février 2004 (42)

jeudi 26 février 2004

Le logiciel libre sans complexes

J'ai lu dans le monde Informatique du 30 janvier, une analyse intitulée Le logiciel libre sans complexe à tous les étages, écrite par Olivier Rafal. Un encadré récapitulait ce qui rassure ou au contraire fait peur aux décideurs. C'est un sujet sur lequel il m'était difficile de bloguer avant le lancement de Mozilla Europe. Un extrait de l'encadré en question :

Ce qui fait peur :

  1. L'incomprehension du modele economique
  2. Le manque d'un interlocuteur bien identifié en cas de probleme
  3. Le faible nombre de références dans le secteur privé
  4. la faiblesse des compétences internes et externes

C'est un plaisir de constater à quel point cet article correspond à la mission et aux capacités de Mozilla Europe :

Au niveau de l'incompréhension du modèle, nul doute que je vais pouvoir agir, via les conférences et rendez-vous sur le sujet. En ce qui concerne l'interlocuteur bien identifié, là aussi, le fait d'avoir Mozilla Europe va aider. Coté références, j'ai déjà des projets en cours. J'en profite pour passer un message : si vous avez connaissance de références en entreprise ou en administration, contactez-moi pour en discuter. Quant à la faiblesse des compétences, nous avons déjà commencé à agir, en encourageant des projets comme XulFR ou en organisant les conférences développeurs. Bref, il ne reste plus qu'a bosser pour répondre à toutes les objections relevées par le Monde Informatique. La volonté, l'énergie, les compétences sont là !

mercredi 25 février 2004

Mais qu'est-ce qui fait courir Tristan ?

Souvent, par courrier ou après une conférence, on me demande à quoi je carbure et vers quoi je cours. L'année dernière, je lançais OpenWeb. Cette année, c'est le tour de Mozilla Europe. Pourquoi tant d'activité désintéressée ? Si on mesure l'intérêt d'une activité à son potentiel d'enrichissement, alors oui, je suis désintéressé. OpenWeb ne fait aucune publicité, ne génère aucun revenu, et à dire vrai, me coûte même un peu d'argent (pour l'hébergement). Quant à Mozilla Europe, ça n'est pas son modèle d'association loi 1901 qui me rendra riche, c'est une certitude. Alors, que reste-t-il ?

Il reste ma passion pour le Web. Rien que ça. Jusqu'à présent, on pouvais s'en douter. On aurait pu croire, à la vue d'OpenWeb, que je me passionnais pour la technique des standards. C'eût été très réducteur. Oui, l'ingénieur au fond de moi se réjouit d'avoir du contenu structuré et une base technique solide pour l'interopérabilité entre contenu et navigateurs. Le professionnel apprécie d'avoir un environnement technique clairement défini, et un travail simplifié via la séparation structure/présentation. Le futur vieil homme que je suis se préoccupe d'accessibilité de façon assez égoïste. Passionné par le Web, que ferais-je quand ma vue aura baissé et que j'aurais du mal à taper sur un clavier ou à tenir une souris ? L'altruiste que je suis un peu aussi a sa part de responsabilité dans mon intérêt pour la chose, ainsi que mon historique familial. Mais me vautrer dans la technique ne me contente guère, et l'avenir du Web (car c'est bien de cela qu'il s'agit) ne dépend pas que du contenu valide et accessible. Pour expliquer cela, revenons à la vision originelle du Web, telle qu'exprimée par Tim Berners-Lee : un moyen de communication ouvert à tous, qui permette de s'affranchir des protocoles et formats propriétaires. Le respect des standards et l'accessibilité règle le problème du contenu, mais pas celui de l'outil client nécessaire à visualiser ce contenu. C'est là qu'interviennent Mozilla (le produit) et Mozilla Europe (la structure). On peut en fait lire à travers mes activités sur OpenWeb et Mozilla Europe, un genre de plan en filigrane. Pour un Web ouvert, il faut des standards ouverts et (au moins) un navigateur libre (et multi plate-forme). C'est ce que j'ai pu expliquer lors du Freeedem, où j'ai eu le plaisir de faire une présentation sur Mozilla, les standards et l'accessibilité (format OpenOffice.org, visualisateur gratuit disponible ici ;-).

Voilà donc la raison pour laquelle j'investis de mon temps dans OpenWeb et Mozilla : j'ai une passion pour le Web. Pas seulement pour la technologie Web, mais surtout pour les usages qu'il est possible d'en faire. Communiquer, c'est partager le savoir. Et, traitez-moi de doux réveur si ça vous chante, l'éducation est sûrement la plus prometteuse des pistes pour une évolution positivie de l'humanité. Pour les mal comprenants, je détaille avec un peu moins de fioritures : avec Internet, on aide les gens à s'éduquer, à communiquer, se comprendre, et j'ai bon espoir que ça les rende moins cons, donc plus supportables !

Mais disposer de contenu interopérable et un navigateur libre et multi plate-forme ne suffit pas. Réflechissons à ce qu'il manque :

  • Un outil pour produire le contenu intéropérable (donc conforme aux standards). D'ores et déjà, Composer et Nvu sont un bon élément de réponse. On pourrait me rétorquer qu'un simple éditeur de texte peut suffir à produire du contenu valide. Je le sais déjà, d'autant mieux que c'est ce que j'utilise. Mais tout le monde n'a pas la fibre pour ce genre d'outil. On peut aussi penser à des bibliothèques comme Wiki2XHTML ou WikiRenderer, associées à des outils de publication comme DotClear.
  • Un espace non-commercial de publication. Oui, les hébergeurs bon marché sont indispensables. C'est pour cela que la LEN est, dans l'état actuel des choses, une catastrophe. Il faut des hébergeurs associatifs (comme Apinc, Ouvaton, TuxFamily), des hébergeurs bon marché commerciaux comme le font actuellement les FAI (Free, par exemple) etd'autres.
  • Un outil de recherche efficace et à l'abri des manipulations. Google est certes efficace, et revendique une éthique. Mais rien ne garantit la durabilité de cette éthique. Encore moins quand l'éthique en question limite la vocation première de l'entreprise : rapporter un maximum d'argent aux actionnaires en garantissant son avenir. Imaginons un instant la puissance d'un moteur de recherche monopolistique. C'est lui qui choisirait ce que voient les utilisateurs. Certes, on pourrait toujours exprimer ce qu'on veut sur le Web, mais personne ou presque ne le verrait. Google est honnete, mais pour combien de temps ?

Ces trois sujets sont fondamentalement complémentaires aux respect des standards et à la disponibilité d'un bon navigateur Libre. C'est dire la responsabilité qui pèse sur les épaules de Daniel et de Google. C'est dire aussi qu'il est important, à terme, de disposer de moteurs de recherche Libres. C'est rassurant de voir que des gens comme Dave Winer (avec qui je ne suis pas toujours d'accord, loin s'en faut) et Tim O'Reilly sont sur la même longueur d'onde... C'est aussi pour cela que dans Mozilla et Firefox, on a le choix du moteur de recherche : a quoi sert de savoir lire et d'avoir les lunettes ad-hoc si quelqu'un décide pour vous des livres auxquels vous avez accès ou restreint l'utilisation du papier à quelques privilégiés ?

mardi 24 février 2004

Un site Web d'association

Qui, parmi les lecteurs du StandBlog, n'a pas été sollicité par un membre d'Association loi 1901 pour donner un coup de main pour le site de l'asso ? Au fond, il ne s'agit pas en fait de donner un coup de main, mais bien d'expliquer les tenants et aboutissants de quantités de choses. On va devoir prendre en compte des problèmatiques aussi variées que les standards du Web, le graphisme du logo, l'accessibilité, la gestion des listes de diffusion, les logiciels de bureautique (et éditeurs HTML), choix du navigateur, du client de messagerie, du système de gestion de contenu, la déclaration du fichier des adhérents à la CNIL ou encore l'hébergement. De plus, il existe une véritable symbiose entre le monde du Libre et celui des associations, ne serait-ce que parce que ces dernières disposent souvent de peu de moyens financiers et ne peuvent pas s'offrir de coûteuses licences. On m'a offert dernièrement un livre qui vient de sortir, Réussir un site Web d'association, qui est fort bien fait. J'ai été très agréablement surpris d'y découvrir des informations très pertinentes sur tous les points que je viens de mentionner, y compris les logiciels libres nécessaires au montage du site. Au menu, Mozilla, Mozilla Composer, Thunderbird pour la messagerie, Galeon, Gaim, OpenOffice.org. Les auteurs ont visiblement été plutôt influencés par OpenWeb, cité à plusieurs reprises tant pour les informations qu'il propose que pour son design (Emmanuel, tu peux être fier !).

Vraiment, ce livre me paraît très bien fait et offrira un éclairage très pertinent aux responsables associatifs qui veulent tirer parti du Libre et du Web. Bravo aux auteurs pour ce tour de force qui facilite le travail de tous les informaticiens sollicités pour aider les associations.

Allez, un petit reproche à Eyrolles : le titre du livre est réussir un site Web d'association... avec des outils gratuits, mais la gratuité n'est pas le premier argument : c'est la Liberté ! J'imagine le dilemne des auteurs (et de l'éditeur), revendiquant l'affiliation aux logiciels Libres, mais se mettant à la place de l'acheteur potentiel, qui ne connaît sûrement rien aux logiciels Libres, alors que la notion de gratuité lui parle et lui va même droit au coeur. Euh, droit au porte-monnaie, bien sûr. Les auvergnats et les écossais auront rectifié d'eux-même !

Nouveau trou de sécurité dans Internet Explorer

Il impacte les versions 5.0, 5.5 et 6.0 pour Windows. Cette faille est critique et actuellement non patchée. Source : Blogzinet

Microsoft et le code de Windows sur Internet

J'aborde ce billet à reculons, suite à la promesse que je me suis faite de m'auto-censurer. Serais-je à la hauteur de mes propres exigences ? Mon surmoi remportera-t-il la bataille du ton sur mon ego ? Quoi qu'il en soit, il est temps de faire un petit billet sur Microsoft et ses dernières aventures. Je n'ai pas eu l'occasion de bloguer sur la disponibilité partielle du code source de Windows sur Internet.

Deux réflexions s'imposent à moi. La première, c'est qu'il est extrèmement dangereux, pour un développeur de logiciels libres, de jeter un oeil au code source. D'abord, il semblerait bien que le FBI soit sur le coup, et qu'il vaille mieux éviter de les avoir aux fesses (le seul intérêt étant, à mon sens, de pouvoir sortir des calembours miteux comme j'ai la peau lisse aux fesses). Ensuite, il ne faudrait pas que l'on se retrouve avec une affaire où Microsoft pourrait prétendre qu'un logiciel libre, quel qu'il soit, a récupéré du code Windows. On se retrouverait avec une nouvelle affaire Linux-SCO, et la première est bien suffisante.

La seconde réflexion m'est venue avec le trou de sécurité trouvé dans IE/Win 5.01. Il est clair que Microsoft semble faire des progrès. Il est certain aussi qu'il faut impérativement mettre à jour son navigateur. Enfin, cela démontre l'impact de la publication du code source sur la sécurité des logiciels. Certes, on trouve des trous de sécurité dans le code source, mais on les corrige. La publication du code source, sur le moyen et le long terme apporte une sécurité bien meilleure à l'alternative propriétaire. C'est peut-être la principale leçon à retenir sur ce sujet.

lundi 23 février 2004

OpenWeb en PDF

Oui, OpenWeb est un peu mou en ce moment, surtout en terme de rythme de publication. Il faut dire que j'ai ma part de responsabilité, avec un emploi du temps chargé, mais de nouveaux articles sont en cours de rédaction.

