novembre 2005 (59)

mercredi 30 novembre 2005

Releasing a new version of Firefox is just another day at the office

Mozilla-europe.org traffic graph

Post-launch Firefox 1.5 online press articles

This post will be updated as needed when I find interesting articles.

French (France, Belgium, Quebec, Switzerland...)

English (USA, UK and other countries)

German (Germany / Austria / Switzerland)

Spanish (links courtesy of Pascal Chevrel)

Italian

Finnish (thanks to Jussi Bergström)

Catalan

Slovak (thanks to Brano Pavelka)

Hungarian (thanks to Timar Andras)

mardi 29 novembre 2005

C'est pas pour peter l'ambiance, mais...

J'aimerais bien me féliciter du lancement plus qu'imminent de Firefox 1.5, mais voilà, il se passe aussi des choses pas très drôles en ce moment. Dans le cadre du projet de loi DADVSI, un amendement est très inquiétant, comme nous l'explique un communiqué de presse de la FSF-France, d'autant que la loi doit passer en urgence et sans débat démocratique. Heureusement, mes camarades blogueurs et journalistes prennent l'affaire au sérieux :

En vrac

Alors qu'on s'active de tous cotés pour s'assurer que tout va bien se passer pour le lancement effectif de Firefox 1.5, je profite d'une minute de répit pour publier cette liste de liens qui prend la poussière dans mon éditeur de texte :

Quoi de neuf dans Firefox 1.5 ?

J'ai fait des interviews presse toute la journée en français et en anglais (pour les allemands), et on me demande souvent ce qu'il y a de nouveau dans Firefox 1.5. Il n'y a pas de raison que mes lecteurs soient privés de ces infos, alors les voilà, au format télégraphique :

Sous le capot : passage à Gecko 1.8

18 mois de travail dans le moteur de rendu sont maintenant dans les mains de l'utilisateur, et ça change beaucoup de choses, dont la performance (très améliorée) et le support des standards.

  • Support natif de SVG 1.1 (dialecte XML permettant l'affichage de graphiques vectoriels et leur manipulation via JavaScript et le DOM) ;
  • Amélioration du support de CSS3, dont les colonnes en CSS ;
  • Support de l'élément "canvas" qui, comme SVG, permet de nouveaux contenus graphiques (plus de détails) ;
  • Grosse amélioration de la performance des boutons "Back" et "Forward" avec un mécanisme de cache de la mise en page ;
  • Nouveau système de mise à jour, qui va permettre de proposer les nouvelles versions de Firefox avec quelques dizaines de Ko de téléchargement qui ont lieu en tâche de fond. Ceci est très important pour que les nouvelles versions, qui pourront corriger des bogues de sécurité, soient déployées sur les postes des utilisateurs aussi rapidement que possible, pour une sécurité accrue.

Interface utilisateur

Coté interface utilisateur, Firefox 1.5 continue dans l'axe qu'il s'est fixé, à savoir la simplicité. Nous n'avons pas cherché à multiplier les fonctionnalités pour le plaisir. Aussi, la plupart des changements ne seront pas remarqués par l'utilisateur lambda. Je vais toutefois en citer quelques uns :

  • possibilité de réorganiser les onglets par glisser / déplacer ;
  • meilleur blocage des pop-ups
  • meilleure gestion des fils RSS (meilleure détection, icone plus visible) ;
  • interface de gestion des préférences entièrement revue pour plus de simplicité ;
  • assistant de migration amélioré, permettant de récupérer les données (mots de passe, marques-pages...) d'autres navigateurs, et ainsi être immédiatement opérationnel avec Firefox 1.5 ;
  • Clear Private Data : d'un raccourci clavier ou via le menu outils, la possibilité, pour l'utilisateur d'un ordinateur partagé, d'effacer les traces de navigation, dont le cache, l'historique des pages et des téléchargements, les données des formulaires et des mots de passe, etc...
  • meilleure gestion des erreurs (erreurs affichées dans une page plutôt que dans une boite de dialogue) ;
  • sur les sites sécurisés (SSL), le nom du domaine est affiché en bas, dans la status bar, à coté d'un cadenas. Cela a pour objectif de limiter les risques de Phishing ;
  • gestion des extensions très largement améliorée, avec vérification de la compatibilité entre Firefox et les extensions, notification quand une nouvelle version d'une extension est prête.

Le mécanisme d'extension

Les extensions sont une véritable fonctionnalité centrale de Firefox, d'autant qu'elles sont maintenant au nombre de 700 ! Les extensions sont une façon élégante de permettre à la communauté d'exercer sa créativité, de personnaliser son logiciel, de répondre aux attentes des utilisateurs avancés, tout en conservant la simplicité d'utilisation qui fait une grande partie du succès de Firefox. Par ailleurs, les extensions sont de fait un formidable espace de R&D virtuel, où les meilleures innovations, après avoir été validées par nos utilisateurs, pourront être incluses dans les prochaines versions de Firefox

Un nouveau thème pour DotClear

Comme moi, vous avez un blog sous DotClear ? Vous avez envie de donner un p'tit coup de pouce à Firefox pour fêter sa sortie et botter les fesses d'un navigateur obsolète que je ne nommerais pas ? ;-)

Voici la solution : Thème Firefox 1.5 pour blogs sous DotClear, format Thème DotClear, utilisable avec l'installeur (lien alternatif). Vous avez jusqu'à ce soir pour l'installer :-D. Et comme vous n'allez pas installer un thème sans avoir une idée de son apparence, Maurice Svay, l'auteur du thème en question, nous propose même une copie d'écran du thème (format PNG, 173Ko)

Fête parisienne pour Firefox 1.5

La nouvelle version n'est pas encore sortie qu'on pense déjà à la fêter !

Paul Rouget, l'un des piliers de XULfr, nous prépare une soirée de fête pour samedi prochain. Inscrivez-vous !

Bien sûr, si vous organisez une fiesta dans votre ville, mettez un commentaire ici pour en parler !

Parrainage Google pour Firefox : aussi en Europe

Voilà une excellente nouvelle qui tombe à pic : Google offre 1$ par personne installant Firefox aux sites en faisant de la pub. Ce programme a démarré il y a quelques semaines aux USA, et il est maintenant étendu à l'Europe. Pour Firefox, c'est une excellente nouvelle...

lundi 28 novembre 2005

Pourquoi les organisations utilisant le logiciel Libre n'en parlent pas ?

Voilà un de mes sujets de prédilection ces dernières années... Ingrid Marson, de ZDNet UK enquête sur le sujet : Open source projects: Why it pays to keep quiet et Why open source projects are not publicised.

Je conclurais sur la phrase de Dave Neary, Gnome Foundation : Since companies using open source software are getting a lot out of open source software, one way they can give back is through visibility. (Sachant que les entreprises utilisant du logiciel Libre obtiennent beaucoup d'avantages en l'utilisant, une façon pour elles de renvoyer l'ascenseur est de donner de la visibilité). Je reviendrais sur le sujet. Et vous, qu'en pensez-vous ? (je rouvre les commentaires :-)

De l'utilisation de la bonne licence pour publier une oeuvre

Voilà un article que je dois écrire depuis longtemps, et que les événements me poussent à publier maintenant[1]

Vous le savez si vous lisez ce billet, je produis du contenu que je publie sur Internet. Le mot "contenu" ne me convient guère, mais il a l'avantage d'être moins prétentieux que celui d'"Oeuvre". Je m'en contenterais donc. Je publie des textes, ici sur le Standblog. Je publie des photos sur Flickr et sur Wikimedia Commons, et elles sont utilisées dans des articles de Wikipedia (par exemple la Tour Eiffel illustrant l'article francophone sur Paris).

Le contenu du Standblog est sous régime du droit d'auteur. Autrement dit, pour recopier le contenu, vous devez me demander l'autorisation, que je peux vous refuser (je ne crois pas l'avoir jamais fait). Pourquoi ? Parce que mon blog, c'est l'endroit où je publie mes idées, avec mes mots. Vous pouvez reprendre mes idées. Vous pouvez citer mes mots (le droit de citation est là pour ça). Mais pas les recopier de façon intégrale et systématique. Et quand un connard le fait, ça m'énerve. (Notons au passage mon énervement quand un site aux idées peu compatibles avec les miennes avait piraté une photo de mon fils Robin).

Mes photos sur Flickr sont sous licence Creative Commons - Attribution / Non-Commercial / Share-Alike. Autrement dit, je permets le partage et la réutilisation de mes photos à condition qu'on mentionne l'auteur, que ça ne soit pas à des fins commerciales, et que votre travail incluant ma photo soit aussi distribué sous la même licence Creative Commons BY-NC-SA. Si mes photos vous plaisent, réutilisez les pour faire des exposés, décorer votre chambre, les refiler à des camarades, les publier sur votre blog (s'il est non commercial) etc.

Mes photos sur Wikimedia Commons sont sous double licence : GFDL d'une part, et Creative Commons BY-SA. J'autorise donc la réutilisation de ces photos, y compris l'usage commercial. Pourquoi commercial ? Pour permettre à une société de produire des DVD avec Wikipedia dessus (et donc mes photos par la même occasion) et de les commercialiser.

En substance, je suis ravi d'utiliser les différents outils que sont le droit d'auteur, les différentes licences Créative Commons et la GFDL. Elles me permettent de publier du contenu et d'autoriser sa réutilisation (ou pas) dans les limites que je choisis en tant qu'auteur. D'un point de vue juridique, elles sont comme autant d'outils à la disposition de l'auteur, et cette diversité est une richesse qu'il faut protéger. Voilà pourquoi je suis un ardent défenseur de Creative Commons, en complément du droit d'auteur.

Notes

[1] Rien de grave, je vous rassure. Juste l'urgence, dans un billet à venir, de démontrer l'importance de la pluralité des licences et des options techniques et juridiques.

Déchiffrons le DRM : et maintenant, que faut-il faire ? (Partie V sur V)

Ce billet fait partie d'une série sur le DRM :

  1. Introduction
  2. Pourquoi Apple et Microsoft veulent nous imposer le DRM
  3. Pourquoi les majors du disque veulent des DRM
  4. Pourquoi le gouvernement français veut aider le DRM
  5. Et maintenant, que faut-il faire ?.

On l'a vu dans les quatre articles précédents, le passage en urgence de ce projet de loi DADVSI est contraire aux intérêts des usagers, des citoyens et des électeurs. Il faut qu'un véritable débat ait lieu sur le sujet. Il ne faut pas laisser les députés, manipulés par quelques grandes entreprises, faire passer une loi qui soit néfaste pour les artistes, la culture et ses amateurs, l'informatique Libre, ses utilisateurs et ses développeurs et les citoyens. A ce sujet, je vous encourage à lire EUCD/DADVSI : des contrefacteurs partout ?.

Comment agir ?

