octobre 2003 (73)

vendredi 31 octobre 2003

Eolas, Microsoft et le W3C.

J'allais écrire un article sur le W3C qui arrive au secours de Microsoft dans le cadre du procès avec Eolas. Mais 01Net a déjà écrit sur le sujet (merci Elie pour le lien) et le W3C a même fait une version française de son communiqué.

L'ai-je bien descendu ?

J'ai été un peu lapidaire sur PPK, et je n'aime pas descendre quelqu'un sans raison, et sans expliquer pourquoi. (Ma gentillesse me perdra, c'est sûr)

J'ai beaucoup apprécié PPK à une époque. Il a fait d'excellentes choses, dont ses tables de compatibilité DOM ou de compatibilité CSS. La vie n'est pas facile pour un développeur free-lance, et pour trouver des contrats, il faut sortir du lot. Ses tableaux de compatibilité ont été pour lui un excellent moyen de se faire connaître. C'était un moyen légitime de se positionner en expert, d'autant qu'il rendait service à la communauté. Mais dernièrement, PPK a changé son fusil d'épaule. Plutôt que de continuer à construire sa notoriété en aidant la communauté, il a préféré se faire mousser en la prenant à rebrousse poil. A refuser de valider ses pages. A refuser de faire des sites accessibles. A se complaire en trollant sur les listes, en publiant des articles ridicules.

Pour sa défense, il faut reconnaitre que PPK est avant tout un développeur JavaScript, ce qui n'a pas grand chose à voir avec un développeur Web. Son truc, c'est JavaScript et le DOM. C'est écrire des programmes qui s'exécutent dans les pages Web. Mais le temps de la Soupe de Balises est révolu. 11% des utilisateurs ne disposent pas de JavaScript. Ce qu'on ne pouvait faire avant qu'avec JavaScript peut-être très souvent émulé en CSS. Souvenez-vous des menus pur CSS, des onglets avec sous-menus, ou des Rollovers qui nécessitaient JavaScript, et que l'on fait maintenant en CSS.

De la même façon que Java a presque totalement disparu des pages Web, JavaScript suit le même chemin. De toute évidence, PPK ne supporte pas cette perspective, et se cramponne à son domaine d'expertise. C'est humain, c'est même très commun parmi les développeurs Web qui s'accrochent à leurs vieilles habitudes. Tous ceux là feraient mieux de lire l'histoire de Clarence le Poney (version US complete). Alors, PPK et les autres cesserons sûrement de dire des choses comme ceci :

Je persiste dans ma décision de ne pas m'embêter avec tout ce cirque qu'est la validation. A la place, je vais vérifier dans 5 navigateurs modernes : Explorer 5+ pour Windows, Explorer 5 pour le Mac, Mozilla, Safari et Opera, et modifier mon code jusqu'à ce que cela fonctionne dans autant de navigateurs que possible. C'est ce que j'ai toujours fait depuis que je fais des sites Web.

Justement. Les temps ont changé. IE Mac et Windows sont arrêtés. Netscape 4 aussi. Netscape 7 ne vaut guère mieux. XML est arrivé. 1997, c'était il y a 6 ans, Peter-Paul...

Mozilla Firebird 0.7 en français...

... vient de sortir cette nuit. Utilisateurs d'Internet Explorer sous Windows, testez donc cette version, c'est du pur bonheur, surtout en français... Bravo à toute l'équipe de FrenchMozilla !

jeudi 30 octobre 2003

PPK revient, et il n'est pas plus intelligent qu'avant

Peter-Paul Koch, (PPK) vient de lancer un nouveau site, Quirksmode.org. Ses derniers articles étaient plutot navrants, et je sens que c'est bien parti pour continuer. Et je ne dis pas cela qu'à cause des frames de son site :-) Party like it's '97, aurait dit Zeldman...

Lancement de XULfr.org

Je connais des gens qui oeuvrent silencieusement pour le bien de tous. Et un beau jour, on découvre à quel point leur travail est précieux. On a eu la chance, sur OpenWeb, d'en trouver quelques uns. Je vous ai déjà parlé de l'auteur de DotClear à plusieurs reprises. Cette nuit, un autre contributeur OpenWeb, qui a beaucoup participé à la création de notre outil de gestion de contenu maison, est sorti du bois :

Laurent Jouanneau vient de lancer XULfr.org, un wiki (site collaboratif) sur la technologie XUL, dont on parlait récemment suite aux rumeurs concernant le XAML de Microsoft), et qui permet de construire des interfaces utilisateur de façon déclarative en XML.

Le site est superbe, en XHTML et CSS valides, et en langue française. De plus, c'est un site collaboratif (tout le monde peut participer), assorti d'une liste de discussion.

Chapeau, Laurent, Chapeau bas ! On comprend mieux pourquoi tu avais presque disparu de nos écrans radar !

mercredi 29 octobre 2003

Citation du jour

Il faut être économe de son mépris en raison du grand nombre de nécessiteux, Chateaubriand. Avec une spéciale dédicace à toute l'échelle hiérarchique de l'employé Microsoft viré pour cause de photo sur son blog. (Message personnel à Tantek : Gaffe...)

Libre et marketing

Voilà un titre qui devrait pousser à la polémique, voire à me faire traiter de troller. Et pourtant... Une des grandes difficultés pour Mozilla aujourd'hui (outre les problèmes financiers et de lancement de la structure) est de faire un genre de révolution culturelle en interne autour du Marketing. C'est bien pour cette raison que j'ai donné de mon temps sur le nouveau site Web signe important de l'évolution dans ce domaine. Il faut que je vous avoue, j'ai un passé très chargé dans ce domaine, si souvent considéré par les développeurs comme celui du diable. Et pourtant, même si je déplore moi aussi les abus du marketing, je reste persuadé que le marketing, bien dosé, est absolument nécessaire à un projet Libre d'envergure. A la limite même, l'absence prétendue de marketing pour certains projets est pour moi une façon de promouvoir le projet de façon détournée. Mais je m'égare... En substance, ce qu'il manque à Mozilla, c'est le marketing. On a vu, coté site Web, des ébauches de marketing sur Mozilla 1.x, Mozilla Firebird et Mozilla Thunderbird. Certes. Mais à coté de ce que fait Lindows.com à propos de Mozilla Composer, c'est de la gnognote en barre ! Jugez plutôt...

Bref, faire les plus beaux logiciels du monde, c'est bien. Qu'ils soient utilisés, c'est mieux. Et face à des éditeurs de logiciels bardés de marketeux, il est nécessaire de faire du marketing, ce que semble faire Lindows.com avec enthousiasme...

On ne peut que féliciter Daniel pour avoir un contrat pour développer Mozilla Composer avec un partenaire qui a en plus d'un chéquier, l'envie de pousser le produit sur le marché. (Message personnel : attention Daniel, l'inconvénient du marketing, c'est de ramener des utilisateurs. Et l'inconvénients des utilisateurs, c'est d'être exigeants !)

Coté produit, les progrès sont énormes, avec l'arrivée d'un FTP Site Manager, comme l'atteste la page des copies d'écran. Mon petit doigt me signale aimablement qu'il semblerait bien que ce gestionnaire FTP se trouve dans la SideBar, ce qui signifirait (a vérifier) qu'il est sûrement possible de l'ajouter de façon triviale dans les version existantes de Composer... A voir !

Tristan Nitot en live...

L'ALDIL organise cette année les 5eme journées du Libre du coté de Lyon, à l'ISTIL. J'aurais l'occasion de montrer ma trombine et d'aborder les sujets qui me sont chers (standards du Web, Mozilla, accessibilité) vendredi prochain, de 17h à 18h, si l'agenda est respecté (ce qui serait une première mondiale dans une conférence française ;-). La présentation sera orientée vers les utilisateurs d'entreprise.

Il est possible que je sois aussi de corvée le samedi, sur une présentation plus orientée vers le grand public, avec les notions de sécurité et de confort qu'apporte Mozilla dans l'utilisation d'Internet, que ce soit sur le Web ou avec la messagerie électronique. Si vous avez l'occasion de lire ce blog et de venir à l'une ou à l'autre de ces conférences, surtout n'hésitez pas à passer me voir après la conf'. (Avant, je suis du genre préoccupé par le trac :-). A vendredi ou samedi ?

Steve Ballmer et la qualité du code

Steve Ballmer, le patron de Microsoft, s'exprimait la semaine dernière face à des grands comptes sur la sécurité

Pourquoi du code écrit fortuitement par un bidouilleur en Chine et donné à un projet libre, pourquoi son pédigrée serait-il meilleur d'une façon ou d'une autre que celui de code (propriétaire) écrit dans un environnement controlé ?

Steve, si tu me lis, voici comment on travaille, chez Mozilla :

  1. Le code est écrit par un développeur motivé, non par la crainte d'être viré, mais parce qu'il aime travailler sur ce problème. Ce travail doit être fait en accord avec le module-owner, responsable de cette partie du code.
  2. Le code est rendu disponible quand il est fini, pas quand un VP qui n'y connait rien l'a décidé. Comme le dit très bien Robert X. Cringely, chez Microsoft, on est viré pour avoir raté la date butoir, pas pour avoir produit du code pourri.
  3. Le développeurs demande à un collègue de relire son code, et s'engage à faire des modifications qui lui sont envoyées en retour. C'est la notion de review.
  4. Il demande ensuite la super-review à un super-reviewer, un expert qui a une vision globale du projet, qui peut lui demander à nouveau des modifications pour une meilleure cohérence de l'ensemble du projet. (D'après ce que je sais, la notion de super-review est inexistante chez Microsoft)
  5. Ensuite, le code est intégré dans l'arbre CVS, qui journalise toutes les modifications faites au code. On sait à chaque instant qui a écrit ou modifié telle ou telle ligne de code, et à quelle date.
  6. Un ensemble de machines (les Tinderbox) compilent en permanence le code contenu dans l'arbre sur différentes plateformes. En cas d'incident à la compilation, le développeur (qui doit attendre la confirmation que tout s'est bien passé) retire son code de l'arbre.
  7. De plus, un systeme dit de CVS Blame permet de savoir qui est l'auteur de quelle ligne, et pourquoi elle a été rajoutée et modifiée (on connait le numero de bug correspondant, ainsi que les identifiants des reviewers et super-reviewers). Par exemple, voir l'historique du fichier editor.js de Mozilla. Autrement dit, chaque modification dans chaque ligne de code peut être littéralement tracée par qui veut...
  8. Enfin, le code inclut est testé par des centaines de milliers de testeurs. Oui, des centaines de milliers. Soit probablement mille fois plus que chez Microsoft. Comme on dit chez Mozilla : Our army of testers makes us great. C'est la plus belle assistance qualité qu'on puisse s'offrir. Sauf qu'elle est gratuite...

Voici quelques questions à poser à Microsoft la prochaine fois que vous aurez l'occasion de les croiser.

  • Puis-je voir le code source des logiciels que j'ai acheté chez vous, de façon à verifier qu'il se comporte bien comme prévu, et que le code qui m'a été donné est bien celui qui est à la base de mon logiciel ? (Pour cela, il est impératif de pouvoir le compiler vous-même).
  • En cas de bug, comment puis-je signaler un problème, voir si d'autres l'ont rencontré, et savoir quand, comment et par qui il sera résolu ?
  • Puis-je financer des équipes pour améliorer le logiciel Microsoft que j'utilise, en vue de rajouter une fonctionnalité qui me manque, de corriger un bug qui me gène ou de porter ce logiciel que j'ai payé sur une autre plateforme comme Linux ou Mac ?
  • Ce logiciel que j'ai acheté, puis-je le partager avec d'autres personnes (morales ou physiques) afin de mutualiser les coûts d'achats de licence et de développement de fonctionnalités supplémentaires ?
  • Combien de personnes, pendant combien de temps, ont testé ce logiciel ?
  • Quelle est la marge brute de la division qui produit le logiciel que vous me vendez ? (réponse : plus de 85% pour les divisions Windows et Office, les autres divisions sont déficitaires)

Si possible, prenez une photo de votre interlocuteur chez Microsoft quand il bafouille une excuse vaseuse en guise de réponse. Et envoyez-la moi !

Bien évidemment, Microsoft et la majorité d'autres éditeurs de logiciels vous répondront par la négative s'ils sont francs, et par du pipeau marketing genre shared source, s'ils ont déjà été confrontés à la question (je reviendrais sur le sujet du shared source un peu plus tard).

On voit donc que dans la notion du logiciel Libre, ça n'est pas tant l'éventuelle gratuité qui compte, mais bien la qualité du logiciel produit (et la fiabilité qui en découle) et la liberté de l'utilisateur. Rien de moins.

Aigrette garzette

Avec un titre pareil, je suis sûr que le lecteur ordinaire du StandBlog s'est enfui en courant. Et pourtant, ce sont de charmants échassiers blancs qu'on voit très rarement sur la côte de nacre, mais plutôt vers le Morbihan, la Loire-Atlantique, Charente-Maritime et Gironde.

Au détour d'une promenade sur la plage avec le Canon 300D, en voici quelques photos.

Photo representant 3 oiseaux, des aigrettes garzettes, dans une flaque d'eau de mer, en train de pecher

Photo representant une aigrette garzette en vol

OpenWeb et le 'mammouth'

L'Education Nationale mentionne OpenWeb dans sa rubrique Actualité, avec un article qui reflète assez bien les objectifs que nous nous sommes fixés. Merci à ceux qui, au sein du Ministère, font avancer les choses dans les domaines des standards et du Libre !

mardi 28 octobre 2003

En vrac...

Ma connexion par modem m'empèche de surveiller le Web d'aussi près que je le souhaiterais. Aussi, voici en vrac quelques informations glanées ici et là...

  • Les premières informations officielles sur Xaml sont maintenant disponibles... A en croire certains,
    • On the front end, Microsoft is providing support for a new markup language called XAML that "lets you build a Windows application in a declarative way." Allchin said XAML will make applications easier to learn, write and read because it allows developers to separate code and content. XAML sounds like a rival to XUL, but no Microsoft officials have made that comparison publicly so far.
  • Dave Shea revient avec des menus de toute beauté
  • Zeldman vient de publier un nouvel article. Publié sur le site de Macromedia, donc en Flash, il pèse plus de 315K. Ça me dépasse complètement qu'on puisse encore imposer cela au 21eme siècle, avec un système qui ne permet ni la sélection de partie du document, ni une indexation décente, ni les liens vers une partie du texte. C'est beau, le progrès !

La normandie, c'est beau !

Voilà plusieurs générations que la famille fréquente les plages de la cote de Nacre, et plus précisément celle de Saint-Aubin sur mer. Que les médisants se rassurent, ça n'est pas pour sa chaleur que nous y retournons, mais bien parce que la lumière y est changeante, et les couchers de soleil sublimes. Le soleil se couche, et c'est beau ! Bon aller, on s'casse !, disait Coluche. Et nous, nous sommes restés... J'écris ces lignes face à la mer, personne sur la plage, la mer est parfaitement calme. Le mouettes flottent comme autant de points blancs sur cet immense à-plat de bleu, confondant la mer et le ciel grâce à un horizon devenu invisible. Sur l'iPod, j'écoute une chanson de circonstance : Hors-Saison, de Cabrel.

C'est le silence qui se remarque le plus
Les volets roulants tous descendus
De l'herbe ancienne ancienne dans les bacs à fleur des balcons
On doit être hors saison
La mer, quand même, dans ses rouleaux continue
Son même thème, sa chanson vide et têtue
Pour quelques ombres perdues sous des capuchons
On doit être hors saison (...)

Dans un tout autre registre, (sinon on va m'accuser de faire du Karl, et il va falloir que je me dénude pour faire plus vrai ;-). Dans un tout autre registre, disais-je, on m'a prêté cette semaine un petit bijou technologique, le nouveau Reflex Canon numérique, le 300D, avec un zoom longue focale (équivalent 560mm pour le 24x36). J'en ai profité pour aller faire quelques photos sur la plage, de sujets très commun ici, et que le parisien de fait que je suis s'émerveille en redécouvrant, comme les mouettes, les vagues, les pêcheurs des grandes marées et les couchers de soleil.