Je gère le courrier des lecteurs d'OpenWeb, et la demande la plus souvent exprimée concerne une version PDF du site, pour pouvoir lire hors ligne (pour les utilisateurs de modems). La prochaine version de notre système de gestion de contenu devrait permettre cela, à grands coups de XSL-FO et de DocBook. En attendant que notre développeur ait le temps de finaliser cette version, les lecteurs s'impatientent. La plupart se tait, une minorité nous écrit pour nous suggérer l'idée, et un seul à ce jour, Orion a eu le réflexe de se dire s'ils n'ont pas eu le temps de le faire, peut-être puis-je les aider. Orion nous offre donc plusieurs fichiers ZIP contenant les articles d'OpenWeb en PDF. Merci, Orion !

En direct de Bruxelles

C'est la deuxième fois que je viens au Fosdem, et c'est encore l'occasion d'apprécier ce moment. Partout, une énergie bon enfant, des tables avec des posters, des peluches, des T-shirts par dizaines, des barbus, des chevelus, des chevelus-barbus, des bigleux comme moi et même des boutonneux. Ah, c'est certain, on ne vient pas ici pour la beauté des geeks, mais pour leur énergie et leur intelligence. Bien sûr, le directeur informatique moyen ne verrait dans la foule qu'un amas informe d'adolescents vieillissants s'exprimants dans un mélange d'acronymes délirants et de jargon, le tout agrémenté d'anglais de cuisine. Au delà du langage, difficilement déchiffrable, on sent une formidable énergie. Mais plus encore, c'est en allant dans les conférences que cette énergie et l'absence de respect des conventions vestimentaires cache une montagne de compétences. Rien que dans la salle des développeurs Mozilla, on verra défiler un expert de SVG faire des merveilles avec cette technologie dans Mozilla, un gourou de la localisation, étudiant de son état, et qui réalise l'air de rien la localisation allemande, la plus utilisée au monde.

Ces réunions de Geeks sont fabuleuses. J'y vois l'opportunité de confirmer, dans des conditions bien réelles, que le savoir se multiplie quand on le partage. Par ailleurs, ce théorème est plus puissant encore quand on tient compte du nombre de participants (plusieurs milliers suivant les organisateurs, et aucun suivant la police qui n'a rien vu), l'énergie que chacun apporte, le tout multiplié par l'intelligence de chacun. Car si le Geek n'est ni bien sapé ni agréable à l'oeil, il est probablement plus intelligent que la moyenne des lecteurs d'Ici Paris. Il faut avoir vécu le Fosdem ou d'autres grandes réunions de Geeks pour comprendre que le logiciel Libre fonctionne, et qu'il fonctionne même fichtrement bien...

vendredi 20 février 2004

Bruxelles, nous voilà !

Derniers préparatifs pour le Fosdem, chargeant la voiture transformée pour l'occasion en camionnette, avec les fameux T-shirts (pas sûr qu'il y en ait pour tout le monde !), l'ordinateur, un cartons avec des cables, des rallonges et un hub réseau, les affiches hativement bricolées par Peterv hier soir, et les bulletins d'adhésion. ARGH, LE bulletin d'adhésion. Vite, aller le faire photocopier ! Bon je vous laisse, j'ai un bulletin sur le feu ! Rendez-vous à Fosdem !

jeudi 19 février 2004

Retour d'information

Accessibilité

Quand j'ai travaillé avec Sam et Olivier pour définir le cahier des charges du site Mozilla-Europe.org, nous avons glissé rapidement sur des aspects essentiel. En effet, pour nous, le site devait être en XHTML 1.0 strict valide et accessible. Il faut dire que nous sommes tous trois des contributeurs d'OpenWeb, et que le respect des standards et de l'accessibilité était une évidence absolue. Nous avons complètement intégré dans notre démarche de producteurs de sites les avantages liés aux standards et à l'accessibilité, c'est donc devenu naturel, un peu comme un architecte qui fait un batiment recevant du public et qui, dès le début, a prévu des toilettes pour handicapés et une rampe d'accès.

Et puis j'ai reçu ce message, sur l'alias webmaster@mozilla-europe.org, d'un lecteur qui me signalait deux fautes de frappe dans la version française du site (mea culpa !). Deux petites fautes dans un site parmi des dizaines de milliers de caractère, il fallait les trouver. Voilà un extrait du message de Jacques, qui a pris le temps de relire le site et d'indiquer précisément où se trouvaient les problèmes :

Bon, à ce niveau-là vous vous dites peut-être : "il a l'oeuil ! il restait 2 coquilles et il est tombé dessus ... " En fait j'ai plutôt ... l'oreille ! Et oui, je suis aveugle (ou miraud ça marche aussi) et j'utilise une synthèse vocale et un afficheur braille pour naviguer sur le WWW (faire ce courriel et quelques autres choses ...) le tout piloté sous Windows par une revue d'écran : Jaws. Il se trouve que ces deux coquilles-ci ne passent pas inapperçues avec une synthèse vocale, mais je n'aurais jamais pu vous les indiquer si votre site n'avait pas été accessible ! Ce message n'est donc pas né de mon goût pour les pinailleries mais bel et bien de mon envie de vous rendre hommage pour votre travail autour de l'accessibilité.

Merci Jacques d'avoir signalé mes bévues et d'avoir témoigné sur le sujet (en m'autorisant à reproduire ici vos propos). L'accessibilité est une pratique tout à fait théorique jusqu'au jour où l'on reçoit ce genre de message. Et l'on se dit que les heures à parler d'accessibilité ne sont pas tout à fait perdues.

Revue de presse

Voilà de quoi inaugurer la toute nouvelle rubrique Mozilla Europe, créée à l'instant...

L'équipe de Mozilla Europe a tenté de voir dans quelle mesure le message de la création de Mozilla Europe passait dans les médias et dans les blogs.

Au début, nous étions optimistes quant à les répertorier. Mais nous venons de faire une recherche dans Google et elle annonce 3.800 résultats pour Mozilla Europe. GASP !

Voici donc une liste très partielle, mal triée, collectée sur les 36 premières heures suivant le lancement. Elle est incomplète, mais elle a le mérite d'exister. On remarquera à quel point on retrouve le communiqué de presse souvent en copier/coller...

En anglais

En Autriche

En Suisse

En allemagne

En France et/ou en français

En République Tchèque

Aux Pays-Bas

Finlande

Pologne

Italie

Espagne

Danemark

Belgique

Nouveau numéro de Pompage !

Ah, il aura vraiment fallu que je sois débordé pour louper la sortie d'un nouveau numéro de Pompage.net ! D'une part, parce que c'est l'une des rares ressources sur les standards avec OpenWeb, d'autre part parce que cette publication est menée de main de maître par l'inénarrable Sam Latchman, le surdoué au talents multiples, qui en plus, n'est pas sensible à la flatterie.

Je reviens à mes cyber-moutons après les louanges (méritées) de mes petits camarades, pour vous reparler de la nouvelle traduction offerte par Pompage.net : une interview de Dan Cederholm, l'homme derrière les refontes aux standards de FastCompany.com et Inc.com. Rien que ça. Un serial-standardiseur, en quelque sorte. Alors bénéficier de son expérience, via une entrevue en français, moi je dis que ça devrait être remboursé par la sécu ! Mieux que ça, et pour éviter de creuser plus avant un déficit déjà vertigineux, c'est un cadeau que vous font les bénévoles de Pompage.net. C'est pas gentil de leur part, hein ?

Auto-censure !

J'ai une bonne et une mauvaise nouvelle pour ceux qui aiment les billets sanglants sur Microsoft et ses problème de sécurité.

La mauvaise, c'est que maintenant que je suis maintenant officiellement membre de Mozilla Europe, et donc que je me dois de ne plus dire de mal de ce qu'on pourrait considérer comme un concurrent (même si je pense au fond de moi que Microsoft a abandonné le marché des navigateurs). En fait, plus que l'information, c'est le ton qui importe. Oui, je prenais plaisir à pourfendre, à grands renforts de superlatifs et de métaphores créatives, les efforts de Microsoft en terme de sécurité. C'est que mes idoles, comme Coluche, Desproges, Carlier et Moore, m'influencent, et que comme Michael Moore, c'est quand je suis en colère que mon humour se réveille. Donc voilà, ami lecteur du StandBlog, tu peux dire adieu aux foudres (humoristiques) que je lançais sur Microsoft. Je me suis bien amusé à jouer les Don Quichotte de la sécurité informatique. C'était un défoulement, un jeu de mots et de savoir technique, d'investigation aussi. Ce jeu est terminé, et je vais devoir apprendre la modération. Ah, c'est sûr, ça sera bien moins drole, et forcément moins féroce.

Mais la bonne nouvelle, c'est que je vais changer de ton, mais pas pour autant éviter le sujet. Tenir le public informé est nécessaire, et sur un sujet aussi sensible que la sécurité, il est difficile pour une entreprise d'avouer ses fautes, quelques qu'elles soient (notons que Microsoft fait de gros progrès dans ce sens-là). Il faut que quelqu'un d'autre le fasse. Bien sûr, la presse est là pour ça. Mais qui est un des premiers annonceurs de la presse informatique ? Oui, voilà, vous avez deviné. Alors on informe mollement plutôt que dénoncer avec panache. N'allez pas croire que les journalistes sont tous des couilles molles, non ! (Oui je sais, c'est grossier, mais là, je parle des journalites, pas de Microsoft, alors j'ai le droit). Des CM, il y en a partout, et sûrement autant chez les journalistes qu'ailleurs. Autant que chez les développeurs de logiciels Libres, si ça se trouve (quoi que...) Donc non, les journalistes ne sont pas des vendus. Et je ne plaisante pas. J'ai eu l'occasion pendant plusieurs années de fréquenter la presse d'Europe du Sud et tout particulièrement ceux de France. J'y ai encore de très bons amis. J'en connais qui ont démissionné parce qu'il y avait trop de pression de la part du service publicité au niveau rédactionnel. (Oui, celui auquel je pense avait un très mauvais caractère, mais c'est sûrement pour ça que c'est un copain). Alors, plutôt que de subir cette pression très désagréable, il y a une censure qui s'exerce. Le rédac-chef peut faire des remarques à titre préventif du genre Coco, tu peux pas laisser ça dans ton article, on va encore se faire eugueuler. Alors la prochaine fois, le journaliste qui en a marre d'en prendre plein la tronche, et bien il va s'auto-censurer. C'est normal, c'est humain. Et c'est regrettable.

Alors moi aussi je vais m'auto-censurer. Je sens que ça va pas être facile, mais je vais au moins essayer de le faire. Mais au moins, si la forme n'est plus aussi enthousiasmante, le fond sera là, comme il l'a toujours été. Finalement, c'est ça l'essentiel.

mercredi 18 février 2004

Humour du soir

Humour du soir

Dites, vous aussi, vous en recevez, des virus ? Chez moi, ça n'arrête pas. Et le pire, c'est que ces cochonneries prennent de fausses identités et attaquent au hasard. Du coup, les personnes dont l'identité a été volée par les virus se retrouvent dans le meilleur des cas avec des messages d'erreur dans leurs boites aux lettres, ou pire, avec des messages d'injures de personnes visées qui croient enfin tenir un coupable.

Et ce soir, en essayant de trier ma boite aux lettres envahie par des messages suite au lancement de Mozilla Europe, je trouve ce message d'erreur :

Subject: Delivery Status Notification (Failure)
From: postmaster@microsoft.com
Date: Wed, 18 Feb 2004 04:19:53 -0800
To: webmaster@mozilla-europe.org
This is an automatically generated Delivery Status Notification.
Delivery to the following recipients failed.
     somebody@microsoft.com

Rah, c'est fou, quand même ! A peine avait-on lancé Mozilla Europe qu'un virus attaque Microsoft en notre nom ! J'oppose à cela un démenti formel. Mozilla et Mozilla et Mozilla Europe ne sont pour rien dans cette histoire. La faute revient à l'auteur du virus, aux utilisateurs qui font n'importe quoi, aux administrateurs qui n'appliquent pas les rustines et aux éditeurs de logiciels qui font des systèmes non-sécurisés ! (C'est à dire, pas nous, quoi...)