  1. S'informer et lire le dossier d'information sur le projet DADVSI et lire la lettre à Dominique de Villepin sur le DMCA français. Voici quelques autres points de départ pour de la lecture, pour ceux qui lisent l'anglais : Declaration of InDRMpendence ; Media Companies Go Too Far in Curbing Consumers' Activities ; The DRM grinch who stole Christmas ; DRM is dead ; Apple's Fairplay Takes A Drubbing in the Press.
  2. Mettre la main au porte monnaie, comme je l'ai déjà fait, et faire une donation à EUCD.info (mon chèque de 30 EUR est parti vendredi au courrier) ;
  3. Pourquoi pas signer la petition ;
  4. En parler autour de vous, sur votre blog ;
  5. réfléchir sur ce que ça pourrait donner, si on autorisait des grandes entreprises à pénétrer sur votre machine pour contrôler l'usage que vous avez de vos fichiers.
  6. Ecrire à vos élus, députés, aux hommes politiques que vous connaissez.

Les sujets du DRM d'une part et du lobbying d'autre part sont sans fin. J'aurais l'occasion de revenir sur ce sujet très prochainement. Stay tuned!

Quoi de neuf dans Firefox 1.5 ? Le graphisme 2D en local

Firefox 1.5 devrait sortir demain soir (probablement dans la nuit). Il y a des centaines d'évolutions depuis les versions 1.0, et je me garderais bien de les citer ici.

Il y a plusieurs choses qu'il n'est pas facile d'expliquer par écrit, c'est pourquoi je sors souvent mon ordinateur de mon sac pour les démontrer. Voici donc quelques liens et démonstrations :

  • l'élément canvas, qui permet de dessiner en JavaScript. Un nouvel exemple, tout à fait convainquant, est Canvascape (via SlashDot et Jean-Baptiste). Je vous encourage à regarder le code source en JavaScript. Notons que canvas est en cours de spécification par le WhatWG, mais que l'insertion d'un élément canvas dans un document empêchera sa validation (vivement que ces guerres de chapelles entre W3C et WhatWG se terminent...)
  • Alternative à canvas, et qui a l'avantage d'être un standard du W3C : SVG. La différence d'approche entre SVG et canvas est très sensible, mais ces deux technologies ont en commun la possibilité de générer localement des graphiques. Voici un exemple de ce qu'il est possible de faire en SVG avec un peu de JavaScript et de DOM : Tetris en SVG.

On notera l'intérêt de ces fonctionnalités pour une nouvelle génération d'applications. Jusqu'à présent, un document Web est essentiellement du texte, avec des fichier média insérés (le plus souvent des images, voire du contenu géré par des plug-ins : Flash, Vidéo...). Avec canvas et SVG, il est maintenant possible de manipuler localement du contenu graphique, sans avoir à aller chercher une image sur le serveur, d'où un gain de temps de réponse impressionnant, même pour ceux qui sont connectés en haut-débit. Dans le cas des deux "jeux" présentés ci-dessus, c'est un point essentiel. Pour ce qui est d'applications plus sérieuses, on peut imaginer la saisie de chiffres au clavier, avec représentation graphiques de ces données en temps réel, par exemple ; ou bien l'affichage graphique de données provenant d'un flux XML via XMLHTTPRequest, en attendant des applications bien plus audacieuses que mon esprit peine à figurer un lundi matin ;-)

samedi 26 novembre 2005

En vrac

vendredi 25 novembre 2005

Initial Press coverage for Firefox 1.5

So Chris Beard and myself have just returned from an exhausting but great tour in UK and Germany to prepare the Firefox 1.5 launch. With the help of two PR Agencies (FusePR in UK and Arcendo in Germany), we were able to reach members of the press like never before. The press feedback is already impressive considering that the German press conference was yesterday. We expect further coverage, considering the existing constraints of magazines. Here is a list of recent articles, some from the US press tour. I expect to edit this post to add more links in the future:

Déchiffrons le DRM : pourquoi le gouvernement français veut aider le DRM (partie IV sur V)

Ce billet fait partie d'une série sur le DRM :

  1. Introduction
  2. Pourquoi Apple et Microsoft veulent nous imposer le DRM
  3. Pourquoi les majors du disque veulent des DRM
  4. Pourquoi le gouvernement français veut aider le DRM
  5. Et maintenant, que faut-il faire ?.

Ca n'a l'air de rien, mais le gouvernement français s'apprête à passer en urgence un projet de loi très impopulaire et très favorable aux grandes maisons de disques et à Microsoft. Cette loi, appellée DADVSI, pour Droit d'Auteur et aux Droits Voisins dans la Société de l'Information. Le projet de loi en question a fait l'objet de modifications successives très importantes et défavorables à la liberté des citoyens. Ces amendements sont proposés entre autres par la BSA, Vivendi Universal (VU, la plus grande des maisons de disques) et les grandes maisons de disques (les fameuses majors) :

Ce dernier amendement, en particulier est hallucinant pour l'informaticien que je suis. Voici l'analyse qu'en fait l'excellent site eucd.info :

(il a) pour objectif d'assimiler à un délit de contrefaçon, l'édition, la diffusion et la promotion de tout logiciel susceptible d'être utilisé pour mettre à disposition des informations protégées par le droit d'auteur et n'intégrant pas un dispositif de contrôle et de traçage de l'usage privé (mesure technique). Tout logiciel permettant le téléchargement comme certains logiciels de discussion instantané (chat), tout logiciel serveur est concerné (P2P, HTTP, FTP, SSH, ...).

De toute évidence, comme pour le brevet logiciel, le gouvernement est influencé par de grands groupes parmi lesquels Vivendi Universal et les majors d'une part, et Microsoft et les autres membres de la BSA. Les grandes entreprises cherchent à influencer le gouvernement pour augmenter leur emprise sur le marché. C'est ce qu'on appelle du lobbying.

Ce qui est vraiment choquant, tient en trois points :

1 - Le législateur s'apprête à donner à de grandes entreprises internationales les moyens de réduire mes droits de citoyen (quand j'achète un CD, je peux le copier pour l'écouter dans ma voiture, le copier pour le mettre sur mon iPod, le revendre à un inconnu ou le prêter à un ami). Avec le DRM, c'est fini de ce genre de choses... Et on a vu, avec l'affaire Sony-BMG, que les sociétés commerciales étaient prêtes à toutes les villenies aux dépends des usagers et clients, sans le moindre scrupule ni complexe. Comment croire que, si on leur donne ce qu'elles demandent, elles n'abuseront pas de leurs droits ?

2 - Il n'y a aucun débat citoyen sur le sujet. La chronologie du projet de loi DADVSI est à ce titre édifiante. Nous assistons ici à la mise en place d'une loi d'origine américaine, sous pression américaine, avec des amendements soumis par des sociétés internationales encore plus restrictifs que l'esprit initial de la loi.

3 - Les amendements au projet de loi DADVSI vont beaucoup plus loin que simplement protéger la musique et impactent tout ce qui touche de près ou de loin à l'informatique et aux réseaux.

Dans le prochain billet, nous verrons ce qu'il est possible de faire, très concrètement, pour éviter les dangers liés au projet de loi DADVSI.

Les 6 bonnes raisons d'acheter une XBox 360

  1. Ils ont pris Fleur, une blogueuse, gameuse et ex-collègue pour faire leur pub (et les amis de mes amis sont mes amis) ;
  2. On vous offre avec un radiateur éléctrique de 25cm de long pesant 1,2 kg (photo jpeg, 136K). Bizarrement, on ne le voit jamais sur la pub, ce radiateur !
  3. Microsoft a réussi à porter sur rla XBox 360 ce qui a fait le succès de Windows : le Blue Screen Of Death (lire l'article de CNet) et les disques durs qui fondent ;
  4. On a le plaisir de contredire ceux qui ont trouvé 10 raisons de ne pas acheter la XBOX 360 ;
  5. En achetant la XBox 360, on peut vivre des choses extraordinaires, comme par exemple se la faire braquer en sortant du magasin, ce qui ne m'est pas arrivé quand j'ai acheté une Game Boy à Robin ;
  6. Il serait très mal élevé de refuser le cadeau que l'homme le plus riche du monde vous fait en la vendant à perte. En effet, sans compter les coûts marketing, de recherche et développement ni de commercialisation, il est estimé que Microsoft perd 126$ par XBox 360 vendue. L'idée n'est pas de faire de l'altruisme, mais bien de vous fourguer quantité de logiciels par la suite. Finalement, ce cadeau ressemble de plus en plus à un emprunt déguisé, non ? (D'autant que, d'après Forbes, Microsoft a déjà investi plus de 4 milliards de dollars dans la XBox).
  7. mise à jour : on trouve des jeux gratuits sur Internet avant même la sortie de la console en France. Raaahh, du coup ça fait 7 raisons, et mon titre ne correspond plus !

Mais si Microsoft veut m'en prêter une, livrée à domicile pour éviter le braquage et avec un extincteur en cas de surchauffe, je suis prêt à la tester ! :-D

jeudi 24 novembre 2005

En vrac, de retour à Paris

Après le brouillard londonien, la neige munichoise, en passant par une migraine d'anthologie, je suis de retour à Paris pour préparer le lancement imminent de Firefox 1.5 sous la grisaille.

Déchiffrons le DRM : pourquoi les majors du disque veulent des DRM (partie III sur V)

Ce billet fait partie d'une série sur le DRM :

  1. Introduction
  2. Pourquoi Apple et Microsoft veulent nous imposer le DRM
  3. Pourquoi les majors du disque veulent des DRM
  4. Pourquoi le gouvernement français veut aider le DRM
  5. Et maintenant, que faut-il faire ?.

Les grandes maisons de disque nous rebattent les oreilles avec ces salauds de pirates qui font rien qu'à ruiner les pauvres majors. J'ai déjà longuement abordé ce sujet dans mon (vieux) billet Le pirate, ce bouc émissaire. Je vois avec délectation qu'Emmanuel Paquette, journaliste aux Echos[1], partage cette opinion et va même plus loin, dans son billet Le pirate, la musique et l’oligopole :

L’alibi du piratage sur Internet a justifié la création d’un oligopole dans la musique. Cet alibi a également permis la fermeture des sites d’échange de fichiers jugés illégaux. Sans concurrence, il ne reste plus aux majors qu’à relever leurs prix.

A propos de relever les prix, Joel On Software Spolsky explique dans son billet Price as Signal comment la variabilité des prix est une façon formidable pour les majors d'avoir l'avantage dans leurs négociations avec les artistes.

Pascal Nègre, patron d'Universal Music France, déclarait il y a quelques mois "je ne suis pas l'abbé Pierre". On mesure la justesse de ce propos un peu plus chaque jour !

Notes

[1] Journaliste à Les Echos, c'est le genre de carte de visite qui fait qu'on hésite avant de vous traiter de dangereux gauchiste qui veut que tout soit gratuit. ;-)

Quote of the day

Taken from ZDNet UK's article Firefox plans mass marketing drive:

Christopher Beard, the vice-president of products at Mozilla Corporation, told ZDNet UK on Monday that there is a "strong likelihood" that Firefox 1.5, the next major version of the open source browser, will be released on 29 November.

mardi 22 novembre 2005

Chris Beard interviewed by Times On Line

Timesonline.co.uk: Film-makers asked to Spread Firefox word.