Ces images sont autant de liens sur lesquels vous pouvez cliquer pour en faire des images au format 1024x768, 1600x1200 ou 2048x1536 suivant les cas. Ces formats ne sont bien sûr pas choisis au hasard, puisqu'ils devraient vous permettre d'utiliser ces images comme fond d'écran, si vous les jugez dignes d'intérêt.

l'écume d'une vague en gros plan

l'envol d'une mouette alors que la vague sur laquelle elle était posée se brise

coucher de soleil pouvant laisser croire à une explosion

mouette en vol

contre-jour d'une plage normande

une autre mouette en plein vol.

J'en ai des dizaines d'autres, mais ma connexion par modem actuelle (la Normandie n'a pas que des avantages) m'empêche d'envoyer sur mon serveurs les photos en résolution originelle, à près de 3Mo pièce !

Si cela vous intéresse, dites-moi si vous voulez d'autres fonds d'écran, (ou moins de photos, car même les vignettes alourdissent le chargement du StandBlog), voire un petit article sur le Canon 300D, qui vient tout juste d'arriver dans les boutiques. (Merci à Yann pour ce prêt, qui prouve chaque jour un peu plus que l'appellation de Beauf' n'aurait jamais dû être péjorative...)

IDM, Mozilla, et l'ENS

Lu, dans le cadre du séminaire , le résumé d'une intervention du Directeur R&D d'IDM, à propos de Mozilla :

Mathieu Poumeyrol, de la société IDM, évoque le développement de l'ENS (Espace Numérique des Savoirs, www.educnet.education.fr/ENS/), portail unique qui permet à tout élève d'accéder directement à des ressources comme Universalis, Hachette ou à des parutions de la presse quotidienne sans avoir besoin de s'identifier. La solution part d'une modification du navigateur internet open source Mozilla, que Mathieu Poumeyrol considère comme "robuste, simple d'installation, qui n'installe rien sur la base de registre et qui tourne de façon très cohérente sur Mac OS 9 ou 10, Windows et Linux etc". Le choix de l'open source permet notamment de garantir une grande compatibilité des technologies entre-elles, fait-il valoir.

Support des cartes Centrino sur Linux

Grâce à la société Linuxant, on peut utiliser dans Linux les drivers des cartes réseau initialement écrits pour Windows XP, via un Wrapper. (Plus d'info sur leur Communiqué de presse). Merci à LinuxFR pour l'info.

Il ne me reste plus qu'à voir ce qu'il en est du support d'ACPI par Linux sur mon système...

Mise à jour : Il semblerait bien qu'Intel ait prévu la sortie de drivers pour Linux, d'ici mi-2004 ou avant.

lundi 27 octobre 2003

Rebonds sur les brevets logiciels

Tout d'abord, c'est Michel Rocard qui s'y colle, avec une excellente tribune dans Libé : (merci à Stéfane Fermigier pour le lien)

Faut-il breveter les logiciels ? Il y a une douzaine de mois, cette alliance de mots échappait à ma compréhension, comme sans doute à celle des trois quarts de mes collègues au Parlement européen. Le score : 361 voix pour la brevetabilité la plus restreinte, 157 pour la liberté de breveter et 28 abstentions le 24 septembre 2003. Ecrasant, et à ce titre rarissime au Parlement européen sur les problèmes non consensuels. Les députés européens furent plusieurs centaines à découvrir en moins de quinze jours la gravité du sujet, même si de prime abord ils n'en connaissaient rien. Et, devant un enjeu si lourd, comprendre et juger correctement devenait un devoir. Le Parlement européen l'a indiscutablement accompli.

Un mot de procédure avant de décrire le fond du débat et d'en présenter les conséquences : il ne s'agit que d'une première lecture. La Commission européenne et le Conseil des ministres pourraient bien ne pas partager complètement la grande aspiration démocratique qu'exprime ce vote et le lobby des grandes multinationales de l'informatique savoir réveiller les canaux habituels de son immense influence. Bref, ce n'est qu'un début, continuons le combat.(...)

Dans le numero 182 de SVM, page 69, on trouve un article intitulé Non aux brevets logiciels qui fait froid dans le dos. En particulier, sont mentionnés François Pellegrini et l'Eurodéputé Gilles Savary. Voici un commentaire de ce dernier :

(J'ai) la conviction que le brevet, prévu pour des cycles économiques longs et mettant en oeuvre des éléments matériels et industriels lourds, n'est pas le meilleur moyen de protéger le logiciel, qui fonctionne sur des cycles très courts. Le brevet fige l'immatériel au lieu de le stimuler. (...)

J'ai rencontré les opposants aux brevets, notamment les PME/PMI, et le milieu Open-Source., mais aussi ses partisans. Parmi eux, les grandes entreprises sont souvent plus partagées qu'on le croit : elles veulent des armes pour lutter contre les Etats-Unis et rentabiliser leurs investissements en recherche logicielle, mais elles en comprennent aussi les conséquences, notamment éthiques. Les cabinets d'avocats et conseils, eux, sont à fond pou le brevet. Ils se complaisent dans les procédures et le brevet logiciel, c'est le contentieux sans fin  !

La vérité sur Longhorn

C'est l'allégorie du siècle, l'ultime preuve que les gens de Microsoft ont de l'humour... Dans les très récentes fuites de la version alpha de Longhorn (prévu pour 2006), on trouve le fond d'écran par défaut sur le Web. Le voici :

/dotclear/images/Bliss-longhorn.jpg

Belle image, hein ? Et pourtant, avec-vous, comme moi réalisé ce qu'elle représentait ? En haut, les nuages. En bas, un champ de blé à perte de vue.

En haut, c'est Longhorn, une masse énorme de vapeur d'eau, de VaporWare. En bas, c'est le blé que va amasser Microsoft en vous le vendant.

Je suis sûr qu'ils on pensé à faire un champ d'oseille, mais on aurait moins bien compris;-).

En avant première, Internet Explorer dans LongHorn

A la fameuse conférence développeurs Microsoft, sera distribuée cette semaine une version alpha de Longhorn. Cette version est déjà disponible sur le Net. Voici une copie d'écran de la nouvelle version d'Internet Explorer. Absolument rien d'original à part la barre de menu qui est passée sous le bouton back, et un look emprunté à Safari, un Gestionnaire d'extension ActiveX (damned, ils ont donc choisi de conserver cette passoire de sécurité ?) et un download manager très inspiré de celui de Mozilla. On parie que le moteur est celui d'IE6/Win ?

dimanche 26 octobre 2003

XUL, Safari 1.1 et XAML

Il y a des jours ou l'on a l'impression que l'histoire des navigateurs est écrite par un Stephen King consommant un cocktail composé de cocaïne et de champignons hallucinogènes. Je m'explique :

Première supposition : Microsoft abandonne le Web. (Ça n'est qu'une supposition, rien de plus !) Microsoft n'a occupé le terrain du Web, détruit ses/son concurrent(s), que pour une seule et unique raison : l'aspect multi-plateforme du Web était une menace pour sa plateforme Windows. Maintenant que le marché des navigateurs est anéanti et ne représente plus le moindre danger, Microsoft l'abandonne. (Eric est d'accord avec moi). Il y a bien sûr des tentatives timides de récuperer du cash via MSN, mais rien de vraiment efficace.

L'enjeu actuel, est au niveau des applications dites riches et téléchargeables à la demande. Macromedia a déjà lancé une initiative dans le genre, qui permette la persistance de l'application même si la connexion est coupée. Microsoft ne dispose de rien dans ce genre. Je ne serais pas surpris si Redmond lançait un raid contre Macromedia.

Justement, on entend parler (cf. Dave, Eric, Simon) d'une nouvelle technologie qui serait dévoilée demain à la conférence développeurs de Microsoft : XAML. XAML serait un langage XML destiné à décrire des interfaces applicatives. Il semblerait que ce soit une variante d'une technologie qui existe déjà depuis des années, déployées en plusieurs dizaines de millions d'exemplaires, puisque c'est celle qui est au coeur de Mozilla, Netscape 6 et 7, à savoir XUL. Il ne s'agit encore que d'une rumeur, mais elle semble tenir la route. Réponse donc demain à la conférence Microsoft.

Forcément, à la perspective d'une nouvelle confrontation Mozilla-Microsoft sur le terrain XUL-XAML, j'en entend déjà certain ricaner à la perspective d'un match façon jeux du cirque; On peut en effet supputer que les quelques va-nu-pieds ne pèseront pas lourd contre le rouleau-compresseur de Redmond, dont le pilote a plus encore de lingots dans les poches que procès aux fesses (et ça n'est pas peu dire). C'est là qu'intervient le cerveau maléfique de Stephen King, et fait rebondir l'intrigue en lançant dans la bataille le troisième homme, celui qui resurgit des épisodes précédents et qu'on croyait oublié... Apple. Apple, qui a lancé il y a quelques mois Safari 1.0. Avec la nouvelle version de son système d'exploitation, Panther, arrive Safari 1.1. Et vous savez quoi ? Il implémente un bonne partie... de XUL ! Bon, à ce niveau-là, vous êtes déjà en train de composer le numéro de l'hopital psychiatrique le plus proche. Avant de donner mon adresse IP au service des urgences, lisez-donc cet article de David Hyatt. Il faut savoir que David Hyatt est l'inventeur de XUL chez Mozilla (a l'époque ou il travaillait chez Netscape). C'est fait ? Vous pouvez reposer le combiné téléphonique, merci. Il était temps, le mec des urgences à Saint-Anne était sur le point de vous faire interner.

Forcément, si je vous parle maintenant des nouveautés de Safari 1.1, vous allez trouver cela insipide. Et pourtant, elles sont nombreuses, et vont toutes dans un meilleur support des standards. Et cela, très prosaiquement, est une excellente nouvelle. Quant à XAML et toutes ces suppositions, on verra ça demain !

samedi 25 octobre 2003

Des lecteurs exigeants

A peine les nouveaux articles d'OpenWeb étaient mis en ligne que les messages signalant une erreur affluent sur le StandBlog et sur les boites aux lettres d'OpenWeb : un simple souci technique privaient en effet les lecteurs de l'habillage des tableaux par CSS des illustrations et des annexes. De ces dizaines de messages, on pourra déduire que les lecteurs tiennent à OpenWeb, et même après 5 mois de silence, ils sont toujours nombreux à venir lire la prose des douze salopards : une preuve supplémentaire que nos lecteurs sont à la fois demandeurs et exigeants.

Notons toutefois qu'une seule personne, Fabien M., a remarqué qu'il y avait une faute de syntaxe dans le HTML de l'article (un slash manquant à la fermeture d'un élément thead). Encore un militaire qui a gagné une tringle à rideaux, aurait pu dire Coluche, s'il avait eu l'occasion de faire du HTML.

vendredi 24 octobre 2003

Tableaux ou CSS ?

C'est la question qui divise le monde, juste après emacs ou vi ?, la question qui, dans les dîners en ville, est assurée de mettre une ambiance à couper au couteau, permettant ainsi de se jeter subrepticement sur le Saint-Nectaire ou l'éclair au café, suivant que vous êtes plutôt sucré ou salé...

OpenWeb se devait de recadrer le débat, en vue de permettre à chacun de prendre la bonne décision. C'est donc l'objectif de ce nouvel article, avec un titre qui a le mérite d'annoncer la couleur : Les problèmes de la mise en page par tableaux.

Mais OpenWeb ne saurait se faire pardonner cette absence prolongée (presque 5 mois) sans vous livrer d'un seul coup d'un seul, non pas un article, mais deux ! Le second article porte lui aussi sur les les tableaux et les CSS. Mais là, il ne s'agit pas de faire un choix entre les deux, mais plutôt de mieux comprendre comment CSS est un formidable outil quand il s'agit de styler des données tabulaires, par définition présentées dans des tableaux. Tout cela est expliqué en détail dans l'article Habillage de tableaux avec des CSS.

Ainsi donc, il ne s'agit plus de choisir entre tableaux et CSS, mais plutôt d'apprendre comment utiliser l'un avec l'autre. En substance, nous sommes plutôt dans la configuration fromage et dessert. Mais l'éclair au café s'impose-t-il après le Saint-Nectaire ?

jeudi 23 octobre 2003

Internet, la recherche et la dissémination d'information

Internet, c'est important. Pas parce que c'est la façon que vous avez de lire ma prose, non. Mais finalement, si. C'est important parce que cela permet à des millions de personnes ordinaires de publier des milliards de documents, et à des centaines de millions de personnes d'y accéder librement. Internet, c'est le bon coté de la mondialisation, parce que c'est un outil pour partager plus que pour diviser.

Si vous et moi échangeons ce que nous savons, nous en savons tous deux un peu plus. Il en est de même avec les logiciels libres : plus on partage, plus la valeur augmente, contrairement aux biens matériels.

Les scientifiques l'ont bien compris, parce qu'ils partagent depuis toujours leurs découvertes, leurs inventions. Mais qu'en est-il de la science à l'age de cet Internet qui bouleverse les moyens de communication ? La science va bien, merci, elle sait s'adapter, et elle le prouve, en témoigne cette déclaration de Berlin qui affirme :

Notre mission de dissémination de la connaissance n'est que partiellement remplie si cette information n'est pas largement et volontairement disponible pour la société. (...) De façon à réaliser notre vision d'une représentation globale et accessible de la connaissance, le Web du futur doit exister sur le long terme, tout en étant interactif et transparent. Le contenu et les outils logiciels doivent être accessibles et compatibles.

Les contributions en accès ouvert (Open Access) doivent répondre à deux conditions :

1- Les auteurs (...) de telles contributions donnent à tous les utilisateurs un droit mondial, irrévocable et gratuit d'acceder au contenu, ainsi qu'une licence pour copier, utiliser, distribuer, transmettre et publier; par tout moyen électronique, (...) pour peu que l'auteur soit mentionné(...)

2- Une version compète du travail et de tous les documents complémentaires (...) sera publiée dans au moins un lieu en ligne utilisant des techniques standardisées appropriées, dans un format électronique standardisé (...) en vue de fournir un accès ouvert, une distribution sans contrainte, l'interopérabilité et l'archivage à long terme.

Il faut noter que parmi les signataires, on retrouve les dirigeants des institus de recherche les plus prestigieux d'Europe, dont la fameuse Max Planck Society, et pour la France, l'INSERM et le CNRS (dont le signataire est aussi pour l'instant le patron de l'INRIA). (Merci à Bernard Lang pour l'info).

Alors oui, le partage de l'information et donc du savoir est très important. Essayez de réaliser ce qu'a changé l'invention de l'imprimerie avec Gutemberg... L'apprentissage de la lecture est devenu une évidence, avec une explosion de la culture et du savoir, qui n'était plus seulement réservé à une élite. D'après moi, l'invention d'Internet et du Web est du même ordre. Alors oui, Internet est bigrement important. Et l'efficacité, la sûreté de l'outil qui permet l'accès à tout ce savoir est important. Peut-être plus encore, il faut que cet outil soit libre de tout enjeu commercial.

Internet est une chose trop sérieuse pour la laisser au mains des entreprises.

C'est pour cela que je soutiens Mozilla, les standards, et les logiciels libres..

Microsoft et la sécurité : je rechute

Je m'étais promis de ne plus tirer sur l'ambulance, de ne plus me moquer de Microsoft et de ses problèmes de sécurité. Mais c'est Daniel qui a commencé. C'est à cause de lui que je fais une rechute...

Vous saviez que Microsoft propose des rustines de sécurité tous les mercredis ? On connaissait déjà le fameux lundi, c'est raviolis, et bien maintenant c'est mercredi, c'est security.