AvantBrowser, MyIE2 et Mozilla

Devant le fait qu'IE/Win stagne depuis des années, des efforts comme AvantBrowser ou MyIE2 sont sortis. Encore confidentiels, ces projets visent à reprendre le moteur d'IE et lui offrir une interface utilisateur plus agréable et plus moderne, avec des fonctionnalités qu'on retrouvait déjà dans Opera, Mozilla ou Firefox, comme la navigation par onglets, le blocage des pop-ups, etc. Le problème majeur, c'est qu'on continue à utiliser les moteur d'IE, avec ses inconvénients (en particulier coté sécurité).

C'est là qu'arrive une page tout à fait intéressante, car elle explique comment utiliser Gecko (le moteur de Mozilla), avec ces surcouches d'IE/win. Au passage, une très belle démonstration de ce que Gecko apporte en terme de support des standards. Amusant.

Localisation et Open-Source

Je suis tombé sur un article tout à fait intéressant sur l'Open Source et la localisation qui mentionne qu'une équipe rwandaise voulait disposer d'une suite bureautique dans leur langue, et que Microsoft en considérait pas le marché comme suffisament significatif et avait donc décidé de ne pas localiser MS-Office pour les rwandais. Au détour de l'articles, on trouve quelques chiffres qui méritent d'être cités ici.

  • MS Office est traduit en 34 langues, ce qui est déjà impressionnant.
  • Windows XP est traduit en 47 langues, ce qui est une performance qui mérite d'être saluée.
  • OpenOffice est disponible en plus de 30 langues. Pas mal pour du Libre !
  • Mozilla est disponible en 59 langues, et des douzaines d'autres sont en cours.

Je crois qu'on voit là l'extraordinaire engouement au niveau mondial du navigateur Libre avec, en filigrane, le fait que le logiciel Libre est considérablement plus souple pour répondre à toutes sortes de besoins spécifiques.

Dans mon article sur SCO, je parlais de 3 catégories de marchés pour les logiciels

  1. micro-marchés, trop peu intéressants pour les éditeurs, et donc très favorables au logiciel Libre. Par exemple, la localisation pour une langue donnée ;
  2. marchés de taille moyenne, ou peuvent vivre des éditeurs de logiciel ;
  3. macro-marchés ou marchés d'infrastructure, comme les suites bureautiques, les systèmes d'exploitation et les navigateurs, qui sont des logiciels dont tout utilisateur a besoin. Là, les éditeurs peuvent deviennent dangereux s'ils ont une situation de monopole. (rappelons les plus de 85% de marge sur Windows et Office). Ca tombe bien, cela ne durera pas. OpenOffice.org, Mozilla et Linux sont là. Mozilla est déjà très supérieur à IE/Win, OpenOffice.org est comparable à son homologue propriétaire, et je parie que d'ici l'été 2005, il sera, avec la version 2.0, tout à fait remarquable. Enfin, Linux sur le Desktop, ça commence à devenir une réalité. Lindows.com, Mandrake, Fedora et Xandros sont très impressionnants (surtout sur des postes fixes, par opposition aux portables).

Bref, avec la localisation des logiciels Libres, on remarque que, plus que jamais, les extrèmes se rejoignent. Le macro marché du logiciel de masse rejoint celui du micro marché de la localisation pour des langues trop peu profitables.

C|Net explique que ce genre de problème a un impact potentiel très important pour Microsoft, dans la mesure où cela permet aux technologies libres de prendre racine dans les pays émergents, ce qui les rendra difficile à déloger quand ces pays seront enfin devenu des marchés rentables.

Je laisserais le mot de la fin au chef du projet rwandais de localisation :

Avec un seul pays au monde parlant cette langue, et 90% de ses habitants qui n'ont pas accès à l'electricité, je doute qu'il y ait la moindre incitation économique pour Microsoft de traduire des logiciels en Kinyarwanda (la langue locale). Pour ce projet, l'incitation n'est pas financière. La motivation est patriotique. L'informatique est vue comme un des chemins pour sortir notre pays de la pauvreté. Nos traducteurs ne font pas cela pour eux-même. Ils le font pour ouvrir les ordinateurs à leur petits frères et petites soeurs, leurs parents, leur famille.

Quelques détails administratifs

Je me demande si je ne vais pas devoir créer une section Mozilla Europe pour héberger mes différents billets sur le sujet.

Pour l'instant, je vais utiliser le StandBlog pour répondre à quelques questions qu'on trouve dans les commentaires, ou sur des forums, voire d'autres blogs.

  1. La cotisation : le prix n'est pas encore fixé. Il aurait du l'être pour le lancement, mais nous avons rencontré une difficulté de dernière minute, qui devrait être résolue très prochainement
  2. Le prix du T-shirt. Le T-shirt ne peut pas être vendu séparément de la cotisation. Notre décision vient du fait que l'objectif n'est pas de vendre des T-shirts (ça n'est pas du tout notre métier), mais de financer l'association. (voir ci-dessous). D'un autre coté, il y a une forte demande pour des T-shirts (on m'en parle très souvent), d'ou cette idée d'allier l'utile à l'agréable, et inciter les utilisateurs à contribuer financièrement à l'association et en recevant un T-shirt en échange. Donc le T-shirt n'a pas de prix :-)
  3. L'ouverture d'un compte bancaire pour faire des virements (pour des dons). En France, c'est quelque chose d'assez peu usité, mais en Belgique, c'est beaucoup plus fréquent. En Allemagne aussi. Nous espérions avoir ce compte bancaire pour le lancement, mais nous avons pris un peu de retard. Ca viendra, patience !
  4. Inscription au Fosdem et à la conférence des développeurs Mozilla. Pour cette derniere, il suffit d'envoyer un mail à axel (à) pike (point) org (en anglais ou en allemand). Pour Fosdem, il y a un formulaire tout prêt !

Le hasard fait bien les choses

Je n'ai guère eu le temps récemment de faire le tour des blogs, encore moins des sites d'information. Et pourtant, j'ai trouvé entre hier et aujourd'hui quelques liens d'actualités qui résonnent avec ce que nous faisons en ce moment sur Mozilla Europe.

C'est grace à Google News que j'ai eu l'occasion de visiter pour la première fois le site Web de l'Huma. Il faut dire qu'un article avec comme titre L'homme du jour Pascal Nègre, ça attire l'oeil, surtout venant de l'Huma. Il faut savoir que ce Monsieur Nègre est bien plus négrier que noir, et que c'est le brillant (et donc dangereux) patron d'Universal Music, et qu'il mène un puissant lobbying visant à restreindre les possibilités que nous avons à écouter la musique que nous avons avons tout à fait légalement acheté. Un pareil titre dans le Figaro Economie, ça n'aurait pas tellement choqué, et justement l'Huma cite le Figaro, qui lui-même cite Pascal Nègre. Vous suivez ? Et ce M. Nègre de dire cette vérité toute capitalistique, et tout à fait juste dans notre monde : La règle est claire. Les actionnaires veulent du profit. La filiale que je dirige doit leur donner du profit. Le profit est le prix de ma liberté.. Ce qui est étonnant, c'est à quel point ça m'a fait penser à cette phrase du livre blanc de UserLinux, écrit par l'excellent Bruce Perens. La voici :

But the very aspects that make Linux desirable, its low cost, Open Source nature, and the way it gives customers more control over their software, are under attack by Linux vendors bent on increasing shareholder value.(...) This has hampered the adoption of Linux.(...) The economics of Open Source work worst for commercial Linux distributions. They are attempting to generate profit from a product that they don't own, and to which they can't add much value without departing from the factors that make Linux desirable.

Je traduirais comme ceci :

Tout ce qui rend Linux désirable, sont faîble coût, son aspect Open Source, la façon qu'il a de donner aux clients un meilleur contrôle de leur logiciel, tout cela subit les attaques des fournisseurs de distributions Linux arc-boutés pour augmenter la valeur donnée à l'actionnaire. (...) Cela a retardé l'adoption de Linux. (...) Le modèle économique de l'Open Source fonctionne mal avec les distributions commerciales. Elles essayent de générer des profits avec un produit qui n'est pas le leur, et sur lequelle elles ne peuvent pas rajouter beaucoup de valeur sans s'éloigner de ce qui rend Linux désirable.

C'est intéressant, car c'est un sujet qui nous a beaucoup préoccupé pendant le montage juridique de Mozilla Europe. Comment faire participer des bénévoles à ce projet, tout en s'assurant qu'on peut embaucher des développeurs de haut-vol pour fédérer tout cela ? Car qui dit embauches, dit dépenses et donc revenu nécessaire. Bien sûr, il y a les les dons, les adhésions des membres, le service, et le support technique. Je le disais aujourd'hui sur LinuxFR (sans être compris par tout le monde, visiblement) l'argent, dans le cas de Mozilla-Europe, est un moyen pour atteindre les objectifs de diffusion du logiciel. Cela est en opposition avec la démarche de l'entrepreneur qui souhaite monter une société pour gagner le plus d'argent possible. Ou l'investisseur qui cherche à rentabiliser au plus sa mise de départ. Dans leur cas, la société est un moyen et l'argent un but. En choisissant un mode associatif, nous avons pris le parti de ne pas devenir immensément riche (dans le cas ou on arriverait à gagner un peu d'argent). En effet, impossible d'être coté en bourse, avec une association ! Impossible de revendre ses parts à un associé en faisant une grosse plus-value ! En faisant une croix sur la possibilité de devenir riche, on a offert à Mozilla Europe une legitimité envers les bénévoles, dont on a besoin, et que nous sommes là pour aider. C'est un choix que peterv et moi avons fait tout naturellement, mais je ne suis pas sûr que d'autres, à notre place, auraient fait le même.

Enfin, c'est sur Libé que j'ai trouvé cet autre article : En France,le bénévolat ne manque pas de bras. Partant d'un indigeste rapport (en PDF) de l'Insee, Libé donne des chiffres impressionnants sur le monde associatif en France : 12 millions de bénévoles (...) près d'un adulte sur deux adhère à une association, un sur trois y consacre du temps, un sur dix s'y investit régulièrement. Ca me fait penser à une discussion avec Alexandre Zapolki, PDG de Linagora, une SSLL, lors d'un déjeuner que j'animais sur le logiciel libre. M. Zapolky disait le développeur libre, c'est comme le footballeur du dimanche, mais il s'amuse avec son ordinateur plutot qu'avec un ballon !. Après une comparaison pareille, je ne sais pas qui est le plus furieux : le footballeur comparé à un geek barbu, ou le barbu qu'on prend pour un sportif. ;-)

Quoi qu'il en soit, la France et l'Europe sont des réservoirs immenses de contributeurs Mozilla. J'en veux pour preuve l'existence de Geckozone, frenchMozilla ou Mozilla-France, sans compter Mozillazine-FR, et tous les sites de fans. Pour pouvoir fédérer ces énergies, il fallait un point central, crédible, capable de bien communiquer, proche des bénévoles, qui s'investisse dans cette mission. Je pense, et j'espere, que Mozilla Europe sera à la hauteur.

mardi 17 février 2004

Le T-shirt

Visiblement des tas de gens se demandent à quoi ressemble le T-shirt de Mozilla Europe. Il est noir, il a été conçu par Sam Latchman (oui, encore lui, mais on ne change pas une équipe qui gagne), il reprend le logo du site, avec une barre sur presque toute la largeur (plus large, on n'a pas réussi). Il existe en plusieurs tailles, du M au XXL, et même une variante pour fille, un modèle avec col en V et un peu stretch. J'ai fait essayer le prototype à mon épouse, c'est génial. Coté tissu, le modèle homme est en coton épais, 160 ou 190g, je ne sais plus. De la bonne qualité (c'est quand même un T-shirt que j'espere bien garder longtemps). Pour les filles, il est encore meilleur. C'est vrai que je ne saurais rien refuser à une jolie femme ;-)

Mais une image vaut mieux que de longs discours, alors voici deux photos de Peterv avec le T-shirt en question :

Peter avec le T-shirt Mozilla Europe

et pour les bigleux ou les amoureux des détails :

http://www.nitot.com/images/t-shirt-zoom.jpg

(Oui, vous avez remarqué comme les dents sont formidables !