Mozilla is preparing to use an "open source marketing" drive online to promote the next generation of Firefox, its free web browser. The group, which is run as a charity and relies on a global army of volunteers to build its products, is due to release Firefox 1.5 next week. It expects to roll out Firefox 2 next summer.

Through a series of online viral videos, made by volunteers who enter a competition, Mozilla is hoping to repeat the success of the last year's campaign to promote the launch of Firefox 1.0.

The nice things about press briefings is that you get almost instant feedback, even though it's not 100% correct (Mozilla has no relationship with about.com, I think the journalist meant Answers.com).

Déchiffrons le DRM : pourquoi Apple et Microsoft veulent des DRM (partie II sur V)

Ce billet fait partie d'une série sur le DRM :

  1. Introduction
  2. Pourquoi Apple et Microsoft veulent nous imposer le DRM
  3. Pourquoi les majors du disque veulent des DRM
  4. Pourquoi le gouvernement français veut aider le DRM
  5. Et maintenant, que faut-il faire ?.

Aujourd'hui, je vais tenter de répondre à la question suivante : pourquoi Apple et Microsoft veulent nous imposer les DRM ? (systèmes de gestion des droits numériques).

Commençons par Apple : Apple, avec son iPod, a entre 58% et 90% du marché des lecteurs MP3 (58% du marché des players à mémoire Flash ; 90% des players à disque dur ; 70% du marché de la musique en ligne avec l'iTMS, et Apple s'attend à ce que le marché du Flash monte au même niveau que pour ceux à disques durs). Apple a sa propre technologie de DRM, appelée FairPlay. L'intérêt, c'est de pouvoir verrouiller le marché de la musique en ligne et de vendre plus d'iPod. Pour ceux qui ont fait un peu de business, c'est la logique de la barrière à l'entrée, et c'est un sujet que se pose à peu près n'importe quel entrepreneur qui monte une société : comment je vais empêcher mes concurrents de me copier ? FairPlay est la clé du système Apple. Seul les iPod l'ont, et parmi les sites en de musique en ligne, seul iTMS l'a. C'est grâce à cela que le deuxième fabriquant de lecteur MP3 est très loin derrière sur le marché (quelques pourcents pour Creative, moins de 5%, si ma mémoire est bonne).

Et Microsoft dans tout cela ? Microsoft a bien compris l'extrême importance du DRM, et c'est pour cela qu'il est est prêt à tout pour l'imposer, comme j'en ai fait la douloureuse expérience. Pour remonter la pente face à Apple, et pour s'imposer dans la guerre économique qui se prépare autour de la video sur demande et tout ce qui est loisirs numériques.

Par ailleurs, la gestion des droits numériques cadre mal avec la démarche du logiciel Libre, d'autant que les systèmes ne sont pas compatibles entre eux, pas documentés, et bien souvent brevetés. De fait, le logiciel Libre va se retrouver exclu du marché du DRM. C'est pour Microsoft une formidable opportunité de se débarrasser de Linux sur le poste de travail. A ce sujet, lire la première note de bas de page de ce document :

Il n'est pas possible de faire une mesure technique en logiciel libre étant donné qu'une mesure technique vise le contrôle de l'ordinateur via des mécanismes protégés par le secret, soit tout le contraire du logiciel libre qui permet la maîtrise du système par l'utilisateur via l'ouverture du code.

Microsof et Apple veulent donc chacun imposer leur propre DRM. Dans la prochaine partie nous verrons pourquoi les majors du disque veulent aussi voir le DRM. Et on verra que la prétendue "défense des droits de l'artiste" n'est qu'un écran de fumée au service d'intérêts beaucoup moins avouables.

En vrac, en direct de Londres...

...où je suis pour des rendez-vous presse dans le cadre du lancement (prochain) de Firefox 1.5.

lundi 21 novembre 2005

Déchiffrons le DRM / la Gestion des Droits Numériques (partie I sur V)

J'avais prévu de faire un article qui fasse le point sur le DRM. Il s'avère que c'est un sujet complexe, qui touche autant la technique que la politique, ainsi que les enjeux commerciaux des grandes maisons de disques et des éditeurs de logiciels. J'ai donc découpé la chose en plusieurs morceaux que je vous livrerais petit à petit. Voici donc la première partie :

Pourquoi tout le monde (grandes maisons de disques, éditeurs de systèmes d'exploitation et législateurs) veut des systèmes de DRM (Gestion des Droits Numériques) ?

Enfin, tout le monde, il me faudrait être plus précis et dire tout le monde, sauf les clients des maisons de disques, les utilisateurs de systèmes d'exploitation et les électeurs des législateurs, c'est à dire vous et moi[1].

Mais commençons par le commencement :

Qu'est-ce que le DRM ?

C'est un dispositif technique qui vise à contrôler l'utilisation d'un fichier numérique (potentiellement un document, une chanson, un film, une photo, un dessin) et en particulier :

  • quelle application a le droit de l'ouvrir (donc le type d'utilisation du document) ;
  • le nombre de fois ou le document est consulté ;
  • la durée pendant laquelle le document peut être consulté (notion de date de péremption) ;
  • si le document peut être copié (si oui, combien de fois).

Dans la prochaine partie de cette série sur le DRM -, nous verrons pourquoi Apple et Microsoft souhaitent nous imposer le DRM.

Ce billet fait partie d'une série sur le DRM :

  1. Introduction
  2. Pourquoi Apple et Microsoft veulent nous imposer le DRM
  3. Pourquoi les majors du disque veulent des DRM
  4. Pourquoi le gouvernement français veut aider le DRM
  5. Et maintenant, que faut-il faire ?.

Notes

[1] Notons que la plupart des artistes sont contre le DRM...

dimanche 20 novembre 2005

En vrac

Voici un En vrac rapide, la faute à un manque flagrant de temps pour plus de choses. Comme vous le savez, la sortie de Firefox 1.5 est imminente, et il y a beaucoup à faire pour tout ce qui est localisation (des produits, du site Mozilla Europe et ses 20 langues, ainsi qu'en terme de relations presse). J'ai tout de même sur le feu un billet sur le DRM et le projet de loi DADVSI. J'ignore encore quand j'aurais le temps de le publier, surtout que je serais en déplacement la semaine prochaine, rendez-vous presse obligent.

  • Parts de marché des navigateurs dans le monde, par OneStat.com. Les chiffres américains sont à 14,07% pour Mozilla et 3,55% pour Safari. Pas de détails sur l'Europe, à part un score très médiocre pour le Royaume Uni ;
  • PCInpact : Firefox grignote des places sur le marché des navigateurs. Tel un jeu de miroir, les courbes de progression entre Firefox et Internet Explorer méritent le coup d'oeil tellement elles semblent s'opposer mécaniquement. ;
  • eWeek : Mozilla Uncages Latest Firefox Beta Mozilla representatives confirmed that the group hopes to introduce the final version of Firefox 1.5 sometime during the last week of November, or within the first several days of December. Voilà qui explique pourquoi je trimballe une magnifique paire d'énormes valises sous mes jolis yeux marronnasses (et le calme quasiment plat sur le Standblog) ;
  • Joel On Software : Le prix en tant que signal, un article fascinant qui démontre comment la variabilité des prix des chansons, exigée par les majors, serait un moyen fabuleux de mettre plus encore la pression sur les artistes... En cette période où les DRM sont d'actualité, c'est une lecture recommandée. (Pour ceux qui ne comprennent pas ce que Econ 101 signifie, sachez que cela désigne le premier cours de première année d'économie ; plus généralement, on pourrait traduire 101 par B-A. BA) ;
  • Pas nouveau, mais pas inintéressant pour autant, Les logiciels libres : une chance pour les utilisateurs, et pour l'Afrique.

vendredi 18 novembre 2005

En vrac (à peu près comme moi en ce moment)

jeudi 17 novembre 2005

En vrac

mercredi 16 novembre 2005

En vrac

Un Firefox, un vrai

De passage à Lille ce week-end pour voir de la famille, on a eu l'idée d'aller visiter le zoo avec les enfants. Et je me suis souvenu d'un lecteur lillois (qu'il soit ici remercié !) qui m'avait dit que le premier animal qu'on pouvait voir dans ce zoo était justement un panda roux. Il était temps que j'en vois un vrai !

Voici quelques photos prises à l'occasion :

Un panda roux pris au zoo de Lille

Un panda roux pris au zoo de Lille

Si mes sympathiques lecteurs pouvaient commenter mes photos sur Flickr[1] en indiquant les noms français et latins des bestioles photographiées à cette occasion, ça serait sympa, et ça m'aiderait à donner ces photos à Wikimedia Commons (enfin, dès que Firefox, le logiciel, sera lancé).

Mise à jour : Dammit, il y a déjà plein de photos du Ailurus Fulgens (nom latin du Renard de feu). Et paf, deux de plus (panda roux 1, panda roux 2).

Notes

[1] inscription nécessaire mais gratuite donnant un espace de publication.

mardi 15 novembre 2005

En vrac

Actu des navigateurs

  • la beta publique d'IE7 reportée à l'année prochaine. Rappelons qu'on attendait une version finale pour début décembre, si ma mémoire est bonne... Ils ne vont quand même pas nous faire le coup d'une sortie simultanée sur XP SP2 et VISTA, quand même ? ;-) (plus sérieusement, je ne comprends pas pourquoi Microsoft synchronise ses versions Beta d'IE7 avec les versions Beta de VISTA. Je comprends et constate la difficulté de livrer un navigateur, alors pourquoi s'embarrasser avec VISTA pour ce qui est de la version pour XPSP2 ?) ;
  • Firefox 1.5 en RC2 en français. Il s'identifie comme étant une version finale, mais ça n'est pas forcément le cas. Rappelons que le propre d'un candidat, c'est de pouvoir ne pas être nécessairement retenu :-). D'ailleurs, une RC3 semble bien prévue...
  • 10 petits plus qui font de Firefox un régal au quotidien. J'ai rajouté, pour les développeurs Web, quelques astuces et extensions quasiment indispensables :
    • Web developer Toolbar (ZE boite à outil) ;
    • DOM Inspector (Visualiser la structure du document, inspecter chaque élément, comprendre d'ou viennent ses propriétés) ;
    • Venkman / JS Debugger (pour ceux qui font du JavaScript) ;
    • Les bookmarklets genre "Edit CSS" ;
    • Scrapbook (pour sauver et reprendre une page et supprimer les éléments superflus).
  • Le Temps, journal suisse, propose un article très complet et plutôt équilibré sur les logiciels Libres : Faut-il miser sur les logiciels libres ?. Les principaux cités, au delà de Firefox et Thunderbird, sont OpenOffice.org, The Gimp, Inkscape, VLC et à la périphérie, Wikipedia. Il ne manquait plus qu'un lien vers Framasoft, et le travail était parfait !
  • Flock est prévu pour début 2006 . Avant IE7 pour XP SP2 ? ;-)
  • Comment écrire une extension pour Firefox, l'article indispensable pour participer au concours Extend Firefox et peut-être gagner un PC de rêve, des Goodies Mozilla et des iPod Nano !

lundi 14 novembre 2005

DRM Sony-BMG : chronique d'un massacre

J'ai effleuré le sujet récemment dans un En vrac, mais l'affaire prend des proportions démesurées : installation d'un logiciel furtif chez les utilisateurs favorisant la propagation de virus et de chevaux de Troie, violation d'une licence Libre, possibilité de violer la vie privée des utilisateurs, contrat de licence abusif, c'est un vrai florilège ! C'est tellement délirant que j'ai bien vérifié qu'on n'était pas un premier avril avant d'écrire cet article.