Chez Microsoft, c'est des gens qui sont super bien organisés. Ils se débrouillent pour faire au moins un trou de sécurité par semaine, histoire que les mecs de la sécurité ne restent pas une pleine semaine sans rien faire. Prenons l'exemple du mois d'octobre. Il n'est pas encore terminé, qu'on a déjà 4 alertes rouges (critiques) et une alerte orange (importante) touchant tous les systèmes, une alerte rouge sur Internet Explorer, en plus d'une alerte rouge qui ne touche que Windows 2000. Détaillons un peu ces alertes :

  1. Microsoft Security Bulletin MS03-040. Le patch qu'on attendait pour Internet Explorer et ses 31 trous de sécurité (notons que PivX, qui maintenait une liste de ces bugs, vient brusquement de la retirer). Cette rustine est à appliquer d'urgence !
  2. Microsoft Security Bulletin MS03-041. Dans certaines conditions, le fait de visiter un site (avec Internet Explorer) ou de recevoir un mail (avec Outlook ou Outlook Express) permet d'installer furtivement (via ActiveX) un logiciel qui prend le contrôle de votre machine. Il est interessant de constater que même si on n'utilise pas Internet Explorer, Microsoft recommande d'installer le patch en question, car le trou de sécurité est dans Windows lui-même, pas dans IE. Autrement dit, toutes les applications utilisant la technologie de sécurité (ahem) Authenticode sont vulnérables. Concrètement, si vous n'utilisez ni IE ni Outlook, il est extrèmement improbable d'être victime de ce souci. Cela dit, prudence est mère de sûreté, surtout dans le domaine de la sécurité. Installez-donc ce patch.
  3. Microsoft Security Bulletin MS03-043. Un bogue de sécurité dans NetBios (le protocole réseau de Microsoft) permet à un pirate d'installer un logiciel sur votre machine à votre insu, et d'en prendre le contrôle, soit pour effacer des fichiers, soit pour les envoyer vers Internet (vos mots de passe, vos coordonnées bancaires, etc...) Donc oui, c'est bien un grave problème, qui démontre une fois de plus l'impérieuse nécessité d'un pare-feu, si possible plus efficace que le très médiocre Firewall de Windows XP.
  4. Microsoft Security Bulletin MS03-044. Les utilisateurs de Windows XP et Windows Server 2003, en cliquant (dans IE ou Outlook) sur une URL de type hcp:// peuvent provoquer l'exécution d'un programme produit par un pirate, et qui prendrait le contrôle de la machine à distance. Oui, c'est effectivement un grave trou de sécurité.
  5. Microsoft Security Bulletin MS03-042 ne s'applique qu'aux utilisateurs de Windows 2000, qui reste tout de même la version la plus diffusée dans le monde de l'entreprise (vu le peu d'intérêt pour XP dans le domaine professionnel). Le problème est très comparable à celui décrit dans le bulletin précedent. Il suffit de cliquer sur un lien (dans un mail ou dans IE) pour qu'un pirate prenne le contrôle de la machine à distance.
  6. Microsoft Security Bulletin MS03-045 n'est lui qu'au niveau important, dans la mesure ou le trou de sécurité nécessite au pirate d'accéder physiquement à la machine pour devenir super-utilisateur et en prendre complètement le contrôle.

Voilà donc les quelques trous de sécurité découverts en trois semaines, qui viennent compléter une liste déjà trop longue : 70 bulletins ont été publiés par Microsoft en 2002, sans compter les problèmes qu'ils refusent de considérer comme sérieux. Par ailleurs, on peut noter que Microsoft fait des efforts pour informer les utilisateurs. Outre la campagne publicitaire que mentionne Daniel, Microsoft poursuit cette campagne sur Internet : 3 étapes pour vous aider à protéger votre PC. Allons voir de quoi il retourne :

Si vous avez Windows 95, 98, 98SE, ça va vous coûter cher :

  1. Achetez un pare-feu logiciel
  2. Mettez à jour votre système, en achetant un nouveau système d'exploitation Windows encore supporté.
  3. Achetez un logiciel anti-virus avec un abonnement pour les mises à jour

Si vous avez Windows 2000 ou Windows ME, ça vous coûtera un peu moins cher :

  1. Achetez un pare-feu logiciel
  2. Mettez à jour votre système, gratuitement par Windows update. Enfin,gratuitement... Disons que si Microsoft ne vous facture pas, c'est votre éventuel forfait Internet qui va morfler !
  3. Achetez un logiciel anti-virus avec un abonnement pour les mises à jour

Si vous avez Windows XP, la douloureuse est plus douce :

  1. Utilisez le pare-feu logiciel inclut dans Windows XP
  2. Mettez à jour votre système avec Windows Update
  3. Achetez un logiciel anti-virus à un éditeur indépendant.

Dans tous les cas, vous allez douiller. C'est une certitude.

Mais revenons à la campagne de sécurité de Microsoft. Ils se retrouvent actuellement dans une situation particulièrement délicate :

  • les utilisateurs lambdas n'ont pas conscience des problèmes de sécurité, à force d'être désinformés sur le sujet par Microsoft lui-même, sur l'air bien connu, tout va très bien, Madame la Marquise...
  • Les logiciels Microsoft sont très peu sécurisés, parce que la convivialité a toujours été prioritaire sur la sécurité, et cela se paye cash pour Microsoft maintenant.
  • Le doute est maintenant installé sur la capacité de Microsoft à vendre des outils sécurisés : Les virus et vers Sobig/MSBlast et Swen en août et septembre 2003 ont fait beaucoup de dégats dans l'opinion publique (en plus de ceux sur les disques durs des clients de Microsoft).

Microsoft se retrouve donc obligé de agir face à ce changement dans l'opinion publique. Mais Microsoft doit aussi faire passer le message que la sécurité, c'est l'affaire de tous, de l'éditeur, de l'administrateur, et aussi de l'utilisateur. Mais comment parler de sécurité (ce que MS a toujours refusé de faire avec le grand public) sans écorner sa crédibilité, déjà bien entachée avec les différents procès et maintenant les problèmes de sécurité ?

Cela passe par des initiatives sur le fil du rasoir, comme la campagne évoqués précedemment, mais aussi par des initiatives en faveur des grands comptes ou encore ce numéro de téléphone, gratuit pour les incidents relatifs à la sécurité et aux virus. (Mais qui coûte quand même 15 centimes d'Euros par minute, on ne se refait pas).

En substance, c'est un grand pas en avant qu'est en train de franchir Microsoft, et je ne peux que les encourager à continuer, surtout s'ils arrivent à se débarrasser de leur langue de bois. Le message finira par passer. Moi qui suis aussi utilisateur de Windows, voici comment je suis sécurisé :

  1. J'ai un pare-feu matériel sur ma connexion ADSL;
  2. J'utilise fréquemment Windows Update pour télécharger les patchs
  3. Je n'utilise jamais Internet Explorer (sauf pour Windows Update), mais Mozilla 1.5.
  4. Je n'utilise jamais ni Outlook ni Outlook Express, mais Mozilla Thunderbird, sans affichage des images distantes ni activation du JavaScript dans les messages.
  5. Je n'ouvre pas les pièces jointes dans les messages, surtout si elles peuvent contenir du code exécutable (SCR, PIF, EXE, DOC, XLS, PPT)
  6. Je n'utilise jamais Microsoft Passport (Mon compte de test avait été supprimé dans des circonstances étranges) ni Microsoft Messenger, mais Gaim (libre et sans pub)
  7. j'ai un antivirus à jour mais j'hésite à le conserver : la mise à jour payante ressemble trop à du racket.

Comme vous pouvez le constater, on est bien loin des 3 points de Microsoft. D'une part je suis bien plus en sécurité avec ma technique qu'avec la leur, et quand je pourrais enfin passer mon portable Centrino sous Linux, ça sera encore bien mieux...

Pour finir sur une pointe d'humour, il faut quand même que je vous raconte un truc : je me promenais au Monde en Tique (la boutique, pas le site), quand un livre a attiré mon attention. Je lis le titre : Coder Sécurisé. Ah, voilà qui semble intéressant. Quel éditeur ? Microsoft Press. Je glousse de surprise. Et puis là, en bas de la couverture, écrit en petit, et pourtant l'effet de la phrase sur moi est énorme : Lecture obligatoire chez Microsoft. Signé : Bill Gates !!! Alors là, j'oublie toute retenue dans la boutique, je m'esclaffe bruyamment. Le vendeur a du se demander ce qu'il me prenait... Les larmes (de bonheur) aux yeux, j'interpelle l'ami qui m'accompagnait. Un peu plus tard, on est allé bouffer une glace dans le quartier. Le patron de la boutique nous a rejoint. C'est un utilisateur de Mozilla !

Ah, à propos du livre, je me suis procuré un scan de la couverture, parce que je me doute que vous ne me croirez-pas :

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Détourner les CSS

C'est Tantek, qui a commencé avec sa mosaïque hexagonale. Daniel a ensuite renchérit avec son étoile. Et puis là, DesignDetector a contre-attaqué, et ça fait mal... Asseyez-vous, puis regardez le code source : ce sont juste des éléments DIV stylés. Message personnel à l'auteur : Des messieurs en blancs vont venir vous chercher. Ils sont très gentils. Ils vont vous donner une chemise à grandes manches qui se boutonne dans le dos. Je suis sûr qu'elle vous ira très bien. Ils vous feront monter dans leur camionnette blanche qui fait Pin-Pon, tout en vous donnant des drôles de bonbons qui donnent le sourire. Vous allez adorer cela. (Merci Daniel pour le lien).

A List Apart, 3.0 !

A List Apart rouvre ses portes après plusieurs mois de silence. Au programme, en plus d'un nouveau design, trois nouveaux articles :

  • Sliding Doors, par Douglas Bowman, ou comment faire des onglets avec CSS. Doug est un surdoué du design (on le savait déjà), et il se révèle aussi être un excellent pédagogue. Ses onglets sont absolument magnifiques (Aussi bien que ceux de l'interface d'administration de DotClear, c'est dire :-)
  • Accessibilité et la méthode FIR, par le tout aussi excellent Joe Clark, auteur de Building Accessible Web Sites, dont j'avais fait une critique dythirambique. Joe nous explique par le menu les limites, en terme d'accessibilité, de la méthode Fahrner de remplacement d'images. Pour ceux qui vivent cachés sous un rocher depuis ces douze derniers mois, il est peut-être nécessaire de rappeler que cette méthode est très utilisée, en particulier dans CSS Zen Garden.
  • Permutation d'images, par Dan Benjamin, pour ceux qui ont envie d'améliorer leur connaissance de PHP tout en donnant un peu plus de vie à leur mise en page.

Rentrée chargée donc pour A List Apart, qui vient de passer à la publicité pour payer les frais d'hébergement, avec trois liens discrets vers des sites de Speed Dating. Je vais leur proposer un nouveau slogan : Avec ALA, tu apprends et tu dragues, tout en même temps !

mardi 21 octobre 2003

Grâce à MSN, j'ai entrevu le futur

Je suis d'un naturel curieux. Trop, sûrement. Tout à l'heure, je faisais du ménage sur mon nouveau disque dur. Je suis alors tombé sur une icône marquée MSN Explorer, avec un joli papillon. J'ai cliqué dessus, bêtement. (Insérez ici de la musique planante, genre Moments In Love). C'est alors que je me suis retrouvé dans un monde merveilleux, où un aimable papillon multicolor m'a posé des tas de questions sur ma vie privée, mon lieu d'habitation, le nom de naissance de ma môman (véridique), tout en me demandant d'accepter deux contrats de licence successifs. C'était très lent, mais qu'importe, j'étais pris en charge par ce merveilleux papillon. Il a ensuite téléchargé une mise à jour sans me demander mon avis. Environ 7Mo, tout de même. Mais, que peut-on refuser à un papillon si aimable et aussi innofensif ? Au bout d'un long moment, je me suis retrouvé dans un genre de navigateur tout bleu/violet, avec marqué MSN partout. Un genre de pop-up pour me faire profiter d'un prix exceptionnel sur Office 2003 (mais il faut être étudiant). Non merci, c'et gentil, joli papillon, j'ai déjà OpenOffice.org. Oh, sur la gauche, un genre de barre d'outil, avec des tas d'icones. Allons toutes les cliquer. Commençons par mon calendrier (ah zut, un message 404 not found --insérer ici le bruit d'un disque vinyle dont on vient de bousculer la tête de lecture). Je reviens en arrière, et j'essaye "Mon portefeuille", et je suis miraculeusement transporté vers le site fr.moneycentral.msn.com, j'essaye alors l'icône "Ma communauté, ou MSN me propose gratuitement de créer ma liste de discussion, avec un espace de stockage mirifique de 3Mo (façon yahoo groups). Mais je peux augmenter la capacité de stockage si j'accepte de passer à MSN 8... Tiens, une icône shopping ! Chouette, je vais pouvoir acheter plein de choses sur MSN Shopping. (insérez ici l'intro de Money des Pink FLoyd, avec ses bruits de caisse enregistreuses). Mais il n'y a pas que l'argent dans la vie, il y a aussi la culture : je clique donc sur "Mon encyclopédie". J'arrive sur MSN Encarta. Super, un article sur Janis Joplin ! Je clique, et on m'indique qu'il faut passer à MSN 8 pour pouvoir lire le contenu. Qu'à cela ne tienne, je tente ma chance sur l'icone "Musique", mais je retombe sur une autre page 404 not found. Je clique sur "Voyages", et me voilà sur le service Expedia (filiale de Microsoft). J'ai comme l'impression que soit je visite un site MSN (Expedia, MSN...) qui m'abreuve de publicité, soit je vais acheter quelque chose chez MSN et ses partenaires, soit je dois passer à MSN 8.

Ah, MSN 8 : tout me pousse à en savoir plus. Dès que je trouve un contenu moins inintéressant que les dépèches AFP qui constituent l'essentiel des pages, juste après les pubs, il me faut MSN 8 pour y accéder. Bon, et il offre quoi , ce logiciel ? Après force démos je découvre qu'il intègre une messagerie avec filtre anti-spam, comme Mozilla, donc. Et la possibilité de mettre des jolis éléments en couleurs dans mes messages, qui seront automatiquement compressés pour aller plus vite. Super génial ! Et un contrôle parental. Ah c'est vrai qu'on a pas ça, dans Mozilla, ni la navigation conjointe via MSN Messenger. (De toutes façons, j'utilise GAIM) Et la navigation par onglets ? le blocage des pop-ups ? Le choix du moteur de recherche ? On en sait rien. Bon, qu'à cela ne tienne, j'ai l'ADSL, je vais télecharger la bête plutôt que de me fier aux copies d'écran du site. Bon, c'est parti. Je clique sur le bouton abonnez-vous. C'est une drôle d'idée, que celle d'un abonnement. Ahhhh, c'est pour me demander de l'argent ? Allez, on essaye. 10 euros ? pas donné. QUOI ? 10 EUROS PAR MOIS ? (insérez ici un gros bruit de vaisselle cassée) L'équivalent de 950 francs par an pour utiliser un navigateur dont les concurrents sont gratuits ? Tout ça pour avoir accès en ligne à l'encyclopédie Encarta qui est commercialisée pour 23 euros ?

Alors oui, j'ai vu le futur selon MSN, où l'utilisateur est un consommateur décérébré, bombardé de placards publicitaires alors qu'il navigue entre les résultats de foot et des articles sur le salon de l'auto, alors que sa femme se demande si elle va acheter des accessoires de Fitness en promotion grace au crédit revolving tout en profitant d'une super réduction sur la voyance-flash en ligne. Quant à leur grande fille boutonneuse et ses 85 kilos, elle fantasme sur la chaine thématique Star Ac' tout en se demandant quelle pseudo elle pourrait prendre pour MSN rencontres, quand elle aura perdu 4 kilos avec le diet. Non, je n'invente rien. Tous les produits et services décrits ci-dessus existent vraiment. Et le futur, c'est maintenant, et il a un furieux gout de merde.