La vraie fin finale et définitive du teasing, pour toujours !

Voilà. C'est fini, comme chantait Jean-Louis Aubert. Me voilà devant mes deux écrans, avec un T-shirt I'm blogging this, les poignets douloureux de trop taper sur ce clavier, les yeux bouffis par le manque de sommeil. Sur l'écran de droite, Chatzilla fait défiler les messages entre les différents contributeurs au fabuleux projet. Sur l'écran principal, Mozilla, ses onglets, avec le CMS amoureusement codé par Olivier pour l'occasion, et mon éditeur HTML. En fond sonore, un mélange de Ben Harper et de Buena Vista Social Club en boucle sur l'iPod depuis des semaines. J'adore cette musique, mais j'ai bien peur de ne plus jamais la supporter quand nous serons sortis du tunnel. Mais j'y pense, nous sommes sortis du tunnel ! Oui, le site mozilla-europe.org est bien en ligne ! Les communiqués de presse aussi ! (Lancement et conférence). Mais alors, ce rayon de soleil qui pointe par ma fenêtre n'est pas un hasard ? WOOOHOOOOOO ! (ou YAAAAHAAAAA) ! Mozilla Europe est lancée, et j'ai une pêche d'enfer. Peterv a ce mot merveilleux : ... and we have lift-off

C'est la fin du lancement du site, qui nous a bien occupé dernièrement, et c'est le début de Mozilla Europe. Comme toute histoire hollywoodienne, il y a un générique. Voici donc qui remercier :

  • Design : Sam Latchman, qui a su se faufiler au milieu des contraintes pour nous produire un site qui a de la personnalité, qui est conforme aux standards (sauf pour la CSS où il n'a pas résisté à l'appel du -moz-border-radius ;-) ) ;
  • Système de gestion de contenu : Olivier Meunier ;
  • Contenu original en anglais et gestion du projet : votre serviteur ;
  • Version allemande : Axel Hecht, Holger Metzger et Henrik Skupin ;
  • Version espagnole : Oscar Manuel Gómez Senovilla et Pascal Chevrel ;
  • Version française : Guerric Poncet, Bénédicte Nitot et bibi.
  • Administration du serveur et moteur de recherche : Peter Van der Beken ;
  • Hacks divers pour faire tenir le tout avec des bouts de scotch : Mathieu Pillard
  • statuts de l'association, discussions avec les US depuis des mois : Peterv et moi.

Bravo et merci à tous pour ce travail de titan, avec nos peu de moyens (espérons que ça va changer), nous avons quand même réussi à faire un site en quatre langues, reposant exclusivement sur du logiciel libre (à ma connaissance), conforme aux standards, qui devrait dignement représenter Mozilla-Europe sur le Web. Mais n'oublions pas que tout reste à faire, le site Web n'était qu'un tout petit début :-)

dimanche 15 février 2004

Typofonderie.com : le making of

Je vous ai déjà parlé du redesign de Typofonderie.com. Jérôme Vogel, le designer qui a commis Typofonderie.com est interviewé sur son travail. J'ai séléctionné pour vous deux questions/réponses qui concernent les standards :

Selon le point de vue d'experts comme Joe Clark ou en France Tristan Nitot, le site typofonderie.com est compatible avec les standards du web? Quelles ont été les implications durant le processus de design?

D'abord, il est beaucoup plus facile de réaliser un site qui réponde complètement aux standards que ça ne l'était d'en produire un en HTML4. Passer des heures à répartir les images dans des cellules de tableaux pour imiter la mise en page papier était vraiment laborieux et n'avait aucun sens... Maintenant avec le XML, tout ce que le designer a à faire, c'est d'appliquer son graphisme sur la structure correctement formatée, ce qui élimine le risque d'altérer les données avec de l'information insignifiante. Si vous avez besoin d'un titre, utilisez une balise de titre! Puis si vous voulez le mettre en Georgia, ajoutez une règle de titre dans votre feuille de style. Rien de plus simple. Et peu importe la manière dont les gens accèdent au contenu, ils auront bien un titre à la fin.

Les standards du web ne me paraissent pas essentiels à partir du moment où 80% des gens sur Internet utilisent MS Internet Explorer (toutes version confondues), qui n'est pas compatible ! Ne croyez-vous pas qu'il soit important de tenir compte de la manière dont les gens accèdent au contenu?

Microsoft a déjà fait des efforts significatifs pour rendre IE6 compatible. Bien sûr, beaucoup d'améliorations restent à faire, (support du SVG, meilleur compatibilité CSS, securité, etc.), mais je pense qu'on n'est pas loin d'une bonne version d'IE. D'un autre côté, les internautes sont de plus en plus attirés par les navigateurs Mozilla, qui offrent vraiment une meilleure qualité de navigation (onglets, architecture saine et sans bug, haut niveau de sécurité, support des transparences SVG, parfaite intégration des CSS, etc.). Je suis donc vraiment optimiste en ce qui concerne l'avenir des standards du web.

vendredi 13 février 2004

Dernier teasing

Le projet qui m'occupe (trop) ces derniers temps vient subitement de prendre une tournure réelle et concrète. Jusqu'à présent, à travailler au niveau mots, des idées, et la transformations de ces idées en code, tout cela n'était que virtuel. Fatigant, épuisant parfois, enthousiasmant pour l'essentiel, mais toujours à la périphérie du monde réel. Et puis là, il y a quelques minutes, Peterv et moi avons pu toucher une minuscule partie du projet. cette partie certes miniscule, était tangible. Peter et moi nous sommes congratulés mutuellement, sourire béats aux lèvres. J'ai pris des photos. PEter a eu cette phrase toute simple : Les dents sont formidables !. Et le reste, aussi !

Qui croire ?

Je m'y perds. Sérieusement, je m'y perds.

  • Ca fait plus de deux ans maintenant que Bill martèle que la sécurité est la priorité première de Microsoft. P... deux ans, comme disais Chirac le dissolu (ah non, ça c'est l'assemblée, je les confonds toujours toutes les deux).
  • Microsoft nous averti d'un trou de sécurité majeur dans toutes les versions de Windows et, triomphant, propose un patch et nous demande de l'appliquer immédiatement, car nous en sommes au plus haut niveau de vulnérabilité. En lisant les détails, on voit que le problème a été introduit dans NT4 par un patch de sécurité : Windows NT 4.0 (Workstation, Server, and Terminal Server Edition) does not install the affected file by default. This file is installed as part of the MS03-041 Windows NT 4.0 security update and other possible non-security-related hotfixes. If the Windows NT 4.0 security update for MS03-041 is not installed, this may not be a required update.. Trop forts, chez Microsoft !
  • Bon, faut pas rigoler, c'est un trou super dangereux, il faut appliquer la rustine à la vitesse de la lumière. Pour tout vous dire, le trou de sécurité permet l'exécution de code à distance sur votre machine. Pire, c'est pas possible. Heureusement, Microsoft est là pour boucher rapidement les trous qu'il a lui même fait dans le système. Rapidement, dites-vous ? L'ami Daniel nous indique un article sur CNN qui fait mal. Je cite le patron de la société qui a trouvé la vulnérabilité : Nous avons contacté Microsoft à ce sujet il y a 200 jours, c'est dingue. 200 jours, c'est 6,66 mois. Arf, quelle coïncidence :-) (il) a critiqué Microsoft pour avoir pris plus de six mois avant de fournir une rustine pour régler le problème, surtout que celui-ci permet à un attaquant de pénetrer dans les ordinateurs de plusieurs façons et y faire à peu près ce qu'ils veut.

Alors, qui croire ? Un Microsoft qui affirme se focaliser sur la sécurité et met plus de 6 mois à résoudre un problème très grave ? Microsoft qui dit d'appliquer les rustines et qui finit par avouer qu'ils ont introduis le trou de sécurité eux même dans une rustine précédente ?

Ah, je sais : ils sont en train de tourner un épisode de la caméra cachée dans le bureau de Bill Gates. Ils s'amusent à le faire tourner en bourrique devant une Webcam planquée dans le yucca. C'est sûr. C'est ça. J'en ai la preuve ! Parce que le coup des 6,66 mois, c'est forcément un coup monté, forcément.

jeudi 12 février 2004

Logiciel Libre et éducation (nationale)

A commencer un billet avec un pareil titre, j'ai la délicieuse impression de jouer sur du velours. Il est vrai que le sujet est à la fois vaste et d'importance, quand on y pense. Pour vous en convaincre, comparons les logiciels libres et propriétaires dans des environnements éducatifs

  • Les budgets : là, le Libre gagne largement, surtout dans un environnement où les budgets sont serrés, très serrés.
  • La paperasse (qui va avec les budgets). Un prof a besoin d'installer une nouvelle machine, de mettre à jour des logiciels ? Pas besoin de pirater, pas besoin de faire une demande en 6 exemplaires (le rose pour les archives), on prend le CD et on installe. La licence libre le permet. Avantage au Libre.
  • Le travail à la maison : envie ou besoin de faire un exposé à la maison ? Allez, hop, on duplique le CD de la suite bureautique. Bon évidemment, s'il est propriétaire, c'est du piratage. Ou simplement une sélection par l'argent ? Avantage : le Libre.
  • La liberté pédagogique : les professeurs peuvent partager leurs expériences (et leurs logiciels) sans devoir s'acquitter de nouvelles licences. On favorise ainsi l'échange au bénéfice du savoir. Avantage ? Le Libre.

Je m'arreterais là, car le logiciel propriétaire vient de déclarer forfait ;-). Plus sérieusement, certains ont déjà fait la démarche de se demander en quoi le libre était plus conforme aux principes éducatifs. D'autres sont allés encore plus loin, comme l'Université de Buffalo, qui a même publié une liste de résolutions en faveur du logiciel Libre. Bref, le Libre et l'Education sont indissociables. Et en tant que père de famille, je préfère autant que mes enfants fassent leurs dents sur des logiciels ouverts (Linux est aussi un formidable outil pédagogique qu'on peut améliorer) plutôt que d'apprendre bêtement à utiliser un logiciel propriétaire, qu'ils auront forcément tendance à acheter quand ils rentreront dans la vie active.

J'espère que j'ai réussi à faire passer le message de l'importance du Libre auprès des lecteurs du StandBlog qui s'intéressent à l'éducation. Pour ceux-là, j'ai une excellente nouvelle : la première édition d'une conférence libre sur le sujet, le FreeEdDeM se tiendra parallèlement à la conférence des développeurs Mozilla et l'excellent Fosdem. Tout cela se passe en banlieue parisienne, à Bruxelles (1h25 de Paris en train) ;-) les 21 et 22 février. J'y serais, et je suis pressenti pour une intervention sur les standards dans le cadre de freeedem. A noter les interventions le samedi matin de deux sénateurs et de Michael Hart, responsable de l'excellent projet Gutenberg, de passage en Europe (pour une fois).

Oui, quand j'y repense, je prefère que mes enfants soient capables de comprendre un système en le démontant et en l'améliorant que d'être formés à utiliser un produit commercial, aussi bon soit-il. Intellectuellement, c'est d'une autre envergure.