Je résume rapidement l'affaire : le 31 octobre, Mark Russinovich, un expert reconnu pour ses compétences sur le noyau Windows, découvre sur sa machine l'existence d'un rootkit.

Qu'est-ce qu'un Rootkit ?

C'est un logiciel permettant à un logiciel espion de rester invisible aux yeux de l'administrateur de la machine. Ce dernier a l'impression d'avoir une machine "saine" (ni infectée par un virus, ni piratée) alors qu'en fait, des programmes pirates tournent de façon invisible sur sa machine. Les rootkits sont utilisés par les pirates pour cacher leurs méfaits et le plus souvent pour laisser tourner sur la machine des portes dérobées qui permettent de prendre le contrôle de la machine quand on le souhaite.

Mark Russinovich découvre que le rootkit en question a été installé par un CD vendu par Sony-BMG, intitulé Get Right With The Man du groupe Van Zant. Mark décrit cela avec force détails sur son blog.

En lisant le contrat de licence

Il s'avère en fait qu'en acceptant le Contrat de Licence pour l'Utilisateur Final (CLUF/EULA) qui s'affiche quand on insère le CD dans le PC, Sony vous fait gober des trucs assez incroyables. Lisez plutôt l'analyse du CLUF Sony-BMG par l'EFF (association de défense des libertés en ligne). L'EFF rappelle très à propos que quand vous achetez un CD, vous avez le droit d'en faire ce que vous voulez, du moment que vous ne violez pas les droits de l'artiste. En particulier, vous pouvez l'écouter avec vos amis, le prêter, en faire une copie à usage privée sur votre iPod. C'est possible, car vous possédez le CD. Par contre, en acceptant le CLUF du CD de Sony-BMG, la situation change du tout au tout. Voici une traduction partielle de l'article de l'EFF :

  • Si on vous vole le CD, il faut supprimer la musique transférée sur votre machine ;
  • On ne peut pas écouter la musique sur un système dont on n'est pas propriétaire (donc pas sur le portable prêté par l'entreprise) ;
  • Si on déménage à l'étranger, il faut supprimer la musique (il est en effet illégal de l'exporter) ;
  • Sony-BMG décline toute responsabilité si des problèmes de sécurité arrivent sur votre machine suite à l'installation du logiciel contenu sur le CD ;
  • En cas de procès, vous acceptez que la responsabilité de Sony-BMG soit limité à un maximum de 5 dollars !!!
  • Si vous faites faillite, vous devez supprimer toute musique de votre ordinateur ;
  • Il n'est pas possible d'utiliser la musique en fond sonore pour votre projection de photos numériques ou pour faire des remix, même à usage strictement privé, car toute oeuvre dérivée est interdite.

Bref, en achetant ce CD et en essayant de l'écouter sur votre ordinateur, vous acceptez que Sony-BMG réduise vos droits plus encore que ce que fait la loi française.

Est-ce juste un problème légal ?

Mark Russinovich va plus loin, et il démontre que Sony-BMG peut (il évoque simplement la possibilité) de suivre la musique que vous écoutez, et quand. En effet, le logiciel installé se connecte sur Internet sans prévenir. Officiellement, c'est juste pour afficher une image anodine qui change régulièrement.

La vie privée du client prend donc un coup au passage.

L'arroseur arrosé

On pourrait croire que Sony-BMG, c'est la bonne boite qui protège ses artistes contre ses salauds de clients qui pourraient pirater, mais on arrive sur un détail absolument sublime d'ironie :

le logiciel installé par Sony-BMG semble bien intégrer un logiciel Libre, LAME, sous licence LGPL en violation de cette licence.

Autrement dit, Sony-BMG fait lui-même aux logiciels Libres, et à l'échelle industrielle, ce qu'il reproche à certains de ses propres clients de vouloir faire...

Les pirates utilisent le Rootkit de Sony-BMG pour leurs basses oeuvres

On en parle ici et là :

Faire semblant de demander pardon

Sony-BMG lâche un peu de lest et annonce une solution qui n'en est pas une, sans promettre pour autant de ne pas récidiver. Les problèmes s'accumulent pour la firme :

Mise à jour :  :

Conclusion

J'espère de tout coeur que ce massacre médiatique va faire prendre conscience au grand public des dangers du DRM, qui déjà un impact fondamental sur ses droits, qu'il s'agisse de la vie privée, ou de ce qu'il peut faire avec la musique qu'il a acheté. Je suis bien conscient qu'une partie de la clientèle des maisons de disques pirate la musique, et c'est quelque chose que je condamne. Mais cela n'est pas une raison pour dépasser les bornes...

  • En installant des logiciels dangereux et furtifs sur les machines des usagers ;
  • En bafouant la licence de logiciels Libres ;
  • En mettant à mal la vie privée des clients (ça fait bien longtemps qu'ils ne sont plus rois, les clients des majors) ;
  • En restreignant plus encore que la loi les droits des usagers.

Sony-BMG a franchi la ligne jaune avec allégresse. Mais ne stigmatisons pas cette entreprise. Tous ses semblables sont dans une approche très similaire, et Microsoft n'est pas en reste, je l'ai suffisament répété dans ces colonnes : Installer le Service Pack 2 d'XP, c'est accepter le DRM. Comme le dit très bien Groklaw, Sony est juste un symptome.

Très récemment, ZDNet.fr titrait Les plates-formes de musique mal notées par les associations de consommateurs de l'Union. Principal problème : l'absence d'interopérabilité provoquée par les DRM (rappelons que le MP3, même breveté, était interopérable, lui !). Voilà qui est révélateur d'une partie du problème. L'autre, c'est le matraquage de la clientèle avec des produits de qualité médiocre... Voir à ce sujet Le pirate, ce bouc émissaire.

Mise à jour : TF1.fr me fait l'honneur d'une citation dans un article sur cette histoire. Merci à Bruno pour le lien. (Et merci à Daniel pour le lien vers le même article chez LCI). PCinpact aussi.

Autres articles :

n-ième mise à jour :

  • BoingBoing : Sony infects more than 500k networks, including military and govt. En substance, un chercheur en informatique a scanné des serveurs DNS américains pour voir s'ils avaient été utilisés récemment pour se connecter aux sites de Sony-BMG. En gros, 568.000 réseaux ont une ou plusieurs machines infectées par le Rootkit de Sony-BMG dont, bien sûr, des machines militaires US et du gouvernement US. L'article est fascinant. Merci à Marc pour le lien.
  • BoingBoing propose aussi un calendrier des bévues de Sony-BMG qui est particulièrement bien fait. Je vous encourage à le lire, c'est un bon complément à mon billet, d'autant que je manque de temps pour rentrer dans le détail autant que je le voudrais. (Voir aussi le n-ième rebondissement Sony a annoncé que 100% des disques sortant d'ici fin 2005 auraient le Rootkit (avant de faire marche arrière.). Interviewé, le patron de Sony-BMG a déclaré : Most people, I think, don't even know what a rootkit is, so why should they care about it? / La plupart des gens, d'après moi, ne savent pas ce que c'est qu'un rootkit, alors pourquoi devraient-ils se préoccuper de cela ?. Une vraie tête de vainqueur !

En vrac

The remarkable social impact and economic success of the Internet is in many ways directly attributable to the architectural characteristics that were part of its design. The Internet was designed with no gatekeepers over new content or services. The Internet is based on a layered, end-to-end model that allows people at each level of the network to innovate free of any central control. By placing intelligence at the edges rather than control in the middle of the network, the Internet has created a platform for innovation. This has led to an explosion of offerings – from VOIP to 802.11x wi-fi to blogging – that might never have evolved had central control of the network been required by design.

vendredi 11 novembre 2005

Faut-il attendre le passage sous Intel pour acheter un Mac ?

C'est sûrement la question que doivent se poser beaucoup (enfin tout est relatif) de gens. On entend ici et qu'un million d'utilisateurs auraient quitté Windows en faveur du Mac. Ces utilisateurs ont donc décidé de ne pas attendre le passage sous processeurs Intel par Apple. Ont-ils eu raison ou pas ?

Pour l'instant, on doit se contenter de spéculer sur le sujet. Enfin, on devait. Car ZDNet UK nous offre un test de Mac OS X sur un portable Pentium M. En substance, ça marche bigrement bien à tous points de vue, même quand on compare à Windows XP. En terme de consommation électrique, c'est quasiment identique. En terme de temps de démarrage et extinction, idem. OS X fait même mieux que XP en terme de consommation de mémoire après le lancement (mais c'est une info à prendre avec des pincettes). C'est plutôt une bonne surprise, compte tenu du fait qu'OS X est un système bien plus avancé que Windows XP[1]

On pourrait en conclure que la plate-forme matérielle Power-PC, telle qu'elle est commercialisée avec les PowerBook G4, est peu performante : il suffit de passer d'un portable sous Windows à un PowerBook pour réaliser que si on a gagné en fonctionnalités et en esthétique, les performances sont loin d'être impressionnantes.

Alors, vivement le passage sous Intel ? Pas si vite, mon ami... Il y a un hic, et c'est en lisant le comparatif iTunes XP/OSX qu'on voit que iTunes sur Windows tourne 3 fois plus vite que sur la même machine en OS X. La raison est malheureusement toute simple : Sous Windows, iTunes tourne en natif, alors que sous OS X sur Intel, il tourne en interprété (pour l'instant, il semble qu'Apple n'ait pas encore recompilé iTunes pour OSX sur Intel).

Là ou iTunes/win met 20,7s à transformer un MP3, iTunes/OSX/Intel met 61s, a machine identique. Même en tentant le comparatif avec une bête de course (un Athlon 64 bi-coeur 4800+, excusez du peu), on reste à 28s, soit 50% plus lent que le petit Pentium M.

C'est bien là que se trouve le problème. Le système d'exploitation, recompilé pour Intel est indéniablement performant. Par contre, pour les applications PPC, on devra passer par le système d'émulation Rosetta, avec un coût très significatif en terme de performance.

Je reviens à ma question : faut-il attendre le passage sous Intel pour acheter un Mac ?

Si c'est pour utiliser les applications Apple (iLife & co) et les rares applications recompilées pour Intel (dont devraient faire partie Firefox et Thunderbird, puisque le travail est déjà quasiment terminé), alors oui, cet achat est légitime (à condition qu'Apple n'exagère pas trop sur les prix).

