  • Axel not cutting his luggage and Gerv not getting his thumb stolen ;-)
  • Tristan not to park his car on Saturday night in a parking lot which is closed on Sundays;
  • Gerv, Brian, Peterv and Tristan did a good job of getting things under control despite Axel's absence.
  • Update : I forgot to mention Gandalf's help for the localization part. Sorry for this, Gandalf.

Links to other blog posts on this topic:

mercredi 1 mars 2006

Actualité DADVSI