Rougir de plaisir

Il est des articles qui frappent votre ego avec tellement de justesse que ça en devient gênant. Un article intitulé Le vent a tourné pendant la bataille décisive, et écrit par Dave Whitinger (le fondateur de LinuxToday) tombe justement dans cette catégorie. L'ensemble de l'article est un hymne aux développeurs Mozilla et à leur tenacité : Que vous aimiez Mozilla ou non, leur obstination est source d'inspiration pour l'ensemble de la communauté du logiciel Libre.

Il faut dire que l'avenir est prometteur, avec un Firefox (ex-Firebird) franchement bien reçu par les utilisateurs, un Mozilla 1.6 stable et (presque) mature. Nous devons tout cela à l'ensemble des contributeurs Mozilla, ainsi qu'au différentes communautés qui les entourent.

Mozilla, parce qu'il est innovant, sécurisé et multi-plateforme, offre un accès libre à l'information, au savoir et à la communication via Internet, sans se soucier du système d'exploitation de l'utilisateur, de sa langue, ou de ses ressources financières. Mozilla est un grand projet au service d'une très grande idée : le Web. C'est pour cela qu'en dépit des pressions, des licenciements et d'autres difficultés, la communauté Mozilla s'accroche et progresse.

Oui, nous sommes tenaces ! Oui, on pourrait nous traiter de morpions du navigateur Web ou de pitbulls du logiciel libre ; des morpions ou des pitbulls, peut-être, mais avec un idéal et une énergie au service de tous. Alors qu'importe d'être comparé à un parasite ou à un animal peu engageant, si c'est pour faire avancer le monde dans le bon sens, celui du partage et de la connaissance.

mercredi 11 février 2004

Des menus déroulants accessibles...

C'est un vaste sujet, que le menu déroulant sémantique et accessible. A une époque pas si lointaine, on utilisait l'ignoble (et payant) HierMenu, un machin tout en JavaScript, qui n'a supporté le DOM du W3C que très tardivement, et dont j'ignore tout en terme d'accessibilité. De nombreux sites souhaitant disposer de menus dynamiques tout en s'orientant vers des solutions plus sémantiques, plus faciles à maintenir, et aussi plus accessibles cherchaient une alternative. Parallèlement, le support des CSS dans les navigateurs s'est grandement amélioré, et la connaissance même de cette technologie s'est approfondie. Du coup, des solutions bien plus élégantes sont apparues pour les menus dynamiques.

  • Eric Meyer, dans le cadre de CSS/Edge, nous a fait le coup du savant fou, découvrant de nouvelles possibilités dans CSS, avec ses Pure CSS menus. Comme tous ces machins informes directement issus d'un labo, c'était prometteur, mais pas utilisable dans la vraie vie.
  • Dès novembre 2002, je parlais de l'effort de Dave Gazingus pour faire des menus sémantiquement corrects mais plus robustes.
  • A peu près au même moment, BrainJar nous offrait la revanche de la barre de menus, qui méritait elle aussi le détour.
  • Début 2003, avec Bob Clary et Eric Meyer, nous nous posions la question d'un menu dynamique, toujours reposant sur des listes de liens, mais encore plus robuste. Le résultat de nos efforts ont donné le redesign de DevEdge, site prometteur qui n'est plus mis à jour :-/. Il n'en reste pas moins que Bob avait pris le temps d'écrire un article documentant notre variante.
  • Une synthèse francophone de ces techniques s'imposait, et c'est Fabrice Bonny qui s'y collait, avec son menu universel (note : il semblerait que coté accessibilité pour les mal-voyants, des progrès soient encore nécessaires).

Pourtant, il faut croire que le sujet n'a pas été totalement creusé, si j'en crois mon courrier des lecteurs, les cellules grises continuent de turbiner à plein régime pour trouver l'ultime solution à cet Eldorado de l'utilisabilité et de la sémantique réunis. Deux exemples :

Enfin, un autre lecteur, Etienne, démontre que la problématique des menus est tellement complexe qu'elle avait obligé les concepteurs de logiciels de menu de concevoir un pseudo-langage de description des menus, avec des outils chargés de générer via une interface homme-machine, les dites descriptions de menu. Et ça donnait des machins aussi monstrueux que cela. Mais le DOM est arrivé, avec la possibilité de manipuler des documents en mémoire. Et Etienne s'est empressé de faire une application semblable à la précédente, mais dans l'optique des menus sémantiques. Aussi, l'outil génère tout simplement des listes. Et en terme d'utilisabilité, c'est autre chose. Bravo !

Docteur, j'ai mal au FOUC

Ah, le FOUC ! Ce syndrome réservé aux utilisateurs d'IE/Win qui, comme son nom l'indique, affiche parfois un très court instant le contenu de la page sans style, avant de le réafficher stylé. Builer.fr étudie le problème et trouve des solutions de contournement. Merci à Orion pour le lien et la suggestion d'utiliser Mozilla à la place d'IE :-)

mardi 10 février 2004

Article de Wired sur la sécurité des PC

Wired se fend d'un long article intitulé le guide du radin sur la sécurité informatique. L'article est plutôt bien tourné, avec de bonne adresses, dont BitDefender, un antivirus gratuit, et ZoneAlarm, un pare-feu gratuit. En guise de conclusion, l'auteur fait l'éloge de Mozilla :

Enfin, l'un des meilleurs outils de sécurité gratuits est le navigateur / client de messagerie Mozilla. Sachant que de nombreux virus, vers et attaques visent les applications de Microsoft, passer à ces programmes open source peut vous aider à éviter les problèmes. Mozilla est un excellent navigateur, avec des fonctionnalités comme la navigation par onglets, qui vous permet d'ouvrir des liens dans une fenêtre en utilisant des onglets en arrière-plan plutôt que d'ouvrir quantité de nouvelles fenêtres. Le navigateur dispose aussi d'un blocage des pop-up et des outils avancés et configurables de gestion de la vie privée et de la sécurité. Il charge les pages Web en un clin d'oeil, et il est bourré de fonctionnalités intéressantes permettant de travailler et de jouer sur le Web avec plus de rapidité et de facilité.

Fichtre, voilà un article comme on aimerait en lire plus souvent... A la limite, on peut se demander s'il est objectif. Mais comme la Mozilla Foundation n'a pas de quoi acheter ni des journalistes, ni des bannières de publicité, on peut être certain de la probité de Wired sur ce sujet !

Alors, si vous aussi vous avez envie de passer à un navigateur rapide, sécurisé et bardé d'astuces, vous savez ce qu'il reste à faire ! Rendez visite à FrenchMozilla ou téléchargez la version anglaise de Firefox ou de Mozilla 1.6. C'est gratuit, c'est Libre, et en plus, ça prend moins de temps que de télécharger les rustines de sécurité pour Internet Explorer !

Les astuces JavaScript de la semaine

L'incontournable A List Apart a sorti deux articles pendant que je regardais dans le rétro :

  1. Exploring Footers, ou comment utiliser JavaScript pour éviter une limite de CSS pour gérer les pieds de page. En fait, c'est plutôt une limite d'un navigateur célèbre dont je tairais le nom, qui ne sait pas gérer le display: table. (Dans Mozilla, le problème n'existe pas). En attendant un éventuel support des standards par le navigateur majoritaire, l'astuce proposée peut toujours servir. A noter le fait que si JS est désactivé, la page s'affiche toujours et que le balisage n'est pas foncièrement plus compliqué que dans un monde idéal.
  2. JavaScript Image Gallery, pour sa part, explique comment utiliser le DOM pour afficher dynamiquement des images dans un document. J'imagine que PPK s'arrache les cheveux à voir ALA publier deux articles d'un coup sur son langage fétiche. Je regarde sur son site. Ah non, il s'énerve sur le changement de nom de Mozilla Firefox. Surtout ne pas lui dire que Mozilla Foundation fait ça exprès pour l'agacer, sinon la rechute de paranoïa le guette !

Et en passant, un p'tit coup de JavaScript pour les fanas de Safari, seul navigateur, à ma connaissance à supporter la propriété text-shadow, ce qui permet un amusant effet graphique. Pas de quoi se relever la nuit, mais bon, le lien passait par là :-)

Des nouvelles de Microsoft

Je vous ai déjà dit à quel point j'ai la tête dans le guidon ces jours-ci, je n'en rajouterais donc pas. Les lecteurs du StandBlog (Salut, M'man !) on sûrement remarqué la baisse du nombre d'articles et la faible profondeur de l'analyse, puisque je me limite ces temps-ci à la laconique liste de liens. J'ai donc la tête dans le guidon, mais je ne crois pas vous avoir dit que dans le guidon en question, j'avais un rétroviseur ? J'arrive donc à apercevoir, ici et là, quelques informations qui méritent le détour. Voici donc quelques liens sur Microsoft :

  • Lancement d'une campagne publicitaire corporate pour la firme de Redmond, la première depuis dix ans. Pour ceux qui ignorent tout du marketing, une campagne corporate porte sur l'image de l'entreprise plutôt que sur ses produits. Les plus optimistes se disent que Microsoft commence à changer de mentalité, et commence par un lifting de son image, sérieusement ecornée ces vingt dernières années ;-). Les plus pessimistes se disent qu'avec la prochaine claque que MS va se prendre avec la Commission Européenne, il vaut mieux anticiper une nouvelle baisse de popularité. Le réveur qui sommeille (peu) au fond de moi aimerait croire à la première option... En attendant, le spot Sophie la styliste, tourné pour la filiale française, est très plaisant.
  • S'appeler Mr Bean, c'est sûrement très génant. Avoir une tête de con, c'est pas facile à vivre. Travailler chez Microsoft, ça doit pas être drôle tous les jours, avec tous ces enfants qui jettent de cailloux sur votre passage, et ces amis qui vous raillent dans les diners parisiens. S'appeler Mr Mac Quelquechose, quand on travaille chez Microsoft, ça releverait presque de la faute professionnelle grave. Mais alors les quatre en même temps, c'est monstrueux, sûrement la preuve d'un karma lourdement chargé. Et pourtant, Mister MacBean, de chez Microsoft, existe et, comme on disait dans le Père Noël est une ordure, il n'a pas un physique facile. Et Mister MacBean nous annonce benoitement que Microsoft sortira cette années une version économique de Windows XP (sûrement pour contrecarrer le piratage de licences en Thaïlande), et qu'elle est prévue pour le second semestre 2004. Il faut dire que pour contrecarrer des initiatives comme celle de LindowsOS dans les pays émérgents, il faut bien cela.
  • En feuilletant un catalogue, je suis tombé sur un joli logo Microsoft Open License. Ah, Microsoft fait des licenses ouvertes ? Chouette ! Ah bah non, c'est juste une licence normale pour les achats dépassant 5 exemplaires d'un logiciel (sauf jeux). Quand on y pense, ils sont quand même forts chez Microsoft, pour jouer sur les mots.
    • Leur licence est open, ce qui veut dire qu'on doit acheter les logiciels par 5 minimum.
    • leur code est ouvert façon shared, mais on ne peut pas le modifier ni le partager,
    • et leur formats de fichiers sont ouverts, puisque c'est du XML, mais les conditions d'utilisation du schéma XML sont telles que seuls les avocats spécialisés en propriété intellectuelle vont tirer leurs marrons du feu.

Bref, on pourrait presque croire qu'ils font du logiciel libre, ces gens-là. Ouverts de partouts, sûrement, mais seulement sur le papier glacé de leurs plaquettes, ou dans l'imaginaire de leurs publicitaires. En fait, ce qui est vraiment ouvert chez Microsoft, c'est le porte-monnaie de leurs clients. Pour le reste, tout doit encore être fait.