Par contre, si vous êtes un gros consommateur de ressources et d'applications gourmandes qui ne seront pas disponibles recompilées pour Intel, il vaut mieux attendre...

Si j'était Steve Jobs, je commencerais par livrer un Mac Mini sous Intel, car ce dernier est souvent utilisé avec la suite iLife. Ensuite, viendrait le moment de sortir un nouvel iMac Intel et, seulement après m'être assuré que mes partenaires logiciels sont prêts à livrer des applications pour Intel (on pense en particulier aux produits Adobe, dont le très gourmand Photoshop), alors je m'attaquerais à sortir des vraies bêtes de courses double-bi-coeurs 64 bits...

Notes

[1] Non, ça n'est pas un troll, regardez par exemple Exposé, Dashboard, Spotlight, et les différents effets graphiques, du Fast-User Switching à l'effet Génie, en passant par l'ombrage sous la fenêtre active.

Firefox international adoption

I have recently published a partial translation of a Firefox international market share study. While the numbers are very impressive, one could wonder why they are so different from one country to the other. Many people in the Mozilla project contacted me to discuss this topic. And frankly, I don't know the reason why the numbers are so different around the world, but I have a few ideas that I'd like to share with my readers.

It's about the adoption level

Some countries are more advanced on the technology front than others. For example, European Nordic countries are usually more advanced than Mediterranean countries (but let's not do too much of generalization). And it looks like there is some level of correlation, where more technologically-advanced countries have a better Firefox adoption. But this this not the only explanation.

It's about the language barriers

It's true that since technology (and particularly software) is often available in English first, and then in native language, countries where English understanding is widespread are likely to adopt new products like Firefox faster than countries which are not particularly keen on English, such as Spain or Portugal.

It's about Microsoft

Microsoft has more success in some countries than others. There are regions where Microsoft has virtually eliminated all competition on the local market. For example, I am told that Apple is not doing very well in Spain, for example. In such countries, the market is used to deal with a monopoly (including paying a higher price because of the lack of choice) and the very notion of choice is not on people's mind. Some other countries, such as Germany, have historically loyal to Netscape for some reason, and even in 2001, Netscape 4 still had 15% market share on this market (YMMV), while in most other countries Netscape only had around 5%. In such countries, innovative, non-Microsoft products have higher chances to succeed.

It's about Open-source philosophy

Some countries are more willing to adopt Open-Source solutions than others. In some cases politicians want to adopt them and in other cases are leaning more to a proprietary approach. Ingrid Marson, of ZDNet UK, has recently published an interesting set of articles on this very topic: Europe and the US philosophically divided on open source?. Ingrid goes into details about Germany, Poland and Eastern Europe, Spain, Norway, UK, US, and France.

It's about local communities

In some countries, local communities are more vibrant than in others. I won't give any examples, because I know they all do their best, but it's a fact that having a local energetic leader, along with numerous volunteers, is a huge asset to promote Firefox in a more efficient way.

Conclusion

All in all, it's for sure a mix of all the reasons that I mentioned, plus several other factors that I don't know of (or which I forgot to mention here). I wish I had a definitive answer or even the ultimate recipe for Firefox success in every country, but I just don't :-)

So we, at Mozilla Europe, do the best we can to have products in all local languages, along with an official, well-maintained Web site (now in 20 languages!), and vibrant communities (developers, localizers and enthusiasts).

jeudi 10 novembre 2005

La Direction Générale des Impôts quitte MS Office pour OpenOffice

C'est énormissime : ZDNet.fr titre La direction générale des impôts abandonne MS Office pour OpenOffice. Une version plus complète de l'article est disponible sur ZDNet UK : premier article, deuxièmem article. (Merci Daniel pour le lien).

Le Trésor public a décidé de migrer son parc de 80.000 PC vers la suite bureautique libre OpenOffice. L'abandon de Microsoft Office va lui permettre d'économiser 29 millions d’euros. (...) le passage à OpenOffice devrait ramener la facture à seulement... 200.000 euros (...) D'autres projets autour d'OpenOffice sont déjà avancés dans l'Administration. Le ministère de l'Équipement est ainsi en cours de migration: une opération qui concerne 55.000 postes et devrait être bouclée en 2006. Le ministère de l'Intérieur propose également depuis 2002 à tous ses agents d'installer OpenOffice. D'ici à la fin de l'année, environ 50.000 postes devraient l'utiliser. Enfin, l'administration des douanes a déjà équipé 16.000 postes tout comme le ministère de l'Économie, des Finances et de l'Industrie, où 8.000 PC disposent d'OpenOffice.

Jean-Marie Lapeyre, Libriste convaincu, explique : Notre usage d'Office est assez élémentaire. La majorité des employés utilise surtout des applications métiers. Notons qu'à l'inverse, la Gendarmerie Nationale (80.000 postes sous OOo) avait une forte intégration entre le poste client et le back-end. L'interaction entre les deux parties du système d'information, d'après ce que j'ai pu lire, a été rendu possible grâce à l'utilisation de XML pour ce qui est du format de fichiers.

En vrac

mercredi 9 novembre 2005

Un coup d'oeil sur le Canon EOS 5D

Mon petit frère, Benjamin, qui est un photographe professionnel talentueux auteur de jolies photos, vient de s'acheter un EOS 5D, le dernier bidule de chez Canon. Il est venu déjeuner au bureau et m'a laissé tripoter la bestiole. Je ne résiste pas à l'envie de vous en parler...

Du coup, j'ai deux nouvelles. Une bonne et une mauvaise. Je commence par la mauvaise :

La mauvaise nouvelle, c'est que ça donne envie de jeter mon 20D à la poubelle.

La bonne, c'est que c'est vraiment une bête de course coté viseur. C'est d'une clarté inconnue sur les Reflex numériques que j'ai eu l'occasion de voir jusqu'à présent (Canon 300D, 350D et 20D, Nikon D70), mais relativisons : c'est comparable au Canon EOS 5 (argentique, donc) que j'ai eu l'occasion d'utiliser par le passé.

Il est un peu plus gros que le 20D, donc beaucoup plus que le 350D, une apparence solide (coque en magnesium moulé, ça change tout), et pas de fioritures inutiles (pas de programmes résultat, pas de flash intégré), que du très utile, à part un bouton imprimer qui fait un peu tache. (mais bon, il faut bien faire de l'upselling sur les imprimantes Canon ;-).

On sent toutefois que Canon "en garde sous le pied" pour ne pas phagocyter son très haut de gamme, qui est quand même commercialisée pour 5000 EUR de plus :-). Donc coté oburateur, c'est une synchro flash à 1/200 s. et en rafale, on atteint les 3 images par seconde. C'est très largement suffisant pour 99% des gens, à part les photographes de sport, qui préfèreront un boitier plus rapide. Le bruit au déclenchement est plus "souple" que sur le 20D, plus discret. C'est l'avantage de la cadence plus raisonnable.

Coté fiche technique, vous trouverez cela sur le site Canon.fr.

En substance, on trouve :

  • Un gros paquet de pixels d'environ 12,8 millions (important quand on fait des doubles pages dans la presse magazine, ce qui n'est pas mon cas),
  • une grande taille (physique) pour le capteur. Autrement, dit, il est "pleine taille", donc il n'introduit pas de facteur multiplicateur dans les focales, pénalisant pour les grands angulaires et quand on cherche des grandes ouvertures ;
  • un grand écran, très confortable ;
  • un système "styles d'images" qui paraît très prometteur pour l'utilisateur avancé. Je suis utilisateur de ce genre de chose sur mon 20D, mais ce que j'ai pu voir du 5D va beaucoup plus loin.

Bref, que du beau... A plus de 3000 EUR le boitier, remarquez, ça peut :-)

Firefox market share study for the first anniversary

Firefox turns one today, and the French company XitiMonitor has just released a new market share study, which title is Firefox, one year after: an unstoppable growth. Unfortunately, the study is in French, so you'll find here a few highlights in English.

This study has been done between Oct. 1st, 2005 and Oct. 31st 2005 on a sample of professional Websites audited by Xiti, on a total of more than 10 billions visits.

The announced goal of 10% market share, announced by the Firefox team a year ago has been reached 6 months ago. In a browser market where Microsoft's monopoly was undisputed, year 2005 has very clearly stated how important is Mozilla Foundation's browser.

Firefox increasing market share

Please note that the Mozilla Suite (aka Mozilla 1.x) and Firefox are considered as the same browser by Xiti (which makes sense, since they both use the Gecko engine). Hence, "Firefox" usage in October 2004 is actually mostly Mozilla Suite usage, with a limited but quickly growing number of Firefox users that now represent the vast majority of Gecko users by end of 2005.

Internet Explorer losing market share

New study, realized on Sunday Nov 6th, 2005

XitiMonitor has been studying Firefox usage on Sunday Nov. 6th. Here are the results of this study, which was based on monitoring 23 millions visits on professional Web sites audited by Xiti.

Considering the respective weight of each country, the average percentage of Firefox users in Europe is 16.75% (on a Sunday, when the Firefox usage is at its peak).

Slovenia is now #2, with 31.86% market share for Firefox on that Sunday. Finland is still #1 with more than 32%. Germany is #3 in percentage with almost 28%, but is the largest market in Europe, considering the fact that it has a large population of Internet users.

Firefox market share in Europe

Worldwide usage of Firefox on Sunday Nov. 6th, 2005

Once again, these figures have been measured on a Sunday, when Firefox usage is at its peak.

Firefox market share in the World

Browsers in Europe

Main Web browsers in Europe

  1. IE: 77.2%
  2. Mozilla: 16.9%
  3. Opera: 3.6%
  4. Safari: 1.3%
  5. Netscape: 0.9%

Firefox usage difference between home and the office

Here is a comparison between Wednesday Nov 2nd and Sunday Nov. 6th, on a total of 85 millions visits on professional sites audited by Xiti.

In Europe, Firefox is used by 16.90% of the Internet population on Sunday, while its usage is 14.08% on Wednesday. It shows that consumers are more aggressive than companies in using the alternative browser.

Firefox usage in Europe (left: week-end; right: rest of the week)

En vrac

Mike Shaver on Command-N TV show

Mike Shaver Mozilla Corp's technology strategist has been interviewed by the very smart Amber Mac[1] in Command-N Episode 21. If you're short on time, you may want to fast-forward to 10:30 to get directly to Mike's interview. Interestingly enough, Pascal Chevrel's blog is mentionned in the show (13:40 mn), as Mike mentions the Tab Exposé extension, and I suppose Pascal's blog has comes first when you google it. The whole interview lasts 6:30 mn, and Mike, for those who don't know him, is definitely doing a great job on this interview.

Notes

[1] Amber has an impressive resumé and she is also one of the Extend Firefox contest judges.

mardi 8 novembre 2005

Spreading Firefox, Google style (or, why is distribution vital)

When you compare Firefox to its main competitor, you realize that Firefox faces a huge challenge: being installed on the users' computers.