Vous savez ce que nous promet le slogan de MSN ? MSN - Chaque jour plus proche de vous. J'ai bien peur qu'ils tiennent leur promesse, qu'ils m'entourent de leurs offres commerciales, de leurs promotions, de leurs prétendues informations sur la télé-réalité, non pas par ce qu'ils m'aiment, ou pour me rendre service, oh non. Cette proximité, c'est tout simplement parce qu'ils savent qu'en étant plus proches de moi, il sont surtout plus proches de mon portefeuille.

Un nouveau livre blanc sur l'accessibilité

Visual Friendly et la société Eolas (non, rien à voir avec le brevet qui fait trébucher Microsoft) viennent de publier un livre blanc sur l'accessibilité. Voici une courte analyse du document :

Bizarrement, il ne s'attache qu'à la problématique de l'accessibilité aux non-voyants et aux mal-voyants (et pour cause, la solution technique de Visual Friendly ne résoud pas les autres problèmes d'accessibilité). On commence donc dès la première page à voir transparaître le stratagème marketing. Faisons fi des utilisateurs qui peuvent voir mais n'utilisent pas de souris ! On trouvera un peu plus loin une interview sans grand intérêt d'une responsable de l'Agence pour l'Insertion Professionnelle des Personnes handicapées.

C'est page 7 que les choses sérieuses commencent, avec un extrait de la WCAG 1.0 (du W3C), puis une interview du très efficace Daniel Dardailler (reponsable du W3C pour l'Europe), qui tente de maintenir le cap en affirmant Il est très important de noter que WAI n'est pas réservé à la seule problématique visuelle. Nos guides s'appliquent tout autant aux problèmes de surdité, de mobilité ou bien encore de compréhension. Pourtant, ça ne suffit pas. Après un rapide passage sur l'importance d'avoir un seul contenu XML qui pourra être servi aux différents profils (c'est une option plutot sensée, mais pas la seule), le baratin marketing reprend le dessus, avec une section intitulée La véritable accessibilité : un site personnalisable et utilisable par tous, handicapés ou non. Il faut savoir que c'est le slogan à peine retouché du produit Label vue et vendu par... Visual Friendly. Ah, vous aussi vous aviez deviné ?

Pour finir, une étude de cas réalisée par... Visual Friendly, puis une présentation de la société Visual Friendly. (J'ai comme une impression de déjà-vu, là...)

Pour conclure, il faut savoir qu'il est quasiment obligatoire, pour un livre blanc, d'être une plaquette publicitaire pour celui qui sponsorise l'opération; mais c'est mieux si ça n'est pas cousu de fil blanc. Enfin, parlons un peu de la solution de Visual Friendly. Soyons clair : pour moi, mieux vaut un site accessible via le produit LabelVue plutôt que pas accessible du tout. C'est plutôt une bonne nouvelle pour Visual Friendly. Par contre, je prefere un site nativement accessible, dès sa conception, parce qu'il respecte les standards et les contraintes liées à l'accessibilité, à un site mal fichu sur lequel on va plaquer la solution LabelVue. Cette solution a le mérite de déleguer une grande partie du travail de mise en conformité du site à un prestataire. Par contre, cela ne peut être qu'une solution temporaire (même si c'est un temporaire qui dure). Lors de la refonte du site, il sera impératif de prendre en compte l'accessibilité. Ca ne coutera pas plus cher, et on pourra éviter de dépenser trop d'argent pour un produit qui, rappelons-le, ne résoud les problèmes d'accessibilité que pour les utilisateurs affligés de cécité ou de basse vision. (Merci à Temesis pour le lien).

iTunes pour Windows

Jeudi dernier, Steve Jobs, patron d'Apple, s'écriait Hell froze over, ce qu'on pourrait traduire en les poules ont maintenant des dents. La mutation génétique des sympathiques gallinacées du coté de Cupertino ne doit rien à la consommation d'OGM, mais juste au fait qu'Apple a lancé la version Windows de son logiciel iTunes, promue pour l'occasion meilleure application Windows de tout les temps par son géniteur. C'est bien connu, les papas sont toujours très fiers de leurs enfants, quitte à écorner la vérité au passage, de toute façon, c'est juste du marketing, hein, cette dimension parallèle où les mots n'ont pas tout à fait le même sens.

Et pourtant, je ne suis pas loin de croire que l'ami Steve a (presque) raison. En tous cas, iTunes est indéniablement le meilleur logiciel pour écouter la musique sous Windows. Il faut dire que j'en ai essayé quelques uns, depuis toutes ces années où je suis scotché à mon clavier, habitant presque dans mon bureau. Voici ce que j'ai pu essayer au cours du temps :

  • WinAmp. Initialement le meilleur, il était de toute façon intégré à Netscape 7. Mais pour impossible de faire mes propres CD à partir de mes playlists. (Oui, j'achète les disques que j'écoute. Non, je ne télécharge pas de musique...)
  • RealOne. Sur-saturé de pubs, de fenêtres pop-up criant achetez-moi, achetez-moi ! sont venus à bout de ma patience d'utilisateur, sans compter les méchantes astuces qui viennent envahir ma barre des tâches avec des bidules clignotants. C'était trop. On sent bien que RealNetworks est sous une pression concurrentielle phénoménale, et se retrouve acculé à maltraiter ses utilisateurs pour leur soutirer quelques dollars, ou un ticket restaurant pour manger. Bref, insupportable.
  • Windows Media Player. Aucun génie dans la réalisation, visiblement pas très bien pensé, mais a priori moins intrusif que RealOne, compte tenu du fait que la bataille n'est pas encore complètement gagnée contre ce dernier. (La fin de la partie est normalement signalée par un gros chèque versé au parents de la victime ;-) Windows Media Player encode par défaut dans un format qui ne me convient pas, et sa licence (que personne ne lit) autorise Microsoft à contrôler l'usage que je peux faire de la musique que j'écoute. Et si je veux faire une copie d'un CD pour l'écouter dans mon autoradio, je peux toujours me brosser. Heureusement, j'ai trouvé une astuce pour le faire encoder en MP3, mais cela nécessite une licence d'encodeur et de hacker la base de registres. Rien d'impossible, mais on reconnait bien là que l'éditeur force la main aux utilisateurs plutôt que de faire ce qu'ils demandent.
  • MusicMatch. C'est quand ma délicieuse épouse m'a offert un iPod très récemment pour mon anniversaire (merci Chérie !), que j'ai vu qu'il était livré avec une licence MusicMatch, logiciel que je n'avais encore jamais utilisé. Effectivement, on peut encoder en MP3 les CD que l'on possède, graver des CD vierges, envoyer la musique sur l'iPod. Mais alors coté ergonomie, on remarque bien que j'ai passé l'age d'écouter des MP3, ou du moins que je ne suis pas dans le public visé par les ergonomes et marketeux de MusicMatch... Une interface utilisateur façon futuriste, où l'important n'est pas d'être convivial, mais plutôt d'être cool. Des boutons aux formes bizarres et des effets dans tous les sens. Affreusement pénible à utiliser, d'autant que la synchro avec l'iPod est franchement rustique (pas de remontée d'information depuis ce dernier).
  • iTunes pour Mac OS X. Jusque récemment, j'avais un Mac au bureau, et il faut reconnaitre que je l'ai rapidement transformé en JukeBox géant, apportant mes CD au bureau pour pouvoir graver les best of dont je raffole. L'interface utilisateur est simple, il encode en MP3 sans vous causer de soucis, et j'ai vu mon collègue Peter synchroniser son iPod avec une simplicité inouïe, selon le principe tu branches, ça marche. C'est bien comme cela qu'iTunes séduit l'utilisateur. Tout est simple, évident, et plutot agréable à l'oeil. On retrouve l'élégance et la convivialité qui sont les points forts de la marque.

La version Windows de iTunes est absolument identique à celle sur Mac OSX, d'après mes souvenirs. C'est impressionnant. L'application est gratuite, pas intrusive, facile à installer, sans publicité. Pourquoi Apple fait-il cela ? Quelques suppositions :

  • Pour se rémunérer par la suite sur l'excellent Apple Music Store, qui commercialise des chansons à un peu moins d'un dollar pièce. (Ils en ont vendu 1 million en quelques jours aux utilisateurs Windows !)
  • Pour faire connaître aux utilisateurs Windows la douceur et la convivialité de l'univers Mac
  • Pour, peut-être, lancer une filiale qui commercialiserait l'iPod et la musique, aussi bien sur Windows que sur Mac.

En attendant, l'arrivée d'iTunes sur Windows est une véritable bénédiction, d'autant que j'ai pu importer la musique du nouveau Dido malgré la protection anti-copie. Il suffit en effet de contourner celle-ci en appuyant sur la touche Shift au moment où l'on insère le CD.

Au fait, Steve, il est pour quand ce portage de Safari sur Windows, qu'on taille des croupières à un Internet Explorer bien diffusé mais sénile ?

lundi 20 octobre 2003

Mozilla et l'éducation nationale

Lentement mais sûrement, Mozilla progresse dans les administrations. Nous parlions récemment du Ministère de l'agriculture, c'est maintenant au tour du Ministère de l'Education Nationale de bien faire les choses, en déployant à grande échelle une application appelée Espace Numérique des Savoirs, qui tourne sur la platefome Mozilla. Cette application permet aux professeurs et aux élèves de consulter des ressources en ligne comme des articles de presse et des encyclopédies, en vue de préparer les cours des professeurs ou, pour les élèves, de préparer leurs exposés. A la rentrée 2003, l'Espace Numérique des Savoirs a été diffusé dans 1.500 établissements et écoles. C'est la société IDM qui s'est chargée de la réalisation de l'application sur base Mozilla 1.2.1.

Le cahier des charges exigeait le support multi-plateforme (Windows, Mac et Linux) et Mozilla, en tant que plateforme permettant le développement rapide d'applications, a été choisi par IDM, en plus de la gratuité de la licence, facteur important compte tenu de l'échelle du déploiement.

Dans une interview sur le site StéphaneMariel.com, le chef du département logiciel d'IDM s'explique sur les avantages offerts par Mozilla :

Premier point : le temps. Mozilla nous a offert un framework portable prêt à l'emploi.

Deuxième point : non seulement nous n'avons pas eu à développer notre framework, mais en plus la solution offerte par Mozilla nous a permis de disposer d'un noyau applicatif pérenne, réutilisable sur la durée pour nos projets.

Enfin, Mozilla nous permet de réaliser des produits pour des environnements très hétérogènes, ce fut le cas avec le support des alphabets chinois où Mozilla offre une solution fonctionnelle sur toute la gamme des Windows, mais aussi sur Mac.

Aujourd'hui, force est de constater qu'IDM a adopté Mozilla dans une très large majorité de ses projets.

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IBM, XML et Mozilla

On sait qu'IBM soutient le projet Mozilla (employant plusieurs contributeurs dont l'ami Doron, qui travaillait avec moi sur l'évangelisme européen). On sait à quel point IBM est engagé (comme beaucoup de monde) dans XML. Et voilà un article sur XML, XUL et Mozilla qui parait dans le cadre du programme DeveloperWorks d'IBM.

Même si les navigateurs (basés sur Gecko) sont surtout utilisés pour afficher du HTML, la plateforme sur laquelle ils tournent offre bien plus de fonctionnalité. En particulier,le support étendu d'XML par la plateforme Mozilla offre une alternative à Java pour la création d'appliquettes et d'applications. Dans cet article, je vais démontrer comment créer de telles appliquettes en utilisant des balises XML plutôt que des classes Java. C'est une approche étonnament simple, et pourtant très puissante.

vendredi 17 octobre 2003

Revue de presse

A propos du site :

Coté lancement de Mozilla 1.5 et autres, les coupures de presse son nombreuses (et c'est tant mieux), mais toutes en anglais pour l'instant :

Le site de Mozilla.org, vu par Dave Shea

L'ami Dave Shea (je suis obligé d'indiquer son nom de famille, sinon on pourrait le confondre avec le hollandais beuglant), qui a commis le redesign de Mozilla.org version Beta s'est lancé dans un article expliquant sous quelle pression nous avons été amenés à travailler, Dave, Dawn (pour les scripts de récupération de l'ancien contenu), Rafael (auteur des textes) et moi pour l'intégration et la coordination. Le site Mozilla.org beta est-il parfait ? Non, sûrement pas. Conçu à la main, par une équipe de bénévoles sous une extraordinaire pression (les nouvelles versions des logiciels nous attendaient), ces pages ne sont pas parfaites. Toutefois, elles ont le mérite de valider, d'être légères et accessibles. La perfection n'est pas de ce monde, certes, mais nous avons fait des progrès considérables compte tenu de là ou nous étions précedemment, avec mise en page tout en tableau et navigation totalement statique. Alors, pas de quoi s'apitoyer non plus ! Alors, Dave, mon grand, tu relèves la tête et tu me remplaces cette grimace par un sourire...

Sites francophones sur Mozilla Firebird

J'ai découvert ce matin, un site francophone sur Mozilla FireBird. Respectueux des standards, forcément, et avec des feuilles de styles alternatives, plus pour faire joli qu'autre chose. A retenir pour ceux qui préfèrent le français à l'anglais, en complément du forum Firebird de Geckozone et de la version française de l'aide Mozilla Firebird, malheureusement pas encore très à jour.

jeudi 16 octobre 2003

Déjeunons en cercle

J'ai eu l'immense plaisir d'animer aujourd'hui un déjeuner au Cercle Suédois de Paris, invité par d'anciens collègues de Netscape pour présenter le logiciel libre et Mozilla à une petite assemblée de décideurs, dont les patrons de Sage France et Linagora. Mes notes sont en anglais, mais je souhaitais les partager avec les lecteurs du StandBlog. Bonne lecture !

mercredi 15 octobre 2003

XForms et XML Events sont devenus des standards

Le W3C vient d'annoncer que XFORMS et XML Events sont devenus des recommandations (jargon pour dire qu'ils ont maintenant le statut de standards) :

Les premiers formulaires HTML qui sont apparus sur le Web dès 1993, ont donné la possibilité de rassembler des informations et d'effectuer des transactions. La structure des formulaires d'alors a servi les besoins de nombreux utilisateurs et des terminaux d'accès au Web.

De nos jours, soit 10 ans plus tard, le modèle originel des formulaires HTML montre clairement ses limites. Les utilisateurs souhaitent désormais accéder au Web à partir de téléphones mobiles, d'ordinateurs de poche, et de logiciels d'assistance tels que des lecteurs d'écran. Les auteurs de formulaires recherchent à la fois à minimiser l'écriture de scripts et à maximiser la réutilisation des composants d'un formulaire donné, ainsi qu'à proprement séparer le fond, la forme et les résultats d'un formulaire. Et bien sûr, les sociétés, ayant choisi XML comme pierre d'angle de leurs processus de travail, cherchent également un moyen d'y intégrer les formulaires.

Plus d'info sur l'éventuelle implémentation dans Mozilla, via le bug 97806 (n'ayez pas peur, Bugzilla peut impressionner le visiteur occasionnel, mais il ne mord pas). Voir aussi la dépeche de LinuxFR.

Interview de Mitchell Baker dans eWeek

Un article de deux pages qui cite longuement la dompteuse de lézards en chef (c'est ce qu'indique sa carte de visite). Un extrait :

L'objectif principal du projet Mozilla est d'avoir un Web ouvert. Nous n'avons pas beoin d'atteindre 60, 70 ou 80% de parts de marché pour réussir. Notre objectif en terme de parts de marché sera suffisant quand il permettra d'avoir un Web viable qui reste orienté vers les standards, un Web dont les utilisateurs pourront manipuler leurs données sans avoir à se plier à la volonté commerciale d'un ou deux fournisseurs de technologies

Je n'aurais pas dit mieux. A la limite, se plier à la volonté d'un acteur est relativement indolore quand celui-ci innove et fait progresser le produit. Mais depuis que Microsoft a arrêté IE/win et IE/Mac...