Darl, faut arrêter le crack

Merci à Olivier Meunier pour le lien vers la lettre de Darl McBride aux membres du congrès américain, véritable tissu de désinformation, à coté du quel les insanités de Fox News passeraient pour des paroles de Michel Fugain. Il faut savoir que Darl McBride, c'est le patron de SCO, la société qui prétend qu'on trouve dans Linux des morceaux d'Unix, que des contributeurs auraient piraté. (pour plus d'info, voir l'excellent GrokLaw). Tout laisse à croire que c'est un énorme mensonge, mais le fait est que SCO attaque IBM (en lui demandant la bagatelle d'un milliard de dollars) pour piratage. Bah oui, faute de vendre des licences Unix (qui en voudrait, avec l'ascension de Linux ?), SCO rackette les grosses boites. C'est un business model comme un autre, après tout.

Dernier rebondissement dans l'affaire, on vient de découvrir que Darl McBride, l'homme le plus détesté par la communauté Linux juste devant Bill Gates, fait des courriers aux membres du congrès américain, leur expliquand que le logiciel libre, c'est dangereux, ça aide les terroristes, c'est anti-américain, et pour tout dire, avec de telles méthodes de dumping, c'est en train de miner l'économie américaine. Oui oui oui. Comme je vous le dis... Je cite :

La diffusion effrénée des logiciels open source sous GPL est une menace bien plus sérieuse pour notre système capitaliste que les sociétés américaines ne l'imaginent.

Très franchement, si on en venait à interdire le logiciel libre, autant arrêter tout de suite la communication entre les gens ! Parce que c'est ça, le logiciel libre. C'est le partage du savoir. Que les piliers du Libre me pardonnent pour cette répétition, mais il ne faut pas oublier que le savoir s'accroit quand on le partage. (Contrairement au pognon que recherche Darl McBride, dont les parts diminuent quand on fait un partage). Si j'ai une idée, et que vous en avez une autre, échangeons-les. Nous ressortirons tous deux de ce processus avec chacun deux idées. C'est ça, la liberté de partager. C'est ça le logiciel libre. Alors avec les idées de McBride, autant arrêter tout de suite l'école, cet horrible endroit où les gens partagent les savoirs ! Arrêtons tout de suite le Web, et OpenWeb en premier ! Faire des choses de façon désinteressées, c'est horriblement anti-capitaliste ! A ce compte-là, interdisons tout de suite les associations loi 1901, qui permettent à tant de gens de partager leurs passions, aider les autres, et souvent même, prendre le relais d'un état parfois défaillant. Rahh, pourquoi des associations de réinsertion, de prévention de la délinquance, des MJC alors qu'on pourrait faire un bon bizness avec des prisons privées ? Bon, je me calme, et j'en viens au fait...

A tous les Darl McBride de la terre, j'annonce que j'ai une pensée à vous communiquer, à partager avec vous (non, c'est pas sale). Le logiciel devrait être libre. Pas forcément tout le logiciel, mais une partie. Je m'explique :

Il existe des micro-marchés où il n'y a pas vraiment de valeur marchande à soutirer. Un informaticien (ou assimilé) a une idée, il développe un morceau de logiciel, il le partage. C'est tellement simple (quelques heures de travail) et tellement ciblé (quelques dizaines de personnes intéressées) que ça ne vaut pas le coup de tenter de le vendre. Un exemple ? Le plug-in du moteur de recherche du StandBlog fait par Pascal. C'est super cool, mais vraiment, ça intéresse trop peut de monde.

Il existe des marchés de taille moyenne, qui peuvent s'avérer lucratifs, comme certains logiciels de niche, des choses très complexes, avec des milliers d'utilisateurs potentiels, et donc faire ces logiciels n'est pas le metier. Pour ces gens-là, économiser le développement en partageant les frais de développement par l'intermédiaire d'un éditeur de logiciels, ça peut avoir du sens.

Et il existe des macro-marchés. Des trucs monstrueux. Avec des besoins universels ou presque. Je vous citerais 3 exemples. Les systèmes d'exploitation pour ordinateurs personnels. Tout les utilisateurs de micro en ont besoin. C'est un marché fabuleux. C'est absolument nécessaire à tous. Depuis que le Micro-ordinateur fait partie de la vie quotidienne des occidentaux, le système d'exploitation est devenu une partie de l'infrastructure de la société. En tant que tel, il ne devrait pas être confié à une société privée. Chacun devrait participer à son développement, mais pas via une société privée. Car si elle a le monopole de la chose, c'est la porte ouverte à toutes les dérives liées à ce monopole. Deux autres exemples : la suite bureautique et le navigateur Web/messagerie. Pour exactement les même raisons. Pour l'instant, ces macro-marchés sont détenus par des sociétés américaines. Enfin plutot une société américaine. Son fondateur est l'homme le plus riche du monde. Il est reçu comme un homme d'état. Il faut dire qu'il est bien plus puissant que ces derniers. Le chiffre d'affaire de Microsoft vient de dépasser les 10 milliards de dollars. Par trimestre. Mais revenons à ces macro-marchés, expressions de macro-besoins. Cette infrastructure logicielle personnelle est en fait comme les routes qui nous permettent de nous déplacer. Comme les lignes électriques. Comme les lignes de trains. Sans cela, notre société de l'information n'existerait pas.

Pour moi, Linux, OpenOffice.org et Mozilla sont les trois logiciels qui peuvent permettre à la France, à l'Europe, et aux pays qui le souhaitent, de reprendre contrôle de leur infrastructure d'informatique personnelle. Pour cela, il faudrait investir, dans des proportion significatives, dans le logiciel libre. J'entends déjà des voix s'elever, citant le déficit budgétaire de notre vieux pays, les dépenses auquelles il doit faire face, le trou de la sécu, les problème de retraite, l'insécurité. Alors investir dans le logiciel libre, en plus, vous n'y pensez-pas ?

Si, j'y pense, et c'est même très simple. Prenons la décision politique de réduire de 80% les couts de licences Microsoft en passant progressivement à OpenOffice.org, puis Linux. Et réinvestissons 20% de ces économies dans le logiciel libre. Ca sera bien suffisant pour créer des emplois en France (en formation à ces logiciels, par exemple), et pour réduire le déficit tant évoqué. Au moins, tout cet argent n'ira pas dans l'état de Washington.

Ah, au fait, vous avais-je expliqué que Microsoft avait donné 6 millions de dollars à SCO juste après que SCO ait lancé son attaque contre IBM ? De fait, Microsoft finance le pire ennemi actuel du logiciel libre. C'est peut-être un hasard. Si c'est le cas, alors je m'appelle Darl McBride !

lundi 9 février 2004

Le Jardin Zen fait des émules

L'ami Dave Shea doit avoir les oreilles qui sifflent à m'entendre parler de son CSS Zen Garden (voir aussi la VF), il faut dire que chaque visite est un émerveillement (rahhh, ce style Hop, j'adore...) Alors, vais-je encore vous baratiner sur les mérites de Dave et de son idée de génie ? Non point, cher lecteur, je vais juste vous parler d'une initiative similaire et francophone, lancée sur un forum (inscription nécessaire). Oui, le forum s'intitule FlashXpress et il faut s'inscrire. Ces deux attributs devraient suffire à vous rebutter ? Que nenni ! Je suis passé outre et je pense avoir bien fait. Voici pourquoi : c'est un forum sur Flash et DreamWeaver, et il préconise, en vrac :

  • de respecter la validation du W3C (y compris pour CSS)
  • de visiter CSSZen Garden pour s'inspirer (merci de ne pas confondre inspiration avec pompage intégral)
  • d'apprendre avec OpenWeb

Je trouve cette initiative, qui dure jusqu'à la fin du mois de février, tout à fait remarquable. Autant la communauté des codeurs en via un éditeur de texte est déjà largement convaincue de l'importance des standards, autant les utilisateurs de DreamWeaver, dans une certaine mesure, doivent encore les découvrir. Bref, une bonne, une très bonne idée de l'organisateur. Bravo !

Du nouveau chez Mozilla

Ca n'arrête pas de bouger du coté du gros lézard, et mon petit doigt me dit que ça n'est que le début... Voyons voir de quoi il retourne :

  • Sortie de Thunderbird 0.5, avec synchro Palm et meilleure performance en IMAP, et plein d'autres choses.
  • Sortie de la nouvelle version de Firebird, renommée pour l'occasion en FireFox 0.8. Pour ceux qui découvrent comme moi ce nouvel animal, il faut savoir qu'il est fichtrement mignon :-). Pour ceux qui se demandent pourquoi (encore) un changement de nom, on trouve une FAQ.
    • Parmi les nouvelles fonctionnalités, un nouveau Download Manager, un exécutable pour l'installation (sous Windows), amélioration de la gestion des signets.
    • Ben Goodger, nous raconte toute l'histoire.
    • Pour l'occasion, on apprend que la Mozilla Foundation s'est équipée d'une équipe de créatifs/graphistes, dont FireFox est la première occasion de s'illustrer. (si j'ose dire).
    • Slashdot poste un article et du coup, inévitablement, le site Mozilla.org s'écroule et entraîne dans sa chute Mozillazine. Il faut dire que mozilla.org est mis à mal par les téléchargements de Mozilla 1.6, qui affichent 1.000.000 en 20 jours. Ah ouiiii, tout de même !
  • Geckozone, le site de la communauté Mozilla francophone, qui avait été touché par les problèmes de son hébergeur, a trouvé un nouveau domicile chez CRI74, que je remercie au passage pour son efficacité dans ce genre de situation. Pour ceux qui ne connaissent pas Geckozone, sachez que c'est là qu'on trouve les forums francophones sur Mozilla et sa descendance, ainsi que la liste de discussion des utilisateurs de Mozilla. Un must pour trouver de l'aide quand on peine sur une fonctionnalité du lézard.

vendredi 6 février 2004

Plus geek, tu meurs

Ah, tous ces Splash screens pour Mozilla, vous savez, ces images qui s'affichent brièvement pendant que se charge le navigateur ? Il y en a tellement, du meilleur comme du pire. Comment choisir ? Sébastien, un lecteur du StandBlog, a trouvé la solution et vous l'offre : un petit utilitaire, très justement nommé Random Splash, change de splash screen de façon aléatoire. inutile, donc totalement indispensable ! Sébastien : tu nous en fais une version open-source sous GPL ?

Mozilla : LA boite à outils pour le développeur Web

Mozilla : LA boite à outils pour le développeur Web

Tout d'abord, remercions le gentil lecteur du StandBlog qui me signale l'extension Web Developer Toolbar et rajoute je ne crois pas que tu ai parlé de cette extension pour mozilla et firebird sur le standblog? Bah si, le 26 juin 2003. Mais trop brièvement, c'est certain, et puis la chose en question semble avoir grandement évolué depuis le temps. Avec cette version 0.61, on atteint le Nirvana du geek, avec les specifications du W3C à portée de souris, quantité d'astuces que j'utilisais déjà avec mes Bookmarklets, et bien d'autres encore, dont une gestion avancée des images, des formulaires et la possiblité d'afficher la structure de la page. Un bonheur, vous dis-je ! Et pour ne rien gâcher, cette toolbar dispose de deux versions, l'une pour Mozilla, l'autre pour Firebird. Il ne vous manque plus qu'un petit tutoriel sur l'indispensable DOM Inspector, et vous voilà devenu un dompteur de pages récalcitrantes, le Zorro du balisage, celui à qui aucun défi sémantique ne résiste !

Je vous avais dit que j'avais une crève carabinée et de la fièvre ? Bah voilà, vous venez de vous en rendre compte ;-)

Revue de presse Mozilla

Il y a cette fois à boire et à manger dans la presse cette semaine, avec deux excellents articles anglophones et un francophone un peu moins bon.