  • To use Firefox, you have first to download it, install it, and then click on the icon. (It's the same for Opera).
  • To use Internet Explorer, you just have to click on the icon. Period.

Actually, one does not care that Firefox is Open-Source software, cross-platform, built by a non-profit project, standards-compliant, full of innovative features. Until the user installs Firefox, it does not really exist.

So we have to entice the users to download and install Firefox. Our community is doing wonderful things in this regard, and the 100 millions downloads, the 15% market share in Europe brilliantly demonstrate this.

Firefox will soon be released. We must go beyond these 15%. We must understand that Microsoft is not sleeping at the wheel anymore, but readying IE7, which is going to be quite similar to Firefox. The stakes are the same: accomplish Mozilla's mission: promote choice and innovation on the Internet.

The goal has not changed, but now that Microsoft has put back together its IE development team, now that Redmond's huge marketing machine is going to run at full steam, we, as a project, will have to get ready to respond.

Reaching 10 or 15% was a crazy challenge. But we made it. Now we have to strike back, as IE7 is getting finalized. So we have to focus on promoting Firefox.

The user community must continue its wonderful work with SpreadFirefox.com. We must keep on installing Firefox on relative's machines. We have to keep on talking about Firefox around us, in our families, on our blogs. I am working, with fellow mozillians, on innovative campaigns. Stay tuned :-)

The Web developer community is also very important for Firefox. This is the reason why I helped as much as I could to get a fix in 1.5 for the One True Layout issue.

The Extensions developer community is also very important, and this is the reason why I did my best so that the Extend Firefox contest is internationalized. (It may not look like something hard to do, but while I was at Netscape, not a single US-initiated contest could cross the borders).

But I'm not sure that all these initiatives are enough. I know too well Microsoft's marketing power to be perfectly calm in the upcoming battle. (Plus, "only the paranoids survive", as puts it Andy Grove, of Intel fame :-)

But there is a ray of hope, when I see a great company standing firmly on Firefox' side just when 1.5 is about to be launched. This is the reason why I have a smile on my face when I read this:

Google Announces Firefox AdSense Referral Program.

Extract from Google's AdSense Support page:

By adding a referral button to your site, you can direct users to (...) download Firefox with Google Toolbar and improve their web browsing experience. While your users learn more, you can earn more (...) up to $1 for every new Firefox user.

For Google, it's a nice way to get more site to advertise with them, while helping us promoting competition in the browser space, and distribute its Google Toolbar at the same time. For site owners, it's an easy way to make some more money. For the Mozilla project, it's a wonderful additional ally in the browser war. Everybody wins. Everybody? Well, almost. I can almost hear chairs flying in Redmond ! ;-)

En vrac

lundi 7 novembre 2005

Speaking at Les Blogs 2.0

Maybe you've heard about Les Blogs 2.0 conference, which will take place in Paris on December 5th and 6th. For the second time, this conference will discuss how the Web is now evolving.

This time, I have been invited (thanks to Loïc Le Meur) to participate to one of the talks, along with Om Malik (Business 2.0 journalist), David Hornik (VC) and Jeff Clavier (another VC) about Bubble 2.0 Web 2.0. Being the only one involved with non-profits, it really looks I'll have to play the devil's advocate with regards to VCs. :-)

Interview sur Elenbi

La publication en ligne de l'EBG, Elenbi Strategic Review, propose une longue interview de votre serviteur. L'histoire du projet, les relations avec les partenaires commerciaux, la sécurité, l'utilisation en entreprise, nos défis, tout y est abordé. Une bonne lecture ! Bravo à Mathias Daval pour la pertinence de ses questions.

Le Standblog en mode dégradé, et quelques liens

Le propriétaire du Standblog est passé en mode Overdrive, c'est à dire que sur les 60 à 70 heures que je passe sur ma machine par semaine, la proportion consacrée à mon blog (et à son pendant, mon agrégateur) sera réduite. J'ouvre moins souvent mon agrégateur, je le lis plus rapidement, et les billets En vrac risquent dont d'être moins fréquents (et si j'arrive à tenir ma résolution, moins fournis, mais cela reste à prouver).

De même, les commentaires sont fermés jusqu'à nouvel ordre. Ca n'est pas que je n'ai pas envie d'entendre mes lecteurs, mais la lecture et surtout, les réponses que cela nécessite sont trop chronophages. J'en veux pour preuve les billets sur la finalisation d'un logiciel ou sur le choix et l'innovation. Tous deux étaient nécessaires et ont été directement provoqués par les trolls commentaires sur le Standblog.

Bref, le Standblog, pendant quelques temps, disons d'ici à ce que Firefox 1.5 soit fini d'être lancé, sera en mode dégradé. Je vous remercie de votre indulgence.

Bon, en vrac, donc :

Tetzchner agrees with Nitot that competition in the browser market has benefited consumers, and he believes that consumers should be able to choose the best browser for their needs.

"Until now, people haven't really had the choice. Firefox have had growth in users, we have had growth too. Microsoft have already had to respond to this," he says.

"People are fed up with IE. It's looking outdated. If everyone has the same browser, then everyone has the same holes, which makes it less secure."

"L'essayer, c'est l'adopter" : le meilleur atout de ce navigateur, né il y a à peine plus d'un an, ce sont ses utilisateurs, qui n'ont de cesse de convertir les "pauvres" utilisateurs d'Internet Explorer. Le fait qu'il soit open source n'y est sans doute pas étranger. La fondation Mozilla réunit des milliers de développeurs, qui ont mis gratuitement Firefox à disposition du grand public, celui-ci étant livré avec son code source (permettant de voir comment il a été programmé). À la fois léger et complet, Firefox réunit toutes les fonctions qui manquent à Explorer, de la navigation par onglets à la gestion des flux RSS, en passant par le moteur de recherche intégré et la fonction anti-pop-ups. Mais son interface épurée est suffisamment ressemblante à celle d'Internet Explorer pour que l'on puisse changer sans être perturbé. Bref, ce n'est pas par hasard que Microsoft a décidé de lancer la version 7 d'Explorer avec son nouveau système d'exploitation, contrairement à ses habitudes !

dimanche 6 novembre 2005

Promouvoir le choix et l'innovation...

... telle est la mission du projet Mozilla.

Promouvoir le choix et l'innovation

Je le redis et le re-redis. Si ce projet fédère autant de gens, d'énergie, de bonnes volontés, c'est bien grâce à cette mission. Qu'on arrive à avoir des ingénieurs payés à plein temps par IBM, Novell, Google, Red Hat, Sun et bien d'autres, à coté de bénévoles de tous ages[1] est très révélateur.

De l'importance des parts de marché

Comme je le disais dans mon billet précédent, le choix n'existe vraiment que si beaucoup d'utilisateurs connaissent l'existence ce choix et font ce choix. C'est tout particulièrement vrai dans le domaine du Web, où si on ne dispose pas d'une part de marché très significative, on n'est pas pris en compte par les développeurs Web et les sites sont incompatibles avec le navigateur alternatif. C'est pour ça que je me bats pour les standards depuis plus de 4 ans. Mais on beau expliquer l'importance des standards aux développeurs, la nature humaine étant ce qu'elle est, ils s'en contre-foutent tant qu'ils ne sont pas obligés de les supporter, compte tenu des parts de marché des navigateurs alternatifs. C'est un fait que j'ai eu l'occasion de vérifier quotidiennement depuis avant même la création du Standblog. Combien de fois m'a-t-on ri au nez quand j'ai expliqué l'importance des standards et qu'on m'a répondu Opera, c'est un demi pourcent et votre Mozilla, c'est à peine plus. Mes pages s'affichent bien dans IE, c'est tout ce que je demande.

Donc il faut des parts de marché pour atteindre notre objectif de rétablir le choix : à quoi sert un navigateur s'il ne peut pas afficher les sites Web ?

Notons au passage que ça n'est pas un aveuglement de la part de Mozilla pour les standards. Certains disent que "si Firefox ne cherchait pas tant à supporter les standards, il pourrait être compatible avec plus de pages Web". Rien n'est plus faux. Firefox utilise plusieurs modes de rendus (dont Quirks et Strict/Standards). Autrement dit, nous avons repris les bogues de rendu d'IE et des vieux navigateurs pour des raisons de compatibilité... Openweb a plus d'info sur ce sujet.

Et l'innovation, dans tout ça ?

L'innovation est là aussi. Firefox apporte un certain nombre d'innovations au grand public. Vous les connaissez. La recherche dans la page (Ctrl-F), l'intégration des moteurs de recherche, la navigation par onglets, les extensions. Coté développeur, le support des standards est un véritable bond en avant. Mais la bonne nouvelle, c'est que parce que Firefox innove et gagne des parts de marché, cela force Microsoft à faire de même. IE7 sortira avant VISTA, sera disponible sur XP Service Pack 2, et il intégrera des amélioration significatives en terme de support des standards (transparence Alpha pour les PNG, moins de bogues coté positionnement CSS). Il devrait supporter la navigation par onglets et l'intégration des moteurs de recherche.

Mission accomplie ?

Dans une certaine mesure, Firefox a déjà réussi partiellement sa mission :

  1. le choix existe, et 10 à 15% des utilisateurs l'ont fait ;
  2. Microsoft a été obligé de répondre à cela et va répandre les innovations (ergonomiques et techniques) auprès de ses utilisateurs.

Bon, on a gagné, et on rentre à la maison ?

A la limite, pourquoi pas. Je pense que je pourrais trouver un boulot assez facilement en ce moment. D'ailleurs, c'est pas con, tiens, je vais mettre à jour mon CV. Il parait qu'il y a des moteurs de recherche qui embauchent ces jours-ci :-)

Le problème, c'est que Firefox n'est pas encore installé de façon assez significative. Si le marché était stable, ça irait. On pourrait se contenter des 15% européens. Mais n'oublions pas que Microsoft va réaliser une campagne sans précédent pour le lancement d'abord d'IE7, puis de VISTA. Et si on ne fait rien, progressivement, IE7 va se retrouver à grignoter des parts de marché, avec le renouvellement des machines sous VISTA. C'est exactement ce qui s'est passé pour Netscape. Entre un bon produit qu'il faut installer manuellement et un produit comparable, peut-être un peu moins bien, mais installé par défaut, c'est le deuxième qui gagne.

La seule parade contre cela, c'est de se faire connaître, et de toujours avoir une supériorité technologique de Firefox par rapport à Internet Explorer.

Alors, c'est la guerre ?

Tout est relatif. Personne ne devrait perdre la vie dans cette histoire. A ce titre, le vocabulaire guerrier employé dans mon dernier billet peut paraître exagéré.

Mais voilà, à vouloir faire mieux que Microsoft, à s'interposer entre Redmond et cet énorme tas d'or qu'est redevenu le Web, il faut s'attendre à des moments parfois difficiles.