DotClear enthousiasme les foules

DotClear, le système de blog du 21ème siècle, libre, gratuit, efficace, accessible et conforme, continue d'enthousiasmer les utilisateurs, à en lire un article sur BoomTchak et sur le blog de l'auteur de l'article.

Je suis ravi de voir que je ne suis pas seul m'enthousiasmer des capacités de DotClear. Je voudrais juste rajouter que DotClear, avec son respect des standards et de l'accessibilité, sa simplicité d'installation et de paramétrage, la finition de son interface utilisateur (dont les URL significatives), a beaucoup d'avance (2 ans?) sur les autres applications Web que l'on peut parfois utiliser.

Je pense que dans 2 ans, on ne se demandera plus si une application ne fonctionne que dans un navigateur, ou si elle est accessible. Elle sera conforme aux standards et intègrera la notion d'accessibilité, de la même façon que cette problematique est totalement intégrée par les architectes qui font des batiments publics, avec des des portes élargies et des accès sans escalier, permettant ainsi le passage des fauteuils roulants. Notons en passant que ces aménagements sont aussi utilisés par la jeune maman avec une poussette, ou la personne agée qui redoute les escaliers et le gamin en skateboard. Pour DotClear, les raccourcis claviers d'accessibilité sont aussi un facteur de confort significatif pour l'utilisateur que je suis. Enfin, le respect des standards comme XHTML m'a déjà sauvé la mise il y a quelque temps. (Manipulation par XSLT de mon contenu XHTML en vue de le récuperer, le tout réalisé par Olivier, justement.

Tutoriel CSS sur les Floats

Tout nouveau, tout chaud, un bon tutoriel sur le positionnement CSS. Simple, pas trop verbeux, menant l'utilisateur pas à pas, c'est un modèle du genre. On pourra discuter l'intérêt du tutoriel N°7, dans la mesure où il évite d'avoir recours à la règle CSS ad-hoc pour obtenir l'effet désiré, à savoir une lettrine. Cela dit, la solution proposée a le mérite de fonctionner avec IE (et qui veut la fin veut les moyens...)

A Star is (re)-Born : fin du teasing

Voilà, Mozilla faut peau neuve. Enfin, pour un lézard, on appelle cela une mue.

Le communiqué de presse nous dira plus, mais en substance :

La bonne nouvelle, c'est que la Mozilla Foundation démontre par ces multiples lancements sa capacité à prendre la relève du défunt Netscape, qui gérait Marketing et services associés. En lançant ces nouveaux services, ces nouvelles version, la fondation prouve qu'elle est capable de rebondir après les licenciements de l'équipe Netscape. Et ça, c'est un grand soulagement. On notera, dans les nouvelles pages, une approche plus orientée vers l'utilisateur et ses besoins, approche toute nouvelle pour la fondation.

Tout n'est pas parfaitement rose toutefois, dans la mesure où j'aurais bien aimé que la nouvelle version du site remplace directement l'ancienne, mais par mesure de prudence, nous avons décidé lors d'une téléconférence ce matin (1h du matin heure de Silicon Valley !) de jouer la prudence, avec cette version beta. Dans un sens, c'est tant mieux, risquant moins de décevoir les visiteurs du site. De même, si vous remarquez des choses étranges dans cette version beta, merci de me prévenir, je centraliserais les modifications à faire.

En bref, voilà pourquoi j'ai passé récemment quelques nuits blanches. Message personnel :Chérie, si tu lis ces lignes, sache que je serais de nouveau disponible lors des soirées, jusqu'à ce que l'autre projet passe en phase de cloture. (Oui, c'est un autre teasing qui commence !)

mardi 14 octobre 2003

C'est le début... de Disruptive Innovations

Daniel annonce officiellement la naissance de sa société Disruptive Innovations

Nous allons nous focaliser sur le développement de logiciels autour des technologies et standards du Web. Notre premier client d'importance est, comme cela a déjà été annoncé, Lindows.com pour qui nous allons développer un nouvel éditeur de contenu Web basé sur Mozilla Composer. Disruptive Innovations va elle-même travailler sur Mozilla pour proposer d'une part un produit d'édition Web très amélioré, et d'autre part des prestations de service de développement de même nature que celle menée pour Lindows.com. Nous allons également spécifier une technologie de transformations documentaires XML qui sera implémentée dans un produit commercial sur base Mozilla.

Daniel est très bien placé pour cela, dans la mesure où il est module-owner de Mozilla Composer, et expert CSS (au W3C). Il n'aura donc pas fini d'être viré qu'il a déjà créé sa boite... Chapeau ! Quant à moi, avant que vous ne me posiez la question, sachez que tout arrive, pour qui sait attendre... (Oui, c'est bien le teasing qui continue).

C'est la fin...

La fin est toujours le début d'une autre chose. Oulah, ça sonne comme du Beigbeder, ça. Justement, c'est de lui dont je parle. Enfin, de son roman, entre autre. J'ai fini son Windows of the world, en même temps que je finissais mon travail ultra-secret (de polichinelle) qui devrait être publié prochainement. Le parallèle s'arrête là, car autant l'un était intéressant, autant l'autre ne valait pas ses 18 euros. Alors je vais dire du mal de Beigbeder, forcément. Pas parce que c'est la mode, non (j'avais bien ri avec 99 francs, pour son coté saignant). Mais là, avec Windows on the World, on a le droit à 374 pages de creux. Ca fait cher du papier, surtout qu'il n'est pas utilisable pour prendre des notes, ce papier, cet abruti de Beigbeder à déjà noirci toutes les pages. Et puis coté coloriage, comme le signale mon fils Robin, c'est nul : aucun dessin.

On va quand même essayer de trouver quelque chose de bien à ce livre. Au début (page 30), une analyse intéressante des relations France-USA :

La France d'aujourd'hui a le même rapport que la province avec Paris : mélange d'admiration et de rejet, désir d'en être, gloire d'y résister. On veut tout savoir sur eux pour pouvoir hausser les épaules d'un air dédaigneux. Etre au courant des dernières tendances, des nouveaux endroits, des ragots new-yorkais, afin de souligner ensuite à quel point on est bien ancré dans la réalité profonde de notre terroir.

Les américains semblent avoir effectué le chemin inverse de l'Europe : leur complexe d'infériorité (pays récent, nouveau riche, puéril, dont l'histoire et la culture sont en grande partie importées) a viré au complexe de supériorité (leçons de savoir-faire et d'efficacité, xénophobie culturelle, mépris commercial et écrasement publicitaire).

Quant à l'exception culturelle française, contrairement à ce que disait un pédégé viré depuis, elle n'est pas morte : elle consiste à faire des films exceptionnellement chiants, des livres exceptionnellement baclés, et dans l'ensemble des oeuvres d'art exceptionnellement pédantes et satisfaites. Il va de soi que j'inclus mon travail dans ce triste constat.

Il faut bien reconnaître que Beigbeder a raison, autant sur les relations France-USA que sur la qualité de son travail. c'est exceptionnellement baclé. J'aurais du le croire sur parole. Mais j'ai continué bien au delà de la page 30, et j'ai du attendre après la fin du roman, la page Remerciements (page 373), pour sourire à nouveau :

Merci à Bruce Springsteen pour son dernier album (...) Et à Canal+ pour les indemnités de licenciement. Et à Vogalène, Smecta, Lexomil, sans qui ce livre n'aurait pas vu le jour. (...)

Bref, le livre aurait pu tenir en 2 pages, d'autant qu'on connaît l'histoire, puisqu'il s'agit de celle du 11 septembre, et qu'on sait bien qu'à la fin, tout le monde meurt. Au final, Beigbeder ferait un bon blogueur, mais un piètre romancier. Gardez donc vos euros, et allez plutôt acheter Stupid White Men ou Inconnu à cette adresse, voire, dans un tout autre genre, Le messie récalcitrant (qui vaut bien plus que ne le laisse penser le commentaire lapidaire d'Amazon).

lundi 13 octobre 2003

Infoworld : Pourquoi Mozilla est important

John Udell, journaliste d'infoWorld commence son article par une provocation : Le navigateur est mort. Débarrassé de sa mortelle dépouille, il est retourné à ses ancêtres (...). Et pourtant, il explique comment XML et les technologies dérivées permettent une interaction avec un document XHTML. Cet article technique (tout l'inverse de Paul Festa, c'est sûrement pour cela que Daniel me l'a envoyé) se termine ainsi:

En vérité, je n'utilise plus jamais IE. Sur Windows, Mac OS et Linux, j'ai choisi Mozilla Firebird. En fait, IE et Mozilla peuvent faire bien plus de choses que les gens ne l'imaginent. Par exemple, mon blog a permet de faire des recherches en récupérant du contenu XML dans le navigateur , en l'interrogeant localement en utilisant XPath, en mettant à jour dynamiquement une liste de résultats. Même si IE et Mozilla peuvent accomplir cette petite merveille, Mozilla a d'autres astuces dans sa manche. J'ai récemment exploré l'API DOM Level 2 TRaversal et Range, que support Mozilla mais pas IE. Cette API permet une interaction en direct avec des fragments de documents XML. Ca n'est encore qu'une fonctionnalité brute, pas encore intégrée dans une vision d'un produit. InfoPath n'a pas besoin de se sentir menacé. Mais alors que les Web Services redéfinissent la notion de document, Mozilla, en tant que moteur de manipulation de documents, ouvert et extensible, est plus stratégique que jamais.

Notons au passage que John Udell met en avant Mozilla, non pas parce qu'il l'aime, mais parce qu'il a un excellent support des standards, augmentant ainsi les possibilités des développeurs. Rappellons nous que le support des développeurs, c'est ce qui a toujours fait le succès de Microsoft. Alors quand on lit la réponse de Microsoft à ce genre de questions (supporter les standards pour aider les développeurs), ça fait peur

Il est vrai que notre implémentation n'est pas 100% conforme aux standards, nos investissements dans le domaine du développement est dirigé par les demandes de nos clients plus que par les standards (...) Nous évaluons les demandes de nos clients et nos décisions en terme de développement sont basées sur les demandes de tous nos clients, pas simplement une petite partie. (NdT : en l'occurence les développeurs Web)

Bah voyons. J'imagine bien les clients dire oh oui, gardez-nous dans un domaine propriétaire alors que les développeurs, forcément minoritaires, reclament juste un peu plus de support des standards pour pouvoir se faciliter la vie (et celle de leurs propres clients). Et Microsoft, magnanime, superbe, drapé dans son costume de justicier, levant les bras comme le Grand Charles et s'exclamant : Je vous ai compris (et je vais donc développer des trucs 100% propriétaires).

A mon avis, c'est quand les développeurs commencent à comprendre que l'Open-Source est plus à leur écoute que Microsoft que ce dernier se retrouve sur une mauvaise pente.

Avec le prochain IE dans 3 ans, ça nous laisse le temps d'en convaincre, des développeurs, surtout si les médias comme Infoworld se réveillent.

le prochain IE ? En 2006...

Voilà, c'est officiel ! Lors de la conférence partenaires 203, Mircosoft a annoncé que la prochaine version de Windows, Longhorn, ne sortirait pas avant 2006. Et donc la prochaine version d'Internet Explorer. Courage, plus que 2 ans et demi ! Marie-Jo Folley, la journaliste de ZDNet qui suit Microsoft, confirme : La prochaine version d'Internet Explorer ? Pas disponible autrement qu'avec Longhorn.

En attendant, si vous aimez le confort, la sécurité, la rapidité, c'est là que ça se passe.

En vrac

Mon hébergeur, qui offre le meilleur rapport qualité/prix au monde, est en vrac depuis un peu plus de 24 heures. Ca tombe très mal, compte tenu de mes projets en cours, mais heureusement, j'ai un ami qui sait prendre la balle au bond et me sortir de la mélasse... (Oui, je sais, c'est un peu abscon comme propos, mais c'est là tout l'art du teasing).

Il n'en reste pas moins que le monde continue de tourner alors que je multiplie les nuits blanches. Ces dernières sont les seuls moments où mes enfants ne m'empèchent pas de coder et où mes collègues canadiens sont debouts. En vrac donc, quelques liens qui méritent le détour...

  • Dave fait du teasing lui aussi. J'imagine que ça provient d'un mélange de frustration (de ne pas pouvoir annoncer ce sur quoi on travaille), de fierté (de voir ce que nous sommes en train de faire) et d'impatience (depuis le temps qu'on voulait que ça arrive). Merci à ceux qui savent de quoi il retourne de ne pas gâcher la surprise des autres. Il ne sera plus nécessaire de patienter bien longtemps encore ! (Pour la peine, PAF ! je ferme les commentaires)
  • WordPress annonce une nouvelle version. Et vous savez quoi ? Dave Shea a fait un gabarit pour cet excellent outil de Blog. Dave est vraiment partout... Je rappelle pour ceux qui ont habité dans une grotte ces 18 derniers mois que Wordpress est le successeur de l'outil de Blog B2, maintenant abandonné. (A noter aussi le travail de François Planque, B2 Evolution). Ces deux outils ont, comme DotClear, l'intérêt d'être respectueux des standards et très efficaces. (Et gratuits et Open-Source, ce qui ne gâte rien).
  • Toujours dans les outils de gestion de contenu, notons le très prometteur XulIt, qui prend en compte l'accessibilité... Permettre aux personnes ayant des besoins spécifiques (en terme d'interface), de publier, c'est aussi une autre façon de leur permettre de mieux s'insérer. Bravo Loïc !
  • Alsacréations, (en fait la vitrine commerciale d'un webmestre strasbourgeois de talent), fait des sites Web conformes, accessibles et jolis. Cerise sur le gâteau, on y trouve une série de tutoriels sur CSS et les standards. Un pro qui fait ce qu'il dit et dit ce qu'il fait, (en l'occurence de la qualité), ça n'est pas si courant.
  • Le W3C pense aux auteurs internationaux et lance un nouveau document décrivant les techniques pour l'internationalisation en (X)HTML. Les contributions sont les bienvenues. Alors, si vous avez envie de donner un petit coup de main pour améliorer le Web et faire qu'il soit plus utilisable par des internautes dont le profil n'est pas strictement anglophone (utilisation de langues autres que l'anglais, de jeux de caractères disposant d'accents), il est encore temps de participer, comme le souligne Karl.

samedi 11 octobre 2003

Le sénateur Trégouet contre l'accord Microsoft-Phoenix

Dans un magnifique éditorial intitulé Microsoft ne doit pas faire entrer Windows dans le bios de nos ordinateurs, le sénateur frappe fort, et bien. Je vous invite à aller lire l'édito en question, il résume parfaitement les enjeux, importants, de cette affaire.

Il faut en effet bien comprendre que ces nouveaux BIOS "CSS" et, plus largement, le système NGSCB (Next Generation Secure Computing Base), que veut imposer Microsoft, reprend les principes du fameux projet "Palladium". Cette base informatique sécurisée de nouvelle génération (NGSCB) vise en effet à inverser le principe du contrôle de l'information qui ne s'effectuerait plus a posteriori mais a priori. Avec la généralisation sur nos machines d'un tel système, Microsoft disposerait d'un outil redoutable pour supprimer ou sérieusement entraver la concurrence en décidant, contre la volonté de l'utilisateur, quels sont les logiciels qui peuvent ou non être utilisés sur nos PC.

Cette fusion-intégration du Bios et du système d'exploitation dans Windows pose, on le voit, des questions capitales pour la préservation d'un saine et libre concurrence mais aussi pour la protection de la confidentialité des informations numériques stockées dans nos ordinateurs, protection à présent devenue indispensable au respect de notre vie privée, compte tenu de la place que prend l'informatique dans tous les actes de notre vie quotidienne.