  • Commençons par le presitigieux magazine financier Forbes, qui parle de Mozilla comme étant la meilleure partie de l'héritage laissé par Netscape. Cela coïncide avec mon opinion en plus de démontrer que Netscape est mort et bien mort, puisqu'on a déjà touché l'héritage ;-). L'auteur se lance alors sur Thunderbird. Avant de décrire les fonctionnalités bien appréciées des utilisateurs (blocage des popups, navigation par onglets, la recherche Google intégrée, avec possibilité de multiplier les moteurs de recherche), il décrit l'utilisation de Firebird comme Une bouffée d'air pur comparé à Explorer. La conclusion est claire et nette : Firebird est actuellement en version 0.7, donc pas encore complètement stable. (...) Mais cela vaut le coup de l'essayer, surtout si vous trouvez Explorer vieillissant. Si, encore inachevé, Firebird est aussi bon que cela, peut-être que Microsoft devrait s'inquiéter.
  • Dans eWeek, on trouve un article intitulé Mozilla s'améliore pour l'usage en entrerprise. Extraits : Parmi les nouvelles fonctionnalités (de la 1.6), se trouvent des améliorations importantes qui permettront à Mozilla, d'ores et déjà le meilleur navigateur disponible, de devenir plus attirant encore envers les entreprises cherchant plus de fonctionnalités dans leur navigateur.. Plus loin : Dans les dernières versions, la Mozilla Foundation a continuellement amélioré son client de messagerie, au point d'en faire un choix valide pour les entreprises. La version 1.6 confirme cette tendance avec plusieurs nouvelles fonctionnalités, petites mais bienvenues.. Seul point noir de cet article, l'impossibilité de faire de l'upload FTP. Que le journaliste se rassure, Daniel a implémenté cette possibilité pour NVU, elle devrait donc arriver un jour ou l'autre dans Mozilla !
  • Dans Micro Hebdo, dans un court article intitulé Nouvelle attaque de Mozilla, on trouve dans la rubrique on aime pas, la mention l'abscence d'une traduction française correcte. Bah voyons... Et celle que j'utilise en ce moment même, elle sort d'un papier d'alu ou l'avait mise une marmotte ? Cela dit, j'ai apprécié de lire Mois après mois, Mozilla grignote des parts de marché sur Internet Explorer, et la mention sur la fonctionnalité Anti-spam. Dites, là, chez Micro-Hebdo, faudrait un poil plus de rigueur dans vos papiers, sinon vous allez finir dans la même catégorie que Télé-Z !

Etre payé pour travailler sur Mozilla

J'en connais un certain nombre que ça fait sûrement rêver : laisser tomber le train-train monotone pour plonger dans le libre et l'un de ses projets les plus populaires (avec OpenOffice.org et Linux). Cela semble possible, si l'on en croit le billet paru sur le blog de Daniel Glazman. La liste des compétences exigées est longue, mais je connais quelques personnes capables de répondre à ce genre de proposition. Quoi qu'il en soit, c'est un plaisir de constater que Daniel est sur la bonne voie pour faire grandir Disruptive Innovations. Gooo, Daniel, Gooooo !

jeudi 5 février 2004

Firebird 0.8, Camino 0.8B, Thunderbird 0.4 et Safari 1.2

On nous prépare des nouveautés du coté de chez Mozilla :

  • Si j'en crois les blogs anglophones, Mozilla Firebird devrait sortir lundi 9 février, avec plein de nouvelles fonctionnalités.
  • Le client de messagerie Thunderbird 0.5 devrait sortir prochainement, avec quantité de nouvelles améliorations. Basé sur la branche Mozilla 1.6, avec des nouveautés récupérées sur le trunk, ça devrait donner un mélange entre stabilité et nouveauté. Prêts pour une version finale cet été ?
  • De son coté, Mike Pinkerton, le développeur principal de Camino envisage une sortie de Camino 0.8 beta pour avril, sur la base de Mozilla 1.7 beta.
  • Enfin, Safari 1.2 est sorti. Sur la page américaine, on trouve une comparaison de cette toute dernière version avec Netscape 7.02, une version très ancienne (la 7.1 est sortie depuis) et Mozilla 1.6 n'est pas cité, alors que de gros progrès de performance ont été réalisés entre temps. Ca fait enrager Mike Pinkerton, qui parle de comparaison trompeuse. Il est vrai que sur cette affaire, le marketing Apple aurait pu faire preuve d'un peu plus de franchise. Je pense que, piqué au vif, Pinkerton devrait nous faire un comparatif maison lors de la sortie de Camino 0.8.

mercredi 4 février 2004

Sortie de NVU 0.1

Daniel nous l'a annoncé hier soir, la toute première pré-version de NVU est sortie ! L'annonce sur SlashDot a fait du bruit.

J'ai téléchargé le logiciel, les deux DLL manquantes, et j'ai pris le temps de jouer avec la chose. Les améliorations sont très significatives, et la liste des fonctionnalités est longue. En voici l'essentiel :

  • Les onglets
  • Le gestionnaire FTP
  • Le support des formulaires
  • Un menu pour valider le HTML produit (ouiiiiiii !)
  • Un balisage simplifié
  • Un selecteur de couleurs
  • Un éditeur de CSS (Une évolution de CaScadeS)
  • L'apparition de boutons de style pour les éléments sémantiques <strong> et <em> en plus des éléments de présentation <i> et <b>.
  • L'utilisation du nouveau toolkit d'interface utilisateur (comme Mozilla Firebird et Thunderbird), avec en particulier la possibilité de personnaliser l'interface utilisateur

Dans les prochaines versions, on trouvera d'autres fonctionnalités, comme la possibilité, par FTP, de supprimer des répertoires ou des fichiers, ou encore la validation du CSS via le W3C ou encore un nettoyeur de code façon Tidy.

Depuis cette apres-midi, une version 0.1.5 est disponible sous forme de code source (comme l'exige la licence), mais j'ai eu la flemme de la compiler.

Ce que j'aimerais pour le futur (oui, je sais, je ne suis jamais content), c'est un balisage plus sémantique par défaut, si possible en XHTML ou HTML 4.01 Strict. Je sais que c'est difficile, car Daniel et moi en avons déjà parlé de nombreuses fois. En voici les raisons :

  1. Le moteur qui sert pour l'éditeur est ainsi fait. Cela demanderait un travail de fond (à mon avis déjà nécessaire) significatif pour changer cela.
  2. L'éditeur doit pouvoir ouvrir un grand nombre de documents. Si on prévoit de l'orienter vers le (X)HTML strict, cela risque de compromettre cette capacité, a moins de prévoir plusieurs modes de fonctionnement, ce qui nous ramène au point précédent : un gros travail de fond.

En substance, NVU est un logiciel prometteur, avec quantités de nouveautés importantes. Mais j'ai l'impression que ces nouveautés sont soit cosmétiques, soit périphériques. On touche en effet à des fonctionnalités qui ne remettent pas du tout en cause le fonctionnement de Composer. C'est compréhensible pour Daniel et Lindows.com (principal sponsor de l'affaire), qui veulent disposer rapidement d'un outil opérationnel pour leurs utilisateurs. Ce sont deux petites structures qui veulent et doivent avancer concretement sur des vrais produits. Mais n'oublions pas que pour le moyen terme, un travail en profondeur, peu gratifiant, sera nécessaire.

En attendant, longue vie à NVU ! C'est un logiciel libre, gratuit, facile à utiliser, qui produit du contenu le plus souvent conforme aux standards. Et ça, c'est peut être gratuit, mais ça n'a pas de prix.

Mise à jour : NVU 0.15 est disponible en version binaire, sous Windows, avec un installeur. Si vous avez envie d'essayer, n'hésitez pas à laisser un commentaire pour faire circuler l'information.

Only in America !

Peut-être avez-vous entendu parler de l'effroyable scandale qui secoue l'amérique ? Pendant la mi-temps du Super Bowl, Janet Jackson (la p'tite soeur de maille-keul) chante avec Justin Timberlake (l'ex de Britney Spheres), dans cette émission produite par MTV et diffusée par la chaine CBS. Dans la chorégraphie, il arrache une partie du costume de sa partenaire, ce qui révèle le sein droit de la chanteuse, heureusement couvert d'un cache téton. C'est divertissant, et pour tout dire pas franchement sexy -bien moins que le baiser Madonna-Britney en tout cas--. L'Amérique est en émoi, et les commentaires fusent :

  • Il s'agissait d'un problème avec le costume, ça n'était pas intentionnel, le porte-parole de Janet Jackson
  • La prestation de Janet Jackson au Super Bowl sera choquante, expliquait le site MTV avant l'émission
  • Ca n'était pas prévu, pas planifié..., une déclaration écrite de MTV
  • Les machoires se sont décrochées dans toute l'Amérique au même instant (...) la finale délirante qui a mis le Super Bowl a genoux., le même site MTV après le show.
  • D'après nous, il est important que les familles soient sûres de la l'excellente qualité des programmes télévisuels, la maison blanche, qui ne doit pas souvent regarder la télé.
  • Des têtes devront tomber, un analyste des medias
  • Par respect pour nos membres et les fans, nous ne diffuseront pas cette partie de l'émission, contrairement à ce qui était prévu, AOL.
  • J'ai tout de suite su que cela choquerait le peuple Américain, et ça a été le cas, Michael Powell (fils de Colin, proche de Bush et au conseil d'Administration d'AOL Time Warner), et patron de l'autorité de régulation de la télévision.
  • Seule touche de réalisme, très américain lui aussi, l'action du groupe qui possède CBS est montée dès le lendemain.

Je vous le disais, il n'y a qu'en Amérique que cela est possible ! (Merci Daniel pour le lien)

Compte-rendu de Solutions Linux

C'est après avoir accompagné mes enfants à l'école ce matin, pris un café avec un contributeur Mozilla de passage à Paris, que j'ai sauté sur mon vif destrier (mon scoutaire Peugeot de 125cm3), tel Gérard Lambert, pour rallier la Défense, ses milliers de mètres cube de béton et ses cadres encravatés par millions. Non, je n'y vait pas suite à un contrat d'embauche, mais tout simplement pour visiter le salon Solutions Linux et pour y donner une conférence sur les standards. On se fait une visite guidée ?

Je commence par la keynote : on m'a affirmé que c'est là que je trouverais mon badge de conférencier. Le speaker d'HP, Martin Fink, a un accent québécois aussi indigeste que 3 livres de poutine (pas Vladimir, hein, la purée avec de la sauce brune et du fromage fondu). Sans l'accent (que j'apprécie), je crois bien que je me serais endormi. Je vais prendre l'air, je récupère mon badge, et je me dirige vers le salon.

Du coté de l'entrée, c'est le coté professionnel. Un salon un peu timide, un peu bas de gamme, mais avec toutefois pas mal de visiteurs, ce qui est d'autant plus intéressant que c'est pendant la keynote. Je sillonne les allées, je trouve la salle de presse. J'en profite pour embrasser la belle Solange, serrer la louche à mes deux anciens attachés de presse, toujours sympas. La garde chiourme de la salle de presse s'apprete à me faire remarquer que je ne suis pas journaliste, et ne suis donc pas habilité à polluer la salle de presse de ma présence. Un joli sourire charmeur (comme j'arrive à le faire malgré mes yeux bovins), elle se calme. Peut-être a-t-elle vu mon badge de conférencier ? Si oui, a-t-elle eu pitié de moi, réduit à faire gratuitement des conférences à des gens payant une fortune ? Je reprends mon chemin, je ne m'arrête pas sur les stands commerciaux : je n'ai rien à acheter.