Soyons clairs : Microsoft, après avoir pensé pendant des années que le Web n'avait pas d'importance (2000-2004), après avoir soutenu à bouts de bras sa division MSN largement déficitaire, réalise enfin que le marché de la publicité en ligne est un magot à la hauteur de ses ambitions. Manque de bol, Google et Yahoo sont sur le coup. Heureusement, Microsoft a un levier immense dans cette bataille : pour aller sur Google et Yahoo, tout le monde utilise Windows et Internet Explorer. Sauf que justement, il y a des utilisateurs de Mac (environ 5%) et des utilisateurs de Firefox. Donc qu'on le veuille ou non, nous sommes dans une guerre. Ou plus précisément, Google et Microsoft sont en guerre, et nous, bêtement, nous sommes en train de traverser le champ de bataille.

Franchement, si j'avais su, j'aurais pas venu, comme on dit dans les campagnes. Une guerre contre Microsoft, j'ai déjà donné, ce sais ce que ça donne (j'ai passé 7 ans chez Netscape). Et comme je fais de l'informatique depuis plus de 25 ans, j'ai eu le temps de voir les adversaires de Microsoft mordre la poussière. Quelques exemples qui me passent pas la tête (parmi des dizaines) :

  • Borland et les environnements de développement ;
  • Wordperfect sur les traitements de texte ;
  • Digital Research sur le DOS ;
  • Lotus 123 pour les tableurs ;
  • Palm sur les PDA ;
  • Novell sur les OS réseaux ;
  • IBM sur les interfaces graphiques ;
  • Real sur les Media Players ;
  • Netscape sur les navigateurs et les serveurs Intranet ;

Et actuellement sur nos écrans :

  • Symantec sur les anti-virus ;
  • Nokia et Symbian sur les OS pour téléphones mobiles ;
  • Google et Yahoo/Overture sur les moteurs de recherche et la pub en ligne ;
  • Sony sur les consoles de jeux ;
  • Apple sur la musique en ligne ;

Moi qui ai vu Netscape se faire tuer par Microsoft (avec un coup de main d'AOL), moi qui ai perdu mon boulot à la suite de cela en juillet 2003, est-ce que j'ai envie de défier Microsoft du haut des trois permanents de Mozilla Europe (plus les 40 ou 50 employés de Mozilla US) ? Probablement pas (notez l'euphémisme). Mais c'est le prix à payer pour que le Web continue d'avancer et tienne les promesses qui m'enchantent, alors je le ferais.

Notes

[1] à commencer par moi : faut-il rappeler que j'ai travaillé sur Mozilla bénévolement pendant presque deux ans, ce qui m'a couté plusieurs mois de salaire ?

samedi 5 novembre 2005

Un allié de poids pour Firefox

Par rapport au navigateur dominant, Firefox fait face à un vrai défi : être installé sur les postes des utilisateurs.

  • Pour utiliser Firefox, il faut le télécharger, l'installer, puis cliquer sur l'icône. (idem pour Opera).
  • Pour utiliser Internet Explorer, il suffit de cliquer sur l'icône.

A la limite, peu importe que Firefox soit Libre, multi-plate-forme, développé par un projet à but non lucratif, respectueux des standards, et qu'il apporte des fonctionnalités intéressantes et innovantes à l'utilisateur. Tant que l'utilisateur ne l'a pas installé, c'est comme si, pour lui, Firefox n'existait pas.

Il faut donc inciter l'utilisateur à télécharger le logiciel, puis à l'installer. La communauté a fait des merveilles de ce point de vue-là, et les 100 millions de téléchargements, les 15% de parts de marché en Europe en sont la preuve flagrante.

Firefox 1.5 va bientôt sortir. Il faut aller plus loin que ces 15%. Il faut se préparer au fait que Microsoft n'est plus endormi et va sortir IE7, qui promet d'être une copie de Firefox. L'enjeu est toujours le même : avoir des parts de marché de façon ne plus être négligeables et ainsi accomplir la mission du projet Mozilla : promouvoir le choix et l'innovation sur Internet.

Le principe n'a pas changé, mais maintenant que Microsoft a reconstitué son équipe de développement d'Internet Explorer, maintenant que les budgets marketing du géant de Redmond vont permettre à la machine de guerre de tourner à plein régime, il va falloir que le projet Mozilla fasse face.

Dépasser les 10 ou 15% de parts de marché était un défi inoui. Nous l'avons, contre toute attente, gagné. Il reste maintenant à contrer la déferlante d'Internet Explorer 7. Pour cela, tous les efforts doivent être concentrés pour promouvoir Firefox.

La communauté des utilisateurs doit continuer son formidable travail, avec SpreadFirefox.com. Il faut continuer à faire PAF la clé USB. Il faut continuer à en parler autour de nous, à table dans les repas de famille, sur les blogs. Je travaille, avec Mozilliens américains, à de nouvelles campagnes innovantes. Stay tuned :-)

La communauté des développeurs Web est aussi essentielle pour Firefox. C'est pour ça que j'ai mis mon poids dans la balance sur One True Layout. (Merci encore Pascal).

La communauté des développeurs d'extensions est elle aussi très importante, et c'est pour la stimuler que j'ai fait tout mon possible pour que le concours Extend Firefox soit international. (Ca n'a l'air de rien, mais du temps de Netscape, je n'ai jamais réussi à faire qu'un concours lancé par les US franchisse leurs frontières).

Mais je ne suis pas sûr que cela suffise. Je connais trop la puissance marketing de Microsoft pour partir confiant dans cette bataille.

Pourtant, il y a une lueur d'espoir, quand je vois un grand acteur s'engager fermement aux coté de Firefox au moment du lancement de Firefox 1.5. C'est pourquoi je me réjouis de lire ceci :

Google va payer les sites qui vont faire installer Firefox et la Google Toolbar.

Extrait du site AdSense Support :

By adding a referral button to your site, you can direct users to (...) download Firefox with Google Toolbar and improve their web browsing experience. While your users learn more, you can earn more (...) up to $1 for every new Firefox user.

Pour Google, c'est une façon d'attirer plus d'annonceurs, de nous aider à rétablir la concurrence sur le marché des navigateurs, et de diffuser sa Google Toolbar. Pour le projet Mozilla, c'est un allié de plus dans le prochain épisode de la guerre des navigateurs. Pour les propriétaires de sites, c'est une façon aisée de gagner un peu plus d'argent. Tout le monde est gagnant. Enfin presque. J'entends déjà la chaise voler ! ;-)

Mise à jour : Je vous invite à lire le billet suivant, Promouvoir le choix et l'innovation pour mieux comprendre les enjeux, et les raisons pour lesquelles j'agis ainsi (et je m'exprime ainsi).

vendredi 4 novembre 2005

Nouvelle roadmap pour Firefox

C'est une nouvelle majeure, et je m'en veux de n'avoir pas abordé le sujet plus tôt, mais Brendan Eich (CTO de Mozilla Corp., inventeur de JavaScript et Gourou des navigateurs), accompagné par Chris Beard (Monsieur produits et marketing chez Mozilla Corp.) et Mike Shaver (jeune ancien des navigateurs) ont unis leurs efforts pour produire une nouvelle roadmap qui donne vraiment envie :

Beaucoup de lecture en perspective, et pas mal de travail de reflexion pour voir comment tout cela s'imbrique, et ce que cela signifie en terme de produits et de plate-forme.

En vrac

Ego Surfing

Olivier Gochet, l'auteur du blog Moleskine, véritable repère de jolies photos et d'improbables Haïkus[1] a récemment lancé Profil, un blog qui fait des portraits de blogueurs. Fin octobre, Pascal Weeks (C'est moi qui l'ai fait) se retrouvait profilée dans la rubrique gastronome.

J'ai eu l'honneur d'être invité par Olivier à figurer dans cette galerie de carnetistes, et c'est un plaisir que d'y être traité de prodigue (le titre du premier des trois billets qui me seront consacrés). Olivier procède en effet en trois temps, d'abord un portrait, puis des questions portant sur le blog, et enfin un billet libre de l'invité.

Pour l'occasion, Olivier a créé une catégorie, passionné, qui me va comme un gant. Je me suis demandé si je devais rentrer dans les catégories existantes, et même si Dilettante, Journaliste citoyen et Gastronome (voire Chef d'entreprise) me convenaient, elles étaient trop réductrices à mon goût.

J'attends avec impatience les prochains billets, qui donnent cette drôle d'impression qu'on ressent quand on entend sa propre voix sortir d'un enregistrement. On reconnaît sans reconnaître, jusqu'au moment où l'on se dit c'est bien moi...

Miseà jour : les deux billets suivants sont maintenant parus :

  1. Tristan Nitot : Bonhomie (de la relation que j'entretiens avec mon blog) ;
  2. Tristan Nitot : Autoprtrait (rédigé par votre serviteur).

Notes

[1] Qu'on me pardonne cette généralité, mais pour moi, un Haïku est nécessairement improbable : c'est même ce qui le caractérise, au delà d'une structure très codifiée.

Concours d'extensions Firefox

Voilà un des projets que le projet Mozilla lance dans le cadre de la sortie de Firefox 1.5 : un concours des meilleurs extensions pour Firefox. Extend Firefox vise à récompenser les auteurs des meilleurs extensions

Il y a trois premiers prix à gagner, en l'occurence des Alienware Aurora 7500, des machines qui filent le vertige (refroidissement liquide, carte graphique de ouf, processeur AMD 64 double coeur, et jantes à batons). Allez, paf, une image :

Ordinateur Alienware Aurora 7500

Je vous rassure, la couleur, c'est juste pour faire zoli :-) (si vous gagnez et que vous demandez poliment, je vous offre une bombe de peinture noir mat pour passer plus inaperçu dans les LAN parties)

Les autres prix sont des iPod Nano et des bons d'achat chez O'Reilly de 250 dollars (avec des goodies Firefox, dont des T-shirts, un sac pour portable et une casquette).

T-shirts Firefox, livres et iPod Nano

Le concours est aussi ouvert au européens (et c'est une première :-)

Bon, vous attendez quoi pour lancer votre éditeur de texte et produire l'extension de la mort qui tue, hein ?

Un peu de poésie dans un monde de brutes

Quelques photos prises ces derniers mois, et que j'ai envie de partager :

contre-jour au pont de Bir-Hakeim

Contre-jour au pont de Bir-Hakeim

Le Service n'est plus ce qu'il était

Le Service n'est plus ce qu'il était

Sur la plage

Sur la plage (grand angle et filtre dégradé gris neutre)

jeudi 3 novembre 2005

Comment se passe la finalisation d'un logiciel

Voici un billet que je n'ai pas le temps de faire, mais mon précedent billet sur la résolution d'une régression CSS dans le prochain Firefox m'y oblige. Dont acte.

Laurent, qui est un homme qui sait appuyer où ça fait mal[1], balance tout de go :

S'il y a des bugs de rendu CSS dans la version 1.5 qui n'étaient pas dans la 1.0x, cela justifie pleinement la suspension immédiate de tout calendrier justifié par le marketing, non ?