Pour ceux qui prendraient René (le sénateur, pas le mari de Céline Dion, faut suivre, un peu) pour un paranoïaque, il convient de leur rafraichir un peu les idées avec une anecdote récente :

Un certain nombre de développeurs ont acheté une console de jeu XBOX de Microsoft, et y on installé leur système préféré, Linux. Ca n'a pas été facile, car Microsoft avait mis en place des systèmes pour les en empêcher, car la firme de Redmond souhaite contrôler les logiciels que vous utilisez sur votre machine (car ils touchent une rémunération sur chaque jeu vendu).

Des développeurs installent donc Linux sur leur Xbox, (sans modifier le matériel d'aucune façon), et très logiquement, enregistrent des données liées à Linux sur le disque dur interne de la machine. C'est alors que Microsoft, par un système de mise à jour distant, et volontairement et sans prévenir, a mis à jour les Xbox, empêchant d'utiliser Linux et supprimant les données utilisateur sur le disque dur.

Voilà ce qui arrive quand on autorise Microsoft à contrôler votre machine. Et vous voudriez qu'on fasse la même chose avec PC sous Windows ?

vendredi 10 octobre 2003

VeriSign fait marche arrière

Vous vous souvenez quand Verisign, abusant de ses droits, a transformé un message d'erreur en gigantesque panneau publicitaire à l'échelle de la planète ? La levée de bouclier a été tellement vive qu'ils ont fini par faire demi-tour, en s'embrouillant dans des explications vaseuses. Tout irait pour le mieux pour eux dans ce monde étrange, si leur ancien Directeur de la Sécurité n'avait mis les pieds dans le plat, déchiffrant toute l'affaire. C'est ce qu'on appelle rajouter l'humiliation à la douleur, et je devrais arrêter de ricaner du malheur de Verisign...

Pourquoi Linux est plus sécurisé que Windows

Paru récemment dans TheRegister, un article très bien documenté sur les virus dans les mondes Windows et Linux. L'auteur, spécialiste en sécurité, résume mieux que moi pourquoi le Pingouin est moins vulnérable que la Fenêtre :-). Merci à Totalement Crétin pour le lien.

Du grand n'importe quoi

Mais qu'est-ce qu'ils ont tous ? Je n'en reviens pas...

  • Gartner s'apprête à publier un rapport sur les dangers de la monoculture Microsoft en terme de sécurité informatique. Messieurs, permettez-moi de vous rappeler que le dernier qui a osé dire ce genre de chose a été immédiatement poussé vers la porte. (Oui, moi j'ose, mais c'est pas grave, je viens justement de la franchir, la porte en question).
  • Microsoft bombe le torse et nous promet des systèmes Windows sécurisés dès mi-2004. D'une part, je sais bien que dans le monde du logiciel, il n'y a pas de plus gros mensonge que celui de la date de livraison, donc c'est déjà une estimation forcément optimiste. Mais revenons un peu en arrière. Depuis quand les systèmes Windows sont-ils connectés à Internet ? La première pile TCP/IP est apparue (si ma mémoire est bonne) en standard dans Windows 95. A cet instant même, les systèmes se devaient d'être sécurisés, faute de quoi on expose le client à toutes sortes de problèmes. Ca leur a quand même pris 6 ans pour se décider à lancer leur initiative sur la sécurité. Et celle-ci prendra donc au moins trois ans supplémentaires à être mise en oeuvre ? Comment s'expliquer cela ? Est-ce un problème d'argent ? Ah non, pas quand on a 50 milliards de dollars de cash en réserve. D'inefficacité ? Sûrement pas. Microsoft est une société parfaitement bien gérée. Donc c'est du foutage de gueule. Bah oui. Quand on a le monopole, pourquoi s'embêter à écouter le client, alors qu'il suffit de le tondre ?
  • L'opposant de Microsoft qui a la cote en ce moment, c'est Eolas. Si les p'tits gars de Microsoft doivent transpirer en ce moment sur le sujet, ça n'empèche pas Eolas de nous faire rire en déclarant : Si l'éditeur paie les 521 millions de dollars de dédommagement, plus 111 millions de dollars d'intérêts réclamés par Eolas, et accepte de prendre une licence, la société lui fournira gratuitement une licence complète. Ah, ces avocats sont impayables. Le coup de la licence gratuite à 632 millions de dollars, c'est sublime... Il rajoute que c'est un prix très raisonnable, mais qu'il pourrait augmenter dans le futur. Ah, nous sommes dans un monde merveilleux.

J'ai vraiment l'impression d'être sur la plage normande que je fréquente parfois, de retour d'une bonne pêche lors d'une grande marée. On a ramassé tout un tas de crustacés. Des crabes verts pour faire joli (il ne sont pas bons à manger), un énorme tourteau, et des petites étrilles. Penchés sur le panier en question, on les regarde se chicaner. Roh, regarde la petite étrille, comme elle se bat contre le gros tourteau. Elle n'a pas du voir qu'il avait déjà cisaillé deux douzaines d'étrilles !. Pendant ce temps-là, on fait chauffer une cocotte d'eau bouillante, et tout ce beau monde arc-bouté pour dominer le panier de crabe finira dans l'eau bouillante, pendant que je ferais une mayonnaise maison. J'y mets parfois un trait de vinaigre, pour relever le goût. Et vous ?

Accessibilité : aucun reçu parmi les 30 plus gros sites français

Braillenet dresse un constat consternant sur l'accessibilité des principaux sites français : sur 30 des sites couramment utilisés par les internautes, aucun ne répond aux critères minimums d'accessibilité. Comme l'indique très justement l'étude : Paradoxalement, ce sont les personnes qui en ont le plus besoin qui ne peuvent accéder à des sites Web aujourd'hui presque indispensables ou du moins facilitant la vie au quotidien. J'imagine déjà les webmestres de ces 30 sites se jeter sous leurs bureaux pour éviter les tomates pourries. Messieurs, si vous me permettez une suggestion, précipitez-vous sur la section accessibilité d'OpenWeb. Nous l'avons faite pour vous. Et pendant que vous y êtes, jetez donc un oeil au Guide d'accessibilité de Braillenet. (Merci à Thierry Stoehr pour l'info.)

jeudi 9 octobre 2003

Cachez ce lien que je ne saurais voir

L'ancêtre des newsletter francophones, Internet Actu, vient de fusionner avec le bulletin d'information de la Fédération Internet Nouvelle Génération et s'appelle dorénavant Internet Actu Nouvelle Génération. Pour fêter cela, le numéro 1 de cette lettre nous propose un lien vers OpenWeb, dans la rubrique Sites de référence, avec cette phrase : Un regard expert sur le web, des explications et des exemples concrets d'utilisation des normes du W3C pour mieux les respecter.. Messieurs de la FING, sachez que nous en rosissons de plaisir !

Une belle journée

Vous savez à quoi on reconnait une belle journée ? C'est quand Paul Festa écrit un article moins mauvais que les autres ;-)

En l'occurence, Paul Festa, surnommé par certains le journaliste le moins intègre et le plus incompétent de sa génération, a réussit à nous faire un article sur CSS et son mauvais support par Internet Explorer. On se sent quand même bien entouré quand on voit les liens vers CSS Zen Garden, la boite d'Eric Meyer, ou Mozilla.org. On remarquera que le lien vers Mozilla.org pointe vers un document hors d'age spécifique à l'utilisation de CSS avec XUL dans XPFE. Autrement dit, ça prouve bien que le père Festa n'a même pas lu la page vers laquelle il pointait, et qu'on a vraiment pas de bol d'avoir un pareil ringard s'occuper de tout ce qui est navigateurs Web chez C|net.

Parmi les informations citées, on retrouve l'abandon par Microsoft d'Internet Explorer sur Windows et sur Mac, ainsi que la mort de Netscape. Aussi, Festa mentionne l'intérêt de CSS pour construire des sites, comme la flexibilité, la rapidité et donc la baisse des couts de développement. Bien, Paul, tu sembles finir par comprendre...

Là où Paul Festa s'améliore, c'est quand il remarque que les éditeurs de logiciels de création de sites (Macromedia avec DreamWeaver MX 2004, Adobe avec GoLive, et même Microsoft avec la future version de FrontPage) avancent à grands pas vers le recours massif à CSS dans les documents produits par leurs logiciels, en faisant même un argument de vente. En particulier, GoLive va intégrer le moteur d'Opera, ce qui fait dire à mon ex-collègue Eric Meyer : Les utilisateurs de GoLive vont s'habituer à ce que permet Opera, et ils pourront commencer à comprendre qu'Explorer est un navigateur dépassé et dont le fonctionnement est frustrant. Cela pourrait mener à un intéressant changement de perception de la part des auteurs et développeurs Web. Zeldman réplique qu'il ne faut pas croire au Père Noël, dans la mesure ou il existe l'inertie de centaines de millions d'utilisateurs d'IE. Certes. Mais justement, on tombe sur un autre article de l'incontournable Paul Festa, qui explique qu'Eolas tente d'interdir à Microsoft de distribuer Internet Explorer. Alors, Jeffrey, t'en dis quoi ?

Avec tous les trous de sécurité d'Internet Explorer, (et les scandales liés aux problèmes d'insécurité dans les produits Microsoft), plus le fait qu'Opera et Mozilla sont de bien meilleurs navigateurs, et que Microsoft ne peut plus diffuser son propre navigateur, on pourrait se retrouver dans une situation délicieusement interessante. Je sais, je rêve, et rien n'est encore fait en justice. Vous n'allez quand même pas m'interdir de rêver ? De toute façon, l'objectif n'est pas d'obtenir 90% de parts de marché avec Mozilla, mais de préserver la pluralité du Web, en disposant d'une portion non négligeable du marché.

Guerre, terrorisme et manipulation

Nous savons tous plus ou moins que l'information est une source de pouvoir et, qu'en tant que telle, les gouvernements en place cherchent à les contrôler pour rester en place. Cette idée reçue est magistralement confirmée par un article sur la guerre en Irak, basé sur une étude faite par le Program for International Policy Attitudes.

L'organisme a constaté qu'il y avait dans l'opinion publique américaine trois perceptions tout à fait fausses à propos de la guerre :

  • L'armée américaine a trouvé des armes de destructions massives en Irak ;
  • Il y a des preuves indiscutables que Saddam Hussein a travaillé étroitement avec les terroristes du 11 septembre ;
  • Les habitants des pays étrangers ont généralement soutenu la guerre menée en Irak par les Etats-Unis, ou étaient partagés également entre supporters et opposants à la guerre.

Ces trois faits, une fois de plus, sont faux. En ce qui concerne le troisième point, il faut savoir que l'institut de sondage Gallup a démontré qu'une large majorité des gens étaient opposés à la guerre dans la plupart des pays.

Là ou ça devient intéressant, c'est que nombreux sont les américains qui sont pourtant persuadés que ces affirmations sont vraies (plus de 60% croient à l'un de ces trois mensonges). En effet, le gouvernement Bush a été douteux dans sa comunication sur le sujet, avec par exemple Dick Cheney ayant affirmé sur NBC que l'Irak était la base géographique des terroristes nous ayant attaqué depuis des années, et tout particulièrement le 11 septembre. (Faut-il rappeler que les terroristes étaient presque tous saoudiens et venaient d'Afghanistan ?)

Que l'information soit fausse n'est pas anodin, dans la mesure où ceux qui sont mal informés soutiennent d'autant plus la guerre, et donc le président Bush, lequel s'apprête à commencer une nouvelle campagne présidentielle (les élections sont pour la fin 2004). Ainsi, on découvre que 53% des gens croyant à l'une des affirmations sont pour la guerre. Ceux qui croient en 2 affirmations sont favorables à 78%, ceux qui ont tout gobé sont pour la guerre à 86%. Ce qui démontre parfaitement que celui qui fait avaler ses mensonges à la population est capable

  • de l'emmener vers la guerre;
  • de se faire réélire dans la foulée.

Mais pour que la population croit aux mensonges, encore faut-il que l'opinion du gouvernement soit correctement relayée. Il est de notoriété publique que Fox News (fleuron du groupe de Rupert Murdoch) est très biaisée en faveur du gouvernement en place. Mais méfions-nous (nous aussi) des idées toutes faites : FoxNews aide-t-elle vraiment Double-U Bush à convaincre les américains de faire la guerre ?

Justement, le tour de force de l'étude est de faire la corrélation entre les médias de référence pour chacun et son opinion. Et les résultats sont édifiants : Les téléspectateurs de FoxNews sont 67% à croire que Saddam Hussein travaillait étroitement avec Al Quaeda (ce qui, encore une fois, est faux). A l'inverse, ceux écoutant la radio nationale NPR et son équivalent télévisé PBS ne sont plus que 16%. La presse écrite semble être la deuxième à informer ses lecteurs, mais loin derrière, avec un score de 40%.

http://www.philly.com/images/realcities/realcities/6924/47946393308.gif

De cette histoire, il convient de retenir deux choses :

  1. Il ne faut pas croire aux idées toutes faites, données par les médias. Même aux USA, pourtant un pays où la presse a longtemps été exemplaire.
  2. Il faut choisir soigneusement ses sources d'information, et les varier, les confronter. A lire uniquement l'Huma ou Minute, on se fait peut-être plaisir en se rassurant dans une vision du monde, mais on ne s'informe pas. A titre personnel, je lis Libé, le Monde et parfois le Figaro, en plus d'une grande variété d'hebdos, dont Le Point, le Canard Enchaîné. Pas systématiquement, bien sûr. Votre corps a besoin d'une alimentation variée. Votre esprit aussi. (Merci à Peter pour le lien).

mercredi 8 octobre 2003

Brevets logiciels et grands comptes, le retour

On dirait bien que j'ai déniché le scoop l'autre jour, en citant JP Corniou à propos des Brevets logiciels. Voilà donc le StandBlog cité dans un article de la mélée numérique. La rubrique s'appelle coup d'envoi et elle provient du Sud-Ouest de la France, pays du Rugby. Voilà qui convient parfaitement à mon physique poupon et à mon format de demi de mélée !

mardi 7 octobre 2003

Non, accessible n'est pas synonyme de moche !

C'est ce que prouve Accessify.com, en listant une grande quantité de sites accessibles et beaux. (enfin, pas tous laids, devrais-je dire, mais des goûts et des couleurs...)

Dans le même genre, je ne saurais trop mentionner l'excellentissime CSS Zen Garden, du très brillant Dave Shea. CSS Zen Garden est accessible, en XHTML et en CSS.

Histoire de faire un peu de teasing, et de me faire mousser par la même occasion, j'ai le plaisir de vous glisser que Dave et moi travaillons de concert à un projet confidentiel qui devrait être annoncée prochainement. (Pour ceux qui n'ont pas encore compris ce qu'est le teasing, c'est quand on dit demain, j'enlève le haut, mais de façon figurée, vu que quand je le fais vraiment, d'une part tout le monde fout le camp, et d'autre part j'attrape un rhume).

Astuce CSS : Mid-Pass Filter

Voilà l'ami Tantek, développeur chez Microsoft et gourou CSS et HTML, déjà auteur du Box-Model Hack, remet le couvert en dévoilant le très prometteur MidPass Filter. Il s'agit d'un hack permettant d'associer une feuille de style uniquement à Internet Explorer 5.x/win. Il se trouve que ces versions sont les moins conformes aux standards (et à CSS en particulier) des navigateurs standards. (Voir à ce sujet mon article sur le Progressive Enhancement).

Des nouvelles de Microsoft

Je me demande si je ne vais pas finir par faire une lettre hebdomadaire sur les agissements de Microsoft, histoire d'expliquer pourquoi et comment toute cette histoire risque de mal finir, si l'on y prend pas garde.