Allons faire un petit tour du coté des Associations. Là, l'ambiance est toute autre. Ca bouillone, ça délire, ça code, ça fait des demos. C'est nettement plus bazar que cathédrale, mais on sent nettement l'énergie qui compense le manque de moyens. J'ai rarement vu autant de machines au mètre carré, et on sent bien le mélange d'enthousiasme et de surchauffe de matière grise. La charmante Murièle décore le stand de Nekémé Prod avec des pages de cahiers accrochée avec des bouts de ficelle. Dessus, un slogan du genre les plaquettes Nekémé, c'est bon, mangez-en (oui, c'est du second degré). Je m'exclame mais c'est consternant ! Elle éclate de rire, et montre le stand de Copine de Geek, constellé de coeurs roses façon papier crépon. Ahh, en effet, c'est presque pire. Je passe quand même sur le stand de l'AFUL, tout le monde est là. Zut, pas de T-shirt Debian à ma taille (je prépare ma migration à Linux), mais des livres à petits prix sur le libre. L'AFUL frappe fort sur ce coup-là ! Je vais serrer des louches sur des stands des associations dont j'apprécie la démarche. Adullact, Minet, ALDIL (qui m'a même remis un CD avec l'enregistrement de ma dernière prestation à Lyon, merci les gars), et bien d'autres.

Je retraverse le salon et sa partie professionnelle, définitivement moins vivace. Entre ces deux mondes qui se cotoient, le contraste est saisissant (vous avez remarqué comme tous les contrastes, dans les romans de gare, sont saisissants ?) et je me dirige vers la salle principale pour écouter Jacques Le Marois, le Président de MandrakeSoft. J'arrive en fait en avance, pendant le speech d'un grand ponte d'Oracle. A l'écouter, ce sont les meilleurs, en particulier en terme de support. J'entends une petite phrase qui a son importance : pour un support de haut niveau, il faut que nous disposions du code source des autres composants qui tournent sur votre système. Sans cela, nous ne pouvons pas vous offrir le service Linux incassable. Quelques minutes plus tard, pendant la séance de questions/réponses, Nicolas Pettiaux (Président de l'AFUL) pose la question qui tue : Nous sommes bien d'accord que pour un support de haute qualité, il vous faut les codes source. Comment voulez-vous que d'autres fournissent un support de bon niveau si vous ne livrez pas le code source d'Oracle ? ? Ah, le coup est porté de main de maître. Le type en bafouille, répond hativement un nous sommes là pour faire de l'argent, comme si c'était l'ultime confession, du genre de celles qui font reculer l'assaillant devant tant d'horreur. Il s'emmèle les pinceaux. Il accepte une autre question mais seulement si elle est plus facile. Au final, il sera bien applaudi, comme si la foule avait voulu se faire pardonner.

Enfin, c'est Jacques Le Marois, le très brillant Président historique de MandrakeSoft. Sans ordinateur portable, sans transparents, Jacques fait une comparaison Microsoft / MandrakeSoft, après tout, nous avons les mêmes initiales, et en profite pour mettre en avant les avantages du code source ouvert. C'est souvent bien vu. Il annonce les résultats (positifs) de Mandrake, et une nouvelle façon de sortir les versions. Il est chaleureusement applaudi. A la fin, je vais lui serrer la main. Il se souvient de moi, on discute un peu. Je le quitte : je dois préparer ma conférence.

La conférence, justement. J'ai hésité à venir avec mon PC portable Windows : un coup à se faire décapiter, vu l'audience. Mon deuxième portable (celui sous Linux) est en 1400*1050 de résolution, le genre bien galère avec les retro-projecteurs. Heureusement, ma clé USB est là pour me sauver. J'avais enregistré ma présentation faite avec OpenOffice.org dessus, au format OOo et au format PowerPoint (au cas où). Impossible de trouver sur l'estrade un seul PC sous Linux ! Il faut dire qu'il y avait essentiellement des Mac (sous OSX). Bon, je garde mon PC sous Windws pour faire ma présentation. J'ai l'avantage de commencer. Je tiens tout juste dans les temps, grâce à l'impossibilité de faire les demos prévues (CSSZenGarden) faute de connexion Internet. L'audience semble très attentive (le prix peut-être ?) et n'essaye même pas de m'égorger en réalisant que j'utilise Windows (mon PC s'est mis en veille sur un slide un peu long, et la boite de dialogue d'authentification Windows m'a trahie), à peine quelques Bouuuuhhh taquins. Ah, le libre n'est plus ce qu'il était ;-)

Les autres interventions sont intéressantes. Thierry Stoehr, secrétaire de l'AFUL, nous parle des format ouverts et/ou structurés. Le sujet est important. Stéphane Mariel nous parle de patrimoine de l'information, avec les problèmes liés aux formats fermés, et des coûts pour l'entreprise. Il nous fait part de son expérience en tant qu'auteur de livres et consultant, de l'importance de pouvoir générer des documents bureautiques directement depuis des applications d'entreprise. Avec le format d'OpenOffice.org (au hasard), a savoir du XML documenté et zippé, utilisé de façon native, rien n'est plus facile. Impressionant.

Le représentant d'Apple, Matthieu Cambounet, s'est très bien sorti d'un exercice de style qu'on pourrait assimiler au concours de rock acrobatique avec mannequin de crash-test dans un champ de mines. Je m'explique. Il a réussit à nous faire baver devant l'interface du Mac (superbe, reconnaissons-le), en nous faisant croire que tout ou presque sur le Mac était Open Source et que sa société était vraiment un contributeur modèle. Devant son débit de mitraillette, la gentillesse qu'il dégageait, sa débauche d'énergie pour nous embobiner, la beauté de son interface graphique, le sublime design de son portable 15 pouces, personne n'a osé le moucher, même moi ! On a du se laisser influencer par le capital sympathie de la marque et sa tenue vestimentaire : un T-shirt noir Apple et un simple blue Jean.

Enfin, Sophie Gautier, Madame OpenOffice.org en Francophonie, toute en humilité et en simplicité, est venue nous présenter le projet OpenOffice.org. Désarmante de gentillesse, et sans hausser le ton, elle a eu la patience d'expliquer le projet de bureautique libre, ce projet même qui permet, avec Mozilla, d'initier des millions de gens aux standards ouverts et aux logiciels libres, sans pour autant renoncer à Windows ; en attendant de passer à Linux, sans (trop de) douleur, avec des distributions comme Lindows.com ou Mandrake. Bravo Sophie, tu comptes un nouveau fan !

Au final, ce fut une longue journée. (Je passe sur le rendez-vous sur le parvis de la Défense pour discuter CMS et standards avec un interlocuteur venu de Montpellier). Làs, je remets mon casque, et retour vers la maison entre les voitures pour faire diner les enfants, baigner la petite, batailler pour retrouver son doudou (sans succès), discuter sur IRC et par téléphone avec mes interlocuteurs habituels, rédiger deux articles pour le StandBlog. Ca fait tout juste 18 heures que je suis debout. Autour de moi, Paris est silencieux. Dans l'appartement, seul le cliquetis de mon clavier se fait entendre. Je vais rejoindre Bénédicte et Morphée. Demain sera un autre jour.

mardi 3 février 2004

Moins de trous de sécurité dans IE !

Champagne ! Enfin, compte tenu du nombre de trous de sécurité restant, on se devrait plutot se contenter de Champomi, voire d'eau plate ;-). Mais ne boudons pas notre plaisir, c'est tout de même un pas dans le bon sens, avec en particulier la solution à l'infâme bogue qui permettait de faire passer un site Web pour un autre. Bon, ils ont eu tendance à jeter le bébé avec l'eau du bain, puisque pour résoudre le bogue, ils ont supprimé l'authentification http de base. Autrement dit, si vous utilisez des mécanismes de ce genre, ça vous donne avec IE6 patché un message de type Erreur de syntaxe. Le plus étonnant, c'est que quand on passe la souris sur le lien qui a causé l'erreur (il est affiché dans la page d'erreur), on constate que le deuxième versant du bogue (affichage erroné dans la status bar) n'est toujours pas corrigé.

Enfin, la suppression de la méthode d'identification http de base, en laissant seulement une semaine aux administrateurs pour trouver des solutions alternatives laisse sûrement quantité de responsables informatique devant un choix cornelien : ne pas appliquer le patch et risquer gros, ou appliquer le patch et faire que certaines applications, (celles utilisant cette méthode d'authentification), ne fonctionnent plus. A ceux-là, je ne dirais qu'une chose : déployez Mozilla en attendant de trouver une solution plus efficace que l'authentification http...

lundi 2 février 2004

Liens en vrac

Navré encore de donner dans le vite-fait, mal-fait, mais le temps me manque toujours autant. Ca ne devrait plus trop durer maintenant, et j'espère prochainement pouvoir retrouver un rythme plus serein qui me laissera juste assez de temps pour bloguer correctement et retrouver le plaisir de l'écriture. Allez, en vrac, mais pas sans intérêt :

  • La page d'accueil d'AOL.com passe aux standards, ainsi que la page de recherche. Ca n'est pas encore valide, pas 100% accessible, mais on mesure quand même les efforts (surtout par rapport à ce qu'il y avait avant) (Merci à Daniel pour le lien vers AOL-Search et à Sam pour la home). Dire qu'Eric Meyer, Bob Clary et moi avons tenté de les convaincre de passer aux standards pour plus d'efficacité et d'accessibilité (et pour garder nos jobs). Ils ont visiblement compris le message, mais cela n'aura pas empêché notre licenciement.
  • WebMonkey publie un article sur Mozilla, Firebird et leurs extensions. A propos de Firebird : un navigateur léger et compact qui offre une navigation bien plus plaisante qu'un browser obèse et bardé de fonctionnalités. Ceux qui n'ont pas été enchantés par leur utilisation de Mozilla se doivent d'essayer Firebird.
  • La société de services IdealX vient de sortir son guide Open-Source (tiens, leur site est valide et accessible). Le JDNet fait un article sur le sujet, et 18 logiciels sont cités comme incontournables ou prometteurs. De cette liste, trois applications sont mentionnées : OpenOffice.org, Compiere (ERP / CRM) et Mozilla.
  • Sortie de XULit! CMS en version 1.0 RC1, un système de Gestion de Contenu produisant du code valide. A noter que l'interface d'admin semble furieusement pompée sur DotClear. C'est normal, c'est fait pour !
  • Je serais à FOSDEM, et j'espère bien que vous y serez aussi ! Si Mozilla (ainsi que XUL, Gecko, NVU, la localisation), les logiciels libres et les geeks vous branchent, C'est à Fosdem qu'il faut aller ! En plus, une pièce sera dédiée à Mozilla tout le week-end, avec des présentations en tout genre. C'est la principale occasion de rencontrer tous les développeurs européens de Mozilla (et d'autres projets). En plus, le nouveau planning de notre session vient de paraître.
  • Je viens de découvrir les Commentaires conditionnels, un truc propriétaire d'IE pour esquiver les bugs successifs introduits par Microsoft dans le support des CSS par IE/Win. DarkBlog s'enthousiasme en trouvant cela mieux que les Hacks. Je n'aime déjà pas les hacks, mais les remplacer par un truc non-standard ne me remplit pas de joie. M'enfin bon, il y a sûrement des fois où cela peut servir, je vous donne donc le lien.
  • Microsoft, suite au soutien par le W3C, a décidé qu'il ne modifierait pas IE/Win pour contourner le problème de violation de brevet soulevé par Eolas
  • Rien à voir avec les standards, mais vous connaissez ma petite faiblesse pour Michael Moore. Le Michael en question a vu l'un de ses articles sur l'arrestation de Saddam, traduit en français (a moins que vous ne préferiez l'original). (Merci à Pierre pour le lien). L'article est très bien vu.
  • Un plug-in de moteur de recherche pour le StandBlog : cette fois-ci une version complete, avec support de Firebird, Mozilla et sa barre latérale. Bravo Pascal !