En tant qu'homme de marketing, il va me falloir énoncer des vérités (et dans le marketing, on n'a pas toujours l'habitude ;-)

Que les choses soient claires : ça n'est pas le marketing qui détermine le planning de sortie des versions de Firefox (et je sais de quoi je parle, sinon ma vie serait bien plus simple).

Si vous le permettez, je vais d'abord enfoncer quelques portes ouvertes :

De l'infaillibilité du genre humain

Je me permets humblement de rappeler qu'aucun programme, un tant soit peu compliqué, du moins plus que le trivial "Hello World", n'est exempt de bug. D'ailleurs, "Hello World", c'est bugué, puisque ça n'est pas localisable, car pas en UTF-8 ;-)

Blague à part, Firefox, Opera, Safari, KHTML et les autres, (et même IE7) tendent à respecter le mieux possible les specs, dont le CSS. Tendent. Comme aucun logiciel n'est parfait, on n'arrive jamais à respecter parfaitement la spec. Ceux qui vous disent le contraire sont des menteurs ou des imbéciles, voire tout simplement mal informés (mais ils feraient mieux de pas l'ouvrir, alors ;-).

Par contre, si tous tendent au respect de la norme CSS, certains sont plus en avance que d'autres. Opera et Firefox en font partie. Opera est meilleur que Firefox dans certains domaines, et dans d'autres domaines c'est Firefox qui l'emporte. Pour ce qui est du test Acid 2 (orthogonal à CSS), Safari l'emporte. En 2005, on peut raisonnablement dire qu'IE 6 est une catastrophe en terme de support des standards. En 2001, c'était un vrai progrès. IE7 sera probablement moins mauvais qu'IE6, mais toujours dernier, si j'en crois les infos distillés par l'IEblog et Molly.

Cochonneries de régressions

Enfin, il arrive qu'en corrigeant des bugs, en voulant améliorer la conformité, on provoque involontairement des régressions mineures, dans des cas rares. C'était le cas des marges négatives flottantes utilisées par One True Layout. Dans ce cas précis, c'était génant, car même si c'est très peu utilisé, ça devrait le devenir, si One True Layout tient ses promesses. C'est bien le message qu'on a fait parvenir aux développeurs, et mon billet précédent n'a d'autre objectif de me réjouir qu'avec l'aide de Pascal et d'Eric Meyer, on ait pu influencer les choses dans le bon sens.

Il ne faut toutefois pas voir dans cet épisode une preuve que le logiciel Libre est le meilleur du monde ou autre. Chez Opera, chez Apple, Chez Konqueror, (et même depuis peu chez Microsoft), il y a des gens qui testent les régressions et d'autres qui écoutent les développeurs Web. Mais tous, nous avons à faire à une équipe chargée de livrer le produit.

Y-a-t-il un Driver dans l'avion ?

Chez Mozilla, c'est l'équipe Drivers, qui passe à la loupe tous les rapports des bogues qu'on aimerait voir résolus dans la prochaine version. Et plus la date de sortie désirée approche, plus stricts sont les Drivers dans leurs décisions d'accepter ou refuser un bogue. Parmi leurs critères, on trouve la taille du patch, son impact sur les différents utilisateurs et développeurs, le risque qu'il comporte en terme de stabilité et de performance. Etre Driver, c'est plutôt ingrat. C'est prendre des décisions difficiles qui ne seront pas toutes populaires. Mais c'est un mal nécessaire, sinon le produit ne sort pas tant qu'il n'est pas parfait, et comme il est impossible qu'il le soit, il ne sortira jamais.

Un vieux proverbe Libriste

Il y a un adage très intéressant dans le logiciel Libre : "Release soon, release often". Sortir une version tôt et souvent. Car cela permet de valider la qualité du travail sur des exemples très concrets, d'obtenir du feedback et mieux comprendre ce sur quoi il faut travailler car souvent, la réalité est différente de ce qu'à imaginé le développeur dans son coin. (Par ailleurs, nous sommes conscient que Firefox doit une bonne partie de son succès à sa grande qualité, donc on ne sort pas un produit pourri :-)

Un des intérêts du logiciel Libre, c'est qu'on dispose d'une base de testeurs qui est très vaste, ce qui augmente les chances de trouver un problème *avant* la version finale. Et l'épisode actuel le démontre.

Voici une autre raison pour laquelle on ne peut pas retarder indéfiniment la sortie du produit : on a un planning. Il est certes flexible, mais il faut s'y tenir autant que possible, de façon à ce que chacun puisse planifier son propre travail, insérer des gros changements (gros donc potentiellement dangereux pour la stabilité du produit) au moment où c'est approprié[2].

Et si on implémentait la spec, rien que la spec, mais toute la spec ?

Mais prenons le cas utopique où aucune date de sortie du logiciel n'est planifiée, où l'efficacité du processus de développement est ignorée car on dispose de ressources infinies (et infiniment patientes) et où seul l'objectif est un respect à 100% de la spécification. Le logiciel ne sortirait jamais. Jamais. Pourquoi ? Pour deux raisons :

  1. Parce que tout n'est pas nécessairement implémentable dans la specification, qui est elle aussi une vue de l'esprit abstraction au moment où elle est écrite ;
  2. parce que la spécification comprend des zones d'ombres, des points sujets à interprétation.

Conclusion

Viser le respect à 100% des standards est une vue de l'esprit. Il faut indéniablement tendre vers cet objectif. Mais attendre de l'avoir atteint pour sortir le produit est un non-sens.

Il faut donc composer avec la réalité, et ce que fait Drivers, et par la même tout le projet Mozilla. De ce point de vue là, tous les projets de navigateurs sont logés à la même enseigne et tendent vers le respect des standards, avec certes plus ou moins de ferveur[3].

Notes

[1] Et probablement là où ça fait du bien, mais c'est juste un ouïe-dire ;-).

[2] juste après la sortie d'un produit ou, pour les puristes, dans le tronc après la création d'une branche.

[3] C'est sûr qu'avec une équipe démantelée pendant 4 ans, certains ont donné l'impression d'essayer moins fort que les autres ;-).

Un caillou sur le chemin du Graal CSS

Il y a quelques jours, PositionIsEverything, un site sur les CSS, publiait un article intitulé One True Layout qui donnait une méthode pour résoudre trois problèmes récurrents en CSS :

  1. Faire une mise en page en colonnes, quel qu'en soit le nombre et l'ordre dans le document ;
  2. Faire des colonnes de hauteurs égales ;
  3. Placer verticalement des éléments dans une grille ou des colonnes

Pour m'être coltiné avec les deux premiers problèmes, c'est un vrai soulagement de savoir qu'il existe une solution élégante (au moins pour les points 1 et 3). D'autant que la solution fonctionne sur la plupart des navigateurs répandus (Safari 1.03+, Opera 7+, IE Win 5.01+ et Firefox 1.0). Le gros souci, c'est que ça ne marchait plus dans les pré-versions actuelles de Firefox 1.5 ! En effet, il y a eu une régression dans le code CSS de Firefox qui fait qu'il y a un souci avec les marges négatives dans les flottants.

Qu'à cela ne tienne, Pascal me prévient du problème et insiste sur son importance. J'ai une attitude mitigée : d'un coté je suis pour résoudre les bogues (évidemment), et améliorer la conformité CSS. D'un autre coté, la 1.5 va bientôt sortir, et il faut éviter au maximum de faire des changements de dernière minute : il faut savoir dire Stop, sinon le produit ne sortira jamais. Voilà la preuve que si Corneille avait vécu au XXIème Siècle, il aurait situé ses tragédies dans le monde du logiciel :-).

La dessus, Eric CSS Meyer enfonce le clou et parle de révolution de la mise en page, feignant même d'être vexé de n'avoir pas fait la découverte lui-même... Mon opinion bascule. Quelques mails bien sentis, un commentaire dans le rapport de bogue, et hop, il est décidé que la solution au bogue sera intégré dans Firefox 1.5 !

Pourquoi les innovateurs du Web n'utilisent pas la technologie Microsoft

Scoble, le blogueur vedette de Microsoft appuie là où ça fait vraiment mal et explique point par point les 12 raisons pour lesquelles les Entrepreneurs Web 2.0 n'utilisent pas la technologie Microsoft, suite à un billet de Ross Mayfield (SocialText).

Le billet est d'une justesse affollante, et Scoble le sait, et il s'explique :

Merci Ross, pour expliquer publiquement pourquoi tu n'as pas confiance (en Microsoft). C'est utile car cela nous permet de travailler sur une solution dès maintenant. Nous allons y travailler ouvertement, sans FUD. Ou nous serons virés. C'est un avertissement que je lance à tout le monde chez Microsoft. Faites attention à ce qu'il se dit là, sinon vous allez vous retrouver à travailler ailleurs car les clients seront partis ailleurs.

J'aurais pu vous faire un long article reprenant point par point les propos de Scoble, mais Ludovic Dubost l'a déjà fait : Pourquoi les entrepreneurs utilisent l'Open-Source et pas Microsoft ?.

Pour enfoncer le clou, voici deux articles complémentaires :

Il y a quelques jours, j'échangeais des messages avec l'équipe derrière l'excellent NetVibes. Je leur demandais justement quelle techno ils utilisaient. La réponse fut courte : Côté serveur on utilise le couple PHP/MySQL qui tourne avec apache sous linux. Coté client, inutile de vous dire que c'est compatible avec Firefox : c'est du XHTML 1.0 Strict.

En vrac

Cette fois, c'est moi qui suis en vrac, suite à une insomnie carabinée... Qu'à cela ne tienne, on va se faire un p'tit billet vite fait sur le gaz !

Une question qui me taraudait cette nuit: qu'est-ce que cela aurait donné si Apple avait considéré le Palm l'iPod comme une plate-forme plutôt qu'un simple produit ? Est-ce que la possibilité de tirer parti de l'intelligence collective de la communauté des développeurs n'aurait pas aidé l'iPod à trouver de nouveaux marchés ?

Justement, Wired me rejoint sur cette idée, et titre Can Open Source Outdo the IPod?. Si je commence à lire Wired par télépathie dans mon lit, c'est vraiment que mon cas est désespéré !

Bon, c'est parti pour la liste de liens :

mercredi 2 novembre 2005

Sortie de Live.com. Et alors ?

J'allais vous parler de l'annonce de Microsoft concernant live.com, mais tout le monde (Fred Cavazza, PointBlog, Mitt, TechCrunch) en parle. Ca ne sert donc à rien d'enfoncer le clou...

Juste quelques questions, tout de même :

  • En quoi c'est mieux que :
  • Pourquoi Start.com marchait avec Firefox et pas Live.com ?
  • Pourquoi Live.com ne fonctionne pas avec la dernière version d'IE/Mac ?

Bref, en quoi c'est une nouveauté et/ou une innovation ?

mardi 1 novembre 2005

Très en vrac...

Humour, photo numérique, standards, brevets logiciels, DRM, sécurité, utopie, c'est tout le Standblog résumé en quelques liens :

Des nouvelles de Firefox