Cette semaine donc, Microsoft annonce un accord commercial avec le leader mondial des BIOS, Phoenix Technologies (4 des 5 plus grands fabricants de PC dans le monde sont client de Phoenix). L'accord en question porte sur une meilleur intégration du BIOS avec Windows, et avec le DRM. Oulah, je sens que le lecteur commence à froncer les sourcils... Le BIOS, c'est le petit bout de logiciel qui permet au système d'exploitation (le plus souvent Windows) de fonctionner sur le matériel. Le DRM, c'est le système de gestion des droits mis au point par Microsoft, qui permet d'empêcher à un utilisateur d'acceder à un des fichiers qui se trouve sur sa machine si Microsoft considère qu'il n'en a pas le droit. Pour protéger des logiciels et de la musique contre le piratage, (et donc protéger les gros sous des majors et de Microsoft), c'est sûrement efficace, mais de là à laisser Redmond fouiller dans mon disque dur, il y a un pas que je ne franchirais certainement pas... Ainsi donc, ils vont proposer des machines conçues spécifiquement pour Windows, qui donnera incidemment à Microsoft le droit de vie et de mort sur mes documents ? Non merci... D'autant que l'outil fera son apparition via Office 2003, Windows 2003, et qu'il est déjà au coeur d'une bataille juridique pour violation de brevets. C'est marrant, cette furieuse impression de déjà vu... (Pour en savoir plus sur le sujet, se reporter à l'excellente FAQ)

Par ailleurs, sur le front de la sécurité (la vôtre), il faut noter le très prometteur PatchDayReview, qui donne pour chaque patch de sécurité de Microsoft (tous les mercredis), une explication en clair et sans décodeur. Intéressant et terrifiant...

Enfin, je terminerais par des considérations linguistiques... Comment peut-on utiliser le même vocable sécurité pour aborder des problèmes aussi différents que Microsoft qui contrôle ce que vous faites et Microsoft bouchant a postériori les trous qu'il a mis dans ses produits ? En fait, on devrait bien plus parler de DRM comme d'une solution d'insécurité, de la même façon que les patchs du mercredi sont plutôt des rustines d'insécurité. :-) Alors pour l'occasion, me voilà parti dans un petit remue-méninge marketing sur le thème de l'insécurité :

Microsoft, nous faisons des trous d'insécurité, et nous le faisons bien (ça sonne comme dans Monstres et Cie !)

Avec DRM, nous rajoutons des fonctionnalités d'insécurité qu'on avait oublié d'introduire avec nos bugs et leurs patchs

DRM : plus d'insécurité pour moins de contrôle

Avec DRM, nous contrôlons ce que vous faites. Laisser les pirates le faire n'étant plus assez amusant

Au fait, cette utilisation du mot sécurité alors qu'on parle bien d'insécurité, ça me rappelle furieusement l'excellent 1984, d'Orwell, où l'état utilisait des mots opposés à leur signification pour nommer les ministères. Ainsi, le Ministère de l'Amour désignait l'administration chargée de la répression des gens pensant librement. De même, le Ministère de la Paix désignait celui de la guerre, et celui de la Verité n'était autre le l'organisation en charge de la propagande. N'est-il pas étonnant de voir Microsoft jouer le rôle de Big Brother, après une telle observation ? (Merci de ne pas me prendre au sérieux sur cette histoire, hein !)

Rocard, avec nous !

Ahem. Désolé, je m'emballe, mais j'ai une excuse : je viens de trouver un autre homme politique qui a compris pourquoi il faut dire non aux brevets logiciels. J'aimerais citer la totalité de l'article, car il n'y a rien à jeter. Alors j'ai un peu de mal à choisir ce qui est le plus interessant dans tout cela. Allez, au hasard :

Le lobby de la brevetabilité, animé par des sociétés qui y ont un intérêt certain, n'a - à mon sens - pas accordé une attention suffisante aux logiciels libres, qui préservent une vraie diversité dans le monde logiciel. Il faut canaliser les lobbies et les intérêts divers, c'est ce que nous avons essayé de faire, pour préserver les interêts des petits opérateurs.

Eolas est au pavé ce que le Web est à une mare.

Enorme. C'est tout simplement énorme ! Puisque la société eolas clame avoir breveté l'échange d'information avec les plug-ins, et a du coup attaqué Microsoft en justice (et gagné en première instance), on se retrouve dans une situation totalement ubuesque, avec 3 possibilités :

  • soit Microsoft accepte de payer les 521 millions de dollars demandés, (et l'unique employé d'Eolas devient subitement un demi-milliardaire en dollars);
  • Soit Microsoft fait appel avec succès et le procès tombe à l'eau (avant le prochain rebondissement);
  • Soit on change suffisamenet le procédé technique (d'envoi de données aux plug-ins) pour contourner le brevet.

C'est bien la troisième approche qui se dessine à l'horizon. Microsoft vient de proposer aux développeurs une toute nouvelle version d'Internet Explorer pour Windows, avec des des copies d'écran au passage. C'est là que ça devient totalement hallucinant :

  • soit on refait toutes les pages Web qui contiennent de l'ActiveX (système propriétaire Microsoft), du Java et des plug-ins comme Flash, QuickTime et RealAudio. (Des millions (milliards ?) de pages sont potentiellement impactées)
  • soit on change les navigateurs et leur façon d'appeler le contenu incriminé. Petit rappel : il existe environ 300 millions d'utilisateurs d'Internet dans le monde, donc probablement autant de navigateurs installés (modulo les cybercafés).

Dans tous les cas, c'est monstrueux. Mais plus encore, c'est ce qu'il est nécessaire de faire pour changer les pages :

Chaque acteur s'emploit à décrire les changements à faire pour préparer éviter les problèmes juridiques : Apple pour Quicktime, Macromedia pour Flash, RealNetworks pour RealPlayer et enfin Microsoft pour Internet Explorer. Mozilla.org n'est pas en reste, ayant sorti un communiqué de presse expliquant que les modifications proposées par les fournisseurs de plug-ins ne devraient pas empecher le bon fonctionnement de ces derniers dans les navigateurs récents comme Mozilla 1.4 et Firebird 0.6.

Sources : Sidesh0w, Dave Shea, Padawan

TypePad, DotClear et les standards

Le service de Weblog commercial Typepad vient d'ouvrir officiellement ses portes. J'aurais bien aimé le tester en vrai, mais ma carte de crédit a été refusée. Qu'à cela ne tienne, en se reportant aux caractéristiques techniques, on peut constater la validité (si j'ose dire) de la démarche des auteurs :

  • pages XHTML valides
  • balisage sémantique adapté aux moteurs de recherche
  • Support d'Unicode (important pour les caractères non-ASCII)
  • Mise en page par CSS
  • Syndication par XML

Pourquoi faut-il s'intéresser à cela ? Parce que si l'on veut améliorer le Web pour le rendre plus facile à chercher, plus rapide à charger, plus accessibles aux personnes ayant des besoins spécifiques, plus facilement utilisable depuis un téléphone mobile, il faut des outils modernes et efficaces. TypePad en est un, tout comme l'excellent DotClear (qui est gratuit et libre, ce qui ne gâche rien). C'est avec des outils de ce genre (et composer, dans une autre catégorie) que l'on va pouvoir atteindre la vision originelle de Tim Berners-Lee : un service universel, accessible par tous, quelque soit le matériel utilisé, pour accéder à l'information et pour en publier.

lundi 6 octobre 2003

Humour dominical

Déjeuner chez mes parents à l'occasion de mon anniversaire et de celui de Bénédicte, mon épouse (Ben, pour les intimes). Bonne bouffe, bien sûr, et j'avais apporté une bouteille de Clos-Vougeot de l'année de naissance de Ben. Elle a beau être jeune (j'écris ça au cas où ma femme me lirait), c'était quand même fa-bu-leux ! Une poule au pôt, comme chez Henri IV, pour succéder au foie gras maison, fait par un oncle habitant le sud-ouest.

Coté convives, mes deux enfants, Robin (6 ans) et Philippine (3 ans), mes parents, Ben et moi. Invitée exceptionnelle, une tante de Papa, qui vient de passer ses 80 ans, et toujours alerte. Pendant ce déjeûner joyeux, les blagues ont fusé. Deux extraits :

Raconté par Tante Paulette :

Une jeune femme prend le métro, accompagnée par ses 4 enfants, très turbulents. Elle occupe un groupe de quatre sièges. Un peu plus tard, un vieux monsieur monte dans la rame, maintenant bondée, et cherche une place pour s'assoir. S'aidant de sa canne, il s'approche de la dame et des ses enfants, plus bruyants que jamais. Ceux-ci ne lui proposent pas de s'assoir. Le plus jeune fait remarquer : Maman, le monsieur a mis un caoutchouc au bout de sa canne. Et le vieux de répondre, acerbe : eh bien si ton père avait fait de même, j'aurais pu m'assoir !

Une autre, racontée par Robin, mon fils de 6 ans, donc. C'est l'age des premières blagues :

Deux anges discutent au Paradis. Quel temps il va faire demain ? demande l'un. Normalement, ça devrait être Nuageux, répond l'autre. Ah, tant mieux, on va pouvoir s'assoir!

J'imagine que c'est plus l'age des narrateurs qui m'a fait sourire que les blagues elles-même. Il n'empèche, on dépasse les bornes habituelles de 7 à 77 ans !

DotClear 1.0 RC2 est sorti

Oui, cet article sent probablement le retour d'ascenseur :-) Mais il faut dire que je suis un utilisateur comblé de DotClear Alors quand son auteur annonce la sortie d'une nouvelle version candidate 1.0, je ne peux que me faire l'echo de cette excellente nouvelle. A noter aussi, la présence d'une impressionnante documentation pour l'utilisateur. Rien que cela peut vous donner une idée de la quête de la perfection entamée par Olivier. Ce p'tit gars est une perle, c'est moi qui vous le dit !

Daniel est une star !

Voilà, il suffit qu'un geek fouille dans ses fichiers logs pour trouver l'existence du nouveau site de Daniel Glazman. Daniel, vous le savez, est module-owner de Mozilla Composer, et il a annoncé récemment qu'il allait travailler pour Lindows.com sur Composer. De toute évidence, le site n'est pas encore prêt pour son lancement. Est-ce qu'une bonne âme pourrait aider Daniel dans le design de son site ? (Source : Mozillazine-fr, Maurice Svay, Robert Accettura)

En passant, j'aime beaucoup la punch-line du site : ''innovation + open-source + standards + Chutzpah (la gnac, en yiddish)" et la notion d'innovation perturbatrice. Je pense en effet que l'open-source et les standards, combinés, ont un potentiel pour changer le monde et le rendre plus libre. Bien vu, Daniel !

dimanche 5 octobre 2003

Joe Gillespie et le positionnement en CSS

Joe Gillespie, qui publié une lettre d'information mensuelle intitulée Web Page Design for Designers, propose ce mois ci une comparaison du support du positionnement CSS de 9 navigateurs; Sans surprise, les navigateurs modernes supportent très bien le positionnement CSS qui permet de se passer de tableaux (et donc de séparer la presentation de la structure du document). Mozilla 1.4, IE6 obtiennent 100 points sur les 100 du barème. Dernier de la classe, Omniweb 4.5 Beta (basé sur KHTML, comme Safari) avec une note de 95%. Petite précision de Joe : J'ai codé mes pages à la main en tenant compte des faiblesses d'IE6. J'ai évité l'utilisation de padding et porté attention aux situations où la notion d'héritage était ambigüe. On peut penser qu'IE 5.5/Win se comporterait de la même façon qu'IE6/Win, car il me semble bien que le mode strict (principale différence entre les versions 5.5 et 6), n'ai pas été utilisé. Comme quoi, pour tous les navigateurs modernes (et dans une certaine mesure IE6 et 5.5 peuventt être considérés comme modernes !), l'utilisation de CSS pour le positionnement est une solution viable...

vendredi 3 octobre 2003

La Corée (du Sud) avec nous !

La Corée du Sud continue sa révolution, et s'apprête à remplacer Windows et IE par Linux et Mozilla. Microsoft semble traîner des pieds. Etonnant, non ?

D'ici 2007, la famille Windows sera ainsi progressivement détrônée dans les ministères, organisations gouvernementales et universités du pays. Objectif annoncé par le ministère de l'Information et de la Communication : convertir à l'open source 20% des OS pour PC de bureau et 30% des OS pour serveurs. Si la migration est réussie, nous pourrons économiser environ 300 millions de dollars par an. Et cela nous permettrait de garantir la sécurité et l'interconnectivité du système d'information national, a-t-il précisé. Les distributions basées sur le noyau Linux, comme le navigateur Mozilla, ont la préférence des autorités.

Pendant ce temps-là, La Corée du Nord annonce avoir résolu "tous les problèmes techniques" pour extraire du plutonium. Entre Nord et Sud, j'ai choisi mon camp...

J'en ai marre de rabacher

Je crois que je vais vous surprendre en disant ceci : j'ai envie d'arrêter de parler de Microsoft. Et je ne plaisante pas. En écrivant hier mon article intitulé Ballmer et moi sommes d'accord, je pensais bien avoir fait le tour du sujet. Un genre de point d'orgue pour une série d'article sur les pratiques de Microsoft et ses problèmes de sécurité. Et pourtant, chaque jour apporte son lot d'information, d'articles relatant des histoires monstrueuses sur le sujet. Allez, juste deux touts petits articles pour aujourd'hui :

  • Microsoft poursuivi en justice pour ses problème de sécurité. Ca devait arriver... Je parlais hier de co-responsabilité, mais il ne faudrait pas oublier que les administrateurs (en entreprise) et les particuliers sont aussi responsables. Dans le cadre de cette attaque en justice, je trouve quand même que Microsoft a le dos large. Et si vous avez un accident en roulant trop vite sous la pluie, vous attaquez Renault, Meteo-France et Michelin ?
  • Quand l'utilisation de Microsoft Outlook peut couler votre entreprise. Source : Totalement Crétin. Grâce à une des vulnérabilités du logiciel Microsoft, un pirate installe un logiciel qui capte les mots de passe de l'utilisateur visé. Il accède au compte mail de la victime, puis récupère la totalité du code source du logiciel sur le point d'être commercialisé. Pire, le code source en question est publié sur Internet. La société se remettra-t-elle de ce coup de poignard ? Et vous, êtes vous certain que cela ne peut pas vous arriver ? Utilisez-vous Internet Explorer, Outlook ou Outlook Express ? Que se passerait-il si quelqu'un accédait à votre messagerie, connaîssait tous vos mots de passe, accédait librement au réseau local de votre entreprise ? Avez-vous des données confidentielles dans votre entreprise ?

Comment faire pour limiter les risques ? (par ordre croissant de difficulté)

  1. installer les derniers patchs de sécurité Microsoft via WindowsUpdate
  2. utiliser une messagerie alternative, avec des paramètres de sécurité soigneusement choisis (ne pas afficher les images distantes, interdire Javascript dans les messages), utiliser un navigateur alternatif récent.
  3. utiliser un système d'exploitation alternatif comme Linux (avec une version récente et les patchs installés) ou MacOSX

Le numéro d'Octobre de Pompage est dans les bacs

... enfin, sur les écrans ! Pompage.net, sous l'impulsion du talentueux mais parcimonieux Sam, nous a donc livré une nouvelle traduction, celle d'un article de Douglas Bowman, intitulé Les coulisses d'un design. Il est intéressant de voir comment fonctionne le processus créatif, surtout par un créateur de premier plan comme Doug, d'autant que ce dernier est connu pour son utilisation des standards du Web. Doug, pour ceux qui ne connaissent pas ses faits d'armes, est l'auteur de redesigns comme Wired News et Adaptive Path. Plus de détails sur le sujet via l'édito de Denis (version courte ou version longue.

jeudi 2 octobre 2003

La foire aux liens

Quelques news vite fait, jetées sur le clavier :

  • OpenOffice.org 1.1 vient de sortir en version finale. Il est déjà sur mon disque dur...
  • Comme pour rebondir sur mes articles sur Microsoft et la sécurité, Redmond reconnait ses erreurs et et compte présenter une nouvelle approche de ces problèmes. Un cadre dirigeant déclare Nous avons été un peu naïfs de croire que nos clients allaient appliquer toutes ces rustines. Quand on est co-responsable de la sécurité de plus de 90% des PC du globe, et qu'on subit en 30 jours deux attaques successives (MSBlast et Swen), qui touchent à chaque fois plus d'un million de machines, s'abriter derrière la naïveté est franchement consternant. Pour leur défense, on doit bien avouer que la prétendue naïveté (partout ailleurs, on appellerait cela de l'incompétence caractérisée) est la seule excuse valable, le manque de moyens ne pouvant pas être évoqué, compte tenu des 50 milliards de dollars de cash disponibles dans les caisses de l'entreprise. Ajoutons aussi à cela, et là c'est vraiment pour leur défense, que la responsabilité de l'insécurité est partagée avec les administrateurs, qui devraient mettre à jour leurs machines plus souvent.
  • Opera signe un accord avec Adobe pour l'intégration du moteur de navigation d'Oslo dans les logiciels de l'éditeur californien. C'est sûrement une excellente nouvelle, dans la mesure où la conformité aux standards d'Opera est exemplaire. Cela signifie sans doute que CSS et XHTML seront très présents dans les prochaines versions de GoLive. Source : Marco
  • Sam fait de l'arithmétique, et c'est bien.

J'ai mal à .NET

Lu sur ZDNet.fr, Pourquoi Microsoft fait fausse route avec .NET. L'auteur, qui a implanté de nombreux projets sous AS/400 (donc pas le profil type du geek linuxien et libriste), s'explique, et ça fait mal :

Contrairement à ce qu'affirme Microsoft, des standards ouverts ne signifie pas nécessairement des environnements ouverts. Selon le P-DG de Microsoft Steve Ballmer, .NET, en tant que plate-forme de développement de services web, présente l'avantage d'offrir une connectivité XML (Extensible Markup Language) étendue aux clients et serveurs. Cette vision simpliste pose cependant un problème : alors que les services web et le XML abolissent les barrières lorsqu'ils sont utilisés avec des standards ouverts, .NET en crée sournoisement de nouvelles en favorisant la dépendance des clients à un fournisseur spécifique.

Au final, .NET va à l'encontre de l'objectif de standards ouverts, car les produits Microsoft ne sont ouverts que dans la mesure où vous développez des applications grâce à la plate-forme Windows. Pour moi, cela ne veut pas dire l'environnement est ouvert, mais plutôt bienvenue dans un nouvel environnement Microsoft qui est tout sauf ouvert.

Avec les environnements propriétaires, les entreprises n'ont pas l'opportunité de choisir les solutions les meilleures et les plus adaptées à l'environnement spécifique de leur industrie. Prenons l'exemple des sociétés de services financiers qui ont besoin de services web pour relier des systèmes disparates dans un environnement sécurisé. Compte tenu du passé tumultueux de Microsoft en matière de failles de sécurité, je détesterais l'idée que ma banque puisse ne serait-ce qu'envisager de passer complètement à .Net.

Jolis T-shirts !

C'est le magazine satirique anglophone The Register qui nous propose des tas de jolis T-shirts inspirés par les couvertures des livres O'Reilly, changé en l'occasion en O'Really. J'ai beaucoup aimé le titre Retrouver les spammers, très justement illustré d'une guillotine. Pour geeks exclusivement...

Pour une fois, Ballmer et moi sommes d'accord

Je suis tombé par hasard sur cet article de Silicon.fr, ou le PDG de Microsoft nous assure que Microsoft doit changer. C'est une certitude. Avec des logiciels libres crédibles chaque jour un peu plus, des client exaspérés, d'effroyables problèmes de sécurité récurrents (Virus, patchs en rafales, une stratégie inefficace, des comportements gestapistes, un lobbying nauséabond en Europe, des pratiques anticoncurrentielles, c'est certain, il faut que cela change.

On trouve souvent des sociétés qui font des produits médiocres, d'autres qui ont des marges indécentes, et nombre d'organisations se conduisent comme une bande de margoulins. Ce qui est bien plus rare, c'est d'avoir une société, comme Microsoft, qui soit dans les trois cas. Et cela n'est pas un hasard, c'est tout simplement le fait d'une position monopolistique. C'est pourquoi un marché capitaliste n'a d'intérêt que s'il est ouvert, et c'est pour cela qu'il existe des lois régissant les monopoles.

Et si finalement, on pouvait s'accomoder de cet état de fait ? C'est vrai que beaucoup de gens font avec. Avec les virus, les mises à jours gargantuesques, les produits abandonnés silencieusement, les trous de sécurité qu'on ne veut pas voir, le racket des nouvelles versions, les prix qui s'envolent... Seulement voilà, la concurrence est absolument nécessaire. Prenons l'exemple des navigateurs (au hasard !). Ami lecteur, si tu as apprécié la série Dallas, avec ses coups tordus et ses richissimes pervers, tu vas te délecter. Si tu préfère au contraire voir David gagner contre Goliath, patiente encore, ça finira bien par arriver. Silence, on tourne !

En 1991, Tim Berners-Lee invente le Web. Microsoft regarde cela d'un oeil distrait, et considère que la chose ne va pas prendre d'envergure. L'avenir, d'après eux, c'est le service en ligne propriétaire. Ils préparent donc MSN, une offre de service propriétaire, qui sera leur fer de lance. Mais voilà, Mosaic, puis Netscape sont lancés. Et Netscape connait une progression fulgurante, tout comme celle du Web. Microsoft se réveille brusquement, et visiblement de mauvaise humeur. Bill Gates déclare que la première des priorités est de remporter le marché du Web. Autrement dit, occuper la position de monopole. Tout s'enchaîne. Microsoft prend une licence de Mosaic (elle est toujours mentionnée dans la fenêtre A propos de Internet Explorer) pour construire plus rapidement Internet Explorer, qui sera gratuit, contrairement à Netscape, payant à l'époque. Microsoft invente des balises propriétaires ne fonctionnant que dans son navigateur et incite les développeurs Web à les utiliser. Je me souviens avoir eu en main (était-ce en 97 ou en 98 ?) un document officiel de Microsoft offrant une copie de leur logiciel FrontPage à tout développeur utilisant des technologies propriétaires --comme ActiveX et l'élément marquee-- et affichant un logo optimisé pour Internet Explorer. Ensuite, Internet Explorer est livré en standard avec Windows, qui occupe déjà la position enviée de monopole des systèmes d'exploitation. Comment Netscape, petite société avec un produit payant qu'il faut télécharger, peut-il lutter contre un géant qui utilise son monopole pour fournir --livré avec la machine-- un produit gratuit et de bonne qualité ? (IE4 était de bonne qualité, par rapport à Netscape 4, contrairement aux versions précédentes d'IE). Entre temps, Microsoft continue le jeu de massacre. Pour augmenter ses parts de marché (au début, Netscape en avait de l'ordre de 85%), Microsoft sacrifie son fer de lance, MSN, au profit d'un partenariat avec AOL, premier fournisseurs d'accès au monde. Les termes de l'accord sont grosso-modo les suivants : AOL utilise la technologie Internet Explorer pour son service propriétaire, en échange de quoi Microsoft place une icône AOL dans Windows, assurant ainsi la promotion du service AOL aux dépends de MSN. AOL s'empresse d'accepter ! Se voir offrir gratuitement de la technologie et du marketing en échange de... De quoi au fait ? Du sacrifice de Netscape. Les deux monstres, AOL et Microsoft contre le petit Netscape, qui n'a pas dit son dernier mot. Le ministère américain de la justice attaque alors Microsoft pour infraction à la loi anti-trust (qui régit les comportements des monopoles). Le procès durera des années et Microsoft sera reconnu coupable. Sur le marché, la guerre continue. Netscape tente alors un tour de force, qui a sidéré le monde entier à l'époque, en ouvrant son code source, en proposant à des tierces parties de comprendre comment fonctionne Netscape 4 et aussi d'y contribuer. Le projet Mozilla était né. (Normalement, là, on entend des trompettes résonner, mais je manque de moyens au niveau production). Le temps passe, et la situation de Netscape empire, très logiquement. Coup de théatre, AOL rachète Netscape contre une poignée de cacahuètes (10 milliards de dollars tout de même, mais on était à l'époque de la bulle Internet, ce qui relativise le montant). Ah, des retournements de situation, une pluie de dollars : je vous avais bien dit que ça ressemblait à Dallas, hein ! AOL attaque Microsoft en justice, au nom de sa nouvelle filiale Netscape. Entre temps, le projet Mozilla permet à Netscape de sortir Netscape 6.0. Le produit, bien trop immature, fait un flop. Netscape 6.1 est plus stable. 6.2 confirme cet état de fait. Netscape 7.0 puis 7.1 établissent la supériorité technique de la technologie de Mozilla. Téléchargé près de 30 millions de fois en quelques mois, Netscape 7 est peut-être le logiciel qui aura connu le plus du succès de toute l'histoire, mouvementée, de Netscape. Pendant ce temps là, Microsoft a atteind son objectif, avec plus de 90% de parts de marché. En utilisant sa puissance marketing, en intégrant Internet Explorer dans Windows, en sacrifiant MSN pour un partenariat avec AOL qui sera fatal à Netscape, la position de monopole est atteinte. Le produit a très peu évolué depuis 1999, soit 4 ans. Pourquoi evoluerait-elle ? Il n'y a plus de concurrence commerciale significative, et faire évoluer un produit coûte cher, alors qu'il ne rapporte rien, puisqu'il est gratuit. Alors, subrepticement, Microsoft arrête Internet Explorer pour le Mac et pour Windows. Le marché des navigateurs est mort (voir Comment gagner de l'argent avec un navigateur à ce sujet). Au final, quel bénéfice pour l'utilisateur ? Un produit médiocre, bourré de trous de sécurité, et aucune innovation depuis des années. Voilà le prix à payer pour qui laisse s'installer un monopole Microsoft.

Tout cela serait anectodique s'il ne s'agissait pas du Web, une invention qui n'en est qu'à ses balbutiements, et dont l'envergure est comparable à l'invention de l'imprimerie. Peut-on laisser les clés du savoir électronique à une entreprise monopolistique qui a démontré à moultes reprises qu'elle n'avait aucuns scrupules ? Je vous laisse répondre, et j'imagine que vous connaissez ma réponse. (pour les sous-doués et les mal-informés, je contribue à un projet libre de navigateur alternatif appellé Mozilla.org).

Et même si le Web n'était qu'un gadget de second rang, il faut savoir apprendre des leçons du passé. Microsoft délaisse le marché des navigateurs pour mieux attaquer d'autres marchés, qui promettent d'être juteux. Il faut dire qu'après avoir habitué les actionnaires à disposer de vaches à lait (Office et Windows) donnant 85% de marge, il faut bien palier au vieillissement de ces même vaches à lait par la conquete de nouveaux marchés qui devront rapporter autant. Pour cela, pas le choix, il faut atteindre la position de monopole dans les marchés que l'on attaque.

Alors, quels sont ces marchés que Microsoft attaque ?

  • Les moteurs de recherche, avec MSN-Search, pour détroner Google
  • Les consoles de jeux, avec la XBox, pour détroner Sony et sa PS/2
  • La téléphonie mobile avec le SmartPhone, contre Symbian.
  • Les assistants numérique personnels, avec Windows CE, contre Palm
  • L'accès Internet et les portails, avec MSN, contre Yahoo
  • La vidéo numérique, avec Windows Media Player, contre RealNetworks
  • ... et quantités d'autres, que je ne pas encore nommer.

Quand Microsoft aura atteint le monopole dans ces différents marchés, en tirant parti de ses monopoles existants, il fera toujours 85% de marge. L'absence de concurrence, pour le consommateur, c'est la perte de son choix, et payer beaucoup plus cher pour un même produit. Est-ce ce que vous souhaitez ?

Pour en revenir à Steve Ballmer, je suis bien d'accord avec lui : ça ne peut pas durer comme ça. Mais je ne crois pas une seule seconde que Microsoft soit capable de changer tout seul. Il faut les aider en ne les laissant pas détenir des monopoles sur d'autres marchés. Pour cela, il suffit de choisir un produit autre que Microsoft quand vous avez le choix. A vous de jouer.

La Société Générale s'affiche avec les standards

Ah oui, ça fait bizarre de lire un communiqué de presse d'une grande banque pour particuliers, annonçant leur compatibilité avec les dernières normes DOM édictées par le W3C. Cela fait maintenant près de deux ans que je les ai contacté la première fois. Il en a fallu, du temps, de la patience et de la pédagogie, pour qu'ils se décident à intégrer cela dans leur service Logitel Net. On arrive aujourd'hui à retrouver Mozilla 1.x et Opera 7.x comme navigateurs homologués. (Hé, les p'tits gars d'Opera, vous pourriez me faire livrer une caisse de champagne chez moi, quand même). On remarquera que la Société Générale a été suffisament large pour accepter IE 5.5, mais pas les versions antérieures.

La conformité du code HTML et CSS n'est pas encore assurée, mais c'est déjà un grand progrès par rapport aux versions précédentes du service. Bon courage à la Société Générale pour la suite ! (et pour le passage à un site accessible). Je remercie au passage les gens de la SG et ses prestataires qui ont eu l'intelligence de me prêter une oreille attentive. Il y a deux ans, miser sur Mozilla, Netscape et Opera, c'était audacieux. Je suis sûr qu'ils ne regrettent pas leur démarche.

Je tiens aussi à remercier le groupe de travail Interop, qui a pesé de tout son poids pour faire bouger la Société Générale. GDT-Interop roulaize !

Quelques liens vite fait sur le grill :

  • La présentation de Tim Berners-Lee (Inventeur du Web, Directeur du W3C). Une bonne introduction à RDF et le Web sémantique, par l'inventeur du concept. On notera en particulier la diapo à propos des brevets logiciels.
  • Le WaSP me fait une seconde fois l'honneur de ses colonnes.
  • Hixie fait rêver des génération de Geeks en trouvant des filles nues dans son lit pour finalement nous emmerder avec des problems de DHCP. Fichu nerd !
  • Une petite pensée pour mes camarades (dont Asa), pour qui c'est le dernier jour chez Netscape. Après un rapide calcul, il s'avère que, techniquement, je serais le dernier employé effectif de Netscape CPD, avec un départ prévu le 29 novembre 2003. Pour l'instant, je suis toujours employé AOL/Netscape, en préavis puis congé de reclassement, d'où la mention en bas de page qui semble chagriner certains lecteurs.

mercredi 1 octobre 2003

Brevets logiciels : l'ennemi contre-attaque

Finalement, puisque le parlement européen n'est pas d'accord avec nous, c'est sûrement parce qu'il est incompétent, voila en substance ce que clament les lobbyistes pro-brevets logiciels, qui se trouvent justement être des avocats du droit des brevets, financés par les géants américains du logiciel.

Voyons donc à qui profite le crime : si les brevets logiciels sont adoptés en Europe, seuls les grandes multinationales du logiciel, presque toutes américaines, vont tirer parti de cette loi, enrichissant dans leur sillage les avocats spécialisés en droit des brevets. Chose étrange, ce sont les seuls qui poussent la loi dans ce sens. Et alors que la loi a été amendée d'une façon qui respecte les citoyens européens, les règles du jeu démocratique s'étant retournées contre les avocats, ces derniers les trouvent soudainement injustes et inadaptées ? On croit rêver, et pourtant, c'est exactement ce qu'il se passe. Je vous recommande aussi de lire les euros-députés se sont laissé déborder. Quand on en est à condamner la démocratie parce que les décisions prises ne vous conviennent pas, c'est qu'on est sur la mauvaise pente... (Merci à Bernard Lang pour les liens)